Donald Trump vu de Kiev...

"Echos d'Ukraine sur les 100 premiers jours du mandat de Donald Trump :

Rive gauche du Dniepr, d'immenses barres d'immeubles à la soviétique... Des journalistes ont demandé aux habitants du quartier un mot pour définir le président américain. On leur a répondu : "Menteur, girouette, dissimulateur", entre autres.

"On ne sait plus s'il veut vraiment faire quelque chose ou si c'est juste un populiste" dit une Ukrainienne.

"Un beau parleur, voilà ce qu'il est." rétorque un Ukrainien.

"Ce n'est pas un partenaire fiable", dit un autre.

Cent jours pour des parents qui vont chercher leurs enfants à la crèche ou à l'école, c'est bien assez pour juger le personnage...

"Pour moi, il est le pire exemple des politiciens : de fausses promesses et un mépris absolu du monde, de la morale et de son électorat." dit un parent.

Cent jours, c'est bien assez aussi pour comprendre que Donald Trump n'est pas plus capable qu'un autre de raisonner l'agresseur russe...

"Ce que j'en pense ? Pour moi, c'est la déception totale... j'en espérais beaucoup parce qu'on est fatigué, on a peur, il y a beaucoup de douleur, de désespoir. Malheureusement, il n'est pas à la hauteur de nos attentes.", dit une Ukrainienne.

"Peut-être qu'il voulait arrêter la guerre, mais en réalité, il l'a prolongée. Avec sa valse hésitation, Trump a montré qu'il était faible. C'est pour ça que Poutine s'est accroché à cette guerre et qu'il veut la continuer." déclare un politologue.

Les habitants ne savent plus sur qui compter pour faire appliquer un cessez-le-feu. Pendant la nuit, leur pays a été visé par une centaine de drones envoyés depuis la Russie."

Selon les données vérifiées par l’ONU, plus de 2 500 enfants ont été tués ou blessés depuis février 2022, et des millions de vies d’enfants ont été bouleversées.

 L’utilisation brutale d’armes explosives en zones peuplées et les attaques contre les installations et infrastructures civiles, qui touchent de manière disproportionnée les enfants, est une indignité. 

La guerre en Ukraine continue à faire de nombreuses victimes civiles... Les bombardements se poursuivent et s'amplifient.

Gesticulation ou véritables négociations de la part de Trump ? Hélas ! Donald Trump fait surtout une politique du spectacle...

Sources :

à 2 minutes, 40 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/donald-trump-au-pouvoir-depuis-100-jours-2418646

https://www.slate.fr/audio/le-monde-devant-soi/guerre-ukraine-negociations-treve-illusion-paix-cessez-le-feu-poutine-russie-zelensky-etats-unis-trump-sanctions-crimee-diplomatie

Comments

[LH]

Et maintenant, après avoir envoyé des immigrés illégaux au Salvador et au Panama, il veut en envoyer en Ukraine, toutes nationalités confondues...

[rosemar]

Tu es sûr de cette info, LH. J'ai vu ceci :


https://www.lefigaro.fr/international/ukraine-donald-trump-envisage-de-revoquer-le-statut-de-protection-temporaire-des-240-000-refugies-ukrainiens-aux-etats-unis-20250306

[Caius]

Extrait :
« L’une des réponses possibles est que, pour conclure des négociations internationales, le président a besoin d’une équipe solide et expérimentée pour le soutenir. Or, il ce n’est pas le cas.

Avant le départ de l’envoyé Witkoff pour parler au président Poutine, le général Kellogg avait, semble-t-il, présenté à Trump une proposition d'armistice de type Versailles : Une vision de la Russie dans les cordes ( en clair, le plan était formulé en des termes plus appropriés à une capitulation de la Russie). La proposition de Kellogg impliquait ainsi que Trump ferait une « grande faveur » à Poutine - en lui offrant avec condescendance une échelle pour descendre de son perchoir dans « l'arbre » de l'Ukraine. Et c'est exactement la ligne que Trump a adoptée en janvier :

Après avoir déclaré que la Russie avait perdu un million d’hommes (durant cette guerre) Trump a ensuite déclaré que “Poutine détruit la Russie en refusant de conclure un accord”. Il a en outre affirmé que l’économie russe était “en ruine” et, surtout, qu’il pourrait envisager d’imposer des sanctions ou des droits de douane à la Russie. Dans un message publié ensuite sur Truth Social, il a écrit : “Je vais rendre un très grand service à la Russie, dont l’économie est en déclin, et au président Poutine”.

