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30 octobre 2024 3 30 /10 /octobre /2024 10:35
Las Vegas ou l'effondrement du rêve américain...

"C'est la ville de l'opulence au milieu du désert : La Vegas... sa démesure attire des millions de touristes chaque année. Folklore, strass et paillettes d'une Amérique fortunée... C'est la face visible, celle qu'on nous montre : celle d'une ville entière tournée vers le luxe.

Mais on oublie la face cachée : il y a tous ceux qui peinent à se nourrir et à se loger...

Las Vegas ou l'Amérique à deux vitesses...

Taylor Patterson est chauffeur de limousine depuis 10 ans. Il connaît les moindres recoins du boulevard principal, le coeur battant de la ville. Il y a déposé toutes les stars ou presque.

"Alors, comment vont les affaires en ce moment à Las Vegas ?" interroge une journaliste.

"ça va, j'ai plein de réservations." répond le chauffeur.

Mais tout n'est pas aussi flamboyant qu'avant... depuis le Covid, il travaille plus pour gagner le même salaire. Les prix ont explosé partout, notamment à la pompe.

"J'avais l'habitude de dépenser 2000 dollars par mois d'essence, maintenant je paye 3500 dollars. Je suis obligé de travailler tout le temps et je n'ai guère le temps de voir mes enfants." témoigne ce chauffeur.

 

Le coût de la vie est devenu un thème central de la campagne pour l'élection présidentielle.

Au petit matin, La Vegas dévoile un tout autre visage : celui que l'on ne voit jamais dans les publicités, loin du bling-bling... la misère.

A quelques kilomètres seulement de l'artère principale de La Vegas, le long des routes, on découvre des dizaines de sans-abris... épuisés, piégés par les promesses d'une ville devenue à leurs yeux un simple décor de fête pour les touristes.

Ils sont de plus en plus nombreux à pousser la porte de la banque alimentaire. La hausse record de l'inflation, 20% depuis quatre ans, n'a épargné personne.

"J'ai 15 dollars d'aide par semaine pour manger, je ne peux rien acheter avec ça, j'ai 74 ans, c'est très difficile, et j'ai travaillé toute ma vie", témoigne une Américaine.

"C'est devenu difficile y compris pour la classe moyenne, de nombreuses personnes perdent leur travail. Quand on parle de Las Vegas, on met toujours l'accent sur le glamour, les paillettes, les hôtels. J'ai l'impression que nous qui vivons ici, on est mis de côté." explique un pasteur.

A La Vegas, il y a aussi une autre crise qui touche de plein fouet les habitants.

Dans une banlieue, 20 à 30% des logements sont vides et les maisons ne trouvent pas preneurs. Le marché de l'immobilier s'effondre. Les maisons sont devenues hors de prix, malgré l'offre, beaucoup ne peuvent plus acheter.

Le Nevada est l'un des sept états clés où va se jouer le scrutin, où l'économie vacille, les préoccupations sont grandes... un restaurateur mexicain a fait fortune en venant à Las Vegas, il y a 40 ans. Face à la flambée des prix, il ne lui reste plus beaucoup d'options. Il est à la tête de 5 restaurants, si la situation n'évolue pas, il devra en fermer trois.

En août dernier, il a accueilli Donald Trump dans son restaurant, il a tout de suite été séduit.

"C'est quelqu'un d'intelligent, il sait ce qu'il y a de mieux pour le pays, parce que c'est un homme d'affaires." dit ce restaurateur.

En repartant, Trump a même fait une proposition : finies les taxes sur les pourboires. L'annonce a fait mouche.

Dans cet état, les démocrates ont remporté les quatre dernières élections mais les récents sondages montrent que leur popularité a chuté, précisément à cause des problèmes économiques.

"Je ne vais pas voter pour cet homme fou", dit cependant une Américaine.

"Je pense que Kamala Harris peut faire la différence. Je ne pense pas qu'on aille vers une récession, on va remonter la pente." déclare une autre.

"Donald Trump n'a pas eu à gérer la pandémie, c'est pour ça que tout a augmenté, tout le pays s'est arrêté pendant des mois.", dit un autre.

Deux piliers du rêve américain : la réussite financière et l'accès à la propriété se sont affaissés à Las Vegas, laissant beaucoup d'habitants errer vers un avenir encore plus incertain..."

