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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 12:53
Afghanistan : un féminicide social...

 

En Afghanistan : des femmes emmurées vivantes, condamnées à l'emprisonnement à vie... une réalité terrible dont on ne parle guère...

"Depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, en août 2021, la place des femmes dans l'espace public se réduit comme peau de chagrin...

Dernière mesure annoncée par le chef suprême des talibans : les fenêtres ayant vue sur des espaces résidentiels occupés par des femmes doivent être obstruées !

Une nouvelle illustration de la folie de ce régime. Et c'est tout aussi fou de devoir expliquer sérieusement que si cette mesure a été prise, c'est parce que le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours, peut engendrer des actes obscènes...

Le communiqué du porte-parole du gouvernement taliban précise même qu'en cas de construction d'un nouveau bâtiment, celui-ci devra être dépourvu de fenêtres par lesquelles il est possible de voir l'intérieur des habitations.

C'est la mairie des communes qui devra directement surveiller la bonne application du texte.

Est-il aussi nécessaire d'ajouter que les propriétaires sont invités à construire un mur ou à obstruer la vue pour éviter les nuisances causées aux voisins ?

Cette mesure sur les fenêtres vient s'ajouter au fait qu'actuellement les Afghanes ne peuvent plus étudier au delà du primaire, aller dans les parcs, les salles de sport, les salons de beauté ni quasiment sortir de chez elles sans chaperon.

Une récente loi leur interdit de chanter ou de déclamer de la poésie ! En vertu, comme les autres directives, d'une application ultra rigoriste de la loi islamique.

Il faut rappeler que, depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les femmes ont progressivement été chassées de l'espace public poussant l'ONU à dénoncer un apartheid de genre. Il faut rappeler aussi qu'à l'époque de leur retour on avait parlé de talibans modérés ! La nuance semble être morte depuis longtemps.

 

L'effacement des femmes Afghanes est-il une fatalité ?

L'association La Chaîne de l'espoir présente en Afghanistan ne veut pas s'y résigner et elle appelle à réagir...

Son président Eric Cheysson témoigne : "Ce qui se passe là, c'est une honte pour l'humanité ! Enfin, on n'a jamais vu ça, mais jamais ! 20 millions de femmes qui sont soumises... vous savez, c'est comme si on les étranglait au fur et à mesure et tous les mois, tous les deux mois, on laisse un peu moins d'air passer. Et on déconsidère la femme, comme si elle était porteuse de l'obscénité future... mais je trouve cela diabolique ! Est-ce qu'il ne faudrait pas éduquer les enfants, les jeunes enfants, les jeunes adolescents et les hommes afin qu'ils gèrent leurs pulsions et d'arrêter d'étrangler la vie quotidienne des femmes tous les mois ou tous les deux mois ? et je parle depuis le 15 août 2021... le 20 août, c'était : les femmes ne devaient plus parler à voix haute, elles devraient chuchoter, elles ne peuvent plus chanter, ne peuvent plus dire de la poésie, la voix ne doit pas porter.

Il y a 15 jours, autre décret : les femmes ne seraient plus autorisées à aller dans les écoles d'infirmières, de sages-femmes et dans les études médicales... on se dit : mais c'est inimaginable ! Puisque les femmes ne peuvent être soignées que par les femmes... moi, je le qualifie de féminicide social. On ne peut pas laisser cet enfer à ciel ouvert se développer. Et moi, je suis très étonné : je trouve que tous ces mouvements de libération de la femme sont extraordinaires et bravo à chaque mouvement : Me Too , etc.

Mais pourquoi ça s'arrête à la frontière de l'Afghanistan ? Je ne comprends pas. On n'a pas vu plus d'atteintes aux droits des femmes que ce qui se passe en Afghanistan. Et je trouve qu'il y a un certain silence comme si l'Afghanistan était passé sous la pile de toutes les urgences liées à l'Ukraine, bien sûr, Gaza, la Syrie et la liste est longue..."

 

Source : à 7 minutes

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-lundi-30-decembre-2024-8983760

Et aussi :

https://www.lepoint.fr/monde/voici-la-liste-de-tout-ce-que-les-femmes-afghanes-ne-peuvent-plus-faire-31-12-2024-2579007_24.php

 

 

 

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25 septembre 2024 3 25 /09 /septembre /2024 09:43
"Des peuples malheureux parce que les femmes sont malheureuses"...

 

Invité de l'émission La Grande Librairie, Kamel Daoud est venu présenter son ouvrage Houris... 

L'Algérie pendant les années de plomb, l'Algérie durant sa guerre civile. Ses victimes, ses bourreaux, la condition de la femme, c'est un peu tout cela que raconte Kamel Daoud dans Houris.