Le président - dûment briefé par son équipe – s’est peut-être imaginé qu'il suffirait d’offrir à Poutine un cessez-le-feu unilatéral et, hop, qu'il aurait un accord rapide à son actif.

Toutes les prémisses sur lesquelles reposait le plan Kellogg (vulnérabilité de la Russie aux sanctions, pertes énormes en hommes et guerre dans l'impasse) étaient fausses. Personne dans l'équipe de Trump n'a-t-il alors fait pris la peine de chercher à vérifier la stratégie de Kellogg ? Elle semble avoir (paresseusement) pris la guerre de Corée comme modèle, sans se demander si c'était approprié ou non.

Dans le cas de la Corée, le cessez-le-feu le long d’une ligne de front a précédé les considérations politiques, qui ne sont venues qu’après. Et celles-ci sont toujours d’actualité – et non résolues – à ce jour.

En lançant des appels prématurés au cessez-le-feu immédiat durant les pourparlers avec les responsables russes à Riyad, Trump s’est exposé à un rejet. Tout d’abord, parce que l’équipe Trump, qui n’a aucun plan concret pour mettre en œuvre un cessez-le-feu, présumait simplement que les conditions politiques pourraient être réglés a posteriori. En bref, on a présenté cela à Trump comme une “victoire facile”.

Mais ce n’était pas le cas.

Le résultat était couru d’avance : le cessez-le-feu a été refusé. Avec des collaborateurs compétents, cela ne se serait jamais produit. L’équipe de Trump n’a-t-elle pas écouté, depuis le 14 juin dernier, les grandes lignes clairement exposées par Poutine au ministère des Affaires étrangères sur la position russe quant au cessez-le-feu ? Position d’ailleurs réitérée régulièrement depuis. Apparemment non.

Et pourtant, même après le retour de Witkoff, l’envoyé de Trump, d’une longue réunion avec le président Poutine pour rapporter les explications détaillées de ce dernier sur pourquoi un cadre politique devait précéder tout cessez-le-feu (contrairement à la Corée), le récit de Witkoff aurait été accueilli par une réponse catégorique du général Kellogg : “Les Ukrainiens n’accepteront jamais”.

Fin de la discussion, semble-t-il. Aucune décision n’a été prise.

Plusieurs autres navettes avec Moscou n’ont en rien modifié la situation. Moscou attend la preuve de la capacité de Trump à asseoir sa position et prendre les choses en main. Mais d’ici là, Moscou se tient prête à favoriser un “rapprochement de points de vue”, sans toutefois approuver un cessez-le-feu unilatéral. (Tout comme Zelensky).

La question qui se pose est la suivante : pourquoi Trump ne coupe-t-il pas les livraisons d’armes et les flux d’informations des services du renseignement américains à Kiev, et ne dit-il pas clairement aux Européens de ne pas se mêler de ses affaires ? Kiev dispose-t-elle d’une sorte de droit de veto ? L’équipe Trump ne comprend-elle pas que les Européens espèrent simplement contrecarrer l’objectif de Trump de normaliser les relations avec la Russie ? Car c’est forcément le cas.

Il semble que le “débat” (si l’on peut l’appeler ainsi) au sein de l’équipe Trump ait largement exclu les facteurs liés à la vie réelle. Il s’est déroulé à un niveau normatif élevé, où certains faits et certaines vérités ne sont que présupposés.

Peut-être que le phénomène des coûts irrécupérables a pesé lourdement : plus une ligne de conduite se prolonge (aussi stupide soit-elle), moins on est disposé à la modifier. Changer de cap serait interprété comme un aveu d’erreur, et reconnaître une erreur est la première étape vers la perte du pouvoir."

https://strategic-culture.su/news/2025/05/05/why-doesnt-deal-maker-close-deal/

[Caius]

Bonjour Alea Jacta Est

"On ne peut pas provoquer une 3ème guerre mondiale pour empêcher le crime d'avoir lieu mais on peut maintenir à l'écart celui qui s'en est rendu coupable."

Il semble que la perception occidentale du "droit international" soit à géométrie variable...

Pour prendre un exemple près de chez nous concernant directement un état membre de l'UE et un autre membre de l'OTAN, l'invasion turque de Chypre, l'occupation et le nettoyage ethnique d'une large portion de son territoire au profit d'une république turque fantoche n'a jamais écarté la Turquie du concert des grandes nations.

