Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 février 2025 1 24 /02 /février /2025 12:50
Nous vivons pour la guerre...

 

Terrible constat fait par l'écrivain Pierre Michon, lors de l'émission La Grande Librairie : "Nous vivons pour la guerre...", dit l'écrivain.

Et il ajoute : "L'Iliade est le premier texte de la littérature écrite européenne et à ce titre, il représente toute la littérature européenne. D'ailleurs, c'est le scénario de toute la littérature, et même de toute l'humanité, c'est à dire les deux ingrédients que sont la guerre et l'amour...

Michel Serres disait que toute la littérature est née d'une jupe soulevée dans les murs de Troie, par un combat sous cette jupe... celle d'Hélène.

Nous, nous vivons encore, comme au temps d'Homère, malgré tous nos dénis, nous vivons pour la guerre. Regardez les choses comme elles sont : toutes les avancées technologiques sont faites dans le but d'être les plus puissants, d'être l'état le plus puissant pour la guerre..."

 

Et on ne peut qu'acquiescer à ce constat de Pierre Michon... on le voit de plus en plus : partout sur la planète, éclatent des conflits meurtriers, souvent entre pays voisins et même entre pays frères. Destructions, mort de civils, exodes massifs pour fuir la guerre et ses horreurs.


De nombreux pays se lancent aussi dans une course effrénée aux armements...

L'armée russe dispose elle-même d'armes à la pointe de la technologie : par exemple, des missiles hypersoniques indétectables qui peuvent faire des dégâts considérables.

Dès que la guerre a été initiée par Vladimir Poutine, la plupart des pays ont décidé d'augmenter leur budget militaire.

Lors d’une session extraordinaire au Bundestag, à Berlin, le chancelier Olaf Scholz a annoncé un effort exceptionnel de l’Allemagne en matière de Défense. La crise russe change toute la doctrine tenue jusqu’ici. Olaf Scholz, le Chancelier, avait annoncé 100 milliards d’euros pour moderniser son armée.

Des sommes colossales englouties pour fabriquer des armes !

 De nombreux pays de l'Union européenne ont décidé d'augmenter très sensiblement leurs dépenses militaires.

"La Russie et les Etats-Unis se sont lancés depuis un certain temps dans une course aux armements nucléaires, mettant au point de nouvelles machines d'apocalypse qui menacent de ruiner les gains chèrement acquis des dernières décennies et de nous ramener au bord de l'anéantissement nucléaire..." nous rappelle l'historien Harari.

La France est devenue le deuxième pays exportateur d'armes, derrière les États-Unis, selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Au cours des cinq dernières années, soit entre 2019 et 2023, les États-Unis ont représenté 41,7 % du total de la valeur des exportations d'armes dans le monde, la France 10,9 % et la Russie 10,5 %. La Chine (5,8 %) et l'Allemagne (5,6 %) complètent le top 5.

Triste record !

 

Pourquoi la guerre ? La guerre a toujours été et reste donc la grande affaire des hommes : volonté de domination, guerres économiques, commerciales, psychologiques, informatiques, conflits de pouvoir, d'intérêts, conflits de civilisation...

La guerre toujours recommencée... 

 

 

Source : à 1 heure, 1 minute, 38 secondes

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-17/6893329-emission-du-mercredi-12-fevrier-2025.html

 

 

 

