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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 14:51
Une rencontre passionnante avec Axel Kahn...

 

 

Axel Kahn, c'est d'abord pour moi un phrasé particulier qui nous fait savourer les mots, les phrases : on aime l'écouter parler, avec sa verve caractéristique, on reconnaît tout de suite son timbre de voix.

 

Généticien, scientifique, médecin, Axel Kahn est aussi un écrivain : après avoir écrit la biographie de son père qui s'est suicidé le 17 avril 1970, il se lance dans un autre projet : rédiger sa propre autobiographie intitulé Chemins.

 

"Une autobiographie à travers ce qui, après tout, me caractérise mieux que tout, mieux que la génétique, mieux que la médecine, mieux que l'éthique, mieux que beaucoup de choses, c'est à dire mon amour absolu, mon besoin physique, mon besoin vital d'être sur les chemins, en train de cheminer... c'est l'autobiographie d'un homme, des flashs de mémoire entre 5 ans et 73 ans."

 

Axel Kahn évoque l'héritage immense, démesuré qui est celui de son père. Et notamment ce message que lui a laissé son père : "Sois raisonnable et humain..." et Axel Kahn, de se poser ces questions : "Qu'entendait-il par être raisonnable et humain ? En quelles circonstances notre raison et notre humanité sont-elles menacées ?"

Cette phrase, cette injonction ont accompagné Axel Kahn tout au long de son parcours, "comme un fil d'Ariane qui lui a permis de se retrouver dans les dédales de la vie où les Minotaures sont multiples."

 

Il parle aussi de son enfance au Petit-Pressigny, un petit village de 500 habitants dans le sud de l'Indre et Loire qui fut pour lui comme un paradis terrestre : et il a retrouvé maintes fois sur les chemins cette impression de bonheur absolu liée à l'enfance.

 

Axel Kahn raconte des souvenirs, notamment une rencontre éblouissante avec son père : à Chamonix, alors que le jeune Axel atteint de tuberculose fait un séjour dans un sanatorium, une rencontre forte, chargée d'émotions dans de somptueux paysages enneigés... Il découvre alors un homme qui est son père et qui l'aime.

 

Axel Kahn parle aussi de religion : les dogmes catholiques lui ont paru à un moment de sa vie totalement incroyables : la virginité de Marie, la Trinité, le Jugement dernier, la résurrection du Christ...

Mais il ne peut pas rejeter l'humanisme chrétien : même si on ne fait pas l'hypothèse de Dieu, tout n'est pas permis... Axel Kahn reste attaché à un humanisme rationnel sans Dieu.

 

Axel Kahn évoque encore son expérience de président d'Université : une mission exaltante... "essayer de préparer l'avenir, et essayer de dire aux étudiants : "Vous savez, si vous vous intéressez au passé, à vos racines, à ce qui vous a permis d'être là, non seulement ce ne sera pas un affaiblissement pour préparer l'avenir, mais cela vous donnera un ressort extraordinaire."

 

Axel Kahn raconte de nombreuses anecdotes survenues lors de ses pérégrinations et il rappelle que son livre intitulé Chemins est un document sur la France du début du XXIème siècle : "l'importance de l'attachement aux territoires, la diagonale du vide, là où les gens voient tout foutre les camp, des gens pour qui seul le pire est certain...", la France des gilets jaunes.

 

Ainsi, son autobiographie n'est pas seulement un éloge de la marche, elle est aussi le reflet de la France contemporaine : une étude sociologique de notre époque...

 

 

 

 

 

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6 février 2019 3 06 /02 /février /2019 11:42
Rencontre avec un cinéaste : Jean-Jacques Annaud...

 

Invité au Festival de la biographie, à Nîmes Jean-Jacques Annaud a évoqué sa carrière, son amour du cinéma : il fait d'abord ses armes en réalisant de nombreux films publicitaires...

 

Puis, ce sera, en 1976, La victoire en chantant, un premier film qui lui vaut l'oscar de meilleur film étranger. Dès lors, les nombreux projets de ce voyageur infatigable le conduiront aux quatre coins du monde, en Côte d'Ivoire, au Canada, en Argentine, en Allemagne, en Espagne, au Kenya, en Italie, en Écosse, au Vietnam, en Tunisie, au Qatar, en Mongolie...

Une vie passionnante vouée au septième art... Il raconte son parcours dans un ouvrage intitulé Une vie pour le cinéma.

 

De nombreux films du cinéaste restent gravés dans nos mémoires : La guerre du feu, L’ours, Le nom de la rose, L’amant, Sept ans au Tibet, Stalingrad…

Ces films sont devenus des classiques. 

 

Bien sûr, tout d'abord Le nom de la rose, adaptation d'un roman de Umberto Eco.

Magnifique film qui nous transporte au Moyen âge dans une abbaye bénédictine du Nord de l'Italie... Morts suspectes, mystère, angoisses... un polar médiéval qui célèbre le rire subversif, véritable danger pour l'église et les pouvoirs en place.