Son héroïne, Aube, est une miraculée. Petite fille à moitié égorgée le jour de l'an 2000, elle est recueillie par Khadija. Aube entame alors un long monologue avec celle qui pousse dans son ventre, qu'elle dénomme Houri...

 

Interrogé par Augustin Trapenard, Kamel Daoud évoque alors la condition des femmes musulmanes et dresse un vibrant réquisitoire contre le sort qui leur est réservé :

 

"Je crois profondément, je le crois sincèrement, ce n'est pas une pose, que dans le monde qu'on appelle arabo musulman, nous avons des peuples malheureux parce que les femmes sont malheureuses...

Comment voulez-vous qu'on ait des enfants élevés avec l'idée du bonheur par des femmes battues, enfermées ? Comment voulez-vous avoir des pays arabes développés lorsque la moitié de la population est enfermée à partir de 18 ans ?

Comment voulez-vous qu'on puisse nous enrichir, nous mettre debout, qu'on soit une civilisation, quand nous marions nos Marie Curie à 18 ans pour les enfermer ?

Comment voulez-vous qu'on avance si la femme n'est pas réparée ?"

Augustin Trapenard évoque ensuite une phrase terrible du livre de Kamel Daoud :

"Je t'évite de naître pour t'éviter de mourir à chaque instant."

La mort à petit feu, tel est le sort réservé aux musulmanes...

 

Delphine Minoui franco iranienne témoigne aussi :

"C'est la malédiction de naître au mauvais endroit, au mauvais moment et c'est le cas des femmes iraniennes, de femmes qui vivent au Moyen Orient, je pense aux Afghanes aujourd'hui, en particulier. Vous naissez, vous vous sentez condamnée d'avance, parce que vous savez que vous n'êtes pas du bon côté de l'histoire. Comment se construire dans l'effacement ? Comment se reconstruire dans l'oubli ?

Et ces femmes là n'ont que ce seul choix, dire : résister, c'est exister..."

Et Kamel Daoud rajoute :

"La femme n'est pas propriétaire de son corps, son corps appartient à tout le monde, au mari, au père, au plus fort dans le quartier, à l'histoire collective, aux divinités... mais vous vous rendez compte ? Habiter dans une maison qui n'est pas à vous, dans un corps qui n'est pas à vous, et on vous force à porter des vêtements qui ne sont pas vous..."

Delphine Minoui intervient alors :

"Corps prison, corps territorialisé, colonisé par ceux qui ont décidé à votre place..."

 

Des femmes réduites à néant, qui n'ont même plus le droit de parler, de chanter, de vivre, d'exister... des femmes muselées, prisonnières, victimes des hommes et de leur barbarie.

Quand cessera cette malédiction qui pèse sur les femmes ? 

 

 

Sources :

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-17/6457532-emission-du-mercredi-18-septembre-2024.html

 

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-est-a-nous/parole-vetements-hygiene-regards-la-vie-des-femmes-afghanes-est-desormais-legalement-sous-le-controle-des-talibans_6693240.html

 

 

"Des peuples malheureux parce que les femmes sont malheureuses"...
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1 mai 2024 3 01 /05 /mai /2024 11:54
Un rappeur condamné à mort en Iran...

 

Il s'appelle Toomaj Salehi : il vient d'être condamné à mort pour les paroles de ses chansons dans lesquelles il dénonce le régime islamiste en Iran...

Condamné à mort pour des mots dénonciateurs !

 

"Ses textes sans concession font trembler les Mollahs, il a deux millions d'abonnés dans son pays, une star que le régime iranien vient de condamner à mort...

Chef d'accusation : "corruption sur terre", selon la charia. Son tort est de protester contre la République islamique dans ses chansons... dont voici un extrait :

"Etudiants et professeurs, ingénieurs et travailleurs, Nous hurlons nos droits jusqu'à rendre sourde la dictature, Femme, vie, liberté, nous nous battrons jusqu'à la mort..."

 

Dès le début de la contestation en Iran, fin 2022, le chanteur s'était engagé auprès des femmes qui retiraient leur voile. Arrêté et incarcéré, il a osé dénoncer la torture lors de sa brève libération. "J'ai été longuement torturé pendant ma détention, ils me frappaient sur les mains, les pieds, quand j'essayais de me protéger avec les mains, ils m'ont brisé les doigts", avait-il déclaré face à une caméra.

