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17 juin 2024 1 17 /06 /juin /2024 12:35
La dissolution... vue de Moscou...

 

Une dissolution qui arrange la Russie...

"La Russie observe, sans surprise, avec intérêt la situation politique en France...

Rappelons qu'à quelques jours du scrutin, Emmanuel Macron avait annoncé l'envoi de Mirages pour l'armée ukrainienne. Le visage de la France dans trois semaines intéresse forcément le Kremlin.

 

Sur les antennes de télévision et les réseaux sociaux russes, la dissolution et la crise politique française sont largement chroniquées...

"En France, on parle de la chute du macronisme, et en Russie, les commentateurs sont tout simplement heureux ! Ni la frénésie de discours, ni l'instrumentalisation du conflit ukrainien, ni la réquisition des télévisions publiques et privées, ni l'exploitation sans vergogne des cérémonies du débarquement n'y ont rien changé..." déclare une Youtubeuse russe.

"Cela montre à Macron que sa vision n'est pas acceptée en France.", dit le propagandiste Soloviev.

"Encore hier, ce coq français faisait l'important, il voulait aller jusqu'à Moscou ! Mais aujourd'hui, il a l'air d'un pauvre crétin !", clame un autre.

 

Pour les télés russes, c'est clair : c'est le soutien à l'Ukraine qui a fait chuter le parti d'Emmanuel Macron...

"Le Pen a pris la première place et fait plus du double du score de Renaissance, le parti de celui qui aime l'Ukraine."

"Macron, à la veille des élections législatives, est devenu toxique pour son propre parti !"

Un journal relaie même cette image de cercueils devant la tour Eiffel, pourtant considérée en France comme une possible manipulation russe. Et en commentaire :

"Celui qui a eu l'idée d'envoyer des militaires français en Ukraine fait maintenant face à un échec politique catastrophique aux élections européennes..."

 

Sur ce dossier ukrainien, Marine Le Pen, au contraire, est présentée par les chaînes russes comme la candidate la plus favorable au point de vue de Moscou.

"Emmanuel Macron veut que la France entre en guerre, ce sont des mécaniques d'entrée en guerre mondiale. On doit trouver une voie pour un dialogue avec la Russie, parce qu'il n'y aura pas de victoire militaire...", explique Marine Le Pen.

L'animateur de cette émission politique,  Soloviev, propagandiste des positions du Kremlin et de l'opération militaire en Ukraine, voit dans la victoire du RN une occasion de se réjouir :

"Voilà, maintenant, c'est le tour de Marine Le Pen, après que son parti a fait 32%, elle a déclaré : "Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si le peuple français nous fait confiance pour ces prochaines élections."

Nous pouvons enfin dire : "Vive la France !""

 

Emmanuel Macron est dans le collimateur des autorités russes, depuis qu'il a envisagé d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine... des critiques relayées depuis des mois par les médias russes..."

 

Sources :

à 18 minutes, 10 secondes :

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-dimanche-16-juin-2024_6571913.html

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-internationaux/elections-europeennes-dissolution-en-france-et-le-kremlin-se-frotte-les-mains-2423140

 

 

 

La dissolution... vue de Moscou...
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commentaires