Nous vivons pour la guerre...
Partager cet article
Repost0

commentaires

L
J'ai répondu à Pierre Taillade.<br /> <br /> J'ai aimé la réplique latine de Caius, et j'ai lu la fiche wikipédia de l'expression. Merci Caius
Répondre
P
Pour répondre à Caïus qui semble être un grand ami de Poutine et crois tout ce qu'il dit sans voir ce qu'il fait ! l'écrasement de la rebellion Tchéchène de manière ultraviolente, l'intervention en Géorgie, en Syrie, en Afrique, et la guerre atroce qu'il mène en Ukraine. Il n'a jamais été question pour Poutine de négocier autrement que sous la contrainte. Remarque qu'il n'est pas trop différent en cela de tous les puissants et les esprits dominateurs.. Ils tombent toujours dans l'hybris.. S'i avait analysé aussi froidement qu'il le dit il aurait compris que l'OTAN qui est une organisation défensive dans ses statuts n'était nullement un danger pour la Russie. .Par contre les Pays Baltes, le Pologne, l'Ukraine eux avait bien des craintes fondées sur la Russie d'où leur demande d'adhésion à l'OTAN qui leur garantissait une protection. sans compter qu'il reste une forte minorité Russe. L'Otan ne peut être un danger pour la Russie que si elle a des visées expansionnistes sur son flanc Ouest.. Les problèmes de la Russie sont pour la plupart internes. C'est de cela qu'il aurait dû continuer d'occuper. Toutes ces interventions extérieures ne se font plus au nom du communisme mais pour la grandeur de la Sainte Russie, il s'git de rétablir sa puissance. D'ailleurs Trump est dans la même optique restaurer la puissance des Etats-Unis avec son slogan MAGA. Par ailleurs pour moi les deux plus grande catastrophes du 20ème siècle ce sont les deux guerres mondiales. et pas la fin de l'URSS, d'ailleurs ce ont les dirigeants de L'URSS d'alors qui ont décidés d'un commun accord d'y mettre fin alors qu'il n'y étaient nullement obligés. Donc quand il dit que c'est la plus grande catastrophe c'est contre les dirigeants d'alors de L'URSS. Pour lui ce n'est pas l'Occident qui a provoqué l'effondrement de l'URSS. Ce qui menace la Russie c'est toujours l'effondrement interne pas les forces extérieures. Poutine a réussi à l'éviter jusqu'à présent. mais cette guerre en Ukraine c'est une vraie connerie de sa part. Si Trump lui sauve la mise, il pourra souffler et le remercier grandement..
Répondre
L
Entièrement d'accord avec Pierre T.
C
A Rosemar<br /> <br /> Je réponds toujours quand c'est écrit poliment, jamais quand il s'agit d'une attaque contre le messager pour éviter de critiquer le message
R
A Caius : <br /> <br /> Un peu court, comme réponse, non ?
C
Argumentum ad odium
A
La crise actuelle est sans doute l'une des pires que j'ai jamais connues car ce qui est en cause c'est la crédibilité de notre défense. L'attitude irresponsable de Trump va précipiter le déclin de l'Amérique. Puisque les USA ne sont plus les alliés fiables offrant des garanties de sécurité et de paix les européens vont devoir prendre en charge leur propre défense. Les élections d'hier en Allemagne enfoncent le clou. Le futur chancelier conservateur pense déjà à s'affranchir de la tutelle américaine...C'est la seule bonne nouvelle. L'Europe obligée de se prendre en mains...
Répondre
A
Merci Caius pour cet article instructif sur la situation allemande pleine d'incertitudes. Il semble tout de même que l'énorme effort budgétaire concernant la modernisation de l'armée, prévu par le gouvernement antérieur, va être maintenu...
C
