Les nuées sur l'horizon du couchant tracent dans le ciel leur paraphe de gris, de noir, de rose... paraphes majestueux, imposants qui semblent à portée de mains : l'ouate des nuages forme des dessins somptueux, des bancs de nuées qui s'étalent à l'infini... On touche du doigt l'effilochage des nuages... On en saisit la beauté.
Les lumières de la ville s'éclairent peu à peu : elles transpercent l'obscurité, la révèlent dans toute sa splendeur, elles suggèrent des vies, des êtres, le monde qui nous entoure...
Le ciel fait apparaître des réseaux de nuages dentelés, d'un ton de gris très clair, translucides et légers, douces traces estompées.
Le ciel s'obscurcit et une étoile isolée, unique, pleine de brillance éclaire un coin de ciel au dessus des taches ombrées des pins et des cèdres.
Moment incertain du crépuscule, où les formes s'effacent, s'atténuent : on peut alors les rêver, les inventer, les recréer.
On perçoit des silhouettes noires, qui se profilent : rondeurs des arbres, des pins et des cèdres... L'obscurité retentit du bruissement de la nuit, léger murmure d'insectes qui vibrent de leur vie nocturne.
L'air fait vivre la nuit : les nuées disloquées semblent vouloir se rejoindre, se réunir après avoir été séparées, désunies.... Les étoffes soyeuses déchirées se reforment, se détachent à nouveau et l'image de la nuit se transforme peu à peu...
Le moment crépusculaire nous fait goûter un soir apaisé, serein, lumineux d'étoiles...
Le moment crépusculaire nous envahit, sublime les êtres et les choses, les emporte dans un tourbillon d'obscurité et de lumières...
La nuit s'installe : tout disparaît et se fond : le ciel et la terre ne font plus qu'un, se confondent, s'étreignent... union des éléments dans une harmonie retrouvée qui invite à la douceur.
Le monde de la nuit nous saisit, nous emporte dans son vertige de noir....