A
J'écrivais la semaine dernière sur ton blog que Poutine ne pouvait pas féliciter personnellement ses alliés européens mais que le coeur y était !<br /> Donc c'est fort logiquement que ses propagandistes moquent Macron avec la subtilité qu'on leur connaît...<br /> <br /> Ceci étant dit CAIUS avait partagé sur ton article " Dissolution pourquoi?" un papier de James Carden expliquant que le consensus de Washington est plus fort que jamais sur le continent européen.<br /> Pour revenir à la campagne actuelle cette dissolution de l'assemblée a des effets devastateurs car les partis, pris dans l'urgence des élections, précipitent des décisions qui méritaient d'être pensées et mûries.<br /> Le FPG est-il crédible ?...Raphaël Glucksman n'est décidément pas rancunier de s'y rallier après avoir subi une campagne parfois "dégueulasse"(je pèse mes mots) de la part de ses nouveaux associés.<br /> <br /> Part ailleurs je ne mesure pas bien les conséquences dévastatrices des initiatives de Ciotti...<br /> Macron n'a pas dissous que l'assemblée...c'est devenu une vraie bombe à fragmentation.<br /> <br /> Enfin, on assiste (comme on pouvait s'y attendre) à une surenchère à gauche et à droite de propositions. La France championne du monde de la dépense publique pourrait-elle financer certains programmes? Mais tout le monde (ou presque) s'en fiche en campagne électorale. Bref, c'est la fête à Neuneu durant 4 semaines encore...<br /> Bonne journée à tous
Répondre
A
Merci Caius pour ce long point de vue de T. Pyne. Certaines de ses affirmations sont parfaitement indémontrables, notamment sur la responsabilité directe de Biden sur l'origine du conflit. Pareil pour l'autre affirmation collant la responsabilité des événements de Maidan exclusivement sur le dos de la CIA...tout ça me semble réducteur (voire simpliste) et je n'y crois pas trop.<br /> Quoiqu'il en soit je suis quand même surpris que cet argumentaire de T Pyne ne soit pas vraiment repris ni relayé en Europe par les forces politiques (pourtant nombreuses et parfois puissantes) actuellement opposées aux actuelles réponses de l'UE face à l'agression poutinienne de l'Ukraine...<br /> C'est grâce à vous que je connais cet argumentaire de T Pyne car en Europe les partis opposés à renforcer l'aide militaire à l'Ukraine appellent à des négociations avec la Russie mais sans entrer jamais dans le concret et donc patissent d'un manque de crédibilité. Ça reste de la belle déclaration d'intentions...Le Parti communiste français est un bel exemple: il appelle à la paix, et bien évidemment tout le monde est pour la paix...Mais je ne vois pas de réelle construction en Europe d'un discours "charpenté" destiné à contrer le point de vue macronniste...<br /> Quand je lis ces dirigeants européens anti-macronnistes leur argumentation est souvent faible... ça ressemble souvent à du manque de solidarité, à de l'égoisme, à de la trahison directe, à de la lâcheté ou à du défaitisme...
C
Pour ce qui concerne l'intérêt que l''Ukraine aurait d'accepter les conditions que lui fait la Russie et qui seront encore moins favorables dans quelques semaines David T. Pyne a rédigé un (long) article très intéressant :<br /> <br /> ET SI POUTINE N’AVAIT PAS RETIRÉ UNILATÉRALEMENT LES TROUPES RUSSES DU NORD DE L'UKRAINE EN AVRIL 2022 ?<br /> Zelensky aurait signé l'accord d'Istanbul, les troupes russes auraient été retirées de tous les territoires ukrainiens d'avant-guerre et l'OTAN et la Russie ne seraient pas au bord de la guerre nucléaire.<br /> Par David T. Pyne<br /> <br /> Comme je l'ai déjà écrit, la guerre en Ukraine est, selon les mots immortels du général d'armée Omar Bradley, "la mauvaise guerre, au mauvais endroit, au mauvais moment et avec le mauvais ennemi". La guerre en Ukraine s'est avérée être une guerre fabriquée par Biden, délibérément provoquée par son incapacité à garantir par écrit à la Russie que l'Ukraine ne rejoindrait jamais l'OTAN. J'ai souligné à quel point le déclenchement de la guerre aurait pu être facilement évité si l'administration Biden l'avait voulu. Il s'agit d'une guerre menée contre un ennemi fabriqué, la Fédération de Russie, un pays qui n'est l'ennemi de l'Amérique qu'en raison de nos politiques agressives et expansionnistes à son égard, sans lesquelles il aurait pu être notre partenaire stratégique, voire notre allié contre la Chine communiste. Il s'agit également d'une guerre qui, à ce jour, n'a eu qu'un seul vainqueur - la République populaire de Chine - qui en est sortie plus forte et plus puissante et plus certaine que jamais qu'un blocus chinois de Taïwan aboutissant à sa capitulation n'entraînerait pas de réponse militaire directe de la part des États-Unis. Dans cet article, j'examinerai à nouveau comment le monde aurait pu finir si l'administration n'avait pas arraché la défaite des mâchoires de la victoire en opposant son veto à l'accord d'Istanbul et en choisissant de prolonger indéfiniment cette guerre inutile et ingagnable pour l'Ukraine jusqu'au dernier Ukrainien.<br /> <br /> Hier, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nouvelle offre de paix comprenant un cessez-le-feu immédiat et des négociations en vue d'un accord de paix permanent si l'Ukraine commence à retirer toutes ses troupes des oblasts de Donetsk, Louhansk, Zaporizhia et Kherson et s'engage à redevenir un État neutre permanent en dehors de l'OTAN. Il a également déclaré que les dispositions de l'accord d'Istanbul concernant la réduction de la taille de l'armée ukrainienne en service actif, le statut non nucléaire de l'Ukraine et la limitation du nombre et de la portée de ses systèmes d'armes d'après-guerre devraient être incluses dans tout accord de paix final mettant fin au conflit. Depuis le lendemain du début de la guerre, la Russie appelle à des négociations de paix sans conditions préalables, mais avec cette annonce, ce n'est plus le cas. En avril 2022, j'avais prévenu que si Zelensky ne reprenait pas rapidement les pourparlers de paix avec la Russie, celle-ci annexerait trois ou quatre oblasts ukrainiens occupés par les Russes, y compris toutes les régions ukrainiennes auxquelles Poutine a fait référence ci-dessus. Cinq mois plus tard, c'est exactement ce que Poutine a fait. J'ai toujours prévenu que plus l'Ukraine et ses bienfaiteurs occidentaux attendraient pour négocier un accord de paix avec la Russie, plus les conditions finales de la paix seraient mauvaises pour l'Ukraine, et c'est exactement ce que nous voyons aujourd'hui.<br /> <br /> Selon ABC News, M. Poutine a imputé à l'Ukraine et à l'OTAN la responsabilité de tous les décès survenus depuis son offre de paix faite à Istanbul en mars 2022, et a déclaré qu'ils seraient les seuls responsables de tous les décès d'Ukrainiens à partir de maintenant s'ils rejetaient sa nouvelle offre de paix. Poutine a révélé qu'il n'avait jamais prévu de s'emparer de Kiev, mais seulement de l'encercler partiellement pour inciter Zelensky à signer un accord de paix mettant fin à l'adhésion de facto de l'Ukraine à l'OTAN et à renoncer à son projet d'organiser une nouvelle offensive militaire ukrainienne pour reprendre le contrôle total de la région du Donbass, dont un tiers avait déclaré son indépendance en 2014 et s'était aligné sur la Russie.<br /> <br /> M. Poutine a déclaré que si "Kiev et les capitales occidentales" rejetaient son offre, "c'est leur affaire, leur responsabilité politique et morale de poursuivre l'effusion de sang". Le Kremlin a fait savoir à plusieurs reprises qu'il était prêt à engager des pourparlers de paix avec Kiev et a reproché à l'Occident de saper ses efforts pour mettre fin au conflit. Vendredi, M. Poutine est allé plus loin en affirmant que ses troupes n'avaient jamais eu l'intention de prendre d'assaut la capitale ukrainienne, Kiev, même si elles se sont approchées de la ville. "En substance, il ne s'agissait de rien d'autre que d'une opération visant à contraindre le régime ukrainien à la paix. Les troupes étaient là pour pousser la partie ukrainienne à négocier, à essayer de trouver une solution acceptable", a-t-il déclaré.<br /> <br /> Le South China Morning Post a commenté l'offre de M. Poutine :<br /> <br /> "Les conditions sont très simples", a déclaré M. Poutine, citant parmi ses exigences le retrait total des troupes ukrainiennes de l'ensemble du territoire des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhia, dans l'est et le sud de l'Ukraine. "Dès que Kiev dira qu'elle est prête à le faire, qu'elle commencera réellement à retirer ses troupes et qu'elle renoncera officiellement à ses projets d'adhésion à l'OTAN, nous cesserons immédiatement, littéralement à la minute même, les tirs et entamerons des pourparlers", a déclaré M. Poutine. "Je le répète, nous le ferons immédiatement. Naturellement, nous garantirons simultanément le retrait sans entrave et en toute sécurité des unités et des formations ukrainiennes. Le dirigeant russe a également averti que l'impasse entre Moscou et l'Occident se rapprochait "de manière inacceptable du point de non-retour" et s'est vanté que Moscou "possède le plus grand arsenal d'armes nucléaires". M. Poutine a invoqué à plusieurs reprises la rhétorique nucléaire tout au long du conflit avec l'Ukraine, qu'il considère comme un front parmi d'autres dans une "guerre hybride" plus large entre la Russie et l'alliance militaire de l'OTAN."<br /> <br /> M. Poutine a prévenu que si l'Ukraine et l'Occident refusaient les conditions de paix proposées par la Russie, son offre de paix empirerait pour l'Ukraine et la Russie commencerait à s'emparer par la force de vastes pans du territoire ukrainien. C'est la première fois depuis septembre 2022 que M. Poutine abandonne son offre d'armistice à la coréenne le long de la ligne de contrôle actuelle. Il me semble qu'il s'agit probablement de la dernière offre de la Russie avant une offensive russe massive dans les régions de Kharkiv, Sumy et peut-être même Chernihiv, qui pourrait très bien réussir à faire s'effondrer la ligne de front de l'Ukraine et permettre aux forces russes d'envahir l'est de l'Ukraine jusqu'à la rivière Dnipro. Ignorant les avertissements de Poutine, le président Volodymyr Zelensky et le secrétaire américain à la défense Lloyd Austin ont immédiatement rejeté l'offre de paix de Poutine. Si Poutine autorise finalement une offensive russe massive pour prendre le contrôle des trois oblasts du nord-est de l'Ukraine, qui commence à briser les lignes de front de l'Ukraine, menaçant ainsi son effondrement militaire, ils pourraient reconsidérer leur position, car l'Ukraine pourrait alors échanger le contrôle total des territoires demandés par Poutine contre un retrait total de la Russie du nord-est de l'Ukraine avant que les conditions de paix de Poutine ne se détériorent à nouveau pour l'Ukraine. <br /> <br /> Alors que M. Biden met tout en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza afin de mettre un terme au massacre de dizaines de milliers de civils, il continue de refuser catégoriquement de discuter d'un cessez-le-feu ou même d'une solution diplomatique pacifique pour mettre un terme au massacre de centaines de milliers d'Ukrainiens. La question que nous devrions poser est la suivante : pourquoi M. Biden se préoccupe-t-il davantage des habitants de Gaza que des Ukrainiens ? Pendant ce temps, Zelensky, qui a interdit toute discussion de paix avec la Russie en septembre 2022, préside ce week-end en Suisse une soi-disant conférence de paix à laquelle la délégation russe n'a pas été invitée à participer. Les conditions de paix de Zelensky comprennent la restitution de tous les territoires ukrainiens de 1991, d'énormes réparations contre la Russie et des tribunaux de crimes de guerre de type Nuremberg dans lesquels Poutine serait extradé et emprisonné ou exécuté, même s'il n'y a aucune preuve que le président russe ait jamais ordonné des crimes de guerre contre des civils ukrainiens.<br /> <br /> Les conditions de paix qu'il propose reviennent essentiellement à une version moderne du traité de Versailles, même si c'est la Russie, et non l'Ukraine, qui gagne la guerre ! C'est l'équivalent du dictateur nazi Adolf Hitler convoquant une conférence de paix des alliés de l'Allemagne en janvier 1945 après que l'Allemagne ait perdu la bataille des Ardennes et que son territoire soit en passe d'être envahi par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS. En fait, le dernier rapport publié par la Commission des droits de l'homme des Nations unies a pu confirmer que seuls 10 582 civils ont été tués à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie entre le 24 février 2022 et le 15 février 2024. En supposant que le taux de mortalité de 14 à 15 civils par jour reste stable, cela équivaudrait à environ 12 300 aujourd'hui. À titre de comparaison, les États-Unis et le Royaume-Uni ont tué en moyenne 2 058 civils allemands et japonais par des blocus de famine et des bombardements de terreur entre le 7 décembre 1941 et le 15 août 1945, soit un taux de mortalité quotidien 140 fois supérieur à celui de la Russie qui a tué des civils ukrainiens depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces russes en février 2022.<br /> <br /> Tragiquement pour les Ukrainiens et le monde entier, un accord de paix négocié mettant fin à la guerre en Ukraine n'a jamais semblé aussi inaccessible qu'aujourd'hui, puisqu'une seule partie - la Russie - a été disposée à négocier une fin pacifique à la guerre depuis le début avril 2022 jusqu'à aujourd'hui. Toutefois, ce n'était pas le cas juste après le début de la guerre, lorsqu'un accord de paix garantissant un retrait total de la Russie sur ses positions d'avant-guerre était sur le point d'être finalisé. Dans une interview accordée au Telegraph britannique en mars 2022, alors que les troupes russes avaient partiellement encerclé la capitale ukrainienne, Kiev, le président Volodymyr Zelensky a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à une rencontre avec Poutine pour signer un accord de paix négocié et compromis, affirmant que plusieurs pays avaient exprimé leur volonté de fournir des garanties de sécurité de type OTAN à l'Ukraine sans offrir une adhésion formelle si les troupes russes étaient retirées de l'Ukraine dans le cadre d'un accord de paix. Dans une autre interview accordée le même mois au Hindustan Times, Zelensky a déclaré aux médias russes qu'il comprenait qu'il était impossible pour l'Ukraine de libérer l'ensemble de son territoire et qu'il était prêt à rencontrer Poutine n'importe où pour obtenir un cessez-le-feu permanent et signer un accord de paix mettant fin à la guerre. Six mois plus tard, il a interdit aux représentants du gouvernement ukrainien de discuter de la paix avec la Russie tant que le président russe Vladimir Poutine restera au pouvoir. Qu'est-ce qui a changé ?