On savait que l'alimentation, l'eau, l'air pouvaient être contaminés par des pesticides, mais on ignorait que cette contamination pouvait aussi se retrouver dans les nuages !
"Les nuages au dessus de nos têtes ne sont pas que poétiques, ils contiennent également des pesticides. C'est ce qu'ont découvert des chercheurs qui ont étudié le ciel du Puy-de-Dôme, et recensé jusqu'a 139 tonnes de pesticides dans les nuages.
À 1 500 mètres d'altitude, au sommet du Puy-de-Dôme, Angelica Bianco, chercheuse au Laboratoire de Météorologie Physique chasse les nuages pour les analyser grâce à une boîte qui fonctionne comme un aspirateur.
"Derrière, vous avez un aspirateur qui va aspirer l'air. Il est capable de prendre les gouttelettes qui sont dans les nuages, et on les récolte sous forme de liquide dans une bouteille." explique la chercheuse.
Dans de l'eau de nuage, la scientifique a retrouvé la trace de 32 pesticides. Une étude d'une ampleur inédite menée pendant deux ans...
Entre 6 et 139 tonnes de pesticides selon les jours en France !
Selon les scientifiques, au moment de l'épandage des pesticides, des gouttelettes sont emportées par le vent et intégrées aux nuages. Elles sont alors transportées sur de longues distances, avant de retomber au sol avec les pluies. Dans le ciel français, il y aurait entre 6 et 139 tonnes de pesticides selon les jours. Et surprise, certains produits détectés sont interdits dans notre pays depuis des années.
"Il y a plusieurs explications possibles. Une, c'est le transport à longue distance depuis des pays où ils sont encore utilisés. Sinon, une autre explication que nous avons est que ces produits se trouvent dans les nappes phréatiques. Et si l'eau des nappes phréatiques est utilisée pour l'irrigation, on peut avoir une réémission dans l'atmosphère", analyse Angelica Bianco.
Les études se poursuivent...
Il est encore trop tôt pour comprendre les conséquences de cette contamination. Les concentrations restent faibles, et les autorités sanitaires ne communiquent pas. Mais un spécialiste de la biodiversité est inquiet.
"On peut dire aujourd'hui, avec cette étude, qu'il n'y a finalement aucun endroit, par exemple un parc naturel ou un parc national, qui sera à l'abri de la pollution par les pesticides", avance Philippe Grandcolas, écologue et directeur de recherche au CNRS.
À l'Observatoire du Puy-de-Dôme, les chercheurs vont poursuivre leurs études pour mieux comprendre la pollution."
Sources :
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