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26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 10:30
Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive...

 

 

Une chanson limpide ! Une chanson qui célèbre l'amour, l'enfance, la jeunesse, la beauté, la liberté !

Cette chanson, c'est L'eau vive de Guy Béart...

Quelle tendresse, quel amour on perçoit dans cette expression qui ouvre la chanson : "Ma petite" !

On entre alors dans l'intimité d'un père qui évoque sa fille avec des termes dont on perçoit aussitôt toute la valeur et toute la dimension affective...

Avec cet emploi, on ressent tout l'attachement d'un père pour son enfant qu'il veut protéger...

 

D'autant que cette "petite" aime la liberté, ce que suggère bien la comparaison avec "l'eau vive, et le ruisseau." Image de fraîcheur et de beauté, elle est aussi un coeur qui ne se laisse pas facilement dompter.

Associée à des verbes de mouvement "courir, poursuivre, rattraper", la petite paraît insaisissable et incontrôlable....

Cette vivacité de l'enfant est aussi soulignée par la répétition du verbe à l'impératif :  "Courez, courez" . 

On est sensible ici à la simplicité du vocabulaire, à sa limpidité : le verbe "être" répété, le style parlé avec les impératifs, l'emploi de la deuxième personne du pluriel....

En même temps, l' enfant n'est pas nommée, ce qui donne à la chanson une valeur universelle...

 

Le deuxième couplet nous montre la jeune fille dans un cadre naturel magnifique, sensuel, avec le chant des pipeaux, la vision de l'eau qui danse, des "troupeaux", des herbes et arbres de Provence qui embellissent le paysage " l'olive, le laurier, le thym et le serpolet..."

On entend même la voix de la petite, ce qui la rend plus proche : "Venez, venez, mes chevreaux, mes agnelets..."

 

Ce tableau charmant, idyllique est brusquement interrompu par une notation temporelle, dans le couplet suivant : "Un jour", et par l'emploi d'un passé simple qui marque une rupture, un événement inattendu : "Vinrent les gars du hameau pour l’emmener captive".

Encore un double impératif pour suggérer l'idée de capture : "Fermez, fermez votre cage".

 

Mais l'eau vive ne se laisse pas si facilement emprisonner, on peut être sûr qu'elle "s'envolera", un verbe de mouvement encore qui souligne une idée de liberté infinie : c'est là l'image d'un oiseau insaisissable...

 

Nouvelle comparaison dans la strophe suivante : ce sont les jouvenceaux qui, cette fois, sont assimilés à "de petits bateaux emportés par l'eau vive", ils sont comme subjugués par les beaux yeux de la petite qui deviennent de véritables paysages  où "les jouvenceaux voguent à la dérive..."

Belle image de l'amour qui rend fou et obsède !

Cependant, ces jouvenceaux peuvent bien voguer, ils sont voués à "accoster", donc voués à l'immobilité, bien loin de l'eau vive qui "n'est pas encore à marier".

 

Pourtant, c'est inéluctable et le narrateur le sait bien : 

"un matin nouveau à l’aube, mon eau vive
Viendra battre son trousseau, aux cailloux de la rive."

Le futur montre bien que la jeune fille un jour prochain est destinée à venir battre son trousseau de mariage et à s'éloigner.

Dès lors, les autres sont invités à "pleurer" devant la solitude du narrateur.

 

Et le texte s'achève encore avec un verbe de mouvement au passé composé : "Le ruisselet, au large, s’en est allé". Comme par enchantement, la petite est devenue elle-même cette eau vive à laquelle elle était comparée au début de la chanson...

 

Cette chanson est un magnifique condensé de vie : l'enfance, le père protecteur, la beauté de la nature, les dangers que l'on peut rencontrer, l'amour, l'envol, le mariage, l'éloignement, la solitude...

 

Voilà un bel hymne à la beauté de l'enfance, à la nature, à l'eau, symbole de vie, de liberté, un bel hommage à sa fluidité, sa magie, cette chanson nous émeut aussi par sa simplicité, son évidence.

 

La mélodie limpide, le texte font songer à une comptine, une chanson enfantine, donc particulièrement adaptée au thème traité...

 

Le texte :

 

https://www.paroles.net/guy-beart/paroles-l-eau-vive

 

 

 

 

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commentaires

C
L'eau vive fut composée comme musique du film du même nom tiré de l'oeuvre de Jean Giono.<br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Eau_vive
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R
Merci pour ce rappel : la chanson a pris ensuite elle-même son envol !
A
C'est un petit chef d'oeuvre d'amour, de poésie et de simplicité. Le texte court aussi naturellement qu'un ruisseau.<br /> C'est une chanson fétiche dans la famille. La préférée de ma fille car ma mère la lui chantait pour la bercer quand elle était petite.<br /> Donc ma fille a connu son arrière grand-mère italienne qui lui a chanté des berceuses calabraises et sa mamie (qui vit encore) et qui lui fredonnait l'eau vive de Béart.<br /> <br /> Quant à moi je lui chantais ça à ma fille, accompagné à la guitare...<br /> "Des bas, des hauts, <br /> Il y en a partout <br /> Mais des drames, <br /> Il y en a surtout, <br /> Ici, à Nottingham ! ......."<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=hiIADwFKx3A<br /> <br /> Bonne fin de journée l'amie<br /> <br /> PS: je renvoie immédiatement ton article à ma fille. Elle parle français mais ce n'est pas sa langue maternelle. Ton article lui permettra de saisir tous les sens et subtilités du texte de cette chanson qu'elle adore et qui est restée très chaude à son coeur...
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R
Une chanson célèbre, des mots simples et en même temps tout un jeu de comparaisons et d'images qui se complètent et se rejoignent... un chef d'oeuvre, oui !<br /> Merci pour la jolie chanson de Nottingham que je ne connaissais pas... <br /> Je vois que toute la famille aime la musique, comme toi...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
L
Très belle chanson de papa Guy pour son Emmanuelle. La crainte du père de voir s'envoler son être le plus cher...
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R
Une magnifique chanson qui parle à chacun d'entre nous : des thèmes universels et une mélodie superbe...