<br /> <br /> L'accord d'Istanbul - La chance manquée par l'Ukraine de gagner la guerre<br /> <br /> Le 31 mars 2022, les négociateurs ukrainiens ont sabré le champagne après avoir réussi à négocier un accord de paix favorable mettant fin à la guerre avec la Russie cinq semaines seulement après le début de celle-ci, après des semaines de négociations avec la Russie à Istanbul, selon Davyd Arakhamia, chef de la délégation ukrainienne et président du parti ukrainien au pouvoir, le "Serviteur du peuple". Un résumé de deux pages de l'accord d'Istanbul, rédigé par l'Ukraine et signé par la délégation russe, a été publié par le New York Times plus tôt dans la journée, en même temps que deux autres projets d'accords de paix. De l'avis général, les termes de l'accord constituent une victoire éclatante pour l'Ukraine. Après avoir failli s'emparer de Kiev, la capitale ukrainienne, au début de la guerre, la Russie a accepté de retirer ses troupes de tous les territoires ukrainiens contrôlés avant la guerre, en échange d'une neutralité ukrainienne perpétuelle en dehors de l'OTAN, comprenant la modification de la constitution ukrainienne pour revenir à son mandat neutre initial, le retrait de toutes les troupes de l'OTAN et des bases de la CIA d'Ukraine et l'acceptation par l'Ukraine d'un statut perpétuel de non-nucléaire. L'accord prévoyait également la reconnaissance par l'Ukraine de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk le long de leurs frontières d'avant-guerre, une réduction modeste de la taille et de l'armement des forces armées ukrainiennes et l'interdiction pour les partis ultra-nationalistes d'extrême droite de siéger au gouvernement. La Russie a accepté que l'Ukraine reste indépendante et que le président ukrainien Volodymyr Zelensky reste au pouvoir, tout en permettant à l'Ukraine d'adhérer à l'Union européenne et en recevant des garanties de sécurité de la part des puissances occidentales contre d'éventuelles agressions russes à l'avenir.<br /> <br /> Les termes de cet accord de paix ont été confirmés par Fiona Hill, passionnée de guerre en Ukraine, dans son article de Foreign Affairs intitulé "The World Putin Wants" (Le monde que veut Poutine) publié en août 2022. Selon Fiona Hill, la Russie a accepté de retirer ses troupes jusqu'à ses frontières d'avant-guerre en échange de l'acceptation par l'Ukraine de rester neutre en dehors de l'OTAN, conditions qui ont depuis été confirmées par de multiples sources. Les conditions de paix fixées par la Russie pour mettre fin à la guerre prouvent de manière irréfutable que Poutine n'a pas envahi l'Ukraine pour acquérir de nouveaux territoires, mais plutôt pour ramener l'Ukraine à son statut de neutralité d'avant le coup d'État du Maïdan de février 2014, statut dont elle a bénéficié de 1991 à 2014, période au cours de laquelle l'Ukraine était entière et libre, ainsi que pour défendre les républiques populaires séparatistes de Donetsk et de Louhansk, soutenues par la Russie, contre une offensive militaire planifiée de l'Ukraine. L'existence même de ce projet d'accord de paix prouve que les affirmations occidentales selon lesquelles Poutine ne cherche rien de moins que la destruction ou l'annexion de la majeure partie ou de la totalité de l'Ukraine ou, à tout le moins, la transformation de l'Ukraine en un État satellite de la Russie et que l'Ukraine mène donc une guerre pour son existence même en tant que nation indépendante, n'ont aucun fondement dans la réalité.<br /> <br /> Dans le cadre de cet accord, l'Ukraine s'est engagée à abandonner toutes les sanctions économiques contre la Russie et à exhorter ses soutiens occidentaux à faire de même. Les dirigeants américains auraient été particulièrement préoccupés par les limites imposées au nombre de chars, de systèmes d'artillerie, de navires de guerre et d'avions de combat que l'Ukraine pourrait conserver après la guerre, concluant qu'elles équivalaient à un "désarmement unilatéral". La proposition de la Russie de réduire la taille de l'armée ukrainienne à 100 000 soldats, y compris la Garde nationale ukrainienne, correspond exactement au nombre que j'ai indiqué dans mon plan de paix révisé en quinze points du 6 juillet 2022, car j'ai conclu à juste titre qu'il s'agissait du nombre maximum de soldats ukrainiens qui serait acceptable pour la Russie. Je suis arrivé à ce chiffre exact en entendant que la Russie demandait la démilitarisation de l'Ukraine, ce qui m'a rappelé le traité de Versailles dans lequel les alliés occidentaux ont limité la taille de l'armée allemande à 100 000 hommes pour une nation qui comptait presque deux fois plus d'habitants que l'Ukraine en 2022.<br /> <br /> Toutefois, contrairement au traité de Versailles, la Russie n'a pas tenté de limiter le nombre de troupes de réserve ukrainiennes, de sorte que l'Ukraine aurait vraisemblablement pu former une force de 900 000 réservistes (soit une armée d'un million d'hommes en temps de guerre) et, en cas d'agression russe future, aurait pu compter sur les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Pologne pour lui envoyer de grandes quantités d'armes afin de l'aider à se défendre sur la base des garanties de sécurité prévues dans le cadre de l'accord d'Istanbul. Au moment de la signature de l'accord, les deux parties n'étaient pas encore parvenues à un accord sur le nombre total de troupes ou de systèmes d'armes, mais M. Zelensky a déclaré au négociateur principal de la délégation ukrainienne qu'il pourrait les finaliser lors d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine prévue pour le 9 avril à Istanbul.<br /> <br /> On pensait à l'époque que la France et l'Allemagne, qui avaient servi de médiateurs pour les accords de Minsk qui, s'ils avaient été appliqués par l'Ukraine, lui auraient rendu le contrôle total de la région du Donbass et évité l'invasion de la Russie, pousseraient l'Ukraine à signer l'accord. Cela explique peut-être pourquoi l'administration Biden a dépêché le Premier ministre britannique Boris Johnson pour torpiller l'accord le 8 avril avant qu'il ne soit possible de le faire. La Russie a approuvé la proposition de l'Ukraine d'obtenir des garanties de sécurité occidentales pour la neutralité de l'Ukraine sur le modèle du traité d'État autrichien de 1955, l'Ukraine mentionnant les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine, la France, l'Allemagne, la Turquie, le Canada, la Pologne, l'Italie et Israël en tant qu'États garants potentiels. En vertu de cet accord, l'Ukraine s'engage à reconnaître le maintien du contrôle russe sur les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk le long de leurs frontières d'avant-guerre, tandis que la question de la Crimée doit être résolue par des négociations pacifiques au cours des quinze prochaines années.<br /> <br /> L'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett et le chef du parti ukrainien "Serviteur du peuple", Davyd Arakamia, ont tous deux confirmé l'affirmation de Poutine l'année dernière selon laquelle le projet d'accord était partiellement signé et finalisé à 90 %, selon de nombreux rapports, et qu'il ne restait plus qu'à régler quelques détails avant que Poutine et Zelensky ne se rencontrent pour signer l'accord mettant fin à la guerre en Ukraine, quelques semaines seulement après son déclenchement. Arakamia, qui a été le principal négociateur du gouvernement ukrainien, a déclaré que la délégation ukrainienne avait conclu que les termes de l'accord constituaient une victoire pour l'Ukraine et représentaient les meilleures conditions possibles, et que la seule chose qui restait à faire avant que Poutine et Zelensky ne se rencontrent pour signer l'accord était de finir de négocier les limites sur le nombre de chars, d'avions et de lance-roquettes que l'Ukraine serait autorisée à conserver après la fin de la guerre.<br /> <br /> Comme il l'a confirmé dans son interview avec Tucker Carlson, Poutine, qui estimait que les objectifs de la soi-disant "opération militaire spéciale" de la Russie avaient été largement atteints, a accepté la demande des dirigeants européens de prouver son soutien sincère à la paix et à mettre en œuvre les termes de l'accord en entamant un retrait militaire russe unilatéral, annoncé à l'avance, de près de la moitié du territoire occupé par la Russie en Ukraine, le lendemain de la signature du projet d'accord. Cela a mis fin à la menace que la Russie tente de conquérir Kiev, de renverser Zelensky et d'installer un gouvernement fantoche en Ukraine, dans ce qui semblait être une victoire éclatante pour l'OTAN et son mandataire ukrainien. Nous savons aujourd'hui que la Russie a retiré ses troupes du nord de l'Ukraine trop tôt, car ce retrait militaire unilatéral a supprimé la principale incitation pour l'Ukraine à respecter son accord de paix avec la Russie.<br /> <br /> Comme l'a déclaré Poutine, l'objectif de l'opération militaire spéciale de la Russie n'était pas de capturer Kiev en soi, ni même d'annexer un quelconque territoire ukrainien en dehors des républiques séparatistes qui ne contrôlaient qu'un tiers de la région du Donbass, mais plutôt d'encercler partiellement Kiev pour forcer l'Ukraine à revenir à son statut d'État tampon neutre d'avant le coup d'État de février 2014 soutenu par la CIA, en expulsant toutes les troupes et les bases de l'OTAN et en mettant fin à ses relations de sécurité avec l'OTAN. Zelensky s'est engagé à le faire dans un projet d'accord de paix que l'Ukraine avait rédigé, comme une contre-offre au plan de paix en 15 points de la Russie, qui a été signé par la Russie tel quel, sans aucune révision, le 31 mars 2022 à Istanbul. Toutefois, M. Biden et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont refusé de fournir à M. Zelensky les garanties de sécurité dont il disait avoir besoin pour finaliser l'accord, si bien qu'il a fini par le répudier.<br /> <br /> On a beaucoup glosé sur le convoi de 60 kilomètres de chars et de véhicules blindés que Poutine a ordonné d'arrêter sur la route de Kiev pendant un mois entier à partir du 1er mars. Les experts occidentaux ont prétendu qu'ils devaient être tombés en panne de carburant ou en panne tout court et y ont vu un signe d'impuissance de l'armée russe, alors qu'aucun problème de ce type n'était visible ailleurs sur le front. Cependant, lorsque Poutine a ordonné leur retrait après la signature de l'accord de paix intérimaire entre la Russie et l'Ukraine le 31 mars, elles se sont retirées très rapidement, prouvant qu'elles n'étaient ni à court de carburant ni en panne, mais que la raison pour laquelle elles s'étaient arrêtées était une décision politique du Kremlin. S'il est vrai que Poutine a tenté d'encercler et de capturer Kiev au cours de la première semaine de la guerre afin de remplacer de force Zelensky par un dirigeant pro-russe, l'ancien vice-premier ministre ukrainien Yuriy Boyko, une fois que cela a échoué, il a utilisé les troupes russes à Kiev et dans le reste du nord de l'Ukraine pour contraindre efficacement l'Ukraine à accepter de signer un accord de paix acceptable pour la Russie.<br /> <br /> Cette puissante colonne blindée russe était un poignard pointé sur Kiev, destiné à inciter l'Ukraine à accepter tous les objectifs limités de la Russie. Une fois que Poutine a cru que cet objectif était sur le point d'être atteint, il a ordonné le retrait des troupes russes de tout le nord de l'Ukraine, qu'il n'avait jamais voulu occuper de manière permanente. En définitive, si Poutine avait voulu s'emparer de Kiev ou occuper toute l'Ukraine, il aurait pu le faire s'il avait envahi le pays avec une armée d'un demi-million de soldats dès le début de la guerre. Il ne s'agissait pas d'une guerre de conquête existentielle. Dans son interview avec Tucker Carlson le 6 février, Poutine a déclaré qu'il avait ordonné le retrait des forces russes du nord de l'Ukraine à la suggestion des dirigeants de l'OTAN pour prouver qu'il était sincère dans la mise en œuvre complète de son accord de paix intérimaire avec l'Ukraine.<br /> <br /> Les responsables de l'administration Biden, menés par le directeur des communications stratégiques, le contre-amiral John Kirby (USN-Ret), ont affirmé à plusieurs reprises que "la guerre pourrait prendre fin demain si la Russie retirait toutes ses troupes d'Ukraine". Or, comme indiqué plus haut, c'est exactement ce que la Russie a proposé de faire dans le cadre de l'accord d'Istanbul, que la délégation russe a paraphé le 31 mars 2022. Le jour même de la signature de l'accord, la Russie a annoncé qu'elle retirerait unilatéralement toutes ses troupes des trois oblasts du nord de l'Ukraine, Sumy, Chernihiv et Kyiv, conformément aux termes de l'accord. Le 1er avril, Poutine a commencé à retirer les troupes russes du nord de l'Ukraine, le retrait de plus d'un tiers du territoire ukrainien occupé par la Russie ayant été entièrement achevé le 8 avril.<br /> <br /> Le 1er avril, les troupes russes se sont retirées de la ville de Bucha, située au nord-ouest de Kiev, et les forces ukrainiennes ont découvert des dizaines de cadavres de civils dont on pense qu'ils ont été tués par les forces russes. Une enquête du Conseil des droits de l'homme des Nations unies a pu confirmer que 73 civils avaient probablement été tués par les forces russes à Bucha. Cependant, elle n'a jamais confirmé l'affirmation ukrainienne selon laquelle la Russie aurait tué 458 civils à Bucha. Certes, s'il est vrai que les troupes russes ont tué 73 civils non armés, cela constituerait un crime de guerre, mais il est difficile de soutenir que la découverte d'un crime de guerre russe d'une telle ampleur constitue une justification suffisante pour que Zelensky abandonne un accord de paix victorieux qui aurait mis fin à une guerre qui a coûté la vie à près de 300 000 Ukrainiens depuis lors et qui aurait pu libérer l'ensemble du territoire ukrainien d'avant-guerre sans qu'aucune fin ne soit en vue.