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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 08:45
Robion, un vieux village de Provence...

 

 



Blotti au pied des falaises du Lubéron, l'ancien village de Robion nous permet de découvrir de vieilles bâtisses de Provence, en pierres sèches, aux toits de tuiles cahotiques.

Les façades révèlent des portes et des fenêtres voûtées, des battants de vieux bois aux teintes érodées par le temps.

Les maisons aux formes pittoresques, aux volets bleus s'entourent de verdures, feuilles de lierres, vignes vierges qui décorent les murs.

On peut admirer des routes pavées de pierres qui s'élèvent vers les hauteurs du village, les galets forment des pavements irréguliers aux teintes variées, lissés par le temps, ils montrent des surfaces comme vernissées et nous font voir ce qu'étaient les chemins d'autrefois...

Les falaises du Lubéron, près du village, sont impressionnantes : des cascades de cèdres s'écoulent sur la pente, formant un écrin de verdures somptueux.

Les hautes maisons côtoient les falaises abruptes... Du gris, de l'ocre, du mordoré, sur la blancheur éclatante des roches.

Les pierres sèches apparentes, sur les façades, révèlent, aussi, des couleurs nuancées de gris, de blancs, de roses.

On se plaît à observer les nombreuses vieilles portes de bois cloutées, aux teintes d'ébène ou d'argent, surmontées de voûtes en pierres.

Les vestiges d'un vieux rempart qui entourait le village nous font voir, encore, des voûtes pittoresques aux lourdes pierres taillées avec harmonie.

En haut du village, un théâtre de verdure, en plein air, accueille des spectacles divers, grâce à des gradins installés face à la roche du Lubéron, un véritable théâtre à l'antique.

Ce cadre naturel nous fait songer aux anciens théâtres grecs d'Epidaure, de Dodone ou de Delphes... On se croirait revenu en Grèce, au temps de Sophocle, d'Euripide ou d'Eschyle.

Les gradins installés en demi-cercle, près des rocs du Lubéron, permettent de restituer une acoustique proche de celle des théâtres antiques.

L'église romane, sur la place du village, avec son architecture épurée, séduit tous les regards, par l'harmonie qui se dégage de l'édifice tout en simplicité... Un cyprès placé près de l'entrée met en valeur les pierres d'un rose tendre de cette église ancienne.

Non loin de là, une fontaine, construite récemment, permet aux visiteurs de se rafraîchir, avec cette inscription gravée dans la pierre : "Savais-tu que le bonheur se cache dans une goutte d'eau ?"

Une façon d'évoquer toute l'importance de l'eau et des sources, sur cette terre aride de Provence, une façon d'accueillir le visiteur, en lui offrant la limpidité d'une eau si bienvenue et bénéfique, au coeur de l'été.

Le village de Robion nous permet de redécouvrir ces vieux hameaux d'autrefois, perchés sur des hauteurs, des maisons de pierres aux charmes infinis, des paysages abrupts et escarpés...

Robion, la roche, "rupes" en latin, nous éblouit de ses sommets vertigineux !

 

 

 

Photos : rosemar

Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
Robion, un vieux village de Provence...
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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 12:58
Vieilles portes de Provence !

 

 

Les vieux villages provençaux nous font découvrir des merveilles, des façades en pierres, des chemins caillouteux et abrupts, et parfois, des portes en vieux bois, encadrées de voûtes.

Ravinées par le temps, elles se marbrent de teintes variées : du gris, du blanc, du mauve, des veines parcourent le bois, des craquelures disent l'ancienneté de ces portes dont les planches sont disjointes.

Parfois, ces portes de bois brut se marbrent de noir, de brun, de teintes d'opales vertes...

Des clous sont venus renforcer une solidité chancelante... ces ouvrages s'entourent de voûtes de pierres, aux teintes de rose pâle, formant des tableaux de couleurs estompées...

Une vieille chaîne maintient un battant de la porte... La partie inférieure nous fait voir des planches en détresse, une mosaïque de morceaux de bois.

La porte semble avoir été rapiécée, ravaudée de pans rajoutés, comme un vieux tissu à la trame usée.

La porte devient une oeuvre d'art : son ancienneté, ses teintes, la voûte qui l'encadre en font un tableau digne des plus grands peintres...

La porte, composée de plusieurs planches assemblées, s'érode par le bas, se fendille, se craquelle.

Les veines du bois forment des vagues, des ondulations, la porte semble comme plissée par le temps.