Bonjour Alea Jacta Est<br /> <br /> Je suis nettement plus sceptique quanr à ce que Merz veut et peut faire :<br /> <br /> <br /> L’ALLEMAGNE EST COINCÉE DANS LE PIÈGE CENTRISTE<br /> Les extrêmes politiques gagnent du terrain<br /> Par Wolfgang Munchau<br /> <br /> La CDU vient de crier victoire, mais l’Allemagne est plus perdue que jamais. De son modèle économique dysfonctionnel à son armée inefficace en passant par le manque de leadership en Europe face aux assauts de Donald Trump, les problèmes urgents de la République fédérale ne seront pas résolus par Friedrich Merz et sa coalition gagnante.<br /> <br /> Le résultat n’est pas une surprise. Olaf Scholz est désormais hors jeu, son SPD subissant sa pire défaite électorale de son histoire, avec seulement 16,4% des voix. La CDU et sa sœur bavaroise, la CSU, ont fait un peu mieux. Mais leur total de 28,5 % – alors qu’ils espéraient atteindre plus de 30 % – rend difficile pour eux de revendiquer un mandat. L'AfD, le parti d'extrême droite soutenu par Elon Musk, obtient quant à elle 20,8% des voix, ce qui en fait le principal parti d'opposition.<br /> <br /> La CDU/CSU, compte tenu de son cordon sanitaire contre l’AfD, n’a d’autre choix que de former une coalition avec le SPD. Angela Merkel a gouverné à trois reprises avec cette constellation politique – la grande coalition. Mais cela n’avait rien de grandiose ; c'était une coalition d'échec. <br /> <br /> Elle n’a pas réussi à s’attaquer aux causes de la désindustrialisation et n’a pas réussi à atteindre les objectifs de dépenses de défense de l’OTAN. Au lieu de cela, elle s’est rapproché de Vladimir Poutine et a approuvé les gazoducs de la mer Baltique en provenance de Russie. Elle n’a pas réussi à résoudre la crise économique de la zone euro et a soutenu les politiques d’immigration qui ont finalement donné naissance à l’AfD. Cette même coalition est désormais de retour aux commandes, bien que sous une nouvelle direction.<br /> <br /> Le résultat le plus significatif – et surprenant – du week-end a été la solide performance du Parti Die Linke. Bien qu’en grande partie radié après la scission de sa politicienne la plus célèbre, Sahra Wagenknecht, en 2023 pour former le BSW, le parti a bondi pour remporter 8,8 % des voix (contre les 4,97 % dérisoires de Wagenknecht – pas même assez pour remporter un siège). Cela signifie désormais qu’ensemble, l’AfD et le Parti de gauche disposent de plus d’un tiers des voix au Bundestag – une minorité de blocage pour de nombreux votes importants, notamment pour les changements constitutionnels. C’est pourquoi les performances des petits partis importaient bien plus que la question de savoir si les Verts seraient ou non nécessaires pour former une coalition. <br /> Et ces partis vont être un vrai problème pour Merz.<br /> <br /> D’une part, le nouveau chancelier souhaitait se rendre au sommet de l’OTAN en juin prochain avec un engagement ferme en faveur d’une augmentation des dépenses de défense. Et même si Die Linke et l’AfD se détestent à tous égards, ils conviennent qu’ils ne donneront pas à Merz l’argent nécessaire au renforcement de la Bundeswehr. Mais ce qui est plus important, c’est qu’ils ne soutiendront pas une réforme des règles budgétaires constitutionnelles dont Merz et le SPD ont désespérément besoin.<br /> <br /> Le frein constitutionnel à l’endettement de l’Allemagne a été introduit en 2009, dans un contexte favorable de mondialisation industrielle, aujourd’hui révolu. Les règles, qui limitent strictement les emprunts publics, stipulent que si l’Allemagne voulait dépenser plus d’argent pour la défense et l’aide à l’Ukraine, elle devrait le compenser en diminuant d'autres dépenses. Mais sur le plan politique, économiser sur les dépenses sociales pour financer l’Ukraine ne va pas marcher. C’est l’une des raisons pour lesquelles la dernière coalition s’est effondrée. Et la nouvelle coalition est sur le point de se retrouver dans une situation difficile similaire puisque, même avec les Verts, ils ne disposent toujours pas de la majorité des deux tiers nécessaire pour apporter des changements constitutionnels.