<br /> <br /> Le 2 avril, le lendemain du jour où l'Ukraine a trouvé des preuves du massacre de dizaines de civils ukrainiens par les forces russes dans la ville de Bucha, David Arakhamia, qui dirigeait la délégation ukrainienne chargée de négocier l'accord de paix avec la Russie, a déclaré que Zelensky avait décidé d'annuler son sommet avec le président russe Vladmir Poutine, prévu le 9 avril 2022 pour finaliser l'accord sur la taille de l'armée ukrainienne d'après-guerre et sur le nombre et le type d'armes qu'elle pourrait posséder, en utilisant le massacre de Bucha comme prétexte. La veille du sommet et le jour où le retrait russe du nord de l'Ukraine a été achevé, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est rendu à Kiev et a informé Zelensky en termes très clairs que les États-Unis et le Royaume-Uni ne soutiendraient pas l'Ukraine et refuseraient de lui fournir des garanties de sécurité si elle choisissait de faire ce qui équivaut à une paix séparée avec la Russie pour mettre fin à la guerre par procuration de l'OTAN en Ukraine. Comme Zelensky avait expressément déclaré que tout accord de paix avec la Russie devait être conditionné à des garanties de sécurité de la part de l'Occident, cela a effectivement fait échouer l'accord de paix.<br /> <br /> L'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a confirmé que M. Johnson avait bloqué l'accord de paix alors qu'il avait réussi à le négocier avec le soutien des États-Unis, de la France et de l'Allemagne. Johnson a informé Zelensky que s'il abandonnait toutes les négociations de paix avec la Russie, y compris la demande de Moscou de neutralité de l'Ukraine en dehors de l'OTAN, le Royaume-Uni et les États-Unis offriraient essentiellement à l'Ukraine un chèque en blanc de soutien militaire et financier indéfini pour reprendre non seulement les cinq oblasts ukrainiens encore occupés par la Russie, à savoir Kharkiv, Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporizhia, mais aussi la région de Crimée, annexée de longue date par la Russie. M. Johnson a informé M. Zelensky qu'il bénéficiait du soutien total de l'administration Biden pour faire ces déclarations, ce qui a été confirmé par la suite. Le fait que Biden et Boris Johnson aient opposé leur veto à la finalisation de l'accord de paix russo-ukrainien et au retrait des forces militaires russes sur leurs positions d'avant-guerre signifie que l'administration Biden et les gouvernements britanniques sont indirectement responsables de toutes les vies ukrainiennes perdues depuis le début du mois d'avril 2022.<br /> <br /> En fin de compte, il semble que ce soit Zelensky qui ait décidé d'annuler l'accord de paix après que les troupes russes ont commencé à se retirer de tout le nord de l'Ukraine, éliminant ainsi en grande partie la menace qui pesait sur Kiev et sur lui-même et lui permettant de se sentir en sécurité pour poursuivre la guerre à perpétuité avec un chèque en blanc du soutien militaire et financier de l'Occident, en utilisant le massacre de Bucha comme prétexte. Par conséquent, la visite de Boris Johnson à Kiev pourrait n'avoir servi qu'à confirmer la décision de Zelensky de suspendre les pourparlers de paix avec la Russie, et ce pour une durée indéterminée. Selon certaines rumeurs, le massacre de Bucha, au cours duquel 458 corps auraient été découverts, aurait été mis en scène, mais en tout état de cause, il n'aurait pas été découvert ou fabriqué par l'Ukraine le 1er avril si Poutine n'avait pas décidé de retirer les troupes russes de tout le nord de l'Ukraine ce jour-là. À l'époque, je soupçonnais fortement que Bucha était en fait une opération ukrainienne sous fausse bannière, survenant le lendemain de l'annonce de l'accord d'Istanbul. Toutefois, l'enquête des Nations unies qui a suivi suggère qu'il s'agissait bien d'une opération réelle, mais largement exagérée par Zelensky, probablement dans le but de torpiller l'accord de paix une fois que la Russie aurait retiré toutes ses troupes des environs de la capitale.<br /> <br /> Selon le lieutenant-général Keith Kellogg (à la retraite), le président Biden a soutenu en coulisses les négociations de paix pendant les premières semaines de la guerre, convaincu que la victoire russe sur l’Ukraine était imminente. Comme je l’ai écrit dans mon article précédent « Comment Biden a arraché la défaite des mâchoires de la victoire et a décidé de prolonger indéfiniment la guerre en Ukraine », la mise en œuvre de l’accord d’Istanbul aurait constitué une grande victoire pour l’Ukraine, car au départ les dirigeants occidentaux pensaient que Kiev tomberait. aux mains des Russes dans les trois jours et que l'Ukraine serait contrainte de capituler dans les trois semaines suivant l'invasion. Malheureusement, les dirigeants occidentaux ont pris le retrait unilatéral de la Russie de trois oblasts ukrainiens, dont Kiev, par lequel Poutine voulait prouver que la Russie voulait la paix, comme un signe de faiblesse, ce qui a poussé Zelensky à répudier l'accord d'Istanbul qu'il avait contribué à rédiger et a amené Biden à renvoyer Boris. Johnson à Kiev pour exiger que Zelensky ne conclue pas une paix séparée avec la Russie et à intensifier son soutien militaire à l'Ukraine.<br /> <br /> Après que Poutine a ordonné le retrait de toutes les troupes russes de trois oblasts du nord de l’Ukraine, dont Kiev, l’administration Biden a commencé à prétendre à tort que c'étaient les forces armées ukrainiennes qui avaient miraculeusement chassé la puissante armée russe de plus d’un tiers de son territoire en une semaine. même si le retrait militaire russe n’était pas le résultat d’une quelconque offensive militaire ukrainienne, l’armée ukrainienne étant trop faible pour lancer une contre-offensive majeure avant septembre. Les responsables de Biden ont ensuite proclamé que l'Ukraine pouvait vaincre la Russie, malgré le fait que la Russie était 35 fois plus grande que l'Ukraine, avec plus de cinq fois plus d'habitants et beaucoup plus de chars, de systèmes d'artillerie et d'avions (sans parler de 8 000 à 16 000 armes nucléaires supplémentaires) et expulser les Russes. des troupes de tout son territoire, car la Russie s'était révélée militairement beaucoup plus faible que ce que les dirigeants militaires occidentaux avaient prévu.<br /> <br /> Ce faisant, ils ont ignoré les leçons de l’histoire, Napoléon et Hitler pensaient également pouvoir vaincre la Russie étant donné qu’ils possédaient les meilleures armées d’Europe à l’époque, pour découvrir que leur orgueil démesuré a conduit à la défaite totale de leurs nations au cours de la guerre. Les puissances occidentales seront-elles obligées de répéter cette même leçon, avec des conséquences catastrophiques, voire existentielles, pour les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ?<br /> <br /> Le président Biden s'est vanté de l'échec du projet de Poutine d'annexer toute l'Ukraine, sachant que la raison pour laquelle la Russie a envahi l'Ukraine n'avait rien à voir avec un conflit territorial ou un effort de Poutine pour annexer davantage de territoire, mais représentait plutôt une dernière tentative de faire reculer l'expansion de l'OTAN le long de la frontière occidentale de la Russie après l'échec de quinze années de tentatives de solution diplomatique pacifique. Le but de ces interprétations délibérément fausses des objectifs militaires limités de la Russie a été d'alimenter la perception erronée que la Russie était en train de « perdre » parce qu'elle n'avait pas atteint les objectifs militaires imaginés par l'Occident, alors qu'en fait la Russie a appelé à un cessez-le-feu permanent et a annoncé que presque tous ses objectifs militaires avaient été atteints en septembre 2022 et que le reste pourrait être atteint par des négociations diplomatiques, même si elle contrôlait moins d'un cinquième du territoire internationalement reconnu de l'Ukraine, contre près d'un tiers avant le retrait militaire unilatéral de la Russie près de six mois plus tôt.<br /> <br /> Pendant des semaines, Zelensky et l’administration Biden ont déclaré que le but ultime de la guerre était que la Russie retire ses troupes sur leurs positions d’avant-guerre. Pourtant, fin avril, l’objectif de l’administration Biden s’est déplacé vers un objectif irréalisable : la libération de tous les territoires annexés par la Russie, y compris la Crimée. Sur Fox News, des généraux à la retraite avaient déjà réussi un virage vertigineux à 180 degrés, passant en à peine un mois de l’affirmation de la victoire russe à l’affirmation que l’Ukraine pourrait résister à la Russie si les États-Unis augmentaient leurs livraisons d’armes.<br /> <br /> Comme je l’ai noté dans mon précédent article intitulé, les coûts et les conséquences de la décision de Zelensky de rejeter l’accord d’Istanbul ont été terribles pour l’Ukraine. Alors que les dirigeants occidentaux et les médias du régime n’ont cessé d’affirmer que l’Ukraine est en train de gagner la guerre et qu’elle n’a besoin que d’une injection supplémentaire de systèmes d’armes pour vaincre la Russie et libérer tous ses territoires perdus, y compris la Crimée, un examen plus approfondi des faits révèle ce récit de propagande de guerre occidentale est faux.<br /> <br /> Les coûts et les conséquences du rejet de l’Ukraine de l’accord de paix<br /> <br /> Depuis que Biden a provoqué l'invasion de l'Ukraine par la Russie en refusant la garantie demandée par Poutine le 7 décembre 2021 selon laquelle les troupes russes n'envahiraient pas en échange d'un engagement écrit des États-Unis selon lequel l'Ukraine ne rejoindrait jamais l'OTAN, l'Ukraine, qui était déjà le pays le plus pauvre d'Europe avant le début de la guerre commencé sur base du revenu par habitant, a subi une dévastation économique jamais vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle a perdu près de trente pour cent de son produit intérieur brut, la moitié de ses infrastructures critiques sont détruites et la moitié de ses entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes. Le Forum économique mondial estime que le coût actuel de la reconstruction s'élèverait à 1 000 milliards de dollars, ce qui est un chiffre stupéfiant étant donné qu'il faudrait près de trente ans à l'Ukraine pour le rembourser, même si elle dépensait la totalité de son budget gouvernemental d'avant-guerre (2021) pour payer ces coûts. elle ne peut pas commencer tant qu’un règlement pacifique mettant fin à la guerre n’a pas été finalisé. Le Forum économique mondial a également rapporté qu’« environ 20 % des terres agricoles du pays ont été détruites et 30 % des terres sont jonchées de mines terrestres ou de munitions non explosées ». Le taux de chômage en Ukraine se situe actuellement à un peu plus de 18 %.<br /> <br /> La guerre en Ukraine a également entraîné d'autres changements importants puisque le pays est passé du deuxième plus grand pays d'Europe en termes de territoire au quatrième avec la perte de dix-huit pour cent de son territoire suite à l'annexion russe et du cinquième au sixième rang en termes de population. Elle a perdu de plus de trente-quatre pour cent de sa population au cours de la dernière décennie, passant de plus de quarante-cinq millions à environ trente millions. À titre de comparaison, Staline a tué 15 à 25 % de la population ukrainienne pendant l’Holodomor dans les années 1930 et après la reconquête de l’Ukraine par l’URSS, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Reuters a rapporté qu'en grande partie à cause de l'exode des réfugiés ukrainiens vers l'Europe de l'Est, la population de l'Ukraine pourrait avoir diminué jusqu'à 28 millions d'habitants. Quoi qu’il en soit, cela représente une proportion stupéfiante de leurs citoyens qui proportionnellement dépasse largement les pertes de population enregistrées par la Pologne, l’URSS ou la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. Seules les pertes de population allemandes d’après-guerre s'en rapprochent, étant donné que l’Allemagne a perdu 34 pour cent de son territoire et au moins un quart de sa population au cours des deux guerres mondiales.<br /> <br /> Pour ce qui concerne la réduction de la population survenue depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, 57 pour cent sont dus aux réfugiés fuyant le pays, il y a un total de dix millions de réfugiés au cours des deux dernières années de guerre, soit 24 pour cent de la population ukrainienne d’avant-guerre. 41 pour cent supplémentaires de la réduction sont dus aux annexions russes des anciens oblasts ukrainiens de Luhansk, Donetsk, Zaporizhia et Kherson. Deux pour cent de ces réductions sont dues aux morts de guerre en Ukraine, qui représentent plus de 0,6 pour cent de la population ukrainienne d’avant-guerre. Pendant ce temps, le produit intérieur brut de l’Ukraine a chuté de près de 25 % depuis que Biden a autorisé le coup d’État d’Euromaïdan en février 2014, tandis que l’économie russe a connu une croissance de 42 % au cours de la même période.<br /> <br /> Alors que l’administration Biden a utilisé la guerre pour unifier et étendre une OTAN divisée afin d’inclure la Finlande et la Suède, Poutine a utilisé la guerre pour désarmer les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN d’énormes quantités de leurs systèmes d’armes les plus avancés que la Russie a réussi à détruire en Ukraine. Depuis, la Russie a grignoté l’armée ukrainienne, ce qui a entraîné la perte de plus de 700 000 soldats ukrainiens, dont pas moins de 300 000 ont été tués au combat, obligeant même de nombreux dirigeants américains à admettre que la Russie est sur le point de gagner la guerre.