Sur le haut, sous la voûte, des nuées apparaissent, couronnent l'ensemble : de légères envolées d'embruns nimbent le bois.

Ces portes nous font voir des siècles d'histoire, elles évoquent le moyen-âge et ses voûtes de pierres, elles suggèrent la vie rude des paysans d'autrefois, le travail de l'ébéniste qui les a ouvragées, celui du ferronnier qui les a renforcées.

Comment ne pas être admiratif devant ce savoir-faire, ces ouvrages en bois qui ont vaincu le temps, malgré l'usure ?

Ces ouvrages qui ont traversé les siècles, conservant des traces des outrages du temps, tout en restant debout, malgré tout...

Vieilles portes de Provence ! Vous nous parlez des brûlures du temps ! Vous nous racontez les vents hurlants du sud qui s'engouffrent dans les maisons, le mistral et la tramontane...

Vous nous dites l'âpreté des hivers de Provence, les chaleurs ardentes du Sud, la beauté de ces villages perchés sur les hauteurs, vous évoquez la rudesse du temps qui passe !



 

 

 

Photos : rosemar

Vieilles portes de Provence !
Vieilles portes de Provence !
Vieilles portes de Provence !
Vieilles portes de Provence !
Vieilles portes de Provence !
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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 15:13
L'homme entre dieu et diable...

 



Si le mot "dieu" est lié à l'idée de jour et de lumière, en relation avec l'adjectif "diurne", celui du "diable" évoque la séparation, la fracture, la brisure...

Etymologiquement, le diable est "celui qui divise, sépare et désunit", puisque le mot vient d'un verbe grec, "diaballo", "jeter à travers pour dissocier"...

Le diable  provoque des querelles, des disputes, il cherche à séparer les gens, à les éloigner, parfois, de leurs propres valeurs.

Le diable, destructeur de l'ordre établi, suscite la discorde, il sème la guerre, la violence.

Ainsi, le mot est, dès les origines, fortement péjoratif, et pourtant, le mot lui-même avec sa dentale initiale, sa consonne labiale "b" assez douce, est assez attirant et séduisant.
Selon la tradition biblique, le diable n'use-t-il pas de séduction pour attirer les âmes et les détourner du droit chemin ?
Le diable est, parfois, plein de charmes et d'attraits...

Symbole du mal, ce mot évoque, pourtant, des images terrifiantes, pleines de noirceur, des diables cornus, bêtes et méchants, des créatures inquiétantes.

En fait, quand on voit évoluer le monde, on peut penser que le diable habite en chacun d'entre nous.
L'être humain  diabolique suscite, sans arrêt, des guerres, des conflits, des haines, des insultes qui  surgissent et montrent qu'il ne faut pas chercher le diable, très loin.

L'homme est un animal diabolique, terrible, le plus terrible de tous, sans doute.
Doté d'intelligence, il a domestiqué la terre, l'a pliée à ses désirs, l'a exploitée, oubliant souvent que cette terre n'était pas inépuisable.
L'homme a inventé des armes terrifiantes, il a tué, il a meurtri, il a blessé, offensé, menti, il a détruit.

Pourtant, l'homme est, aussi, à l'origine d'inventions merveilleuses, n' a-t-il pas créé,  imaginé, composé des oeuvres d'art sublimes, dans de nombreux domaines : musique, littérature, peinture, cinéma ?

N'est-il pas un créateur, plein d'inventivité ? Ne fait-il pas surgir des lumières, des aurores aux lueurs naissantes ? N'est-il pas un dieu qui crée des clartés apaisantes ?

Poésies, concertos, romans, oeuvres théâtrales, harmonies de mots et de musiques, sculptures, tableaux, artisanat...

Vivaldi, Verlaine, Mozart, Racine, Molière, Cézanne, Monet, Praxitèle, tant de noms illustres nous viennent à l'esprit et chacun d'entre nous peut devenir créateur à sa manière et dans son domaine : bricolage, cuisine, écriture, activités de loisirs diverses...

L'art offre à chacun une évasion, il permet de s'élever vers une forme d'idéal, il recrée le monde, nous en fait percevoir toutes les beautés, il magnifie des paysages, il donne de nouvelles couleurs aux objets, il fait réfléchir, délivre des messages emplis d'humanité.

L'art peut dénoncer la guerre, les injustices, l'indifférence des êtres humains, le racisme, l'inconscience.