<br /> <br /> En conséquence, le Parti Die Linke, qui soutient en principe la réforme du frein à l’endettement, se retrouve désormais à exercer un pouvoir central au Parlement allemand. Si nous voulons savoir si l’Allemagne va résoudre ses problèmes les plus urgents – dépenses de défense, investissements dans les infrastructures, numérisation, réforme économique – nous ne pouvons pas le faire sans parler de Die Linke. Successeur de l'ancien SED est-allemand et incontournable de la scène politique allemande depuis l'unification, le parti semblait fini en 2023. Même en octobre de l'année dernière, il n'avait encore qu'un taux de 2,5% dans les sondages, bien en dessous du seuil de 5% nécessaire pour pouvoir entrer au Parlement allemand.<br /> <br /> Mais ensuite, lorsque le gouvernement Scholz s’est effondré début novembre, le Parti de gauche a réussi à tenir son premier congrès sans déchirements depuis de nombreuses années. Avec le départ de Wagenknecht, opposée à l’immigration et refusant de condamner l’invasion russe de l’Ukraine, les grands débats idéologiques ont également disparu. Et lors de cette nouvelle réunion harmonieuse, le parti a élu un nouveau duo de dirigeants dynamiques, dont Heidi Reichinnek, jusqu'alors inconnue. Plus tôt cette année, la jeune femme politique a prononcé un discours au Bundestag contre la politique migratoire de Merz, qui est immédiatement devenu viral. Et dans un extraordinaire retournement de situation, le Parti de gauche est devenu le plus grand parti de la jeunesse – exactement le contraire de ce qui s’est produit en 2021, lorsque son principal soutien était constitué principalement des retraités est-allemands.<br /> <br /> Le succès du parti s’est fait principalement aux dépens des Verts, suite à leur décision d’être ouverts à une coalition avec Merz. Les Verts ont toujours été tiraillés entre fundis et realos, entre fondamentalistes et réalistes. Autrefois, le principal attrait des réalistes était qu’ils obtenaient plus de succès électoraux. Mais ce n’est plus le cas. Robert Habeck, le ministre de l'Économie, souhaitait être un partenaire de coalition de Merz. Et, à une époque où les électeurs récompensent les partis qui s’en tiennent à leurs principes, Reichinnek a réussi à rassembler tous ces électeurs de gauche déçus.<br /> <br /> Ainsi, l’Allemagne se divise entre la gauche et la droite, le centre étant coincé entre les deux. Ces partis centristes en sont en grande partie responsables : ironiquement, le cordon sanitaire qu’ils ont érigé pour se protéger de l’extrême droite n’a servi qu’à la renforcer – tout comme l’extrême gauche. En effet, Alice Weidel, la leader de l'AfD, prédit que son parti dépassera la CDU/CSU dans les quatre prochaines années. Je pense que c'est réaliste. À ce stade, les partis centristes n’auraient d’autre choix que de former une coalition entre eux pour pouvoir gouverner. La majorité des deux tiers est perdue.<br /> <br /> En attendant, le centre n’a tout simplement pas l’espace budgétaire nécessaire pour faire une différence économique significative. Le programme électoral de Merz contenait 100 milliards d’euros de promesses non financées. Cela s’ajoute au manque à gagner de 600 milliards d’euros par rapport aux promesses de dépenses faites par les gouvernements précédents. Sans le frein à l’endettement, sa situation budgétaire serait la même que celle de la France.<br /> <br /> Comment l’Allemagne pourrait-elle lever le frein budgétaire ? Il y a trois possibilités. Merz pourrait déclarer l'état d'urgence. Seule une majorité simple des voix est nécessaire pour que cela soit adopté. Mais son application est soumise à des conditions strictes et il est difficile d’imaginer un gouvernement décréter un état d’urgence budgétaire pour justifier une augmentation des dépenses de défense. Une autre option serait la création d'un véhicule hors budget conçu dans un but précis. Cela s’est produit dans le passé : il a été activé pour le fonds pour le climat et la transition de 150 milliards d’euros afin de financer les investissements Net Zero et il faudrait une majorité des deux tiers pour être adopté. La dernière option est la réforme constitutionnelle du frein à l’endettement – ​​une procédure longue qui nécessiterait les voix du Parti de gauche.