<br /> <br /> L'invasion russe de l'Ukraine a prouvé de manière concluante que non seulement l'adhésion à l'OTAN n'apporterait pas de valeur ajoutée à l'Ukraine puisque, de l'aveu même de Zelensky, il pense que les États-Unis ont répondu exactement à l'agression russe comme ils l'auraient fait si l'Ukraine avait été un véritable membre de l'OTAN, mais que ce serait hautement provocateur et menaçant pour la Russie et inciterait en fait à une nouvelle agression russe. Étant donné que l’administration Biden a refusé d’envoyer des troupes pour défendre militairement l’Ukraine, pourquoi l’Ukraine devrait-elle croire que les États-Unis la défendraient si elle était un État membre officiel de l’OTAN ? L’Ukraine doit cesser de rechercher la sécurité auprès de l’Occident, qui n’a pas la capacité de la fournir, et se rendre compte qu’elle ne peut obtenir une véritable sécurité qu’en mettant fin à son hostilité envers la Russie et en adoptant la neutralité, comme elle l’a fait de 1991 à 2014, au cours de laquelle l’Ukraine est restée entière, indépendante et libre. La sécurité de l’Ukraine face à la Russie et son intégrité territoriale ont toujours dépendu, non pas de son adhésion à l’OTAN, mais plutôt de ses relations amicales avec Moscou, et surtout de son engagement continu à rester un État tampon neutre entre la Russie et l’alliance de l’OTAN.<br /> <br /> L’Ukraine se serait mieux trouvée si Zelensky avait signé l’accord d’Istanbul<br /> <br /> Mais que se passerait-il si Poutine avait conservé le contrôle des trois régions du nord de l’Ukraine et laissé Kiev partiellement encerclée pour faire pression sur Zelensky pour qu’il mette à exécution son projet initial de signer l’accord de paix d’Istanbul le 9 avril 2022 ? Si Poutine n'avait pas pris l'initiative de retirer unilatéralement toutes les troupes russes du nord de l'Ukraine, y compris Kiev, Zelensky aurait probablement signé l'accord d'Istanbul et les États-Unis auraient proclamé leur victoire en ayant forçé les troupes russes à retourner à leurs frontières d'avant-guerre, même si la Russie avait triomphé en repoussant l’OTAN hors d’Ukraine. En fin de compte, le retrait de Poutine s'est avéré être une erreur profondément tragique non seulement pour la Russie mais pour l'Ukraine et le monde. Si les troupes russes avaient continué à encercler partiellement la capitale ukrainienne, Kiev, garantissant ainsi que les atrocités russes à Bucha ne soient pas découvertes, Zelensky se serait probablement senti sous pression. de mener à bien son sommet prévu avec Poutine le 9 avril en signant un traité de paix mettant fin à la guerre quelques jours plus tard, sauvant ainsi des centaines de milliers de vies.<br /> <br /> Il est probable que le président Biden et le Premier ministre Johnson auraient été beaucoup moins catégoriques dans leur opposition à l’accord de paix dans ces circonstances et que Zelensky aurait signé l’accord même si les États-Unis et le Royaume-Uni avaient refusé de fournir des garanties de sécurité pour la neutralité ukrainienne. Plus tôt cette semaine, l’administration Biden a signé un accord de sécurité de dix ans avec l’Ukraine, de sorte qu’il n’y a sur ce plan plus aucun obstacle pour que l’Ukraine conclue un accord de paix avec la Russie. Ce pacte de sécurité engage les États-Unis à continuer de fournir des quantités massives d’armes à l’Ukraine au cours de la prochaine décennie, mais ne les engage pas à envoyer des troupes pour combattre directement la Russie.<br /> <br /> Si Zelensky avait signé l’accord d’Istanbul le 9 avril 2022, l’Ukraine aurait retrouvé son indépendance et sa souveraineté en tant qu’État indépendant et définitivement neutre en dehors de l’OTAN. La Russie n’aurait plus eu de raison de l’attaquer à nouveau puisque ses intérêts légitimes en matière de sécurité auraient été satisfaits. L'Ukraine aurait bénéficié de garanties de sécurité de type OTAN de la part de plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne, la Turquie, la Pologne, l'Italie et Israël et très probablement des États-Unis et du Royaume-Uni. Ainsi, si la Russie violait l'accord de paix, les États-Unis et l'OTAN pourraient réimposer sanctions et reprendre l’envoi d’une aide militaire meurtrière à l’Ukraine. Zelensky aurait été contraint d’organiser des élections démocratiques en mars 2024, mais contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, il aurait probablement conservé son soutien populaire et aurait été réélu démocratiquement. Lors de son discours du 14 avril, Poutine a semblé exprimer son intérêt pour le rétablissement du « bon voisinage » avec l’Ukraine, probablement en référence au Traité d’amitié de 1997 entre la Russie et l’Ukraine. En conséquence, il est très possible, voire probable, qu’il aurait proposé un renouvellement de ce traité avec l’Ukraine après la fin de la guerre, par le rétablissement de relations commerciales solides et mutuellement bénéfiques.<br /> <br /> Même si c'est l’Ukraine avait tout à gagner d’un accord de paix mettant fin à la guerre, chaque nation impliquée dans le conflit aurait légitimement pu revendiquer la victoire. Le président Biden aurait affirmé qu'il avait contribué à empêcher une prise de contrôle de l'Ukraine par la Russie, empêché une escalade de la guerre vers l'OTAN et facilité un retrait militaire complet de la Russie de tout le territoire contrôlé par l'Ukraine avant la guerre six semaines seulement après l'invasion russe, rétablissant ainsi la paix et la stabilité dans le pays. L’Europe aurait normalisé ses relations avec la Russie. La menace russe contre les États-Unis et l’OTAN, tant en termes d’attaques conventionnelles que nucléaires, aurait disparu et même la Finlande et la Suède n’auraient peut-être pas fini par rejoindre l’OTAN après le retrait militaire total de la Russie du territoire ukrainien contrôlé avant la guerre.<br /> <br /> En même temps, les dirigeants occidentaux auraient pu revendiquer la victoire en affirmant que leur aide militaire à l’Ukraine avait contribué à forcer la Russie à déclarer la fin de la guerre. Zelensky aurait pu affirmer que les troupes russes avaient été retirées des huit oblasts ukrainiens jusqu'à leurs frontières d'avant-guerre, laissant l'Ukraine contrôler 93 % de son territoire internationalement reconnu. Il aurait pu attirer l'attention sur le fait qu'il a réussi à minimiser les pertes en Ukraine à environ 11 000 soldats ukrainiens (au lieu de 300 000 aujourd'hui) et à 1 500 civils tués tout en permettant aux 4,7 millions de réfugiés de rentrer chez eux, rétablissant ainsi la population ukrainienne à son niveau d'avant-guerre. de 40 millions (au lieu de seulement 26 à 28 millions aujourd'hui). Puisque les dommages causés à l'économie ukrainienne auraient été limités et que les pays occidentaux auraient été prêts à payer la facture de la reconstruction, qui s'élevait à 80 à 100 milliards de dollars, l'Ukraine aurait été presque entièrement reconstruite, ses entreprises fonctionneraient pleinement et son taux de chômage serait revenu à ses niveaux d'avant-guerre. En vertu de l'accord d'Istanbul, l'Ukraine aurait été autorisée à rejoindre l'Union européenne, il est donc possible qu'elle y adhère officiellement d'ici 2024. L'avenir de l'Ukraine serait brillant, car elle jouirait de la paix et de la prospérité économique, au lieu d'être sombre et incertain alors qu'elle est aujourd’hui au bord d’un effondrement militaire qui pourrait permettre aux troupes russes d’envahir près de la moitié du pays et peut-être même d’encercler à nouveau partiellement Kiev.<br /> <br /> de son côté Poutine aurait pu se vanter que la Russie avait atteint tous les objectifs de l'opération militaire spéciale en termes de démilitarisation et de dénazification de l'Ukraine, tout en forçant l'Ukraine à expulser toutes les troupes et agents de renseignement de l'OTAN et à rompre tous les liens avec l'alliance militaire de l'OTAN, éliminant ainsi la menace existentielle pour la Russie d'avoir l’Ukraine comme État membre de facto de l’OTAN. Il aurait également pu attirer l’attention sur l’annexion par la Russie des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, qui constituent 3 % du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine. Poutine aurait pu souligner le rétablissement du russe comme l’une des langues officielles de l’Ukraine et la protection de l’Église orthodoxe ukrainienne mettant fin aux tentatives de Kiev de persécuter sa minorité russe. Il aurait probablement réussi à convaincre l’Occident d’abandonner la plupart de ses sanctions économiques contre la Russie.<br /> <br /> Un accord de paix maintenant mettrait fin aux combats et permettrait à plus de dix millions de réfugiés ukrainiens de rentrer chez eux et d’entamer le processus de reconstruction et de redressement. D’un point de vue économique, les avantages que l’Ukraine aurait en négociant un tel accord, épargnant à ses villes de nouvelles destructions et permettant la reconstruction de milliers de ses routes, ponts, écoles et hôpitaux, seraient considérables. La guerre a forcé la moitié des entreprises ukrainiennes à fermer leurs portes tandis qu'un accord de paix pourrait leur permettre de rouvrir, permettant à des millions de chômeurs de retourner au travail tout en mettant fin au blocus naval dévastateur de la Russie sur la mer Noire, rétablissant sa capacité à s'engager dans le commerce international via la mer Noire. En outre, mettre fin à la guerre permettrait à l’Ukraine d’entamer immédiatement le processus de reconstruction de son économie brisée, dans laquelle elle a perdu plus de trente pour cent de son PIB au cours de la seule première année de guerre. Enfin, et c’est peut-être le plus important, mettre fin à la guerre en avril 2022 aurait pu éviter que la moitié orientale de l’Ukraine ne soit potentiellement envahie par ce qui pourrait être une offensive militaire russe massive qui pourrait se matérialiser cet été, menaçant la perte de centaines de milliers de vies ukrainiennes supplémentaires. dans la guerre par procuration fabriquée et impossible à gagner de Biden contre la Russie, ainsi que dans l’indépendance même de l’Ukraine.<br /> <br /> Avec la résolution si rapide de la guerre en Ukraine, le président chinois Xi Jinping devrait réfléchir à deux fois avant de mettre en œuvre son plan de blocus et/ou d'invasion de Taïwan pour forcer sa réunification avec la Chine continentale d'ici 2025, sachant que les États-Unis ne seraient plus embourbés dans une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine et pourraient allouer toute la puissance militaire américaine pour répondre à une crise dans le Pacifique occidental. En outre, l'administration Biden n'aurait pas unilatéralement désarmé l'armée américaine de ses armes les plus avancées de manière aussi massive pour les transférer à l'Ukraine, de sorte que l'armée américaine serait beaucoup mieux préparée à mener une guerre potentielle contre l'agression chinoise. Grâce à une fin rapide de la guerre russo-ukrainienne dans des conditions mutuellement acceptables visant à rétablir les liens entre la Russie et l'Occident, la Chine aurait peut-être été dissuadée de tenter une réunification forcée avec Taïwan dans un avenir proche.<br /> <br /> L'avenir sombre et incertain de l'Ukraine<br /> <br /> Pendant quatorze ans, le président russe Vladmir Poutine s'est satisfait de permettre à l'Ukraine de conserver 100 % de son territoire internationalement reconnu. Puis, à la suite du coup d'État de Maïdan de février 2014, soutenu par la CIA et autorisé par M. Biden, qui a renversé le président ukrainien démocratiquement élu Viktor Ianoukovitch, la Russie a réoccupé et annexé la péninsule de Crimée et les séparatistes soutenus par la Russie se sont battus pour prendre le contrôle de la région du Donbass. Poutine a proposé à l'Ukraine de contrôler 96 % de son territoire internationalement reconnu, y compris l'ensemble de la région du Donbass, dans le cadre de l'accord de Minsk II en 2015, mais l'Ukraine a refusé de le mettre en œuvre. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, Poutine a proposé à l'Ukraine de contrôler 93 % de son territoire internationalement reconnu jusqu'à ses frontières d'avant-guerre, mais Zelensky a refusé. Puis, en septembre 2022, Poutine a proposé à l'Ukraine 82 % de son territoire internationalement reconnu et Zelensky a répondu en interdisant tout pourparler de paix avec la Russie.<br /> <br /> Aujourd'hui, Poutine propose à l'Ukraine de contrôler un peu plus de 77 % de son territoire et, une fois encore, Zelensky a rejeté son offre. Si une offensive russe parvenait à envahir toute l'Ukraine à l'est de la ligne du fleuve Dniepr, il ne resterait plus que 55 % de l'Ukraine sous contrôle ukrainien. Ce scénario n'est pas du tout irréaliste. Par conséquent, Biden et Zelensky seraient bien avisés de déclarer qu'ils ont réussi à maintenir l'indépendance de l'Ukraine et à empêcher la Russie d'envahir toute l'Ukraine et d'installer un gouvernement ukrainien plus pro-russe, et d'accepter les conditions de paix de Poutine. S'ils ne le font pas, la Russie lancera très probablement une offensive massive plus tard dans l'été pour envahir l'est de l'Ukraine et la guerre continuera à s'intensifier avec la perte de centaines de milliers d'Ukrainiens supplémentaires, ce qui pourrait conduire au déclenchement de la Troisième Guerre mondiale.<br /> <br /> Les membres conservateurs du Congrès ayant une pensée rationnelle ont demandé à plusieurs reprises à l'administration Biden de formuler une stratégie sur la manière dont elle entendait accomplir sa mission avouée de "gagner" la guerre en Ukraine, sans succès car les hauts fonctionnaires de l'administration Biden n'ont pas voulu admettre publiquement le véritable objectif de la guerre du point de vue du gouvernement américain, peut-être par crainte que si le public américain apprenait que la guerre est menée pour l'impérialisme américain, et non russe, il ne la soutiendrait pas. Cependant, la stratégie de Biden visant à "gagner" la guerre en Ukraine est totalement irréalisable, car le président russe Poutine a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à mener une guerre nucléaire contre les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN, si nécessaire, pour expulser l'OTAN de l'Ukraine.