Une fois la paix conclue entre l'Ukraine (quel que soit le régime qui s'y mettra en place) et la Russie. Les relations commerciales et diplomatiques de cette dernière avec "l'occident collectif" se rétabliront très vite. Les affaires sont les affaires.

Et pour ce qui concerne les responsabilités, il n'y a pas une victime et un coupable mais deux régimes autoritaires qui règlent leurs comptes

[ALEA JACTA EST]

Rectification...je voulais dire "accepter l'annexion de la Crimée et d'une partie de l'Ukraine"

[ALEA JACTA EST]

A Caius.
J'aimerais faire quelques remarques.

D'abord j'ai énormément de mal à croire que Trump ait pu être trompé par qui que ce soit au sujet des pertes russes étant donné la puissance de ses services de renseignement capables d'espionner aussi bien ce que se disent les miltaires ukrainiens que les russes.

Au sujet de l'efficacité ou de inefficacité supposée de sanctions. D'une part il ne faut pas juger sur le court/moyen terme et, d'autre part, j'ai cru comprendre que ces sanctions peuvent être accrues encore. Le fait qu'elles n'ont pas provoqué un effondrement (pour l'instant) n'enlève rien au fait qu'elles pèsent lourdement sur l'économie russe.

D'autre part, ces sanctions ont une grande vertu morale. Ce sont elles qui nous permettent de dire que la raison du plus fort ne triomphe pas forcément, que le droit souverain des peuples existe, et qu'un relatif succès militaire peut se convertir en une victoire à la Pyrrhus...
Ce qui me paraît crucial c'est de maintenir la Russie en dehors du concert des grandes nations avec lesquelles on entretient des relations normales tant qu'elle ne restituera pas les territoires volés au mépris du droit international et au prix de massacres civils et de crimes de guerre...
On ne peut pas provoquer une 3ème guerre mondiale pour empêcher le crime d'avoir lieu mais on peut maintenir à l'écart celui qui s'en est rendu coupable. Ça, ça nous remet dans un monde "normal"...Par contre accepter l'annexion de l'Ukraine comme l'a fait Trump nous projette dans un monde dangereux où règne une loi de la jungle...un monde où tout devient possible, notamment le pire.

[Caius]

Cet article complète l'opinion que j'ai exprimée : Trump, trompé volontairement et/ou involontairement par ceux qui aux USA et dans son équipe prenaient pour argent comptant les chiffres farfelus de la propagande de Kiev sur les prétendues pertes russes, a cru de bonne foi qu'il serait accueilli comme un saint sauveur par Poutine s'il lui faisait une proposition d'armistice à la coréenne.
Il a évidemment déchanté depuis : loin d'une situation à la coréenne où aucune des deux parties ne parvenait plus à l'emporter sur l'autre, la Russie est en position de force, gagne du terrain chaque jour et surtout poursuit avec succès sa guerre d'usure de la machine guerrière du régime de Kiev. Poutine a donc fait comprendre aux envoyés de Trump que l'arrêt des combats serait l'aboutissement du règlement des litiges qui opposaient la Russie au régime de Kiev et non un préalable aux négociations.
Du côté de la dictature qui règne sur Kiev, ils sont parfaitement conscients que pour rester au pouvoir la guerre doit continuer et feront tout pour saboter le processus de paix (le meurtre du général Kirilov le jour de la rencontre entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine est exemplaire de la volonté des ukrofascistes de prolonger le plus longtemps possible ce conflit dont ils seront un jour tenus responsables).
De son côté, Trump réalise qu'en réalité il n'a pas grand moyens de pression sur la Russie après la montagne de mesures antirusses prises par la sinistre équipe Biden. Nous allons donc voir quelle sera son attitude dans les prochains jours.
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[rosemar]

Merci pour cet article, Caius... donc, c'est l'équipe de Trump qui serait responsable de l'échec de ces négociations ? et pas Zelensky ? Et qu'en est-il de Poutine ?