Ainsi, à la fois, dieu et diable, l'homme hésite et oscille sans arrêt entre le bien et le mal.

L'homme, à la fois dieu et diable, est bien le résultat de cette antinomie, de ces deux images opposées, il est le pire et le meilleur !

Le meilleur, c'est sa créativité, sa passion pour les arts, la beauté !

Cultivons cette passion pour la culture qui est essentielle ! L'homme produit, ainsi, des chefs d'oeuvre inoubliables qui apportent bonheur, harmonie, réflexion au monde.

C'est, là, ce qui fait la valeur de l'être humain, la capacité à s'épanouir dans la création, à partager ses émotions...

Le partage et non la division, c'est ce qui devrait l'emporter dans un monde moderne de progrès !




 

 

 

L'homme entre dieu et diable...
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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 17:23
Passion, mystères, aventures : Le tigre du Bengale...

 

 


J'ai revu, dernièrement, Le tigre du Bengale du réalisateur Fritz Lang, ainsi que le film suivant, Le tombeau hindou, des oeuvres inoubiables qui avaient marqué mon enfance : j'avais tremblé, alors, devant les nombreuses mésaventures vécues par ce jeune architecte, arrivé en Inde pour y superviser la construction d'un hôpital, sous les ordres d'un Maharadjah qui paraissait à la fois débonnaire et cruel...


J'avais frémi, en découvrant, dans les souterrains du palais, une horde de lépreux laissés à l'abandon, se précipitant à la poursuite du héros de l'histoire.

J'avais été éblouie par les décors somptueux de l'Inde et de ses palais, par la procession en l'honneur du Maharadjah, installé sur un éléphant caparaçonné de tissus soyeux.

J'avais admiré la danse de Seetha, la bayadère, aux mouvements ondoyants, accompagnés par une musique rythmée, envoûtante.

En revoyant ce film, j'avoue que le charme a, encore, opéré : ce beau livre d'images m'a, encore, emportée et fait rêver à une Inde mystérieuse et magique...

Les noms des personnages et des lieux aux sonorités exotiques, m'ont, encore, fait voyager vers des rives lointaines : Seetha, Asagara, Chandra, Eschnapur.

J'ai, encore, vibré devant les dangers bravés par les deux jeunes héros, Harald Berger (Henri Mercier, dans la version française) et Seetha.

J'ai  perçu mieux encore une société indienne où règnent les pires des injustices : face au luxe démesuré du palais de Chandra, on y voit des exclus, des malades, des réprouvés.

On est révolté par cette société de l'exclusion et de la démesure.

Tous les ingrédients du film d'aventures sont réunis : amour passionné, haine, jalousie exacerbée, désir de vengeance, poursuites dans le désert, cruauté, peur, angoisse...

Ce film nous donne, aussi, d'une certaine façon, une leçon de vie : le Maharadjah, devant l'amour qui unit les deux héros, finit par renoncer à sa vengeance et les laisse libres de repartir vers l'Europe.

On est sensible à l'humanité du personnage d'Asagara qui, malgré la soumission à son maître, essaie d'aider les personnages en difficulté.

On voit combien la cruauté, la jalousie humaines conduisent à des excès condamnnables : la violence des châtiments est terrible.

Sorti en 1959, ce film montre une sorte de fascination du réalisateur pour l'Inde et ses mystères. A travers le personnage de Seetha, la danseuse sacrée, Fritz Lang nous fait percevoir la présence d'un autre monde, mystique, caché... Le palais d’Eschnapur symbolise bien cet univers secret, avec ses dédales, ses souterrains, sa léproserie, lieu inquiétant et révélateur de la détresse humaine, de sa fragilité.

Les lépreux mis à l'écart, enfermés, laissés à l'abandon, rebut de l'humanité sont une démonstration de la cruauté et de la barbarie des hommes.

Le palais lui-même, dans sa richesse au luxe tapageur, peut évoquer le délire du Maharadjah, sa soif de puissance qui le conduit vers l'excès, l'envie de domination, et d'un pouvoir absolu.

Certaines scènes empreintes d'érotisme dont la célèbre danse du Cobra exécutée par Seetha laissent entrevoir toute la force du désir humain, 


Ainsi, ce film d'aventures, contrairement au apparences, n'est pas si anodin : il  contient de nombreux messages, il révèle les êtres humains que nous sommes, il montre les conflits qui régissent les rapports humains, la haine, la violence animale qui est en chacun de nous, bien représentée par le tigre du Bengale qui donne son titre au film


Le palais de Chandra ne symbolise-t-il, ainsi,  pas tous les replis de l'âme humaine ? Beauté, éclats, cruauté, misère, désarrois et fragilités...