<br /> <br /> La politique de suicide national de M. Biden, qui consiste à mener une guerre par procuration sans fin en Ukraine, menace maintenant de passer sans avertissement au niveau nucléaire, ce qui pourrait coûter la vie à un milliard de personnes dans le cadre de la quête futile de M. Biden pour s'assurer que l'Ukraine continue à faire partie de l'empire libéral des États-Unis. En réponse à la décision incroyablement stupide et provocatrice de Biden d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles américains de longue portée pour frapper des cibles au cœur de la Russie, y compris des bases de bombardiers nucléaires russes, autorisant potentiellement l'utilisation d'armes nucléaires russes non stratégiques contre l'Ukraine et l'OTAN, Poutine a annoncé qu'il fournirait des missiles de longue portée aux ennemis des États-Unis dans le monde entier, y compris à Cuba et au Venezuela (et probablement aussi à des groupes terroristes), pour frapper les États-Unis et leurs bases militaires à l'étranger. Il a également envoyé une flottille navale russe comprenant la frégate Amiral Gorchov et le sous-marin nucléaire Kazan, tous deux équipés de missiles nucléaires hypersoniques Zircon, pour mener des exercices de guerre nucléaire à 25-66 miles des côtes de Floride.<br /> <br /> Alors que Poutine a fait preuve d'une grande patience stratégique face aux provocations croissantes de Biden qui mène une guerre par procuration de plus en plus intense contre la Russie en Ukraine, sa patience semble s'épuiser et il pourrait lancer des attaques de représailles catastrophiques contre les États-Unis et l'OTAN, y compris contre le territoire national américain, sans avertissement. Plus inquiétant encore, des fuites provenant des services de renseignement ukrainiens estiment que la Russie possède désormais 16 000 armes nucléaires, dont quatre fois plus d'armes nucléaires stratégiques opérationnelles que les États-Unis et 66 fois plus d'armes nucléaires non stratégiques. Avec un tel niveau de suprématie nucléaire sur les États-Unis, Poutine est beaucoup moins susceptible de s'inquiéter d'une réponse nucléaire américaine s'il décide d'utiliser des armes nucléaires non stratégiques contre l'Ukraine ou même contre les alliés américains de l'OTAN. Même les fonctionnaires de l'administration Biden affirment aujourd'hui qu'au vu de l'augmentation massive des arsenaux nucléaires russes et chinois et de leurs menaces croissantes d'utilisation nucléaire contre nous, les États-Unis devraient commencer à augmenter la taille de leur arsenal nucléaire pour la première fois depuis la fin de la guerre froide.<br /> <br /> En septembre 2022, j'ai rédigé une proposition de paix pour un cessez-le-feu permanent et un armistice à la coréenne le long de la ligne de contrôle qui aurait pu mettre fin à la guerre depuis près de deux ans. Alors que Poutine a déclaré pour la première fois hier que tout accord de paix devrait être conforme aux frontières constitutionnelles des quatre oblasts de Donetsk, Louhansk, Zaporizhia et Kherson annexés par la Russie, les autres éléments de ma proposition pourraient encore être mis en œuvre. Les États-Unis doivent prendre des mesures immédiates pour faciliter la fin de la guerre selon les lignes de ma proposition avant qu'il ne soit trop tard. De manière réaliste, cependant, l'impasse diplomatique ne sera levée que si la Russie réalise des gains territoriaux massifs ou si un nouveau président américain est élu et soutient une politique de paix par la force plutôt que de guerre par la faiblesse, comme l'a fait M. Biden. Nous ne pouvons qu'espérer et prier pour que le président Trump soit réélu afin de restaurer la rationalité et le bon sens à la Maison Blanche, de sorte qu'il puisse faire pression sur Zelensky pour qu'il accepte un cessez-le-feu immédiatement après son investiture, afin de mettre fin à la menace immédiate d'escalade nucléaire russe pour les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN.<br /> <br /> Dans son discours d'hier, le président Poutine a de nouveau appelé à la mise en place d'une nouvelle architecture de sécurité en Europe qui reconnaisse les intérêts de sécurité de tous les États, y compris la Russie, afin de garantir la paix et la stabilité internationales, comme il l'a proposé tout récemment, en décembre 2021, avec des projets de traités de sécurité mutuelle avec les États-Unis et l'OTAN qui pourraient servir de base aux négociations. En conséquence, les États-Unis devraient conclure un accord avec la Russie selon lequel, s'ils acceptent un traité de réassurance moderne et s'engagent à rester neutres en cas d'éclatement d'un conflit potentiel avec la Chine communiste au sujet de Taïwan, que les États-Unis feraient néanmoins tout leur possible pour éviter en mettant en œuvre une nouvelle stratégie pour contrer la Chine par des moyens entièrement pacifiques, les États-Unis annuleront toutes les sanctions économiques restantes à l'encontre de la Russie et fourniront une garantie écrite que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'alliance de l'OTAN. L'OTAN et la Russie devraient convenir d'un traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) II dans lequel les pays occidentaux de l'OTAN retireraient toutes leurs troupes d'Europe de l'Est en échange d'un retrait militaire russe de la Biélorussie et de l'Ukraine. Un tel accord de sécurité mutuelle pourrait mettre un terme définitif aux hostilités entre l'OTAN et la Russie à long terme en reconnaissant les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité en Europe, mettant ainsi fin au spectre d'une troisième guerre mondiale nucléaire entre l'OTAN et la Russie, qui est aujourd'hui plus important qu'il ne l'était même pendant la crise des missiles de Cuba en 1962, tout en servant efficacement à neutraliser la menace existentielle posée par l'alliance militaire de la Russie avec la Chine<br /> <br /> <br /> https://dpyne.substack.com/p/what-if-putin-hadnt-unilaterally
A
Je continue de voir des demi vérités Caius et pas que du factuel.<br /> Manessis affirme que "Glucksman est pour armer toujours plus l'Ukraine sans perspective de négociations..."<br /> Oui, bien sûr, comme tout le monde occidental en ce moment (no choice et ce n'est pas de gaité de coeur....même Meloni en accepte le principe ! C'est dire !). Mais cette phrase de Manessis cache le fait que Glucksman, contrairement à Macron, n'est pas en faveur d'une confrontation directe avec la Russie...Ça il se garde bien de le dire.<br /> Par ailleurs ce "sans perspective de négociations" est ajouté par Manessis...c'est lui qui dit ça...quelles perpectives réelles de négociations y a t'il en ce moment? celles de Poutine?...Négociations avec un pistolet sur la tempe et confiscation de plus de 20% du territoire ukrainien? c'est une vaste plaisanterie absolument sinistre...<br /> Donc Glucksman, comme la plupart des dirigeants occidentaux, pense qu'il faudra négocier tôt ou tard mais que la Russie ne met pas sur la table des propositions acceptables.<br /> Présenter Glucksman comme un va-t-en-guerre c'est malhonnête...
C
Le problème de cet article d'Antoine Manessis est que les informations factuelles qu'il rapporte sont rigoureusement exactes.<br /> <br /> Comme l'a dit Salomé Zourabichvili, actuelle Présidente de la Géorgie et ancienne diplomate française, peu suspecte de russophile : «Il n'a jamais souhaité rencontrer la seule "Française" de l'opposition géorgienne. Marié à celle qui a été vice-ministre de l'Intérieur, puis ministre, ignorait-il vraiment tout des excès de la police, des tortures dans les prisons et de la situation des droits de l'homme dans le pays ?» <br /> <br /> https://www.marianne.net/monde/georgie-la-french-connection-0
A
A propos de cette réponse de Valls...On peut ne pas être d'accord ici ou là, mais quand il pointe les dangers que représentent certains leaders de l'extrême-gauche comment ne pas lui donner raison...
A
A Rosemar et à Caius<br /> Cet article mis en lien par Caius de Manessis (communiste nostalgique dissident resté sur sa ligne lénino-marxiste, fondateur de PCRF) est une parfaite synthèse de la campagne d'attaques personnelles dont a souffert Glucksman, une campagne tentant de l'assimiler ni plus ni moins qu'à un MACRON-BIS...<br /> Je m'étonne que Manessis n'aille pas jusqu'au bout et ne traite pas Glucksman de "social-traître" comme c'était la mode au siècle dernier chez les communistes sectaires et dogmatiques.<br /> Une campagne se basant sur des phrases sorties de leur contexte, sur des demies vérités, etc...<br /> Campagne omettant soigneusement de parler du travail de Glucksman dans la commission européenne qu'il a créée pour défendre l'UE des attaques de la Russie, de la Chine, pour lutter contre la corruption...<br /> Campagne complètement relayée par les communistes, et les insoumis qui aujourd'hui, en moins de 24 heures, viennent d'oublier les tombereaux d'insultes pour former un front unique qui laisserait même de la place à François Hollande...<br /> Comment ne pas mourir de rire ?<br /> <br /> Quant au NOUVEAU FRONT POPULAIRE voici ce que répond Manuel Valls (qui est pour l'extrême-gauche un autre social-traître, bien sûr, cela va sans dire...)<br /> <br /> MANUEL VALLS – L’EXPRESS<br /> Le programme du « Nouveau Front populaire » c’est la lâcheté, le pire et le risque<br /> Le choix du Président de dissoudre l’Assemblée est une déflagration politique. Cette décision aura le mérite de redonner la parole au peuple. Mais son opportunité ne pourra être analysée qu’à la lumière de ses effets.<br /> Le danger est immense. L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Elle n’apporterait que la haine, la honte et le chaos. Au fond d’eux mêmes, les Français n’en veulent pas pour gouverner. Mais ils veulent un changement radical de politique. Ils veulent surtout être entendus, qu’on les écoute enfin vraiment sur leurs attentes fortes et légitimes en matière de pouvoir d’achat, de sécurité, ou d’immigration.<br /> Dans les moments de trouble, face aux périls, les choix des uns et des autres engagent le pays. Je partage la peur du RN qui s’empare du peuple de gauche et je comprends son aspiration à l’unité face à ce danger. Mais l’appareil du PS et ses dirigeants, confrontés au moment politique grave et historique que nous traversons, ont fait le choix de la lâcheté, du pire et du risque.<br /> Ils ont fait le choix de la lâcheté car des chemins plus vertueux s’offraient à eux. Ces voies étaient plus exigeantes, difficiles, escarpées, mais avaient le mérite de ne pas faire sombrer la gauche de gouvernement dans la honte. Il y avait une place pour des candidatures communes sociales-démocrates, écologistes voire communistes, laissant l’extrême gauche marginalisée. Il y avait surtout une place pour une coalition négociée avec la majorité actuelle et tous les républicains, où la gauche aurait pu imposer ses priorités sur les inégalités, l’écologie, les services publics. Certes, le Président de la République aurait dû en prendre l’initiative et la proposer dès le mois de juin 2022. Les dirigeants du PS ont néanmoins choisi de renouveler une alliance contre nature avec l’extrême gauche populiste, antisémite et anti européenne, et ce, trois jours à peine après que leur électorat a envoyé un message clair en plaçant la liste de Raphaël Glucksman en tête, à gauche, aux européennes. <br /> Ils ont fait le choix du pire car l’accord du « Nouveau Front populaire », parce qu’inspiré et mené par LFI, est un péril équivalent à celui que représente le RN. <br /> C’est un péril économique, incarné par des mesures démagogiques dont le coût avoisine les 300 milliards d’euros, quasiment l’équivalent de toutes les recettes fiscales annuelles de l’État. Autrement dit, il faudra doubler tous les impôts pour le financer. Sur le fond, le programme ruinerait notre pays et appauvrirait les Français : le blocage des prix conduirait à des pénuries généralisées ; le retour à la retraite à 60 ans nécessite de trouver plus de 50 milliards d’euros ; le passage du SMIC à 1 600 euros net détruirait plus de 500 000 emplois ; le rétablissement de l’ISF et les très nombreuses contraintes nouvelles imposées aux entreprises anéantiraient les plus petites d’entre elles et feraient fuir tous les investisseurs ; la mise en œuvre des 32 heures ruinerait notre productivité, détruirait des emplois et affaiblirait la valeur travail ; l’omission volontaire du nucléaire, pour cacher les divergences majeures des parties prenantes, se traduira à n’en pas douter, par un affaiblissement de notre souveraineté énergétique. J’invite nos compatriotes à parcourir le programme du « Nouveau Front populaire ». Tout deviendrait gratuit. Toutes les économies seraient annulées. Ils travailleraient moins. Ils pairaient moins. Ils gagneraient plus. Et dans tout cela, l’État, pourtant déjà ruiné, disposerait comme par magie de milliards en pagailles pour les déverser sur le peuple. Qui peut y croire ?<br /> C’est un péril moral, sur fond de rejet de nos principes républicains et d’ambiguïté avec l’islamisme et l’antisémitisme. Le PS, honteux, s’est compromis, en se fondant dans le communautarisme de LFI pour gagner le vote des nouveaux damnés de la terre des quartiers séparatistes. S’il y a dans le programme une condamnation – apparemment obtenue de haute lutte – des massacres terroristes du Hamas, cette organisation n’est, en elle-même, pas qualifiée de terroriste. Il est aussi prôné une lutte contre les discours « islamophobes » et un plan interministériel contre « l’islamophobie », ce terme utilisé par les islamistes pour victimiser les musulmans et les retourner contre notre pays. Les journalistes de Charlie Hebdo furent assassinés pour avoir été ainsi pointés du doigt. L’islamisme ne sera plus un ennemi à combattre mais un allié à cajoler. Comment peut-on prôner l’abrogation de la loi séparatisme, réponse à l’assassinat de Samuel Paty, qui a renforcé le principe de laïcité dans les services publics, créé un délit contre la haine en ligne ou mieux contrôlé les lieux de culte ? Comment justifier la suppression du « contrat d’engagement républicain » qui conditionne l’octroi de subventions à des associations à un engagement à respecter les principes de laïcité ou d’égalité hommes-femmes ?