2 février 2013
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La simplicité d'un titre : "J'ai froid " nous montre parfois l'inspiration géniale d'un auteur. C'est cette simplicité qui nous émeut aussi dans ce texte de Jean Ferrat à valeur universelle, tant les mots en sont limpides ...
La chanson s'ouvre sur l'évocation des vents du midi qui soufflent à tel point qu'ils font ployer les arbres... l'image qui suit est superbe puisque les arbres sont personnifiés : leurs branches deviennent des "bras qui fument des gitanes". On les voit ainsi se consumer et se dessécher sous les assauts violents du mistral ! Dès lors, le poète lui-même, assailli par le vent évoque ses sensations dans le refrain : "j'ai froid".
Mais la chanson se transforme vite en un message engagé : Jean Ferrat évoque les droits de l'homme bafoués, des "uniformes'" qui imposent leurs lois, on songe ici à une dictature violente qui enlève toute liberté aux êtres humains...
Cette liberté est elle même assimilée à une personne qui "tombe sa pelisse" : l'image est magnifique : on voit la liberté dépouillée de toute valeur , de toute substance,de toute signification !
C'est un monde d'horreur qui est alors décrit, un monde où règnent l'injustice, la "force imbécile", la"bêtise épaisse", les dénonciations sous forme de lettres anonymes ... C'est un régime dictatorial qui est dénoncé avec force et virulence....
On entend aussi le bruit menaçant des fusils : "la salve éclatant" au milieu de l'hymne ...un gouvernement militaire imposant sa rigueur est ainsi mis en cause...
Jean Ferrat utilise une image très forte pour nous faire ressentir toute l'horreur que lui inspire ce régime : une "bête immonde qui sort de sa tanière".
Dès lors, la révolte légitime gronde, il faut "retrouver le chemin des bois", prendre la maquis pour refuser la tyrannie, la révolte seule permettra de vaincre le froid et la peur. La révolte, grand feu de joie saura abattre le froid dans les coeurs et dans les corps, le frisson de la peur et de l'angoisse disparaîtra alors ...
Les tyrannies et les dictatures existent encore en ce monde et elles prennent même parfois le masque de la démocratie... Cette chanson nous incite à la rebellion face à ce qui n'est plus admissible : quand ce grand feu de bois fera-t'il donc le tour de la terre ?
Quand serons-nous libérés de l'injustice, quand serons- nous libérés de la "bête immonde" ?
Published by rosemar
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Jean Ferrat
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