[ALEA JACTA EST]

Un peu en marge. Le paradoxe c'est aussi que le clown n'est pas celui qu'on pensait. Théoriquement le clown c´était Zelensky issu du milieu du spectacle, mais finalement Zelensky a été le plus digne lors du clash dans le bureau ovale qui couvre de honte le duo Trump/Vance.
Par contre Trump occupe les médias de manière clownesque... d'abord vêtu en bleu lors des funérailles du Pape...et puis voila qu'il se déguise en Pape lui-même...

https://www.lesoir.be/673109/article/2025-05-04/la-photo-de-trump-deguise-en-pape-fait-polemique

Trump sature l'espace médiatique contrairement à ses homologues qui se dédient à l'exercice difficile du pouvoir et qui ont moins de temps que lui pour faire des plaisanteries douteuses ou balancer des tweets provocateurs...Cette saturation trumpiste a ses limites également et finira par exaspérer même ceux qui soutiennent le président des USA...Ça ne va pas durer 4 ans sur ce rythme là...

[rosemar]

Et chaque jour, son lot de surprises... en effet une surmédiatisation inquiétante... Aujourd'hui, Trump déguisé en Jedi :


https://www.huffingtonpost.fr/international/article/pour-la-journee-star-wars-donald-trump-habille-en-jedi-voulait-moquer-les-democrates-mais_249598.html

[ALEA JACTA EST]

" De fausses promesses et un mépris absolu du monde, de la morale..." dit ce parent. Ça résume assez bien les 100 premiers jours de Trump qui affirmait pouvoir mettre un terme au conflit en 24 heures...Ni 24 heures, ni 24 jours, ni 24 mois non plus probablement...
Dans le lien SLATE que tu as partagé Frachon exprime parfaitement ce que j'écrivais la semaine dernière, à savoir qu'on n'assiste pas à une médiation avec ce président des USA qui reprend la rhétorique de Poutine pour exercer un ignoble chantage sur Zelensky.
Ça, tel que je l'avais écrit, ça ne s'appelle pas de la négociation mais ça porte un autre nom...
Par contre tout le monde a bien compris que Trump se contrefiche de l'Ukraine. Frachon raconte qu'une 2ème rencontre Trump/Zelensky était prévue à Rome mais finalement le président américain a préféré aller célébrer l'anniversaire de Mélanie dans l'air force one. Comme négociateur on a déjà vu mieux et plus crédible...Comme Jimmy Carter avec Sadate et Begin, par exemple...C'était décidement une autre époque, un peu plus sérieuse...
Frachon rappelle à juste titre que Poutine passe son temps à nous endormir...d'abord la Crimée (tout le monde croit que ça n'ira pas plus loin)...ensuite le Dombass...Et Trump qui se désengage de l'OTAN au pire moment. Pour nous les européens il n'y a plus d'autre choix que de nous prendre sérieusement en mains.
L'incompétence de Trump aura au moins le mérite d'unir les européens pour pallier à ses carences.
PS: on demandait à Alain Minc de donner une note aux premiers 100 jours de Trump et la réponse a fusé immédiatement: UN ZERO POINTÉ !

[rosemar]

Trump est un fanfaron, un homme qui se donne sans arrêt en spectacle... il dit tout et son contraire... comment peut-on s'y fier ? Je conseille à tous d'écouter le débat avec Frachon.


Belle soirée, AJE

[Caius]

Je veux bien croire que les propos de café du commerce de ces quidams sont authentiques mais ils n'ont manifestement pas suivi les positions prises par Donald Trump tout aulong de sa campagne électorale. Il n'a jamais fait mystère que la guerre en Ukraine était la guerre de Biden et pas la sienne, qu'au regard des enjeux en Asie l'Ukraine n'est pas stratégique pour les intérêts des USA, que l'argent et le matériel donnés au régime de zelensky était une dilapidation qui affaiblit les USA sur le plan militaire et leur crédibilité en général et que son but était de sortir au plus vite son pays de ce pétrin, de préférence en facilitant la conclusion d'une paix entre l'Ukraine et la Russie mais qu'il pourrait laisser le régime de Kiev et l'UE se débrouiller seuls s'ils refusaient de coopérer.

[Caius]

Je maintiens mes propos, ces gens vivent une tragédie mais l'échec des tentatives de Trump ne vient ni de Trump, ni di Poutine mais de la clique de zelensky qui a besoin que la guerre continue pour se maintenir au pouvoir.

[rosemar]

"Des propos de café du commerce" ? Alors que ces gens vivent sous les bombes, qu'ils craignent pour la vie de leurs enfants... l'expression me semble totalement inadaptée. Ces gens peuvent être décontenancés par les propos souvent contradictoires de Trump... non ?