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26 février 2025 3 26 /02 /février /2025 10:25
Quand Donald Trump reprend la rhétorique de Vladimir Poutine...

 

"Le président ukrainien a reçu l'envoyé spécial des États-Unis à Kiev (Ukraine), jeudi 20 février, au lendemain des mots très durs de Donald Trump, qui l'avait qualifié de "dictateur sans élection". Des mots qui ressemblent à ceux de Vladimir Poutine.

 

Vladimir Poutine murmurant à l'oreille de Donald Trump : c'était en 2017, le président américain semblait déjà à l'écoute mais aujourd'hui, il endosse carrément les propos, les mots, la rhétorique du maître du Kremlin...

Sur le thème, par exemple, de l'agressivité supposée de l'Ukraine, Donald Trump accuse le président ukrainien d'avoir déclenché les hostilités.

"Vous n'auriez jamais dû commencer cette guerre mais trouver un accord !", a lancé Donald Trump à Zelensky.

La contre-vérité est évidente : ce sont les troupes russes qui sont entrées en Ukraine le 24 février 2022. Mais Donald Trump répète ce que dit Vladimir Poutine.

"Nous n'avons pas commencé la soi-disant guerre en Ukraine. Au contraire, nous essayons d'y mettre fin.", avait déclaré Vladimir Poutine.

 

Copier-coller aussi à propos de la prétendue illégitimité du président ukrainien. Selon Donald Trump, c'est un autocrate : "C'est un dictateur sans élection, Zelensky a intérêt à agir vite, il doit bouger vite ", avait-il déclaré.

Exactement le même narratif utilisé par le maître du Kremlin. Selon Vladimir Poutine, Zelensky serait illégitime, car il n'y a pas eu d'élection en Ukraine en 2024. Mais l'argument ne tient pas puisque, en temps de guerre, la loi martiale interdit la tenue de scrutins.

 

Mêmes arguments également sur le thème de la corruption : Donald Trump accuse Kiev d'avoir perdu la trace de milliards de dollars d'aide versée par les Américains.

"Je crois que le président Zelensky a dit qu'il ne sait pas où est la moitié de l'argent qu'on lui a donné." a déclaré Trump.

Vladimir Poutine dénonce, lui aussi, un régime ukrainien corrompu.

"Le niveau de corruption en Ukraine est très haut. C'est un fait.", avait affirmé Poutine.

On assiste à un renversement total dans ce rapprochement avec Poutine...

 

Des paraphrases avec quels objectifs pour Donald Trump ? Brutaliser Zelensky pour l'obliger à faire des concessions ? Ou flatter Poutine pour l'amener à la table des négociations ?"

Ou encore se rapprocher de la Russie pour mieux s'opposer à la Chine qui reste le principal rival des Etats-Unis....

Certains vont jusqu'à dire que Donald Trump serait la victime d'un "kompromat" c'est-à-dire d'un chantage de la part de la Russie. "S'agit-il d'une sex-tape filmée à son insu, d'une preuve de malversation quelconque, d'un élément à charge non révélé ? On l'ignore, mais cela pourrait expliquer les prises de position d'alignement envers la Russie totalement farfelues et contraires à la tradition américaine séculaire." s'interroge un lecteur du journal Le Point.

Une chose est sûre : pour Donald Trump, les affaires, le commerce d'abord...  Vladimir Poutine a fait miroiter aux Américains l’accès au sous-sol russe, et à ses terres rares...

 

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/guerre-en-ukraine-donald-trump-adepte-de-la-rhetorique-de-vladimir-poutine_7086606.html

Quand Donald Trump reprend la rhétorique de Vladimir Poutine...
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commentaires