 

Et que dire de la situation à San Francisco ? Alain Damasio en fait une description saisissante dans son ouvrage Vallée du Silicium :

"A Tenderloin, quartier le plus pauvre de San Francisco, à deux blocs du siège de Twitter, à touche-touche de la richesse la plus brutale, la folie est partout -liquide, tranquille, visqueuse- elle coule à travers les rues et arpente la place des Nations-Unies. Elle coagule plus loin au bord des trottoirs, contre une poubelle ou sur un banc... La réputation libérale de la ville (de gauche, donc, dans la classification américaine) en a fait un aimant à SDF, que les deux années de covid ont encore renforcé.

En France, nous avons évidemment des sans-abris. Ici, nous sommes au stade supérieur, non seulement parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux et hantent le centre ville, mais surtout parce qu’ils sont beaucoup plus atteints et détruits.  En les regardant, surgit l'intuition : c'est de là qu'est venue la prégnance des zombies dans l'imaginaire américain- leur regard de vitre, leur démarche à disloque, leurs plaies, leurs bras mutilés...

Au dernier décompte des ultrariches, la Silicon Valley toute proche abrite pourtant 78 milliardaires. Et alors ? Alors, 1% de la richesse d'un seul de ces milliardaires suffirait sans doute à soigner ces sans-abris, ces psychotiques laissés à eux-mêmes et ces drogués que les dealers fabriquent. Une infime miette de cette fortune incompréhensible suffirait à rémunérer une action sociale de long terme digne de ce nom...

Comment peut-on adosser, accoler presque, la richesse la plus obscène à la pauvreté la plus féroce ?

Comment pouvons-nous accepter cette juxtaposition ?"

 

Les Etats-Unis sont-ils devenus le royaume des inégalités ?

 

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/derriere-les-paillettes-la-face-cachee-de-las-vegas_6855797.html

 

Alain Damasio : Vallée du Silicium

 

Las Vegas ou l'effondrement du rêve américain...
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27 mai 2024 1 27 /05 /mai /2024 11:54
Connectés à des machines, nous sommes de plus en plus déconnectés de la nature...

Nous possédons tous ordinateur, smartphone, et pour certains, d'autres objets connectés... nous passons de plus en plus de temps devant des écrans... tant de temps que nous en oublions l'essentiel : toutes les beautés et toutes les merveilles de la nature...

 

Une nature que nous malmenons à tort et à travers : pollution des sols, de l'air, pollution des fleuves, des océans, des mers, extinction de certaines espèces...

Une nature si belle pourtant, mais enfermés dans nos blocs de béton devant des écrans, nous ne la voyons même plus et nous la négligeons.

 

Connectés à des machines, de plus en plus nous sommes déconnectés de la nature...

Nous sommes de moins en moins sensibles aux chants des oiseaux, au déroulement des saisons, aux splendeurs de ce monde...

Il nous faut retrouver "une alliance avec la forêt, l'océan, les champignons qu'on va aller cueillir, et la rivière où l'on se baigne. Avec les chamois qu'on surprend en passant la crête et l'empire inouï de ce qui pousse quand on en prend soin... retrouver ce bonheur exigeant d'accorder nos attentions croisées à tout ce qui vit... en être émerveillés, et bousculés, et nourris... retrouver une vitalité transversale que tout être sait déployer à sa manière. Manger le soleil comme un arbre, croire aux fauves, plonger en pleine mer et habiter en oiseau.", comme l'écrit si bien Alain Damasio dans son ouvrage Vallée du Silicium.

 

Et il rajoute : "Je critique la technologie parce qu'elle nous dévitalise en nous donnant l'illusion de faire plus de choses... qu'on fait pourtant moins bien. Je la critique parce que j'ai la conviction que ce qui a forgé la noblesse de notre humanité a tenu à cette confrontation constante (que nous n'avions jamais esquivée jusqu'à peu) avec l'altérité : l'altérité du minéral et des formes de vie, si multiples, celle de l'étranger qu'on apprivoise, et du phénomène inconnu qu'on va finir par décrypter, l'altérité radicale de la mort, du dehors et de l'incompréhensible."

 

Nous cédons ainsi trop souvent à la tyrannie du divertissement que nous offrent les écrans... Les conséquences sont terribles : addiction, abêtissement, inculture, isolement, obésité...

 

"Notre modernité technique est à l'inverse de l'altérité, c'est l'empire de l'identique. Home est son biotope. Elle a fermé la porte et allumé les lumières. Elle a mis sous nos fesses des sofas. Tout est contenu et appli, tout sonne réplique et copie, du pareil au mime, et puis du mime au même, et puis du même au mème...", écrit encore Alain Damasio.

 

Ouvrons nos portes et nos fenêtres ! Retrouvons le bonheur de toutes les splendeurs du monde !

 

 

 

 

 

Connectés à des machines, nous sommes de plus en plus déconnectés de la nature...
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