 

 

 

 

 

 

 

 

Passion, mystères, aventures : Le tigre du Bengale...
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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 16:13
Toute la beauté d'un tableau de Renoir...

 


Auguste Renoir, un des plus célèbres peintres du mouvement impressionniste, est surtout connu pour ses portraits, mais il a peint, aussi, de nombreux paysages et des natures mortes...

Dans un de ses tableaux, intitulé Le marronnier en fleurs, Renoir nous fait découvrir un décor champêtre, au bord d'un ruisseau.

Le marronnier, au centre de la toile, impose sa présence somptueuse : coloré de vert et de rose, il s'épanouit largement, au delà de la rive d'un ruisseau... Au premier plan, des herbes folles poussent, au bord d'un chemin qui conduit à la rivière : on voit des herbes hautes, hérissées, d'un vert tendre, qui masquent quelque peu le courant de l'eau.


Le ciel bleu, traversé de nuages légers et transparents, révèle un temps serein et doux.

Au pied du marronnier, on perçoit les silhouettes fragiles de deux enfants habillés de blanc et de bleu, un chapeau de paille sur la tête... L'un semble se baisser pour cueillir des fleurs, l'autre debout l'observe attentivement, les mains sur les hanches. Les silhouettes floues sont à peine esquissées.

 

On contemple une scène familière, dans un cadre naturel : on retrouve, là, un des thèmes de prédilection des peintres impressionnistes qui se sont attachés à évoquer des sujets de la vie quotidienne.

 

Loin de la peinture académique, loin des décors pompeux, les impressionnistes font revivre le monde ordinaire, celui du travail ou des activités de loisir des gens simples. On perçoit un contact authentique avec la nature, les arbres, les fleurs. La présence de l'eau et de ses jeux de reflets est, aussi, une des caractéristiques essentielles de l'impressionnisme : l'eau fascine et attire tous les regards...

De l'autre côté de la rive, on entrevoit deux autres personnages vêtus de blanc, esquisses plus frêles, plus légères encore, peut-être une jeune fille et un enfant.

Au centre, le ruisseau déroule son ruban de bleu teinté de vert. Au fond du tableau, en perspective, se dresse sur l'horizon une forêt de sapins, pour compléter ce tableau champêtre.

On voit bien, dans cette oeuvre, s'exprimer toute la technique impressionniste : des coups de pinceaux légers qui esquissent des formes, avec des touches de couleurs... Les contours sont flous, à peine dessinés.


Le vert des arbres, le bleu du ciel et de la rivière, couleurs froides dominent la toile. Mais les fleurs du marronnier, au centre, dans des tons de rose éclatant, attirent irrésistiblement le regard. On a vraiment l'impression de voir l'écoulement du ruisseau, les mouvements des personnages, pris sur le vif.

 

Ce tableau qui esquisse des formes, plus qu'il ne les dessine nous donne une étonnante impression de vie... Les personnages, le décor sont en harmonie : ils nous transmettent une leçon de vie et de bonheur, dans un cadre naturel.


 

http://youtu.be/BAv9UwdLi2o


http://youtu.be/azuYYHlaKUs


http://youtu.be/cuyl7Rr3YiM


http://youtu.be/dM_BbPSylKU


 



 

 

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 16:44
Poésie, violence, tendresse : L'Odyssée de Pi...

 

 

Poésie, violence, tendresse, émotions, aventures, tels sont les ingrédients de ce film L'Odyssée de Pi, réalisé en 2012, par Ang Lee,  adapté d'un roman à succès Histoire de Pi de Yann Martel.


On retrouve, ici, le thème ancien du voyage initiatique : celui de l'Odyssée d'Homère, récit fondateur qui n'a pas fini d'inspirer auteurs et réalisateurs.


Le film raconte l'épopée extraordinaire d'un jeune indien, nommé Piscine Molitor Patel, fils du directeur d'un parc zoologique à Pondichéry. Durant son enfance, Piscine, moqué à cause de son prénom, se présente à tous sous l'abréviation "Pi". Sa famille, ne pouvant plus tenir le zoo, décide de déménager au Canada, et d'embarquer à bord d'un cargo.... À la suite d'un naufrage, Pi se retrouve en plein océan à bord d'un canot de sauvetage, accompagné d'un zèbre, d'une hyène, d'un orang-outan et d'un tigre du Bengale, appelé Richard Parker. 