C
La publication ukrainienne « Strana » donne une transcription complète de la querelle de la réprimande de Zelensky par Vance et Trump.<br /> 👉Vance : Puisque vous êtes allé en Pennsylvanie et avez fait campagne pour l’autre camp en octobre, dites quelques mots de remerciement aux États-Unis d’Amérique et au président qui essaie de sauver votre pays.<br /> 👉Zelensky : S'il vous plaît, pensez-vous que si vous parlez très fort de la guerre...<br /> 👉Trump : Il ne parle pas fort. Il ne parle pas fort. Votre pays est en grande difficulté. Non, non (arrête Zelensky). Vous avez beaucoup parlé. Votre pays est en grande difficulté. Je sais. Vous ne gagnez pas. Vous ne gagnez pas. Vous avez de bonnes chances de vous en sortir indemne grâce à nous.<br /> 👉Zelensky : Monsieur le Président, nous restons dans notre pays, nous restons forts. Dès le début de la guerre, nous étions seuls. Et nous en sommes reconnaissants. J'ai dit merci dans ce bureau.<br /> 👉Trump : Vous n'étiez pas seul. Nous vous avons donné, par l’intermédiaire de ce stupide président (Biden), 350 milliards de dollars (Zelensky tente de l’interrompre). Nous vous avons donné du matériel militaire. Et votre peuple est courageux, mais ils ont utilisé notre équipement militaire. Si vous n’aviez pas notre équipement militaire,cette guerre serait terminée en deux semaines. En trois jours.<br /> 👉Zelensky : J'ai entendu cela de Poutine. En trois jours. En deux semaines. Bien sûr.<br /> 👉Trump : Il va être très difficile de faire des affaires comme ça. Encore une fois, dites simplement merci.<br /> 👉Zelensky : J’ai exprimé à maintes reprises ma gratitude au peuple américain.<br /> 👉Vance : Acceptez qu'il y ait des différences et résolvons-les légalement plutôt que d'essayer de les régler par le biais des médias américains alors que vous avez tort. Nous savons que vous avez tort.<br /> 👉Trump : Mais, voyez-vous, je pense qu’il est important que le peuple américain voie ce qui se passe. Je pense que c'est très important. C'est pourquoi j'ai continué à le faire pendant si longtemps. Vous devriez être reconnaissant. Vous n'avez pas de cartes. Vous y êtes conduit. Votre peuple est en train de mourir. Vous manquez de soldats. Et puis vous nous dites : "Je ne veux pas de cessez-le-feu. Je ne veux pas de cessez-le-feu. Je veux avancer, et c'est ce que je veux."<br /> Écoutez, si vous pouvez obtenir un cessez-le-feu maintenant, je vous dis, acceptez-le, pour que les balles cessent de voler et que votre peuple cesse de se battre. Vous dites que vous ne voulez pas de cessez-le-feu ? <br /> 👉Je veux un cessez-le-feu. Parce que vous obtiendrez un cessez-le-feu plus rapidement qu'un accord de paix.<br /> 👉Zelensky : Demandez à mon peuple à ce sujet...<br /> 👉Trump : Ce n'était pas en ma présence. C'était sous un gars nommé Biden, qui n'est pas une personne intelligente. C'est ce qui est arrivé avec Obama. Désolé. C'est avec Obama qu'il vous a donné des draps et Biden vous a donné des Javelins. Je vous ai donné des Javelins pour détruire tous ces chars. Obama t'a donné des draps. En fait, on pourrait dire : « Obama a donné les draps et Trump a donné les Javelins. »<br /> Vous devriez être plus reconnaissant. Parce que, laissez-moi vous dire, vous n’avez pas les cartes. Chez nous vous avez des cartes. Mais sans nous, vous n’auriez pas de cartes du tout.
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A
A rosemar<br /> Tu dis " A Moscou on jubile....".<br /> Je n'en suis pas si sûr car, face à l'indignité de Trump, Zelensky est apparu comme un leader admirable de courage. Le reste de la planète qui reste guidé par des valeurs morales est désormais derrière lui, le faible qu'on a tenté d'humiler de manière ignoble...<br /> Pire, les européens n'ont d'autre choix que de se secouer les puces pour suppléer à l'énorme et incroyable défaillance américaine( Les USA sont un pays ami mais ne sont plus nos alliés...dixit François Hollande).<br /> Reprenons donc. Si Trump avait été un agent russe il se serait débrouillé pour ne pas apparaître comme quelqu'un reprenant à son propre compte la réthorique de Poutine. Trump, dans son rôle d'idiot utile, n'a pas pris le minimum de précautions nécessaires pour bénéficier du moindre crédit.<br /> Et Poutine qui est un génie du Mal et qui est donc très intelligent a compris que Trump, en en faisant trop, finit par desservir ses intérêts, qu'il risque de créer un consensus en Europe qui était impossible à trouver tant que les américains étaient des alliés fiables...<br /> C'est la seule bonne nouvelle. L'Europe a les moyens de devenir bien plus forte, d'aider efficacement les ukrainiens, et ça, ce n'était certainement pas l'objectif de Poutine.
