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En Turquie, des immeubles qui se sont effondrés comme des châteaux de cartes, des constructions fragiles qui n'ont pas résisté à la violence des séismes du 6 février.
On dénombre plus de 44 000 victimes, des milliers de personnes sans abri : une catastrophe aux conséquences dramatiques pour nombre de Turcs.
Et la terre a encore tremblé le lundi 20 février.
"Un chant de deuil, une longue plainte déchirante :
"C'est tellement dur, je ne sais pas comment vivre avec ça..." se lamente une femme en détresse.
Devant le plus grand champ de ruines de Turquie, dans une résidence à Hatay plus de 1000 personnes dormaient la nuit du séisme, seules 70 ont survécu.
Des centaines sont toujours sous les décombres. Autour, leurs familles attendent, en n'ayant presque pas dormi ces six derniers jours.
"Ils étaient tombés sous le charme de ces appartements, on leur avait vendu une résidence de luxe, c'était du carton pâte en fait..."
Construite il y a 11 ans, la résidence Renaissance était la plus grande, la plus luxueuse d'Hatay, avec piscine.
C'est devenu un tombeau à ciel ouvert. L'immeuble de 12 étages ne s'est pas simplement effondré, il s'est carrément renversé, coupé net comme s'il n'y avait aucune fondation, à part des amas de ferrailles.
Alors, à la tristesse se mêlent la colère, le sentiment d'avoir été floué...
"J'ai acheté l'appartement ici il y a 10 ans, si j'avais su ! On nous avait vendu un petit coin de paradis, si j'avais su que ça finirait comme ça...", explique un Turc.
La justice aussi se pose des questions...
Le promoteur immobilier a été arrêté à l'aéroport d'Istambul, il tentait de fuir au Monténégro après avoir vidé ses comptes bancaires juste après le séisme. Il a été mis en examen pour homicide involontaire et les enquêteurs soupçonnent aussi de la corruption.
Pour une jeune femme sans nouvelles de son père, l'affaire est encore plus grave...
"Quand ils vendaient ces appartements, ils promettaient le bâtiment le plus sûr de Hatay, que s'il y avait un séisme, il fallait venir s'y réfugier. C'est pour ça que mon père a acheté ici, justement parce qu'il avait peur du séisme."
Selon un secouriste, un ancien contremaître, il y a bien des malfaçons, elles sont même évidentes : "Il n'y a pas assez de béton par rapport à la quantité de ferraille, et le bâtiment est mal foutu, il est trop long par rapport à sa largeur. C'était juste pour l'apparence, pour le show, mais c'était pas solide.
Plusieurs experts et le procureur lui-même se sont déplacés sur place pour relever tous les manquements aux normes de construction.
Cette résidence de Hatay est un symbole mais c'est loin d'être un cas isolé.
Au total, 113 personnes ont été placées en garde à vue, des ingénieurs, des promoteurs immobiliers, des architectes, avec chaque fois des soupçons de corruption."
Erdogan a fini par demander bien tardivement pardon pour le retard des secours...
Le peuple mécontent avait accusé les autorités d'avoir laissé la population "livrée à elle-même" dans la province d'Adiyaman. Des supporteurs de foot de clubs stambouliotes ont également crié leur mécontentement dans les stades, appelant à la démission du gouvernement.
Source :
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