 

On se souvient aussi de La guerre du feu : une épopée préhistorique dont le thème central est le feu, ce symbole de la technique, et donc de la supériorité de l'homme sur les autres espèces.

Jean-Jacques Annaud nous  livre, dans ce film, une conception de l’homme optimiste : ce dernier est un être de connaissance, en perpétuel progrès. La technologie lui permet de passer de l’ignorance au savoir. Ainsi, l'homme apparaît responsable: personne, ni rien excepté lui-même, ne peut le sauver.

Une des prouesses de Jean-Jacques Annaud est de réaliser un film sans réel dialogue : les personnages s'expriment dans un langage primitif.

 

Eh oui ! Le cinéma est avant tout un art de l'image et Jean-Jacques Annaud aime à nous le rappeler.

Quatre ans pour réaliser La guerre du feu !"Quand j'ai commencé le film, mes cheveux étaient bruns, quand je l'ai terminé quatre ans plus tard, ils étaient blancs..."

 

"J'étais enfin là où je voulais être dans un cinéma qui fait fi du dialogue, donc de la littérature, au profit de l'expression visuelle et sonore. J'avais envie de me plonger dans la communication non verbale, j'ai poursuivi dans cette voie avec L'ours et j'ai trouvé mon bonheur là-dedans..."

 

Jean-Jacques Annaud insiste aussi  sur l'importance de la création au cinéma : dans son métier, il a pris des risques, il a cherché à innover et, en ce sens, il se présente comme un véritable créateur.

 

 

 

 

https://www.challenges.fr/cinema/la-guerre-du-feu-l-age-de-pierre-selon-annaud_552217

 

 

 

 

Photo et vidéos : rosemar

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 11:30
Le culte du jeunisme... selon Michel Drucker...

 

La vieillesse n'est plus synonyme de sagesse, d'expérience, elle est trop souvent dévalorisée dans nos sociétés d'apparence.

Les vieux sont jugés ringards, dépassés, obsolètes : tout incite les gens à rester jeunes, la mode, l'industrie des cosmétiques qui nous vend toutes sortes de produits pour masquer les rides.

 

La publicité, les magazines véhiculent des images de femmes parfaites, jeunes, idéalement belles.

La télévision fait appel à des présentateurs et des journalistes jeunes, et les anciens sont évincés.

 

C'est ce phénomène qu'évoque Michel Drucker dans son ouvrage Il faut du temps pour rester jeune...

Invité au festival de la biographie à Nîmes, afin de présenter son livre, Michel Drucker déplore cette éviction des anciens de la télévision...

 

"Il y a deux ans, j’ai eu l’âge de ne plus faire trop partie du paysage télévisuel puisqu’on a supprimé Vivement dimanche pour “rajeunir les marques”. J’en ai souffert, j’ai eu envie d’abandonner. J’ai 76 ans et, en même temps, je ne me trouve pas vieux, même si je suis le dernier des Mohicans. Tout part de là. D’une blessure, d’interrogations, d’un trouble et d’une forme de combat face au jeunisme ambiant."

"J’ai tout fait pour rester jeune, puisque c’est ainsi qu’il faut paraître. En tout cas pour leur prouver que, même s’il est écrit “1942” sur ma carte d’identité, je suis encore en forme. C’est une question de mental. De volonté. Et j’en ai beaucoup."

 

La santé, ça se cultive, c'est vrai : une bonne hygiène de vie, du sport, une bonne alimentation contribuent à l'entretenir.

Mais tout le monde n'a pas la chance de rester en bonne santé : fragilité, maladies, déficiences.

 

Il est vrai que de nombreuses figures célèbres de la télévision ont dû passer la main : Patrick Poivre d'Arvor, Julien Lepers, Claire Chazal, William Leymergie, David Pujadas, Georges Pernoud, etc

C'est là un phénomène révélateur de nos sociétés qui pratiquent le culte de la jeunesse.

Place aux jeunes, bien sûr, mais  des gens qui ont fait leur preuve méritent considération et respect : il est regrettable que nos sociétés aient tendance à reléguer les gens d'un certain âge.

Il convient de réhabiliter les valeurs de l'expérience et du savoir-faire.

Dans une société qui privilégie le changement perpétuel, l'âge devient presque un handicap : le chômage touche de plus en plus de personnes qui ont dépassé l'âge de 50 ans.

C'est un fait : quand on travaille à la télévision, il est souvent facile de se reconvertir, c'est beaucoup moins évident pour les autres salariés...

 

L'entretien s'est achevé avec la lecture d'un texte du Général Mac Arthur sur la jeunesse :

 

"La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années :
on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui,
lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande comme l’enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini."

 

 

 

 

 

https://www.parismatch.com/People/Michel-Drucker-Le-jeunisme-c-est-demode-1573629

 

 

 

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