Un des anniversaires les plus douloureux de son histoire pour l'Ukraine : il y a un an, le 24 février 2022, Vladimir Poutine lançait son armée pour envahir le territoire ukrainien, il espérait une victoire rapide mais aujourd'hui ses soldats sont enlisés dans le Donbass...
Une guerre sans merci dont les origines sont lointaines : depuis le XVIe siècle, quels que soient les régimes, Moscou prétend défendre la tradition chrétienne originelle et s'élever en rempart contre les ambitions d'une Europe jugée décadente et barbare.
La "Sainte Russie" semble toujours se situer dans une perspective messianique...
Jean François Colosimo, essayiste, invité au Festival de la Biographie est venu présenter son ouvrage : La crucifixion de l'Ukraine... un décryptage du conflit russo-ukrainien à la lumière de l'histoire des guerres de religion en Europe...
Il y a quelques mois, Jean François Colosimo annonçait déjà que la Russie avait perdu la guerre.
"L'illusion, la faute, qui résultent d'une immense tragédie pour les Ukrainiens mais pour les Russes aussi, puisque Poutine massacre les Ukrainiens et en même temps sacrifie les Russes comme de la chair à canon à sa guerre insensée, criminelle, fratricide, cette guerre est perdue parce que nous savons depuis très longtemps depuis le 18ème siècle que les guerres d'invasion qui débouchent sur une occupation sont toujours des guerres qu'on appelle dissymétriques, entre le soldat qui vient de son pays pour occuper un autre pays et celui qui est dans son pays, qui n'est pas nécessairement un soldat, qui peut être un résistant, mais qui tient à sa liberté.
Et, évidemment, un jour, le soldat occupant ne rêve que d'une chose, c'est de rentrer chez lui, d'en finir avec une occupation qu'il sait de plus en plus être illégitime puisqu'aucune occupation ne réussit jamais avec les abus que les troupes d'occupation commettent inévitablement sur les populations civiles.
Et, en face, il y a un résistant qui, lui, est toujours plus convaincu qu'il doit gagner sa liberté.
Alors regardez l'Algérie pour la France, le Vietnam pour les Etats-Unis, regardez l'Afghanistan pour les Soviétiques et pour les Américains, toute guerre de ce type est nécessairement perdue d'avance.
En plus, cette guerre s'est soldée pour Poutine par une véritable débâcle politique, une déroute militaire, une faillite morale aussi extrême que Poutine ne lutte plus pour conquérir l'Ukraine ni même tenir la Russie, il lutte pour la survie de son régime qui est un régime maffieux, un régime cleptomane et un régime fondé sur le culte de la force, de la violence et de la cruauté.
La gauche a été aveugle sur le goulag, une droite conservatrice a été aveuglée par Poutine, a cru que c'était le défenseur des valeurs chrétiennes, traditionnelles, familiales, le grand défenseur du christianisme de l'occident européen.
Poutine est un tchékiste, c'est l'héritier des polices politiques soviétiques, c'est un homme qui est dans une logique totalitaire.
C'est vrai que Zelensky n'avait pas une image formidable avant la guerre, mais aujourd'hui, il incarne sa nation."
Le journaliste qui interroge Jean François Colosimo intervient alors : "Hubert Védrine a dit : "On aime détester Poutine".
"Hubert Védrine est un immense analyste des relations géopolitiques, dont la méthode d'analyse est fondée sur un certain cynisme mitterrandien, mais je dis : Nous ne détesterons jamais assez Poutine." répond l'essayiste.
Une réponse cinglante et sans ambiguïté...
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