On est subjugué, dès l'introduction du film, par la beauté des images, celles des animaux, d'abord, puis celles des paysages marins : le naufrage, l'immensité des flots peuplés d'étranges créatures...

Le personnage principal fait le récit de ses aventures à un journaliste, de la même façon qu'Ulysse, dans l'épopée d'Homère, raconte rétrospectivement certains épisodes de son périple, alors qu'il se trouve à la cour du roi Alkinoos.

On retrouve, comme dans l'Odyssée d'Homère, des dangers symbolisés par des "monstres" : la hyène, qui représente le mal absolu, s'attaque aux autres animaux, menace le jeune garçon, héros de l'histoire.

Elle fait penser au Cyclope qui dévore les compagnons d'Ulysse, dans l'Odyssée primitive.

Le tigre qui a un nom humain, Richard Parker, peut évoquer ces magiciennes de l'ancienne épopée : fascinant, mystérieux et dangereux à la fois, l'animal représente une force brutale, pleine de charmes...

Le héros, confronté à la disparition de ses parents lors du naufrage, face à la violence de la hyène et du tigre, face à la solitude, la désespérance, doit trouver toutes sortes de ressources, de ruses et de stratagèmes pour échapper, lui-même, à la mort.

Le destin de l'homme est, ainsi, mis en scène, un destin fait d'épreuves, de souffrances, de conflits qui permettent à l'être humain d'évoluer, de comprendre le monde, de lutter envers et contre tout.

Belle métaphore de la vie humaine en butte à des embûches, des drames, des obstacles qu'il faut, sans cesse, franchir !

Bien sûr, dans cette épopée, les dangers sont exacerbés à l'extrême, puisque le personnage doit lutter contre des animaux sauvages, féroces et dangereux, contre les éléments qui se déchaînent : tempêtes, ouragans...

La hyène tue successivement le zèbre, le singe, et Pi se retrouve, seul, en compagnie de Richard Parker, le tigre.

Ce tigre, au nom bien humain, impressionnant de force et de beauté, est finalement dompté par le jeune garçon, au prix d'efforts inouis de patiences et de ruses...

Le film montre aussi, au début, une sorte de quête mystique du jeune Pi, adepte de l'hindouisme, puis du christianisme, de la religion musulmane, alors que son père affirme : " Ne laissez pas toutes ces belles histoires et toutes ces lumières vous abuser. La religion, c'est l'obscurité..."

Le film déroule de superbes images : celles de la tempête déchaînée, des fonds marins vertigineux, la fureur des flots sur lesquels se retrouve le héros.

Le canot de sauvetage devient une sorte d'arche de Noé, où règnent la peur, la souffrance, le désarroi... Les dangers sont permanents, avec la présence du tigre menaçant, des requins qui tournent autour de l'embarcation.

Le thème de la survie, dans un univers hostile, celui de la culpabilité sont évoqués de manière dramatique et émouvante.

Le miroir de l'eau nous fait voir les spectacles magiques des ondes reflétant des paysages célestes, emplis de nuées drapées d'or, qui bourgeonnent et s'étirent.

L'humanité, la tendresse transparaissent, quand le héros a la possibilité de tuer le tigre tombé à l'eau et qu'il le sauve de la noyade, en lui offrant la possibilité de remonter sur le canot de survie.

Un tableau nocturne de l'océan, rempli de lumières, nous fait admirer une baleine qui bondit et met, encore, en péril la vie du héros...

Après une nouvelle tempête, l'escale sur l'île luxuriante des suricates fait penser à un paradis trompeur puisque, pendant la nuit, l'île se transforme en monstre carnivore et dévore tout : on est bien dans un univers mythique, où intervient le merveilleux.

Puis, parvenu sur les côtes du Mexique, épuisé, Pi voit s'éloigner vers la jungle Richard Parker, son compagnon de naufrage, qui ne lui accorde même pas un regard : un regret pour le héros qui semble vouloir le remercier, car, c'est finalement grâce à l'animal sauvage qu'il a pu se maintenir en vie, le tigre lui donnant un but, par le dressage...

L'histoire est incroyable, et d'ailleurs les hommes de la compagnie maritime qui interrogent le jeune homme refusent de le croire.