R
Merci, Caius, pour cette retranscription : une humiliation pour Volodymyr Zelensky... Trump et Vance de sont mis à deux pour l'humilier... à Moscou, on jubile !
A
A propos de la rencontre Macron-Trump. Le président français a essayé de la jouer copain-copain avec Trump. C'était peut-être la seule manière pour Macron d'obtenir un résultat mais quelque part ce numéro de duettistes avait quelque chose d'humiliant pour nous les européens....ça m' a filé comme une envie de gerber, notre impuissance, notre incapacité de dire à Trump:" Vous vous fourvoyez et on protègera l'Ukraine avec ou sans vous ...."
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A
A Caius<br /> On pourrait répondre à Lavrov qu’il nous montre quel document international permet à une grande puissance d’agresser un pays souverain et de martyriser sa population. Cette proposition de l’ UE ( je crois que c’était Von der Leyen qui parlait de financer notre effort de solidarité grâce aussi aux avoirs russes) me paraît légitime et morale...contrairement au mercantilisme abject de Trump qui est prêt à racketter les richesses minérales de l’Ukraine.
C
Sergueï Lavrov, a commenté l'affirmation de Macron lors de sa rencontre de lundi avec Trump selon laquelle l'Europe avait l'intention d'utiliser les fonds russes bloqués pour financer les efforts européens en Ukraine :<br /> <br /> MOSCOU, 26 février — RIA Novosti. Lors d'une conférence de presse à l'issue des négociations de Doha, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a demandé des explications sur la déclaration du président français Emmanuel Macron concernant les avoirs russes. "Nous souhaitons demander à nos collègues français de clarifier quel document juridique international permet d'utiliser les bénéfices de ce que vous avez volé", a-t-il déclaré.
R
Tu parles de numéro de duettistes : c'est l'expression qui convient, du spectacle !
A
Cette rhétorique russe reprise par Trump est absolument édifiante car il n'a même pas pris le soin de se donner les apparences de ne pas avoir une position pro-russe.<br /> C'est un véritable tremblement de terre qui ruine le leadership mondial qui était celui des USA. Les européens découvrent, médusés, que les "gendarmes du monde" garants d'un ordre international, ne sont plus fiables, ce qui aura d'énormes conséquences sur le long terme.<br /> Notons aussi que les États-Unis ont voté lundi avec la Russie, la Corée du Nord, l’Iran et 14 autres pays favorables à Moscou, s’opposant à une résolution de l’ONU condamnant l’agression russe en Ukraine et appelant à la restitution du territoire ukrainien. La résolution, parrainée par des représentants de Kyiv, a tout de même été adoptée avec une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations unies.<br /> Un retournement incroyable qui change tout,tout,tout...Là, on vit une page noire de l'histoire en direct, sous nos yeux
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R
Et aujourd'hui, Donald Trump a affirmé que l’Union européenne «a été conçue pour emmerder les États-Unis» ! Il en sort une tous les jours...<br /> <br /> https://www.lefigaro.fr/international/l-union-europeenne-a-ete-concue-pour-emmerder-les-etats-unis-lance-donald-trump-20250226<br /> <br />
C
