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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 10:44
Une grande absente...

 

"Personne ne s'est aperçu ni ne s'est ému de sa disparition pourtant assez déroutante...

 

Au cours des derniers mois, on a parlé inflation, Covid, retraites, ( je rajoute ; guerre) on a parlé du réchauffement climatique, je trouve d'ailleurs cela assez normal : les répliques du Covid nous guettent et nous menacent de nouveau, la réforme des retraites nous menace de nouveau... quant à l'inflation qui lamine les plus précaires et le réchauffement climatique dont les effets sont patents, ce ne sont même plus des menaces, c'est le quotidien.

 

Tout cela pour dire que personne ne semble s'être aperçu de la grande absente des discours politiques, des commentaires journalistiques au point que plus personne ne se souvient qu'elle existe encore sous la forme d'un ministère... qui pourrait seulement dire le nom de la titulaire de ce portefeuille ?

 

Evidemment, je veux parler de la culture.

Oui, oui, je sais, la culture, cela fait vieux jeu, le mot s'est à ce point dilué dans l'atmosphère qu'il semble d'un autre âge.

 

Et pourtant, rien n'a jamais été plus essentiel. 

 

Parce que la culture, comme le rappelait tout à l'heure Michelle Perrot, c'est ce qui sert à penser contre soi, à mettre en doute la validité de nos opinions, à interroger nos premiers réflexes pas toujours sains, à lutter contre nos réactions épidermiques.

 

Sans elle, comment analyser les menaces qui pèsent sur nous, comment penser les alternatives, lutter contre le repli sur soi, la détestation de l'étranger, la haine du pauvre ?

 

Sans elle, comment pourra s'imposer la solidarité, l'indispensable partage des richesses ?

 

On ne parle plus de culture.

Par bonheur, il nous reste les livres et les librairies, grandes ou petites..."

 

Voilà un bel et vibrant hommage à la culture que l'on doit à Pierre Lemaitre dans le cadre de la Grande Librairie...

La culture oubliée, sacrifiée, la culture laminée dans nos écoles par les gouvernements successifs qui ont mis en place des réformes absurdes, négligeant l'importance de la transmission des connaissances.

La culture qu'il convient de magnifier et de réhabiliter en ces temps d'incertitudes...

 

 

Source :

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4455361-emission-du-mercredi-11-janvier-2023.html

 

 

Une grande absente...
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commentaires

