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4 décembre 2024 3 04 /12 /décembre /2024 10:44
Des agriculteurs victimes des pesticides...

 

On en entend peu parler mais un certain nombre d' agriculteurs tombent malades, victimes de pesticides : un sujet tabou ?

"C'est un service unique en France : chaque jour, le Dr Sylvain Chamot reçoit au CHU d'Amiens des agriculteurs, des jardiniers, ou encore des fleuristes rendus malades par l'exposition aux produits phytosanitaires.


"L'objectif de la consultation est de voir si l'on peut faire un lien entre votre activité professionnelle et la maladie", précise le Dr Sylvain Chamot du CHU d'Amiens à deux de ses patients.

Un agriculteur souffre d'une leucémie. Le Dr Chamot le questionne pendant une heure et demie sur ses pratiques agricoles, il liste les produits utilisés, la durée des traitements  et évalue le degré d'exposition des professionnels aux pesticides. Ses questions ébranlent parfois les patients.


Ainsi, une agricultrice à qui l'on a diagnostiqué un cancer : "C'est compliqué de se dire qu'on a quelque chose qui peut se déclarer d'un seul coup et que l'on a peut-être provoqué par des produits que l'on a manipulés alors qu'il n'aurait pas fallu. Et pourquoi on a tous ces produits-là maintenant et qu'on nous laisse travailler avec ça, pourquoi ?", confie-t-elle, très émue.

"A aucun moment, il faut que vous vous sentiez coupable de quoi que ce soit. C'est la problématique des pesticides. Elle vous dépasse très très largement." dit le médecin.

"Quand je pense à mes enfants qui sont exposés à tout ça, ça me fait peur... comme disait le docteur, faut pas culpabiliser, mais c'est compliqué.", explique l'agricultrice.

 

D'après le médecin, le lien entre sa maladie et l'utilisation de pesticides est avéré : "Il n'y a pas de doute, vous serez reconnue en maladie professionnelle, ça ne pose pas de problème." 

Mais son dossier doit encore être examiné par le Fonds des victimes de pesticides, qui décide si oui ou non  le malade peut être indemnisé et à quelle hauteur.

 

Le Dr Sylvain Chamot fait une cinquantaine de consultations d'agriculteurs par an, et sur ces 50, le CHU d'Amiens a transmis 40 dossiers de victimes de pesticides.

La Picardie n'est pas la seule région très touchée, il y aussi le Maine et Loire ou encore la Martinique avec 53 cas à cause du chlordécone, le traitement des bananeraies.

En 2023, 13 millions d'euros d'indemnités ont été versés, soit quatre demandes validées sur cinq.

Mais le chemin pour être reconnu comme victime s'apparente parfois à un parcours du combattant. C'est le cas d'Antoine Lambert atteint d'un cancer du sang diagnostiqué il y a trois ans.

"C'est difficile, dès le matin, c'est compliqué de démarrer... avant, des choses que je pouvais faire, repartir bosser le soir sur des périodes un peu serrées au niveau météo, ben là, c'est plus possible. Je serai sous traitement à vie, sous une chimio orale, c'est tous les jours. Je ressemble à une batterie d'un vieux téléphone portable. Je n'ai plus d'énergie.", témoigne cet agriculteur.

Il a fait une demande d'indemnisation en 2021, son cancer figure dans la liste des pathologies professionnelles du régime agricole. Pourtant, il reçoit un refus. Il attaque alors la décision en justice. Un an plus tard, quelques jours avant l'audience, le fonds d'indemnisation l'informe avoir changé d'avis.

"J'ai bien fait de contester, parce que si j'avais pas contesté, mon dossier, j'imagine même pas une seconde qu'ils seraient revenus dessus." dit l'agriculteur.

Le fonds lui propose 550 euros d'indemnités par mois mais pour l'agriculteur qui n'est plus en état de travailler, on est loin du compte. Sa bataille judiciaire se poursuit...

Son cas est loin d'être isolé : 48 demandes ont fait l'objet d'une contestation l'année dernière sur 639 décisions d'indemnisation. Une commission d'enquête parlementaire critique aussi un manque de communication :

"L'information des agriculteurs relative à l'existence du fonds semble largement perfectible. L'activité du fonds reste en deçà des estimations réalisées."

Le fils de Florence est né avec une malformation génitale pouvant être liée aux pesticides. Pourtant, à l'époque, Florence ne travaillait pas dans les champs. Les médecins étudient donc son exposition aux pesticides à travers l'activité de son père, horticulteur et de son beau-père, céréalier. A l'époque, ils ne portaient aucune protection.

Au CHU d'Amiens, le docteur Chamot aide Florence à récupérer les preuves de son exposition aux produits phytosanitaires...

En un an, le docteur a reçu sept patientes seulement, pour des expositions prénatales aux pesticides, pourtant, les victimes ne manquent pas, selon lui, mais le sentiment de culpabilité l'emporte.