Non, Donald Trump n'a jamais dit qu’en 2022 ce sont les troupes ukrainiennes qui ont attaqué la Russie. <br /> <br /> Les médias grands publics ont délibérément déformé ses propos.<br /> <br /> Voici ce que Trump à déclaré aux journalistes lors de cette fameuse conférence de presse du 18 février à Mar-a-Lago en Floride :<br /> <br /> “I think I have the power to end this war, and I think it’s going very well,” ... . “But today I heard [from Ukraine], ‘Oh well, we weren’t invited.’ Well, you’ve been there for three years. You should have ended it three years – you should have never started it, you could have made a deal.”<br /> <br /> Quand Trump dit que l'Ukraine n'aurait pas dû initier le conflit il veut dire qu'entre 2014 et 2022 L'Ukraine a eu l'opportunité d'aplanir ses litiges avec la Russie : faut-il rappeler que Hollande et Merkel ont admis qu'ils savaient parfaitement que Porochenko, le président issu du coup d'état du Maïdan, qui avait juré de reconquérir le Dombass par la force, n'avait aucune intention d'appliquer les accords de Minsk, que le bouffon vert s'était fait élire par les ukrainiens sur base d'un programme de paix avec la Russie et a retourné sa veste dès qu'il a été au pouvoir et qu'après le déclenchement des hostilités en 2022 il a gâché l'opportunité d'Istanbul où l'Ukraine aurait encore pu sortir de la guerre sans autre perte territoriale que celle de la Crimée ?
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R
L'affaire est complexe, Caius, mais dire : "Vous auriez dû y mettre fin pendant trois ans – vous n’auriez jamais dû le commencer, vous auriez pu conclure un accord.", c'est rejeter toute la responsabilité sur l'Ukraine et exonérer Poutine de son agression et de son invasion... C'est fort tout de même !
C
POURQUOI L'UKRAINE NE TIENDRAIT-ELLE PAS D'ÉLECTIONS ?<br /> Les plus fervents défenseurs de la démocratie ukrainienne affirment que la tenue du premier scrutin depuis 2022 ferait le jeu de Poutine<br /> Par Branko Marcetic<br /> <br /> Depuis trois ans maintenant, la politique des États-Unis et de l'OTAN consistant à éviter les pourparlers de paix en Ukraine et à rechercher une hypothétique et de plus en plus improbable victoire militaire a été justifiée par la défense de la démocratie. L'Ukraine, nous a-t-on dit, possède une démocratie dynamique et florissante, et la préservation de sa survie vaut n'importe quel prix - y compris les énormes pertes en vies humaines, la destruction physique et la dévastation économique subies par le pays à la suite de cette politique.<br /> <br /> Pourtant, les médias et les commentateurs occidentaux sont aujourd'hui pris de panique à la simple idée que l'Ukraine pourrait être amenée à faire ce qui, selon eux, est la raison même de l'effort de guerre : se comporter comme une démocratie.<br /> <br /> Un peu de contexte : L'Ukraine aurait dû organiser une élection présidentielle l'année dernière, mais le gouvernement ayant proclamé la loi martiale peu après l'invasion russe en février 2022, cette élection a été reportée jusqu'à ce qu'elle soit levée à une date indéterminée,. Cette décision a été contestée, y compris en Ukraine, où les critiques ont reproché à M. Zelensky - dont la popularité a considérablement baissé depuis le début de la guerre et qui a suspendu les partis politiques d'opposition, arrêté, intimidé et sanctionné des rivaux potentiels, consolidé les médias sous son contrôle et centralisé le pouvoir de manière générale - d'utiliser cette mesure pour éviter d'être remplacé par d'autres.<br /> <br /> Les négociations de paix ont jeté une nouvelle ombre au tableau : selon Fox News, l'une des étapes possibles d'un plan de paix en trois étapes discuté dans le cadre des pourparlers entre les États-Unis et la Russie pour mettre fin à la guerre serait que l'Ukraine organise des élections après un cessez-le-feu et avant la signature de l'accord. Il est encore loin d'être clair si l'organisation d'élections serait effectivement prévue, car une source américaine s'est ensuite rétractée, le ministre russe des affaires étrangères a démenti l'information et l'idée n'a pas été mentionnée dans d'autres rapports sur les discussions.