<br /> <br /> Il n’existe pas de solutions évidentes à la situation difficile actuelle de l’Allemagne. Je n’exclus pas totalement une réforme du frein à l’endettement, mais elle sera limitée et limitée aux investissements dans les infrastructures. Pendant ce temps, La Gauche va rendre les choses difficiles, notamment en matière de défense. Le gouvernement pourrait bien sûr dépenser moins en matière d’aide sociale, mais il aurait du mal à trouver un accord politique sur ce point. Ce qu’ils ne peuvent pas faire, cependant, c’est réaffecter le fonds pour le climat et la transition à la défense. Cela nécessiterait également une majorité des deux tiers.<br /> <br /> Voilà donc le problème de l’Allemagne moderne. C’est le même problème qui préoccupe l’UE. Pour faire quelque chose, il faut une majorité. Ceci est censé protéger le statu quo et empêcher des changements inutiles. Mais lorsqu’un changement est nécessaire, cela produit une impasse dévastatrice.<br /> <br /> Une autre coalition de centristes à courte vue pourra-t-elle arrêter le déclin de l’économie, remédier à l’échec du leadership et libérer la nation de son piège politique pernicieux ? Je pense que nous connaissons la réponse.
R
Merci, Caius, pour cet article et ce point de vue très favorable à Poutine... ce soir, aux infos, il était question de l'anniversaire du massacre de Boutcha : des centaines de civils sont morts. Crimes de guerre ?<br /> <br /> Il semble, de toutes façons, que dans les deux camps, la lassitude de cette guerre est de plus en plus évidente. Le temps des négociations se profile...
R
Oui, l'Europe obligée d'assurer sa propre défense, mais l'Europe reste divisée et ce ne sera pas une mince affaire... J'ai vu quelques images de l'entrevue entre Trump et Macron : ils avaient l'air très complices... devant les caméras... mais qu'en est-il vraiment ?<br /> <br /> Belle soirée, AJE
C
Un article d'un média US qui va totalement à contresens des médias de l'UE :<br /> <br /> <br /> NOUS POUVONS ET DEVONS NÉGOCIER AVEC POUTINE<br /> L’Occident tente depuis longtemps de délégitimer le président russe et la nation qu’il dirige.<br /> Par Paul Grenier<br /> <br /> Une chose au moins est désormais incontestable. Nous vivons dans un monde multipolaire. Le secrétaire d’État Marco Rubio l’a admis lors de sa longue interview avec Megyn Kelly en janvier. La reconnaissance du fait que la multipolarité est désormais le type de monde dans lequel nous vivons s’est produite en premier lieu parce que la Russie n’a pas été vaincue en Ukraine. C'est plutôt l'inverse. <br /> <br /> Certes, l’acceptation du fait de la multipolarité ne dicte pas la nature de notre réponse à ce phénomène. La réponse préférée du secrétaire Rubio, comme il l’a clairement indiqué lors de son entretien, est d’accepter – on serait tenté de dire de réapprendre à faire – le « dur travail de la diplomatie ».<br /> <br /> D'autres réponses sont certainement possibles. Une équipe écrivant pour Foreign Affairs a suggéré à l’automne dernier de rétablir une politique de confinement de la Russie, telle qu’elle existait pendant la première guerre froide. L’ancien secrétaire d’État britannique à la Défense, Ben Wallace, est quant à lui allé bien plus loin : il a proposé, dans un article publié en janvier, de placer la Russie « en prison » et de « construire des murs en hauteur ». <br /> <br /> Quel chemin est le bon ? L’approche de Rubio me semble être la meilleure, surtout si elle est complétée par ce que l’on appelle parfois le réalisme civilisationnel, une école qui n’exclut pas – comme les réalistes purs ont parfois tendance à le faire – les considérations morales de la pratique des affaires étrangères. Les réalistes civilisationnels acceptent la nécessité de la vertu, mais ils sont également assez sophistiqués pour reconnaître que les démocraties libérales ne sont pas les seuls États capables de la pratiquer. Quant aux idéalistes, leur problème est une tendance à se déconnecter de la réalité, et ils ont la fâcheuse habitude d’imposer leur propre version de la moralité à tout le monde, partout – ou du moins, d’essayer de le faire.