"Venir à ces consultations, c'est particulièrement compliqué : tumeurs cérébrales, leucémies...  des enfants meurent, et "c'est peut-être mon travail qui a causé ça". Donc les gens ont beaucoup de mal à venir en consultation." explique le docteur.

Il y aurait 10 000 maladies en lien avec les pesticides."

 

"Pourquoi on nous laisse travailler avec tous ces produits ?" interroge une agricultrice. Oui, pourquoi ?

Le besoin de rentabilité à tout prix de nos sociétés ? L'influence et les mensonges du lobby des pesticides ? Le règne de l'argent ?

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/pesticides-ces-agriculteurs-malades-de-leur-travail_6923153.html

Des agriculteurs victimes des pesticides...
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commentaires

M
Jules César qui était grand propriétaire de mines d’amiante les exploitait à outrance tout en connaissant déjà les graves dangers.
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R
Ah bon ? Vous avez des preuves, des références à ce sujet ?
M
Bonjour Rosemar, le Bio est une grosse escroquerie surtout quand ils oublient de vous expliquer que de nombreuses dérogations existent, pour utiliser de nombreuses matières chimiques très nocives tout d’abord pour nos poumons puis nos ventres, quand la météo n’est pas au rendez-vous. Cela aucune enseigne Bio ne vous l’expliquerait les yeux dans les yeux. Bien évidemment la perfection n’est pas de ce monde ou si rare !, donc tout ces menus fretin qui vivent à bon compte la conscience bien tranquille, moustaches effilées au frais quand il fait trop chaud dehors n’auront jamais une miette d’argent de ma part. Ne parlons plus et surtout pas des Agriculteurs et autres Maraîchers qui empoisonnent les citadins des villages et des villes en répandant leurs poisons dans nos poumons: Ex. le département de l’Oise ou toute la Picardie où pour de nombreux villages l’eau n’est même plus considérée comme potable et consommable, mais que ces populations soient très en colère, que la mort s’y répand plus vite qu’ailleurs cela ne change rien pour nos Agriculteurs et Maraîchers ?
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R
C'est un problème complexe car de nombreux agriculteurs ont aussi des difficultés pour vivre de leur travail... beaucoup de suicides dans ce secteur... Je ne pense pas que tout le Bio soit une escroquerie.<br /> <br /> Bonne soirée, Michel
L
Et nous en ville, consommant ces beaux fruits et légumes, sans y penser... Le bio est toujours plus cher. Quelle garantie peut avoir une petite parcelle qui produit du bio, lorsqu'elle est entourée par des parcelles qui utilisent des pesticides ?
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R
Le bio est cher, en effet... est-il fiable ? Rien n'est sûr, hélas ! Le problème nous concerne tous.
A
Petit rappel historique. Ce n'est pas par hasard que les républiques d'Amérique centrale soutenues par les Etats-Unis étaient appelées républiques bananières. Les EU soutenaient les grands propriétaires depuis les années 50 et les maintenaient au pouvoir (voir le coup d'Etat de 1954 au Guatemala). Dans les bananeraies les aspersions de pesticides par petits avions se faisaient avec les paysans qui travaillaient en dessous. On ne connaîtra jamais le nombre de victimes...<br /> Je ne suis même pas sûr que ces pratiques criminelles ont cessé aujourd'hui...<br /> <br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27%C3%89tat_de_1954_au_Guatemala
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R
Merci pour ce rappel historique et pour le lien, AJE
A
"Pourquoi on nous laisse travailler avec tous ces produits ?" interroge une agricultrice. Oui, pourquoi ?<br /> <br /> Le lobbying exercé à Bruxelles par les fabricants est efficace et je ne connais pas bien comment fonctionnent les commissions chargées de la protection sanitaire des citoyens victimes de leurs produits.<br /> Y a-t-il un système européen de collecte de données statistiques de pathologies observées sur les personnes qui manipulent ces produits?<br /> <br /> En lisant ton article je ne pouvais pas m'empêcher de penser à mon père victime de l'amiante. L'Etat français a reconnu sa responsabilité dans le cancer qui a provoqué sa mort alors que les dangers de l'amiante étaient connus depuis fort longtemps, DEPUIS LE DEBUT DU XX ÈME SIÈCLE ! <br /> Il y a une inertie scandaleuse entre le moment où un danger est observé et le moment où les autorités prennent des mesures de protection.<br /> <br /> Le dossier extrêmement grave dont tu parles aujourd'hui n'affecte pas seulement la France et c'est donc à Bruxelles qu'il faudrait apporter des solutions.
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R
Bien sûr, le problème concerne les agriculteurs de la plupart des pays, et aussi indirectement les consommateurs que nous sommes... <br /> C'est compliqué car les agriculteurs eux-mêmes défendent parfois l'usage des pesticides... ils disent qu'ils en ont besoin, mais il y a sûrement pesticides et pesticides : certains sont plus dangereux que d'autres... comment savoir ? oui des études doivent être faites.<br /> Comme tu le dis, on a tendance à laisser faire : l'exemple de l'amiante est révélateur.<br /> <br /> Belle soirée, AJE

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