"Il est le premier et le seul ancien mercenaire de Wagner à parler à visage découvert...
Marat Gabidullin a passé 4 ans dans les rangs de cette milice ultra secrète, une milice qui officiellement n'existe pas en Russie mais est pourtant le bras armé du Kremlin.
"On nous a poussés dans l'enfer et personne ne répondait officiellement, personne ne devait rendre des comptes. J'ai compris qu'on était utilisé au gré des besoins de Moscou comme de la chair à canon.", témoigne Marat Gabidullin.
A 48 ans, il entend parler de Wagner, après 3 ans en prison pour meurtre, il ne peut plus servir dans l'armée russe, les mercenaires sont beaucoup moins regardants sur le casier judiciaire et le salaire est attractif.
"On touchait plus que la moyenne russe et quand on était en mission, on avait le même salaire qu'un cadre supérieur : plus de 3000 euros."
Il est envoyé dans le Donbass en 2015, puis en Syrie et participe à la libération de Palmyre alors aux mains de Daesh.
Lui affirme n'avoir jamais commis ni même assisté à des exactions mais il n'est pas étonné que les preuves s'accumulent contre Wagner.
"On ne nous a pas enseigné de code de conduite, le seul objectif était militaire, les gens de Wagner n'existent pas officiellement, donc ils savent qu'ils n'auront jamais à répondre de leurs actes. Dans d'autres détachements, il y a eu des failles : les commandants étaient moins regardants, ils avaient moins de scrupules que moi."
Et c'est quand il parle de son ancien patron, le fondateur de Wagner, Dmitri Outkine, qu'il est le plus critique.
"Lui, il est sans foi ni loi, aucun principe moral. Pour lui, la fin justifie toujours les moyens : qu'importent les pertes !"
De son histoire, Marat Gabidullin a écrit un livre : il a conscience des risques.
"C'est sûr que je vais avoir peur, je vais me retourner pour vérifier qui est derrière moi, mais ça vaut le coup. Il faut bien que quelqu'un parle..."
Aujourd'hui, des dizaines de mercenaires de Wagner seraient morts au front en Ukraine mais dans l'anonymat.
Ils ne seront jamais comptés dans les statistiques officielles de Moscou..."
Mais qui sont donc ces mercenaires du groupe Wagner ? Certains d'entre eux seraient, comme Marat Gabidullin, des détenus qui bénéficient d'une remise de peine...
Se battre en Ukraine contre une remise de peine. C'est ce que propose le groupe Wagner, société militaire privée associée à la présidence russe, à des détenus de droit commun. Après plus de quatre mois de guerre en Ukraine, l'armée russe semble souffrir d'un manque d'effectif. Le président russe Vladimir Poutine n'a pas décrété la mobilisation générale, donc il peine à assurer une rotation des troupes au combat. Pour éviter une pénurie de combattants, le groupe Wagner recrute dans les prisons russes en échange de remise de peine.
Ainsi, pour recruter des soldats, Poutine serait peu regardant sur leur passé... La racaille au service de Vladimir Poutine...
Sources :