<br /> <br /> Le théologien catholique et écrivain politique néoconservateur George Weigel, dans une lettre ouverte publiée peu après la réélection de Trump en novembre dernier, a exposé les arguments contre Vladimir Poutine. Il est peut-être injuste de citer ici uniquement M. Weigel, qui présentait simplement ce qui est depuis longtemps devenu la ligne du parti, que l'on peut entendre en boucle sur toutes les chaînes d'information par câble ou lire dans le Washington Post. Sa lettre ouverte résume néanmoins commodément en un seul document toutes les accusations habituelles contre le dirigeant russe et donne la vision habituelle de qui est censé être Poutine. La lettre de Weigel était adressée à J.D. Vance, alors vice-président nouvellement élu. Il accuse en effet Vance de ne pas éprouver une haine suffisante envers le dirigeant russe, ce qui serait immoral. <br /> <br /> Du point de vue de Weigel, Vladimir Poutine :<br /> <br /> « … est un autocrate pathologique dont la vision déformée du monde et le traitement meurtrier des opposants politiques ont été formés dans le cloaque moral des services de sécurité de l’Union soviétique. [Vladimir Poutine] a ouvertement déclaré son intention de renverser le verdict de l’histoire sur le système soviétique. Il mène une guerre génocidaire en Ukraine pour poursuivre cette ambition. Comme les agresseurs des années 1930, il ne s’arrêtera que lorsqu’on l’arrêtera. »<br /> <br /> L’idée selon laquelle Vladimir Poutine a l’intention de continuer à avancer vers l’ouest jusqu’à ce que la Russie occupe la Pologne est facile à balayeer. Tout d’abord, il n’existe aucune preuve d’un tel souhait, qui ne pourrait se faire qu’à un coût fantastique et sans aucun gain évident. Ceux qui prétendent connaître mieux que Poutine lui-même ses propres pensées peuvent bien entendu affirmer ce qu’ils veulent. <br /> <br /> Le néant de cette accusation est néanmoins fortement suggéré par la volonté répétée de Vladimir Poutine de renoncer à l’expansion russe même en Ukraine – autre que le maintien de la Crimée – du moment que ses préoccupations critiques en matière de sécurité, comme l’absence de l’OTAN en Ukraine, sont respectées. Nous l’avons vu d’abord avec les accords de Minsk de février 2015 (Minsk II), puis, je dirais, avec l’accord de paix d’avril 2022, presque finalisé à Istanbul. Si le premier de ces accords avait été honoré par l’Ukraine et ses soutiens occidentaux, et le second non rejeté par eux, le Donbass ne serait probablement pas un territoire russe aujourd’hui, car Moscou était disposé à reconnaître le statut autonome de la région au sein de l’Ukraine. <br /> <br /> Les procédés rhétoriques utilisés par Weigel pour associer Poutine dans l’esprit du lecteur à Hitler et à l’URSS sont peut-être d’un plus grand intérêt. Il le fait en utilisant des expressions telles que « comme les agresseurs des années 1930 » et en déclarant que le monde de pensée de Poutine était entièrement formé « dans le cloaque moral des services de sécurité de l’Union soviétique ». Pour faire comprendre ce même point, Weigel fait référence à ce qu’il appelle le « traitement homicide » de Poutine envers ses ennemis.