Il s'appelait Frédéric Leclerc-Imhoff, il était journaliste à BFM TV : il est mort, tué par un obus russe, alors qu'il exerçait son métier voué à l'information du public, alors qu'il filmait l'évacuation d'un convoi de civils depuis Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine.
Une mort tragique : il n'avait que 32 ans.
Et voici que la propagande russe transforme ce journaliste en "mercenaire" : c'est particulièrement scandaleux et ignoble... Non, ce journaliste n'était pas un soldat payé pour faire la guerre...
Aucun respect, aucune décence, en la circonstance, de la part des médias russes. Le mensonge, encore et toujours... le mensonge abject.
Non contents d'avoir tué un civil qui ne faisait qu'exercer ses fonctions et son travail de journaliste, les Russes, dans leur propagande, s'attachent à salir sa mémoire.
Quelques instants seulement après l'annonce de la mort du reporter, l'agence de presse officielle russe Tass assurait que Frédéric Leclerc-Imhoff était un "mercenaire engagé dans la livraison d'armes aux forces armées ukrainiennes." Une accusation sans aucun fondement et qui illustre, une nouvelle fois, l'importance de la propagande russe.
La mère du journaliste a vivement réagi contre cette désinformation méprisable et scandaleuse :
"Je suis la maman du jeune journaliste que vous avez tué hier. Votre communiqué me donne la nausée. Bien sûr, vous cherchez lâchement à vous dédouaner, mais sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire", a-t-elle écrit dans un message publié par la chaîne d'information en continu.
Dans une lettre rédigée "à l'attention de l'agence Tass et de la République populaire de Louhansk (RPL)", elle démonte ainsi l'argumentaire relayé lundi en fin de journée par l'agence de presse qui citait un responsable local des séparatistes prorusses. "Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime."
Une réponse cinglante, forte, pleine de dignité qui fustige la désinformation des médias russes...
Comme l'écrit Tatiana Kastouéva Jean, et cela avant même que n'éclate la guerre en Ukraine, "La Russie est loin d'être un modèle en matière de liberté des médias... Les médias publics, et en premier lieu les chaînes de télévision épousent fidèlement la ligne officielle du Kremlin, sans émettre la moindre critique.
Certains médias, chaînes et émissions sont même connus pour la fabrication et la diffusion de contenus déformés, voire falsifiés, en vue d'alimenter et de crédibiliser le discours officiel.
Les Russes ne sont ainsi informés des réalités du pays que d'une manière partielle et partiale."
Et, avec la guerre en Ukraine, la propagande bat son plein, au mépris de la mémoire d'un jeune journaliste tué dans l'exercice de son noble métier.
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