<br /> C’est un péril sécuritaire. Suivant Jean-Luc Mélenchon et ses sbires pour qui « la police tue », le programme du « Nouveau Front populaire » jette l’opprobre sur nos forces de l’ordre en proposant de démanteler la Brav-M pour laisser les casseurs déployer leur violence dans les manifestations ; de désarmer nos policiers face à un individu qui refuse d’obtempérer et risque, dans sa fuite, de tuer ; d’abroger la loi dite « sécurité globale » qui a mieux protégé nos policiers et gendarmes ; de mettre en place des récépissés pour les contrôles d’identité, alimentant le discours d’une « police raciste ». Plus largement, la question de l’insécurité que vivent nos compatriotes et qui les poussent dans les bras du RN n’est pas traitée. Quant à la volonté de mettre un terme à la surpopulation carcérale, je crains que, dans leur esprit, elle se traduise davantage par du laxisme que par la nécessaire construction de places de prison.<br /> C’est un péril migratoire illustrant, là aussi, qu’ils ne comprennent rien au message envoyé par les Français le 9 juin. En proposant l’abrogation des lois asile et immigration, un meilleur accès aux visas, des plans massifs de régularisation, la facilitation de l’acquisition de la nationalité française ou la mise en œuvre d’un droit du sol « intégral », donc sans condition attestant d’une intégration, le « Nouveau Front populaire » prend le risque de faire exploser l’immigration dans notre pays alors que nous n’avons pas besoin de nouveaux immigrés et que nos compatriotes réclament, au contraire, un meilleur contrôle.<br /> C’est un péril politique, puisque leur future majorité serait notamment composée d’activistes violents, comme Raphaël Arnaul, fiché S, et de nombreuses personnalités sous le coup d’une enquête pour apologie du terrorisme, de Daniele Obono qui, au milieu des attaques terroristes barbares du 7 octobre, a qualifié le Hamas de mouvement de résistance à Philippe Poutou et le NPA, qui les ont présentées comme « une lutte nécessaire contre la colonisation menée par un État belliqueux et guerrier ». <br /> L’appareil du PS, enfin, a fait le choix du risque car, en présentant un tel programme de honte et de déshonneur comme seule alternative au RN, il pourrait favoriser l’arrivée de ce dernier aux responsabilités davantage que l’empêcher. Les électeurs de droite, même modérée, ne voteront jamais pour LFI face au RN. Moi-même, je l’assume, je n’ai pas combattu pendant 40 ans le parti antisémite FN pour me mettre aujourd’hui à voter pour le parti antisémite LFI.<br /> Le peuple de gauche doit savoir la vérité : le « Nouveau Front populaire » n’est pas une solution au chaos qu’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir apporterait. Il est un chaos équivalent. Ce n’est pas la peur du RN qui a conduit à une telle forfaiture, mais la peur de perdre un siège. <br /> Les électeurs de gauche doivent faire barrage à deux extrémismes et soutenir les sociaux-démocrates, les écologistes, les députés actuels de la majorité présidentielle et ceux de droite qui refusent l’accord indigne avec le RN. Sur cette base, il faudra demain construire, comme alternative, une nouvelle majorité pour sauver l’essentiel, s’accorder sur le principal et s’entendre sur une méthode. L’essentiel, c’est le soutien à la construction européenne, la défense des valeurs de la République et de la grandeur de la France. Le principal, c’est assurer la prospérité et la pérennité de la nation française ; mettre de l’ordre dans nos rues, à nos frontières et dans nos comptes, réformer notre justice ; rétablir nos services publics, revaloriser le travail et protéger les plus fragiles. La méthode, c’est proposer une autre manière de gouverner, moins verticale et plus à l’écoute pour répondre aux problèmes des Français. Ni LFI, ni RN, tout pour la République.
R
Merci pour cet article, caius : un pamphlet, une charge contre Gluksmann... c'est un adversaire politique qui a écrit cet article ?
R
Les Russes ne peuvent que se réjouir, c'est certain...Tout cela est tout de même inquiétant : Macron n'était pas obligé de dissoudre juste après les élections européennes... à un moment si inopportun : les vacances approchent, très peu de temps pour préparer de nouvelles élections, la préparation des JO.<br /> <br /> Belle soirée, AJE
C
Un article pour le moins désabusé sur Glucksmann :<br /> <br /> Raphaël Glucksmann : “un homme convenable à tous égards, une âme morte”<br /> Par Antoine Manessis<br /> <br /> Il avait soutenu en 2003 l’intervention criminelle de Bush en Irak. <br /> <br /> Il était conseiller du dictateur Mikhaïl Saakachvili .<br /> <br /> Il a soutenu Sarkozy.<br /> <br /> Il est pour l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et à l'UE.<br /> <br /> Il prône une "économie de guerre".<br /> <br /> Il est pour armer toujours plus l'Ukraine sans perspective de négociations.<br /> <br /> Il a proclamé "le droit d'Israël à se défendre" mais jamais celui des Palestiniens pourtant colonisés, occupés, expulsés de chez eux depuis 70 ans, à le faire.<br /> <br /> Il refuse toute sanction contre Israël.<br /> <br /> Il est viscéralement hostile à l'Union populaire, à l'union avec la France Insoumise, dont il se fait honneur de ne jamais voter pour les propositions au Parlement européen.<br /> <br /> Il est un atlantiste fanatique totalement soumis à l'impérialisme étasunien.<br /> <br /> Il a voté contre la condamnation des violations du droit international par Israël. Contre un cessez-le-feu. Contre un couloir humanitaire.<br /> <br /> Il soutient les Ouïghours comme il a soutenu l'obscurantiste Dalaï-Lama.<br /> <br /> Il a dit "Quand je vais à New-York ou à Berlin, je me sens plus chez moi culturellement, que quand je me rends en Picardie."<br /> <br /> Il est le candidat de la social-démocratie zombie aux élections européennes en juin 2024.<br /> <br /> <br /> <br /> Il est "le nouvel espoir de la gauche", "L’empêcheur de voter en rond " (Le Point), "Peut-il créer la surprise ?" (L'Obs), "Pourra-t-il sauver le Parti socialiste ?" (France info), " L’espoir de la gauche ?" (C à vous), "L’espoir d’un sursaut pour le PS" (Les Echos), "La carte chance du PS" (Libé), "Nouvel espoir de la social-démocratie" France 24, "La nouvelle mode Raphaël Glucksmann"(Le Parisien).<br /> <br /> On peut continuer encore longtemps...mais bref, ce qui est acquis c'est le soutien des médias des milliardaires. Les médias des milliardaires nous expliquent ce que doit être la gauche : social-démocrate, pro-européenne et surtout, surtout… anti-mélenchoniste, anti-FI, anti-NUPES, anti-Union populaire.<br /> <br /> L'Obs précise " il reprend le flambeau de la gauche progressiste et européenne, mais aussi clairement anti-mélenchoniste" il correspond à "l’attente d’un électorat qui a soif de représentativité, et qui, depuis l’attaque d’Israël du 7 octobre par le Hamas et les propos de Mélenchon, refuse tout accommodement avec La France Insoumise."<br /> <br /> Nathalie Saint-Cricq explique qu'il "dit « bah écoutez non, moi LFI c’est pas… on pense pas du tout la même chose », et qui peut susciter un début de retour, de renaissance, d’enthousiasme chez les gens de gauche, qui, après avoir pensé que la Nupes allait être un tremplin, se sont rendu compte plutôt que c’était le baiser de la mort de la part de Jean-Luc Mélenchon."<br /> <br /> Enfin, pour que chacun perçoive l'enjeu, les points de vue de Jacques Attali, d'Alain Minc et de Daniel Cohn-Bendit, bref de ce que l'on fait de mieux dans le genre, le haut du panier, le "cercle de la raison", la voix du grand capital: <br /> <br /> Jacques Attali : "Pour moi, même s’il est très différent, il est le plus proche de l’idée que Jacques Delors pouvait se faire d’un homme politique pour demain : passionnément pro-européen, soucieux des combats pour la justice, et moderne. "<br /> <br /> Alain Minc : "Si il faisait 15%, ce serait un événement positif pour le pays. […] Je souhaite d’un même mouvement un score extrêmement élevé à sa liste pour bloquer l’ascension vers le deuxième tour de Jean-Luc Mélenchon. "<br /> <br /> Daniel Cohn-Bendit : "Je me dis que je vais soutenir son initiative parce que la France a besoin d’une gauche écologiste socialiste, réformiste et responsable. Et ça, c’est son projet".<br /> <br /> <br /> <br /> Il, ce génie encore méconnu (mais les médias y travaillent), ce sauveur suprême, de gauche ma non tropo, néo-libéral comme il faut, anti-islamo-gauchiste acharné, atlantiste assumé, est une mine. Une mine placée sur les flancs de la gauche de gauche pour ouvrir une brèche et couler le navire qui menace les riches et les puissants: la France Insoumise et l'Union Populaire. Certains disent que c'est un pétard mouillé, une nullité fabriqué et utilisé contre la France Insoumise. Mais si le bonhomme ne brille pas par sa stature intellectuelle et politique, il faut se méfier. Rappelons-nous d'un certain Emmanuel Macron...<br /> <br /> Il, c'est Raphaël Glucksmann.<br /> <br /> Si vous connaissez une personne suffisamment perdue et influençable qui s'apprêterait à voter pour Glucksmann, lisez lui ce bref passage des "Âmes perdues" de Nicolas Gogol :<br /> <br /> " Bref, dans quelques sens qu'on le tournât, c'était un homme convenable à tous égards, et les fonctionnaires de la ville se montraient satisfaits d'avoir parmi eux cette nouvelle figure. Le gouverneur déclara que c'était quelqu'un de bien intentionné ; le procureur l'estima des plus sensés ; le colonel de gendarmerie répétait que c'était un savant ; le président du tribunal : un homme instruit et respectable ; le chef de la police : un homme respectable et aimable ; l'épouse du chef de la police : le plus aimable et le plus courtois des hommes."<br /> <br /> Or cet homme, ainsi décrit par les notables, n'était qu'une "âme perdue", un petit escroc illustration de la médiocrité. N'oublions pas Gogol.
C
A Rosemar<br /> <br /> Vous ne voudriez tout de même pas que les Russes s'affligent de la déconfiture électorale du dirigeant occidental le plus désireux d'envoyer des troupes se battre en Ukraine ?<br /> <br /> <br /> Je viens de lire cet article, c'est assez plaisant :<br /> <br /> <br /> EMMANUEL MACRON, DESTRUCTEUR DES MONDES<br /> Son utopie technocratique s’effondre<br /> Anne-Elisabeth Moutet<br /> <br /> Une vidéo très partagée, enregistrée mardi dans les couloirs du Parlement européen par Tomio Okamura, leader du parti de droite tchèque, le montre avec le leader néerlandais du BVV Geert Wilders, Matteo Salvini de la Lega italienne et Marine Le Pen, tous collègues du groupe Identité. et Démocratie composé, oui, de populistes de droite. Tous sont souriants, deux jours après des élections européennes qui les ont favorisés, à l'échelle du continent, aux dépens de la gauche et du centre. Ils plaisantent sur la probable défaite de Macron lors du second tour des élections législatives anticipées du 7 juillet, convoquées par le président français après que son parti n’ait obtenu que 15 % des voix aux élections européennes. "Il nous a été très utile !", plaisante Wilders. « Oui, il va nous manquer ! Le Pen, dont le Rassemblement national est arrivé premier avec un tiers des voix, rit.<br /> <br /> C'est la nouvelle réalité politique en Europe. Macron a immédiatement annoncé la tenue d’élections législatives anticipées, dans à peine trois semaines. Son pari électoral à haut risque a été annoncé à peine une heure après la fermeture des bureaux de vote, à 21 heures dimanche soir, lorsque l’ampleur de la victoire de la liste du Rassemblement national dirigée par Jordan Bardella est devenue claire. Le Rassemblement était arrivé en tête dans 93 % des 36 000 villages et villes de France, totalisant un tiers des voix nationales sur 38 listes distinctes.<br /> <br /> Macron a convoqué, outre une demi-douzaine de poids lourds de son cabinet, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui sont tenus d'enregistrer la dissolution de la Chambre. Le Président (qui depuis Charles de Gaulle est élu séparément) avait planifié sa décision en secret, ne mettant dans ses confidences que quatre personnes : son ancien spin doctor, aujourd'hui vice-président de Publicis, la plus grande agence de publicité française ; Pierre Charon, sénateur sarkozyste à l'ancienne ; Richard Ferrand, premier président macroniste de l'Assemblée nationale, ancien socialiste ; et un ancien journaliste devenu rédacteur de discours et plus proche conseiller de Brigitte Macron, Bruno Roger-Petit. Aucun membre de ce conseil de guerre informel n'était connu de l'électorat, sauf s'il était passionné par les rouages du pouvoir à Paris ; et personne n’était susceptible de le contredire. La dissimulation, la décision caractérielle, le petit cercle des ultra-fidèles : tout cela était typique du style de Macron.<br /> <br /> Leurs réactions ont été moins prévisibles : peut-être pour la première fois depuis son élection de 2017, on lui a dit en face qu’il avait tort. Le Premier ministre Gabriel Attal, nommé cinq mois auparavant, et l'actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, étaient choqués et en colère. Dans quel univers Macron pensait-il avoir une chance de remporter une élection législative ? Attal, déjà tombé en disgrâce à la Cour ces dernières semaines, crie désormais à son patron qu'il est « irresponsable ». («Ils n’en sont pas venus aux mains, mais c’était serré», a déclaré un témoin.)<br /> <br /> Braun-Pivet, ancienne avocate et la seule femme nommée par Macron à avoir évolué dans son poste (Macron a toujours eu un problème avec les femmes : son entourage est entièrement masculin, à l'exception de son épouse Brigitte ; ses recrues féminines sont soit insignifiantes, soit assez excentriques pour être inoffensives) a fait valoir qu'il avait déclaré qu'il resterait en fonction après ce qui était, après tout, un vote non national, et que ne pas tenir parole nuirait à son cabinet et à son parti. D’autres, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait prévu de passer la moitié de l’été à superviser les défis sécuritaires des Jeux olympiques de Paris 2024, étaient d’accord : ce serait un désastre.