C
Une citation qui me semble assez appropriée :<br /> "… Lorsque les clichés éculés, vulgaires, et ineptes sont acceptés comme la norme, et l'erreur ou l'emploi de termes inappropriés comme des exceptions charmantes, alors, le puissant, le rare et le beau tombent en disgrâce. C'est pourquoi, en Allemagne, nous entendons si souvent l'histoire du beau voyageur qui visite le pays des bossus. Où qu'il aille, il est ridiculisé, et l'on se moque de sa difformité apparente - son absence de bosse. Finalement, un prêtre le prend en pitié, et dit aux gens: « Ayez pitié de ce pauvre étranger et louez les dieux qui vous ont fait grâce de ces somptueuses bosses de chair" <br /> <br /> Friedrich Nietzsche
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C
Je n'ai pas de formation philosophique mais je trouve Nietzsche fort agréable à lire, il a un humour des plus féroce. Il a écrit ce passage et d'autres pour dénoncer la dégradation de la culture, la culture de masse dominante qui influe sur la langue, le style, les idées, et les jugements.
R
Dans quel contexte intervient cette citation ? Vous m'impressionnez : vous avez une formation philosophique ?
A
Par rapport aux abonnés absents dont je parlais dans mon commentaire antérieur, je prends un exemple avec Pascal Bruckner qui est un auteur que je lis et que j'aime bien. Bruckner voit derrière l'Ecologie une une idéologie globale, avec ses prêtres, ses temples et son vocabulaire digne d'un nouveau catéchisme catastrophiste. Il y voit une nouvelle forme de despotisme qui cache mal sa haine de l'homme.<br /> <br /> https://www.babelio.com/livres/Bruckner-Le-fanatisme-de-lApocalypse/304671<br /> <br /> Je partage son point de vue, et ses mises en garde sont pertinentes, sauf que Bruckner ne me répond pas sur la manière par laquelle nous allons aborder toute une série de problèmes très cruels...<br /> Bruckner appelle à une nouvelle écologie démocratique et généreuse, sauf qu'on ne voit vraiment pas le début du commencement....Toute mesure restrictive est vouée à l'échec si elle n'est pas imposée...c'est ça la réalité. Notre cerveau n'est pas câblé pour accepter librement des restrictions...Philosophiquement on n'a pas pour l'instant les outils pour aborder ce qui vient vers nous. Jancovici le dit d'une autre manière: on n'arrive pas à rendre séduisant un projet écologique crédible.
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A
Jancovici a des solutions techniques, des solutions d'ingénieurs...mais il reconnaît qu'elles ne suscitent aucun ou très peu d'enthousiasme d'où son appel envers d'autres catégories de chercheurs en sciences humaines pour arriver à changer le paradigme qui nous a gouverné depuis plus de 2000 ans. Allier bonheur et sobriété (pour ne pas dire renoncements)...
R
Merci pour le lien vers l'ouvrage de Bruckner : je ne l'ai pas lu...<br /> <br /> Jancovici a-t-il des solutions ?
A
"Sans elle, comment analyser les menaces qui pèsent sur nous, comment penser les alternatives, lutter contre le repli sur soi, la détestation de l'étranger, la haine du pauvre ?..."<br /> L'histoire et la culture nous permettent d'éviter de retomber dans certaines erreurs du passé mais on voit également aussi le danger de magnifier le passé comme le font certaines formations politiques. Les 30 glorieuses ne reviendront jamais...Le brexit, le Trumpisme, l'essor des extrême-droites se nourrissent d'une certaine "culture". L'histoire et la culture sont donc instrumentalisés avec succès et il y a là un grave problème posé (la guerre d'Ukraine par exemple se justifie par une interprétation biaisée de l'histoire par le kremlin...donc des crimes sont commis au nom d'une "certaine culture").<br /> L'humanité s'est caractérisée depuis 2000 ans par un progrès constant: ça a été 2000 ans de toujours plus ! Plus de progrès, plus d'espérance de vie, plus de confort, plus de plaisirs...<br /> Le défi du XXI ème siècle est donc d'aborder de manière constructive et positive une nouvelle ère qui serait POUR LA PREMIÈRE FOIS une ère du renoncement partiel, chose totalement inédite depuis l'apparition de l'homo sapiens sapiens et qui ne fait pas partie de notre "chip mental". Nous n'y sommes pas préparés car notre cerveau n'est pas câblé comme ça, pas câblé pour ça...C'est une nouvelle culture que nous devons acquérir de gré ou de force. Le mieux serait que nous y parvenions sans que ça n'altère notre plaisir et notre bonheur. C'est donc un défi autant culturel que technologique. Je note, par ailleurs, que les philosophes contemporains ne nous aident pas beaucoup en ce moment à retrouver les clés d'un futur bonheur. Ils sont aux abonnés absents...L'ingénieur Jean-Marc Jancovici a créé un Think Tank pour avancer dans cette direction, sentant bien que le problème n'est pas seulement technologique.<br /> Je voudrais revenir sur l'expression captieuse de mon point de vue de "haine de l'étranger": il me paraît évident que cette expression est fausse dans son essence puisqu'elle indiquerait que les électeurs d'extrême-droite seraient habités et motivés par la haine. Ceux qui veulent blinder leurs frontières sont-ils des haineux, d'affreux égoïstes? Je ne le pense pas..en tout cas, pas tous.... Il y a une question arithmétique qui angoisse beaucoup de concitoyens, et cette question tient au fait que l'Europe ne va pas pouvoir abriter toute la misère du monde. La planète est grande mais c'est en Occident que cherchent à venir tous les nécessiteux...ils ne vont pas vers la Russie, ni vers la Chine, etc...Considérer que ceux qui sont extrêmement inquiets par l'énorme pression démographique qui pèse sur l' Europe (et donc qui la met en danger) sont des haineux me paraît une double erreur.<br /> 1. Une première erreur d'abord parce que les projections démographiques africaines, alliées au réchauffement climatique, sont très inquiétantes n'en déplaise à certaines études de démographes qui ne me convainquent absolument pas d'un point de vue arithmétique. <br /> 2. Une deuxième erreur, à mon avis très grave, car le déni aura comme effet d'accroître l'influence des partis d'extrême-droite. Le déni des partis au pouvoir est pour eux le meilleur tremplin électoral. L'extrême-droite pèse déjà un tiers en France (c'est plus que le double de l'Espagne). Pensons à des pays comme la Grèce, l'Italie ou l'Espagne qui sont, à cause de leurs cotes, confrontés directement à ce problème avec des arrivées constantes de boat-people...c'est une bombe à retardement si l'UE reste les bras croisés. En fait c'est même pire: l'Europe a-t-elle les moyens d'enrayer le problème? Je ne le crois pas...ce qui augure d'un XXIème siècle particulièrement sombre, pour ne pas dire cauchemardesque.<br /> Bonne fin de journée l'amie
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A
J'aime beaucoup Lemaître et j'adore ses polars. L'expression "detestation de l'étranger" fait plus que me déranger, elle m'irrite car je la trouve malhonnête et réductrice pour ceux qui, comme en Suède et au Danemark pays à tradition plutôt généreuse, désirent freiner l'immigration. Les taxer de "haineux" me parait insultant car c'est au vu des graves désordres et déséquilibres sociaux provoqués par des vagues migratoires incontrôlées que ces pays ont décidé de réagir.<br /> ils ont décidé de réagir avant que la situation ne devienne ingérable comme c'est déjà le cas dans certaines zones urbaines du reste de l'Europe.<br /> <br /> https://www.causeur.fr/immigration-danemark-daniel-cohn-bendit-france-inter-251601<br /> <br /> Quant aux pays du Sud de l'Europe qui affichent des taux de chômage record, en fait, ils n'ont rien à offrir théoriquement aux immigrés puisqu'ils ne sont pas capables d'offrir du travail à toute leur population (30% de chomage chez les jeunes en Espagne). Dans les faits c'est pire: la main d'oeuvre immigrée va permettre de baisser encore plus les salaires et d'augmenter le nombre de chômeurs. C'est un cercle vicieux qui plonge tout le monde dans la précarité...l'immigré exploité avec des salaires de misère et l'autochtone au chômage.
R
Bien sûr, l'histoire peut être faussée, instrumentalisée, utilisée à des fins désastreuses... hélas ! L'actualité le démontre... mais la culture, c'est aussi ce qui permet une réflexion, un esprit critique...<br /> On voit les résultats de cet abandon de la culture dans l'état de notre école : des déficits, des lacunes en orthographe, en grammaire, en sciences, en maths... c'est la conclusion de mon article.<br /> <br /> Quant à l'expression "la détestation de l'étranger" utilisée par Pierre Lemaitre, elle te dérange, parce que tu perçois comme une menace d'une invasion : bien sûr, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, ce serait utopique...<br /> Mais le fait est que beaucoup de migrants veulent échapper au désastre du changement climatique alors que nos sociétés sont par leurs excès à l'origine même de ce changement climatique. C'est un problème : il nous faut trouver des solutions au plus vite.<br /> <br /> Belle soirée, AJE