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, on pourrait penser que, compte tenu de la considérable inquiétude des faucons pour la démocratie ukrainienne, une élection dans un avenir proche serait accueillie avec enthousiasme. Après tout, cela donnerait non seulement à l'Ukraine l'occasion de démontrer sa bonne foi démocratique, mais cela donnerait également tort à l'affirmation de Trump selon laquelle Zelensky est un « dictateur », saperait un élément clé de la propagande du président russe Vladimir Poutine et donnerait au président ukrainien un mandat populaire renouvelé.<br /> <br /> Au lieu de cela, comme l'affirment aujourd'hui une multitude de commentateurs et de médias occidentaux, une élection démocratique en Ukraine est non seulement impossible, mais elle serait dangereuse, inopportune et ferait même partie d'un sinistre complot du Kremlin.<br /> <br /> Le journaliste britannique et personnalité des médias Piers Morgan a qualifié cette idée de « ridicule », rappelant que le Royaume-Uni avait suspendu les élections pendant la Seconde Guerre mondiale. Aaron Rupar, commentateur populaire sur Twitter, a également déclaré qu'il était « plus que ridicule » que l'Ukraine « organise des élections alors que le pays est une zone de guerre active et que 20 % de son territoire est sous occupation étrangère ». Jim Sciutto, présentateur de CNN, a suggéré que le Kremlin truquerait toute élection et tenterait éventuellement d'assassiner M. Zelensky.<br /> <br /> L'argument de M. Sciutto reflète un large consensus parmi les opposants aux élections, qui semblent considérer tout processus démocratique comme faisant partie d'un sinistre complot du Kremlin. L'influent podcast MeidasTouch, allié du Parti démocrate, a affirmé que M. Trump essayait simplement de « destituer M. Zelenskyy, de le remplacer par un larbin de Poutine, puis de laisser Poutine prendre le contrôle de l'Ukraine “, tandis que le rédacteur en chef de son site web, Ron Filipowski, a dépeint de son côté la perspective d'élections comme une surprise indésirable et inacceptable, se plaignant que, pendant toutes les années où M. Trump a parlé de mettre fin à la guerre, ” il n'a jamais mentionné le point de vue de Poutine sur les élections ». L'affirmation de Morgan J. Freeman, réalisateur de films et éminent influenceur libéral, selon laquelle la tenue d'élections était du « pur autoritarisme » et une tentative d'« écarter du pouvoir un démocrate patriote », est particulièrement absurde.<br /> <br /> Ce type de rhétorique ne s'est pas limité à des messages sur les médias sociaux, mais s'est répandu dans les articles consacrés à cette idée. Le Telegraph a émis l'hypothèse que « la Russie utilisera le scrutin pour évincer le chef de guerre ukrainien et installer un candidat pro-Poutine qui acceptera des conditions de paix favorables à Moscou ». Le Guardian a également mis en garde contre le fait que « des candidats préférant les intérêts russes pourraient émerger », à savoir « un candidat “pro-paix, pro-normalisation” » qui « pourrait détourner le discours ». En poussant à la tenue d'élections, M. Trump ouvrait la porte à l'ingérence du Kremlin dans la politique du pays et « tombait dans un piège tendu par Poutine pour délégitimer M. Zelenskyy », a écrit la politologue Lena Surzhko Harned.<br /> <br /> Subitement, les élections deviennent une menace pour la démocratie, la démocratie est un complot du Kremlin, et remporter le vote de la population est une menace pour la légitimité. Tout cela soulève la question suivante : pour les faucons, le fait de s'opposer aux négociations et de pousser à la prolongation de la guerre était-il motivé par un véritable souci de démocratie, ou les hymnes rhétoriques à la démocratie étaient-ils motivés par le désir d'une guerre plus longue ?<br /> <br /> Les diverses prétextes invoqués pour résoudre cette quadrature du cercle ne résistent pas à un examen approfondi. Il est vrai que le Royaume-Uni a suspendu ses élections pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est également vrai que les États-Unis ont organisé des élections pendant cette même guerre, tout comme leurs alliés, tels que le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. En fait, si les États-Unis ont également organisé des élections pendant d'autres guerres, de nombreux pays que les Américains considèrent comme des démocraties amies, y compris Israël, ont également organisé des élections pendant la guerre.