<br /> <br /> Macron, face à ces souris qui rugissaient, était imperturbable. Comme au cours des sept dernières années de son règne, il ne leur demandait pas leur avis, il se contentait de le leur annoncer. Il est ensuite allé à la télévision, habillé comme un croque-mort provincial, affirmant qu'un nouveau scrutin serait plus « démocratique », et a donné les dates des deux tours.<br /> <br /> «Je prends mon risque», répéta-t-il. C’est une de ses expressions étranges et favorites, propres à la roulette ou au poker : le sort de la nation réduit à un pari personnel aux enjeux élevés.<br /> <br /> Ce qui est vite devenu évident, c’est le piège à grande vitesse qu’il a tendu à tout le monde. La loi électorale impose un calendrier strict pour l'identification des candidats des 577 circonscriptions, chacune portant le nom d'un parti politique ou d'une alliance. En l’occurrence, tout a dû être réglé jeudi soir, dans un paysage fracturé où la nécessité de parvenir à un accord a rapproché des partenaires politiques incompatibles. Ceux-ci ont été conclus et les programmes publiés à temps pour être envoyés à chaque électeur du pays – ressemblant à des mariages forcés, avec des programmes de parti qui se lisent comme des contrats de mariage.<br /> <br /> Jusqu’ici, donc Succession. L'Alliance de gauche baptisée improbablement Nouveau Front populaire, en référence au cabinet Léon Blum de 1936, rassemble des gens qui scandent chaque semaine « Du fleuve à la mer » (et parfois « Mort aux juifs »), avec ce croupion du Parti Socialiste à l'ancienne qui a illuminé l'Hôtel de Ville de Paris et la Tour Eiffel avec le drapeau israélien après le 7 octobre. Raphaël Glucksmann, fils du Nouveau Philosophe André, dont le mini-parti Place Publique a sorti ses associés socialistes de la quasi-extinction avec un score de 14,8%, cinq points au-dessus de la faction mélenchoniste d'extrême gauche et à peine à un demi-point de la liste Macron. Après avoir promis qu'il offrait une alternative sociale-démocrate aux extrêmes, il a avalé ses principes et accepté de rejoindre le NPF.<br /> <br /> Vendredi matin, après une nuit blanche, le même Nouveau Front Populaire a sorti de son chapeau collectif la plateforme la plus à gauche depuis l'époque du Parti communiste français, bien plus radicale que celle de François Mitterrand en 1981. Elle comprend des nationalisations de services publics, l'annulation de la réforme des retraites (ramenant la retraite à 60 ans), le retour de l'impôt sur la fortune, l'augmentation des droits de succession (qui atteignent déjà 45 % au-dessus de 1,5 million de livres sterling pour les descendants directs et au-dessus de 22 000 £ pour tous les autres), un plafond sur le maximum l’héritage (cela fait partie d’un chapitre intitulé « Abolir les privilèges des milliardaires »), une « taxe de distance » sur les importations, une taxe de sortie (pour toute personne quittant le pays) et bien d’autres taxes encore. Le Green Deal est « amélioré », avec l’option d’un « référendum populaire » sur l’énergie nucléaire (un peu déroutant puisqu’ils promettent également de réduire immédiatement toutes les factures de chauffage). La loi Macron sur l’immigration serait abrogée, les nouveaux immigrants recevraient un « meilleur accueil », et ainsi de suite : lorsque le programme de 12 pages a commencé à circuler, plusieurs journalistes ont vérifié qu’il était réel et qu’il ne s’agissait pas d’une habile propagande du Rassemblement national.<br /> <br /> C’est probablement la seule bonne nouvelle pour les Républicains conservateurs qui, contrairement à la gauche, ont fait preuve d’un manque de discipline dramatique. Ils se sont divisés entre le président du parti, qui souhaite une alliance avec le Rassemblement national, et le reste des barons, qui ne le souhaitent pas – et n'ont aucune chance de remporter un siège sans s'allier à Emmanuel Macron, l'homme politique le plus impopulaire de France en ce moment. (Leurs électeurs sont divisés à peu près également.) Macron lui-même a déclaré à son cabinet, sous le choc, que le désordre actuel ramènerait les électeurs vers lui.<br /> <br /> Toute la prémisse post-politique du macronisme a été saccagée : le mantra « en même temps » qui l'a fait élire pour la première fois il y a sept ans, un homme pressé de 39 ans, proclamant qu'il n'y avait ni gauche ni droite, seulement de jeunes technocrates modernes réinventant des façons brillantes de gérer notre monde.<br /> <br /> Comme la Gaule de Jules César, la France est divisée en trois parties : une gauche généreuse souvent tentée par la révolution, une droite divisée entre timidité et national-radicalisme, et un centre qui, historiquement, a été tout pour tous les électeurs, de la démocratie chrétienne croupion au réformisme social. Tous ont été influencés à bien des égards par le gaullisme, cette bizarrerie politique interclassiste de l’après-Seconde Guerre mondiale qui, à bien des égards, est la plus proche du populisme français d’origine.<br /> <br /> Chassé du pouvoir en 1946, Charles de Gaulle a construit son propre parti comme il avait construit la Résistance en exil : un objectif commun suffisait. Après son retour au pouvoir douze ans plus tard, il a conservé certaines de ses racines populistes, de plus en plus diluées. La dernière de ses itérations est Les Républicains, comme il s'est rebaptisé sous Nicolas Sarkozy. Les Reps ne se portent pas bien depuis que Sarko a perdu après un seul mandat face au socialiste François Hollande en 2012. Lors de l'élection présidentielle de 2022, leur candidate, la présidente de la Région parisienne, Valérie Pécresse, a obtenu 4,75 % des suffrages, une nouvelle désastreuse car les dépenses de campagne ne sont remboursées qu'au-dessus de 5 %. Cela a failli gâcher la fête, déclenchant une acrimonie sans fin.<br /> <br /> Les dernières primaires républicaines ont vu la victoire du député niçois Eric Ciotti, un droitier au ton acerbe, fidèle à l'ambiance Provence-Côte d'Azur (c'est la région d'origine de la plupart des députés RN, et où Eric Zemmour a obtenu le plus de voix). (votes présidentiels.) Le candidat des Reps aux élections européennes a obtenu 7,25% dimanche dernier. Ciotti, a passé tout seul ses appels, rencontré Bardella et Marine ; et a annoncé mardi que Les Reps noueraient des alliances avec le Rassemblement national, brisant ainsi un tabou qui maintenait la droite traditionnelle à l'écart de tout ce qui était dirigé par quelqu'un appelé Le Pen.<br /> <br /> L’enfer s’est déchaîné. La plupart des grands du parti, passés et présents, ont tonné que Ciotti aurait dû les consulter, et un bureau politique convoqué à la hâte a été appelé pour l'expulser du parti, car il allait à l’encontre de leurs valeurs fondamentales. « La moitié des membres approuvent. Cela me donne toute la légitimité dont j'ai besoin », a déclaré Ciotti, canalisant son Bonaparte intérieur. Les grands en colère ont dû se réunir dans un café voisin, car Ciotti, retranché au quartier général, avait verrouillé les portes. Il a rétorqué que la réunion du Politburo n’avait pas été convoquée conformément aux statuts et qu’elle était donc invalide ; il a commencé à désigner des candidats pour 80 circonscriptions, dont 20, a-t-il dit aux candidats pleins d'espoir, étaient gagnables parce que lors de leurs négociations, le Rassemblement a accepté de ne pas y présenter de candidats contre ceux des républicains. « Il a le registre des membres, le compte Twitter, le logo et le chéquier », m’a expliqué l’un des candidats potentiels. "Les autres ne sont nulle part."<br /> <br /> Un tribunal de Paris délibérait hier soir sur la légalité de cette affaire. Et, pendant ce temps, après avoir juré de ne jamais le faire, les barons Républicains ont désormais dressé des listes de circonscriptions avec des candidats macronistes au pouvoir qu’ils ne contesteront pas, dans le cadre d’un pacte de non-agression qui profite bien plus au président qu’il ne les aide.<br /> <br /> Le Pen et Bardella sont aux anges. L'aubaine Ciotti, qui les aide dans deux ou trois douzaines de circonscriptions, leur a également permis d'éliminer Eric Zemmour et son mini-parti concurrent, Reconquête !, dont les 5 % d'électeurs pourraient gâcher plusieurs élections. Des raisons profondément ressenties et immensément personnelles étaient en jeu ici. Le Pen avait vu son héritage politique, le Rassemblement, qu’elle avait minutieusement remodelé pour servir sa candidature à la présidentielle, attaqué par un parvenu arrogant qui avait réussi à rallier sa propre nièce, Marion Maréchal.<br /> <br /> Dès qu’il a fondé Reconquête !, Zemmour, journaliste talentueux dont les livres sur le destin unique de la France et les dangers d’une immigration incontrôlée se sont vendus à plusieurs millions d’exemplaires, a décidé de transmuer son public et son lectorat vers un destin politique. Alors qu’il jetait son chapeau dans l’arène lors de la dernière élection présidentielle, cela semblait fonctionner. À partir de l’été 2021, de longues files d’attente à la Trump l’attendaient à chaque arrêt d’une « tournée de livres » alors qu’il signait ses dédicaces et parlait de politique, avec son sourire de travers, son sens de l’ironie et sa gentillesse démotique. Une équipe jeune et efficace sur les réseaux sociaux a bombardé tous les canaux, un ancien organisateur de la campagne victorieuse de Sarkozy en 2007 a été embauché et les chiffres des sondages pour Zemmour ont explosé – à un moment donné, on prédisait qu’il remporterait 21 % des voix au premier tour.<br /> <br /> Tout cela a été brisé par l’invasion de l’Ukraine par Poutine le 24 février 2020. Zemmour, qui ne parle que le français (élégant), apparut soudain comme un homme déterminé dans un monde dangereux et complexe. Il a fait l’erreur, interrogé sur l’accueil des réfugiés ukrainiens, de répondre qu’ils devraient rester dans les pays voisins de l’Ukraine plutôt que de venir en France. Cela semblait mesquin et peu généreux. (Il a admis dans un livre récent qu'il s'était trompé, mais qu'il avait essayé de rester cohérent avec sa ligne d'immigration.) Ses chiffres ont chuté comme une pierre et il a finalement obtenu 7 % au premier tour, encourageant immédiatement les électeurs de son parti à voter pour Marine Le Pen au second tour « sans marchandage ».<br /> <br /> Bien avant de devenir homme politique, Zemmour a toujours défendu ce qu’Eric Ciotti tente aujourd’hui de créer, l’Union des droites, une alliance entre tous les partis de droite. Il espérait que sa généreuse déclaration serait saluée par Marine Le Pen. Ce n’était pas le cas. Elle avait pris note de chaque affront, de chaque plaisanterie, de chaque mention désobligeante alors qu'il effectuait un sondage bien avant elle. "Nous allons grand-remplacer Marine !", a-t-il plaisanté, reprenant l'expression de l'écrivain Renaud Camus, qui estime qu'il existe un ignoble complot visant à remplacer les populations indigènes européennes par de nouveaux immigrés.<br /> <br /> Zemmour était ravi d'avoir attrapé Maréchal, qui, après ses premiers succès politiques, a quitté le Front plutôt que de recevoir les ordres de sa tante. Articulée, combative, plus intellectuelle, Maréchal, qui parle couramment l'anglais et l'italien, était en tête de la liste Reconquête dimanche dernier et a obtenu un peu plus de 5% des sondages, ce qui a valu à son parti cinq eurodéputés.<br /> <br /> À cette époque, Zemmour n’était plus intéressé par un accord avec le Rassemblement – mais Marion, réaliste, l’était. Lorsque Zemmour a promis de présenter les candidats spoilers de la Reconquête contre ceux du RN, elle a ouvert ses propres négociations avec Bardella et sa tante ravie.<br /> <br /> Mardi, devant Zemmour, bouche bée, Marion a annoncé une alliance lors d'une interview télévisée – et qu'elle emmenait au Rassemblement trois de ses eurodéputés nouvellement élus comme butin de guerre. Zemmour l’a rapidement expulsée, elle et ses acolytes, de Reconquête !, et l’a depuis qualifiée de « championne du monde de la trahison ». Non élu à aucun poste – il n’était pas candidat aux élections européennes, mais sa compagne et conseillère Sarah Knafo, diplômée de l’ENA de 31 ans, l’était ; elle sera la seule Reconquête ! Député européen à Bruxelles — Zemmour fait figure de solitaire au siège du Parti, rue Jean Goujon, à moins d'un kilomètre de l'Elysée. Il est le premier perdant évident du tremblement de terre politique provoqué par Macron, mais il ne sera certainement pas le dernier.<br /> <br /> Surveillant ce mélange toxique, avec ses marionnettes qui s'agitent comme dans un film muet accéléré à 30 images par seconde, imperméable à toute critique, Emmanuel Macron, le destructeur de mondes, est convaincu qu'il peut tirer un miracle personnel de ce chaos. Il croit que l'accélération qu'il a provoquée obligera tout le monde à commettre des erreurs fatales. Il ne se sent aucunement redevable envers les vieux politiciens qu'il a entraînés dans ses filets, ni envers les jeunes, comme son dernier Premier ministre, Gabriel Attal, érigé en "meilleur de sa génération", aujourd'hui devenu un boulet. De toute façon, il n'a jamais été question que de lui. Et s'il perd ce pari, avec une majorité Le Pen ou Mélenchon au soir du 7 juillet, il a déjà laissé entendre qu'il démissionnerait, plutôt que de vivre une "cohabitation" comme ses prédécesseurs, François Mitterrand ou Jacques Chirac, contraints de se coltiner une Assemblée nationale et un Premier ministre hostiles. Il a tranquillement consulté le Conseil constitutionnel : il ne peut pas se représenter tout de suite, mais dans cinq ans, il n'aura que 51 ans. Demain lui appartient.<br /> <br /> <br /> <br /> https://unherd.com/2024/06/emmanuel-macron-destroyer-of-worlds/?=frlh
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Merci, caius, pour cette analyse de la situation... toutefois, Macron n'a pas dit qu'il démissionnera en cas de cohabitation ?<br /> <br /> https://www.bfmtv.com/politique/elysee/c-est-absurde-emmanuel-macron-redit-qu-il-ne-demissionera-pas-en-cas-de-defaite-aux-legislatives_AV-202406120461.html<br /> <br />

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