<br /> <br /> Il y a eu des cas où des ennemis connus de Poutine ont connu une fin violente ; et certains de ces cas pourraient bien être imputables au Kremlin. Dans le cas d’Evgueni Prigojine, nous pouvons être quasiment certains de l’existence d’un tel lien. Dans le cas de Boris Nemtsov, il semble que des forces tchétchènes, au moins potentiellement alignées sur le Kremlin, aient été impliquées. Mais dans un nombre surprenant d’autres cas soi-disant simples, y compris celui de Sergueï Magnitski, les faits sont beaucoup moins clairs. <br /> <br /> Aujourd’hui, après le rejet répété par l’Occident des termes d’un règlement qui aurait probablement évité la mort de centaines de milliers d’hommes ukrainiens et russes, par le simple fait de permettre une Ukraine neutre, il y a quelque chose de tout simplement grotesque à lancer cette accusation particulière contre le dirigeant russe.<br /> <br /> Pour M. Weigel, comme pour l’ensemble des néoconservateurs, tout ce qu’il faut savoir sur Poutine, c’est qu’il a commencé sa carrière dans les services de sécurité de l’Union soviétique, le KGB. La référence à ce fait dans la biographie du président russe déclenche la réaction pavlovienne de peur et de dégoût souhaitée, c’est pourquoi cela est constamment répété et pourquoi les étapes ultérieures de la longue carrière de Poutine sont soigneusement ignorées. <br /> <br /> Comblons certaines de ces lacunes. <br /> <br /> Après l’effondrement de l’URSS, Poutine a été premier adjoint d’Anatoly Sobchak, le maire libéral de Saint-Pétersbourg et l’un des anciens professeurs de droit de Poutine. Lorsque des efforts ont été déployés pour restaurer le système soviétique en 1991, puis pour renverser Eltsine en 1993, Poutine s’est dans les deux cas rangé aux côtés de ceux qui souhaitaient poursuivre le processus d’éloignement de l’expérience soviétique. Alors qu’il servait sous Sobchak, Poutine est devenu connu, comme l’a reconnu même Masha Gessen, son critique sévère, comme l’un de ces rares fonctionnaires bien placés qui n’ont jamais accepté de pots-de-vin. La biographie de Poutine de 800 pages rédigée par Philip Short, même si elle n’est pas particulièrement flatteuse, ne corrobore pas non plus le portrait de Weigel d’un dirigeant russe moralement corrompu, prétendument obsédé par la restauration du système soviétique.<br /> <br /> Le bobard selon lequel Poutine « a ouvertement déclaré » son « intention de renverser le verdict de l’histoire sur le système soviétique » remonte à la phrase sans cesse répétée du discours de Poutine du 25 avril 2005 à l’Assemblée fédérale. C’est là qu’il a qualifié l’effondrement de l’URSS de grande (ou de la plus grande) catastrophe géopolitique du XXe siècle. La langue russe n’a pas d’articles définis ou indéfinis, la formulation est donc ambiguë et ne précise pas si Poutine voulait dire « une très grande » ou « la plus grande » catastrophe. <br /> <br /> En tout cas, pour de nombreux Russes, ce fut effectivement une grande catastrophe. Comme Poutine l’a immédiatement déclaré, expliquant sa caractérisation, c’est après cet effondrement que des dizaines de millions de Russes sont devenus des étrangers dans des pays étrangers. Après l’effondrement de l’autorité de l’État, du système économique dans son ensemble et de presque toutes les structures institutionnelles, la majorité des Russes se sont soudainement retrouvés sans ressources et sans repères. Ce fut en effet une expérience des plus catastrophiques pour ses auditeurs russes.<br /> <br /> Et pourtant, la conclusion du discours de Poutine d’avril 2005 était que la Russie avait surmonté avec succès cette terrible épreuve, qu’elle était désormais un nouveau pays engagé en faveur de la démocratie et de la liberté individuelle. Fondamentalement, cette nouvelle Russie, a souligné Poutine, rejetait l’idée bolchevique de s’engager dans des expériences sociales. "Nous ne mettons ici en œuvre aucune innovation", a déclaré Poutine. "Nous nous efforçons d'utiliser tout ce qui a été accumulé par la civilisation européenne."