Dès lors, devant l'incrédulité générale, le héros raconte une autre version de l'aventure avec cette fois, des survivants humains, le cuisinier, un marin, la mère de Pi.

Dans cette deuxième version, le tigre se confond avec le jeune garçon.

La première version emporte, bien sûr, la préférence du journaliste qui recueille l'histoire de Pi.

Beau mensonge, histoire vraie, magnifiée ?

Le film démontre bien l'illusion de la littérature qui transforme la réalité pour la rendre plus belle : Ulysse, le héros de l'ancienne épopée, ce beau parleur, n'a t-il pas lui-même embelli sa propre histoire, grâce au poète qui retranscrit ses aventures, Homère ?

Belle réflexion sur l'oeuvre d'art qui réinvente la réalité, sur les difficultés de la vie humaine, ce film nous donne des leçons de courage, nous révèle les beautés des océans et du monde, met en scène l'instinct de survie  de l'homme et des animaux, nous fait, tout simplement,  rêver à une belle histoire...

 

 

 

 

 

 

Poésie, violence, tendresse : L'Odyssée de Pi...
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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 16:22

 

icone

 

 

Le mot "icône" nous étonne par sa voyelle "o", surmontée d'un accent circonflexe, belle graphie qui fait songer à une interjection marquant l'admiration...

 

Comment ne pas admirer ces icônes religieuses aux teintes d'or, images pleines de sérénité, d'harmonie ?

 

Des auréoles d'or enserrent les visages, les magnifient, soleils éblouissants autour des personnages divins...

Divines et somptueuses images ! Icônes des églises orthodoxes aux teintes éblouissantes ou ténébreuses !

 

Le mot vient du grec ancien, "εἰκών, eikôn, l'image, le portrait, la ressemblance"... L'accent circonflexe est issu de la voyelle longue oméga "ώ", que l'on restitue par une prononciation prolongée.

Ce nom en acquiert une sorte de solennité qui correspond bien au sens qu'a pris ce terme religieux...

 

L'icône est sacrée, on la trouve à l'ombre des églises, dans des lieux de mystères et de ténèbres.

 

En même temps, l'icône est modeste, empreinte d'austérité et de sobriété, peinte sur un simple support en bois, de dimensions réduites. 

 

Le mot nous éblouit de ses voyelles contrastées, le "i", très aigu, le "o" tout en rondeur, de sa consonne gutturale éclatante.

 

On perçoit des contrastes de couleurs, des éclats d'or, des étincelles de lumières, on admire des oeuvres d'art...

 

Des images de paix nous bercent, des visages bienveillants, de grands yeux sombres, de légers sourires...

Ange Gabriel aux yeux lourds et sombres, aux cheveux d'or, tressés...

Icône de la vierge de Kazan, aux éclats d'or, aux lumières irisées...

Que de beautés sereines dans ces images ! Que d'harmonies !

 

L'icône nous emmène vers l'orient, vers la Grèce, ses monastères perchés sur des hauteurs vertigineuses, ses églises.

On admire les escarpements des météores, on entre dans un monde mystique, plein de beautés.

Les météores touchent le ciel comme pour l'atteindre et nous élever vers des sommets...

 

Les icônes elles-mêmes subliment les visages, leur donnent un air divin, transmettent et disent toutes les beautés du monde...

 

Ces visages nous donnent des leçons de sérénité, de modération, d'élégance !

Mains jointes, visages harmonieux, les icônes restituent un mysticisme, une croyance faite de paix, de bonheur...

 

 

 

 

http://youtu.be/pqZanVXQ_H0

 

http://youtu.be/ut7-xO7S-w4

 

http://youtu.be/RwFYUJb03d0

 

http://youtu.be/Da9FeNoFIm0

 

 

 

 

 

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 16:55
arabesque-Yves-Remedios-creative.jpg
"Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers."
 
Dans ce poème célèbre, extrait des Contemplations, Victor Hugo évoque des souvenirs d'enfance de sa fille Léopoldine.
On y voit la jeune Léopoldine tracer des arabesques, sur les manuscrits du poète.
 
Quel enfant n'a pas dessiné, ainsi, des arabesques sur des livres ou du papier ?
 
Le mot "arabesque" désigne, d'abord, une sorte d’ornement dont on a attribué l’invention aux Arabes : il consiste en des entrelacs de feuillages, de fruits, de fleurs, d’animaux, assemblés pour créer une harmonie : l'arabesque est un décor architectural propre à l'orient. Puis, le mot s'applique à des courbes tracées, souvent, d’une manière aléatoire, dans le but de former un enchaînement de motifs.
 