<br /> <br /> Il n'y a pas si longtemps, le fait que l'Irak et l'Afghanistan aient organisé à plusieurs reprises des élections alors qu'ils étaient des foyers de conflits armés internes était considéré comme une étape importante pour leurs aspirations démocratiques. Tout à coup, ceux qui, pendant des années, ont vanté les mérites démocratiques de l'Ukraine pensent qu'elle ne peut pas faire de même, bien qu'elle ait effectué sa transition vers la démocratie plus d'une décennie avant eux ?<br /> <br /> Il est vrai qu'un sondage vieux de près d'un an montre que les Ukrainiens préfèrent attendre la levée de la loi martiale pour organiser des élections. Mais comme l'ont souligné des experts tels que Volodymyr Ishchenko, Ivan Katchanovski et Gerard Toal, les sondages en Ukraine en temps de guerre comportent de profondes difficultés méthodologiques, notamment l'impossibilité de joindre les gens par téléphone, les pressions sociales et les restrictions d'expression qui accompagnent la mobilisation en temps de guerre. Il est à peine croyable que l'on nous dise de considérer un sondage en temps de guerre comme une mesure objective et authentique de l'opinion ukrainienne, mais que laisser l'ensemble de la population exprimer sa volonté par un vote secret (et, au moins dans le plan qui aurait été discuté, pendant un cessez-le-feu) est impossible et n'est pas digne de confiance.<br /> <br /> Il ne fait aucun doute que Moscou tentera d'interférer dans les élections ukrainiennes et d'en influencer le résultat. Mais comme Sciutto et Harned le soulignent par inadvertance lorsqu'ils citent les élections de 2004, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'élections ukrainiennes où ce ne sera pas le cas. S'il s'agissait d'une raison légitime pour retarder indéfiniment les élections, ce serait un argument en faveur de la suspension permanente de la démocratie.<br /> <br /> En réalité, en 2019, les faucons de guerre ont régulièrement dénoncé Zelensky lui-même et sa campagne victorieuse en faveur de la paix comme étant « dangereusement pro-russe “, un cadeau à Poutine, ou même carrément dirigée par des ” agents du Kremlin ». Lorsque l'on lit les commentateurs d'aujourd'hui craindre qu'un candidat « pro-paix, pro-normalisation » puisse « détourner » l'élection sur ordre de Moscou, on ne peut s'empêcher de penser que, tout comme les adversaires de Zelensky il y a cinq ans, leur véritable crainte n'est pas que le Kremlin « installe » le dirigeant qu'il préfère, mais que le peuple ukrainien choisisse un dirigeant que les gouvernements et les experts occidentaux ne voient pas d'un très bon œil.<br /> <br /> Il y a un dernier aspect particulièrement pernicieux à tout cela. L'argument selon lequel un pays ne peut et ne doit pas organiser d'élections s'il est impliqué dans une guerre, s'il est attaqué ou si le gouvernement a déclaré la loi martiale, est un cadeau pour tout autoritaire en herbe cherchant à défier la démocratie. Ceux qui l'avancent devraient prendre le temps de réfléchir à ce qu'ils disent - ils seraient les premiers à pousser des cris d'indignation justifiés si un dirigeant tentait de le faire chez eux.<br /> <br /> https://responsiblestatecraft.org/ukraine-elections/
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R
Merci pour cet article, Caius... mais, de fait, difficile d'organiser des élections dans un pays en guerre où règne la loi martiale et où beaucoup de gens ont fui à cause de la guerre...
L
Caius, mettez juste le link... 😅
L
À Miami, je suis régulièrement un journaliste péruvien, qui a parlé de cette sextape tournée dans un hôtel de Moscou, je ne sais plus en quelle année à l'occasion de la visite de Trump pour un concours de Miss Univers...<br /> Si c'est vrai, Putin le tient par les c...
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R
Eh oui ! Et si Poutine faisait chanter Trump ? !!<br />

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