<br /> <br /> Plus tôt dans ce même discours, Poutine a brossé les objectifs de la Russie sur la scène internationale : la sécurité des frontières et des conditions extérieures favorables à la résolution des problèmes internes de la Russie. Plus tard, Poutine, dans une interview avec des journalistes allemands, a exposé sa position sur l’URSS : « tout Russe qui ne regrette pas l’effondrement de l’Union soviétique n’a pas de cœur, mais quiconque pense qu’elle peut être restaurée n’a pas de cerveau ».<br /> <br /> En mars 2014, immédiatement après le coup d’État de Maïdan, Poutine a exhorté ses gouverneurs à lire, en plus des livres de philosophes russes plus traditionnels, un ouvrage intitulé Nos tâches d’Ivan Ilyin (1883-1954), hégélien conservateur et juriste. <br /> <br /> Dans ce document, Ilyin met en garde les futurs dirigeants russes contre les dangers qui surgiront pour la Russie après la disparition de l’URSS – il était certain qu’elle finirait par se produire. Le reste du monde, dans son ignorance des conséquences, chercherait à démanteler la Russie et, à cette fin, fournirait une aide au développement et un encouragement idéologique considérables à ceux qui seraient disposés à mener à bien cette mission. Ces mêmes forces extérieures encourageraient les guerres civiles et provoqueraient toutes sortes de crises, y compris pour la paix mondiale. Pour éviter ce sort, les dirigeants russes, a conseillé Ilyin, devraient adopter un régime autoritaire pendant un certain temps, préservant ainsi l’unité de l’État et offrant un répit à la Russie pour se rétablir.<br /> <br /> L’évolution politique de Poutine entre 2005 et 2014 est assez claire : il est devenu plus hostile à l’Occident dirigé par les États-Unis. Les raisons de sa méfiance croissante sont également claires. La pression de l’Occident, y compris, mais sans s’y limiter, les pressions d’une OTAN en expansion (à la fois de facto et de jure) a poussé non seulement Vladimir Poutine, mais le monde politique russe plus généralement, à revenir dans un cadre « tsariste » qui, depuis des siècles, s’est développé naturellement. <br /> <br /> Ici, en utilisant le terme « tsariste », je veux surtout souligner la logique hiérarchique, verticale et centralisatrice de l’ordre politique russe – et non la restauration littérale de l’ordre tsariste en soi, qui ne reviendra probablement jamais. La démocratie est également une caractéristique remarquable de la vie politique en Russie aujourd’hui, contrairement aux déclarations pleines d’assurance des guerriers froids américains, même si, il est vrai, elle cohabite dans un équilibre instable avec d’autres éléments, y compris celui du christianisme, comme je l’ai exploré ailleurs. <br /> <br /> Et si Nicolas II était toujours au pouvoir, avec un parlement faible, l’Église orthodoxe russe et même un certain Piotr Stolypine qui travaillait dur pour moderniser l’économie russe ? Il se trouve que ce scénario ressemble étonnamment à la Russie actuelle, sous Vladimir Poutine. Certes, la Russie de Poutine n’est pas une démocratie libérale et laïque. Mais en quoi cela devrait-il être un problème pour nous ? Ce n’est pas le cas, et Trump et J.D. Vance doivent être félicités pour avoir reconnu que la Russie peut être traitée diplomatiquement pour résoudre la guerre en Ukraine, et peut-être même pour mettre fin à une guerre froide qui semblait pointer sa tête monstrueuse pendant les années Biden.<br /> <br /> <br /> https://www.theamericanconservative.com/we-can-and-should-negotiate-with-putin/
A
PS: aujourd'hui Macron devrait tenir le seul langage que comprend Trump, celui du rapport de force...faire comprendre à Trump qu'il a plus à perdre qu'à gagner en négociant une paix sans les ukrainiens et sans les européens...

Présentation

  • : Le blog de rosemar
  • : Pour le plaisir des mots : poésie, chanson, littérature, actualités, politique, éducation...
  • Contact

Profil

  • rosemar
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire

Texte Libre

fleurs 4fleurs 3coqulicot

Recherche

Https://Fatizo.over-Blog.com/