Le suffixe -esque, avec lequel est formé ce mot, est utilisé pour des adjectifs qui indiquent une caractéristique, une ressemblance, une qualité à partir d’un radical, souvent issu d’un nom propre, pour évoquer un lieu ou encore un style artistique.
 
Moresque, picaresque, ubuesque, barbaresque, burlesque, rocambolesque, romanesque, simiesque : ce suffixe assez productif, est employé dans nombre de mots aux résonances littéraires.
 
Le terme "arabesque", avec sa voyelle "a" réitérée, ses consonnes variées de gutturales, labiale, sifflante nous fait entrevoir des entrelacs subtils, des motifs différents...
 
Ce mot nous emmène vers l'orient, ses mystères, une écriture picturale qui dessine des ondoiements, des guillochis, des lettres ouvragées.
 
On admire des pleins, des déliés, des vagues, des éclats, des tourbillons, des embruns, des pointillés, formes si variées...
 
L'écriture déroule des tableaux d'ombres chinoises, des reliefs, des envolées de lettres, des signes mystérieux.
 
La magie de l'écriture ! Véritables dessins sur la page blanche ! La magie des arabesques aux arrondis de vagues !
 
Ces dessins tout en harmonie, pleins d'élégance suggèrent des mouvements, des ballets ondoyants : des mouettes peuvent dessiner des arabesques dans le ciel, l'eau qui serpente sur les collines s'enroule en arabesques lumineuses, une rampe d'escalier nous fait voir, parfois, des arabesques sinueuses...
Quelle poésie dans ce mot, avec ses échos sonores !
 
Lié à l'enfance dans le poème de Victor Hugo, ce terme évoque des images familières et simples : celle d'un enfant insouciant qui gribouille des arabesques sur des livres d'adultes, celle de la découverte de l'écriture, de l'apprentissage du dessin, celle du plaisir de faire courir un crayon, sur du papier...
 
Le poète semble d'ailleurs inspiré par ces arabesques qui lui permettent d'écrire ses plus belles pages : tout le monde se souvient de ces poèmes de Victor Hugo consacrées à sa fille dans la section, Pauca meae des Contemplations.
 
Ces arabesques, tracées par Léopoldine enfant, nous émeuvent : on est sensible à la beauté du mot, à ces souvenirs de Hugo, pleins de tendresse : l'écrivain apparaît, alors, comme un homme ordinaire, un père attentif, plein d'admiration pour sa fille : on perçoit, aussi, son désespoir, son désarroi d'avoir perdu celle qui représentait, pour lui, le bonheur absolu.
 
arabesque Demi-coupole du mihrab, Grande Mosquée de Kairou
Photo1770
Photos d'arabesques : Yves Remédios / Tab59   : créative commons
Photo d'escaliers : rosemar
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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 16:21

 

Cezanne_044-baie-de-marseille-vue-de-l-estaque.jpg
 

Ce texte, plein de poésie, intitulé Chanson pour toi, mêle l'évocation de la nature au sentiment amoureux : la chanson déroule une journée, depuis l'aube jusqu'au soir : chaque moment est associé à une oeuvre d'art, à un tableau.

 

Ce poème, écrit par Michelle Senlis, mis en musique et interprété par Jean Ferrat entrelace déclaration d'amour et admiration devant les splendeurs de la nature.

L'aube est d'abord personnifiée et devient un peintre, Matisse, pour faire naître des couleurs de bleu : c'est l'heure où les papillons "se déplissent" et naissent à la vie, comme des "fleurs de grenadier", belle image qui symbolise l'aurore, le début du jour.

 

Le soleil est doté de vie, il vient "frapper" aux volets, pour réveiller le monde. Associé à un verbe d'action, le soleil devient une entité vivante. On voit aussi un cheval, au petit matin, faire jaillir de l'écume sous ses pas...

 

Le milieu du jour rayonnant se mue en Cézanne, le peintre du midi, aux paysages tourmentés par le vent du sud, le mistral : on voit des "platanes, des oliviers, un figuier", arbres de la Provence, on perçoit la chaleur accablante qui fait "se coucher les troupeaux", on entrevoit les rues désertes, écrasées de soleil, on admire toute la splendeur colorée de jaune et d'or des tableaux de Cézanne.

 

Le soir se fait estampe japonaise, puis peintures de Renoir et de Manet, où le soleil devient "un évantail déplié" qui se reflète sur l'océan, images de lumières déformées sur le miroir des ondes.

 

Même les roses semblent s'animer, à travers leur parfum qui "s'exaspère" dans le soir...

 

Le refrain insiste sur l'importance du regard : "j'ouvre les yeux et je te vois", affirmant la présence de la femme aimée, affirmant une volonté de vivre par amour, amour du monde, de la nature si présente dans ce texte.

 

Que de tableaux somptueux nous offre cette chanson, que d'artistes et d'oeuvres d'art sont suggérés ! Quelle vie transparaît dans chacune des images évoquées !

 

La nature devient oeuvre d'art, elle peint des tableaux d'une rare beauté.

 

On perçoit un bonheur d'admirer une nature variée, sans cesse renouvelée, sans cesse différente.

 

Le texte, scandé par des subordonnées de temps, "quand, lorsque", souligne l'omniprésence de l' amour pour la femme aimée qui devient ,elle aussi, un tableau à admirer.

 

Les sonorités, les nombreuses rimes féminines ajoutent de la douceur, de la tendresse à cette déclaration d'amour.

La mélodie enlevée, éblouissante fait intervenir des accords du sud, la mélodie se fait chanson andalouse aux rythmes endiablés, pleins de vie !

 

 

 

http://youtu.be/KfoFho_EOHg

http://youtu.be/lqWaa9za-i4

http://youtu.be/Y83XFl5diAE

 

 

 

 

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 17:40

 

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Marc Chagall, artiste d'origine russe, né le 7 juillet 1887, à Liozna, a peint de nombreuses toiles, où il nous invite à entrer dans un monde de rêves et de couleurs. Ses tableaux font penser à l'enfance, à un univers enchanteur. La richesse symbolique de son oeuvre, pleine de fraîcheur, nous étonne...

 

De nombreuses toiles de Chagall sont, ainsi, consacrées au cirque, et nous introduisent dans ce spectacle réservé, par excellence, aux enfants... synonymes d'espoir, de renaissance.
 
Dans une de ses oeuvres, on voit une piste de cirque, aux tons de bleu dominant, au centre apparaît une acrobate, debout, sur un cheval éclatant de blancheur, tacheté de couleur ocre... L'acrobate, vêtue d'une petite robe à festons, tient les bras levés, avec grâce et élégance, comme elle pourrait le faire, sur la terre ferme !
 
Au premier plan, un clown, avec un grand chapeau, semble sourire à l'amateur de tableaux qui regarde la toile, son visage est maquillé de blanc et rouge, son costume bouffant étincelle de lumières.
 
Sur le côté droit, deux acrobates montrent leur force et leur adresse... un exercice périlleux d'équilibriste, leurs costumes sont colorés de rose, de bleu, d'ocre.
 
Mais, le plus étonnant dans ce tableau, c'est que l'on peut voir deux clowns, vêtus de bleu, voltiger , bondir dans les airs, comme s'ils étaient en lévitation : on est bien dans un univers merveilleux, où tout est possible, où le rêve l'emporte sur la réalité, où la dimension onirique est essentielle.
 
On voit, aussi, sur la partie gauche du tableau, un âne surdimensionné, assis en équilibre, sur un piédestal : il joue d'un instrument de musique, trompette ou flûte, sa crinière bouclée de couleur noire descend, harmonieusement, sur l'échine de l'animal, son oeil grand ouvert pétille de joie et de bonheur : l'animal est, ainsi, humanisé et mis en valeur.
 
Sur le fond du tableau, d'un jaune éclatant , on perçoit les silhouettes floues et anonymes des spectateurs.
 
Le rouge, le jaune, le bleu sont les couleurs dominantes de cette scène... des couleurs vives qui donnent de la gaîté à ce tableau.
 
Chagall, inspiré par le surréalisme, peint des toiles où il laisse une large part à son imagination et à ses rêves. Le style apparaît d'une certaine naiveté, dans les formes et les dessins... Les couleurs sont souvent chaleureuses, éclatantes et contrastées. La poésie est, constamment, présente dans les thèmes traités.
 
D'autres toiles nous font voir des chevaux ailés, des couples enlacés en lévitation, d'immenses bouquets de fleurs, des animaux musiciens... 
 
Chagall est bien le peintre de la poésie et de l'imaginaire...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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