Un témoignage qui lui vaut aujourd'hui une condamnation à mort, signe selon son avocat, Dylan Slama, de la fébrilité du régime de Téhéran :

"La justice iranienne utilise vraiment tout ce qu'elle peut pour faire condamner les opposants. C'est une justice politique. Mais s'agissant de Toomaj, ça prend des proportions vraiment extraordinaires puisque la condamnation à mort pour de simples paroles, c'est quelque chose que l'on pourrait qualifier de barbare..."

 

853 Iraniens exécutés l'an dernier, un record depuis 2015.

Aujourd'hui, la révolte n'est pas éteinte, mais c'est à bas bruit qu'elle se poursuit : des femmes qui continuent de retirer leur voile, de faire des rassemblements festifs.

"C'est une manière de s'opposer à cette idéologie mortifère du régime qui leur demande d'être tristes, d'être des martyrs... "

Une résistance non violente pour contourner la répression.

"La contestation est moins spectaculaire, elle est tout aussi courageuse et dangereuse, et elle est répandue dans toutes les couches et toutes les générations de la société iranienne"...déclare Aida Tavakoli, présidente de l'Association "We are Iranian Students".

Aujourd'hui les fans et les proches du rappeur espèrent une mobilisation internationale pour le sauver..."

 

On ne peut qu'admirer le courage de ce rappeur qui dénonce un régime d'un autre temps, despotique et cruel... un héros comme sont des héroïnes ces manifestantes iraniennes qui refusent le joug des barbus, au prix de leur vie.

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/manifestations/iran-un-rappeur-condamne-a-mort-pour-ses-mots_6510431.html

 

 

 

 

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 12:18
 "Ce qu’on exige de la mère du XXIe siècle est exorbitant..."

Elisabeth Badinter était l'invitée de La Grande Librairie ce mercredi 24 avril : elle a présenté son ouvrage intitulé Messieurs, encore un effort :

"Faire un bébé aujourd'hui, c'est accepter une moindre rémunération tout en assumant les contraintes de la double journée, c'est supporter, bien davantage que le père, le poids psychologique de la parentalité. Les mentalités évoluent, dit-on... Pas assez, et sûrement pas assez vite, et même les politiques natalistes sont insuffisantes, qui ciblent les aides à la petite enfance, alors que la charge mentale des mères se prolonge bien au-delà."

 

"Le problème qui se pose actuellement concerne avant tout les hommes qui, hélas, ne font pas les efforts nécessaires pour que les femmes aient envie d'avoir un enfant de plus, parce que, dans la famille, il y a encore une inégalité des sexes qui est très lourde pour les femmes...

Pourquoi cette persistante inégalité des sexes dans la famille ?

C'est dû en grande partie à ce qu'on appelle les stéréotypes de genre, à savoir si une femme fait des enfants, elle est mère, elle s'occupe de son bébé, il faut constamment penser à mille choses qui vous prennent la vie, j'avais envie de dire, qui vous bouffent la vie.

Et c'est fatigant, surtout quand on travaille à temps complet. Ce qui est quand même le cas de beaucoup de femmes aujourd'hui en France. Et donc, trop c'est trop...

Au fond, il ressort de tout cela au bout du bout, que les femmes en font toujours plus que les hommes."

 

Ménage, vaisselle, entretien du linge, rangements, cuisine : le travail accompli par les femmes reste très lourd et pesant.

Même si les hommes prennent part à certains de ces travaux, les femmes accomplissent le plus souvent la plupart de ces tâches...

C'est à elles que reste dévolu l'entretien de la maison, c'est à elles que sont réservés cuisine, ménage.

 Et, en même temps, dorénavant les femmes travaillent...

Mais quel boulot d'être une femme ! C'est un travail à part entière...

 Les femmes qui ont des enfants, qui travaillent, doivent jongler sans arrêt entre les obligations de leur profession et le temps dévolu à leur famille.

 Alors, bien sûr, certains hommes font des efforts mais le partage des tâches reste très inégalitaire.

Voyez-vous beaucoup d'hommes faire le ménage, la vaisselle, la cuisine ?

 Dans  ce domaine, les habitudes restent bien ancrées : les hommes répugnent à faire le ménage ou la cuisine...

Il est même des hommes qui adorent voir leurs femmes s'adonner à ces activités ménagères : ils regardent, avec bonheur, leur femme s'activer, tandis qu'ils s'affalent sur un canapé.

 

"La charge mentale : toutes ces pressions, toutes ces injonctions, comment les femmes réagissent face à cela ? Une partie des femmes se laisse faire, elles se laissent happer par cette nouvelle éducation qu'on appelle éducation positive, éducation bienveillante qui est née au début du XXIème siècle et qui avait pour objectif de tracer les postulats de la "bonne mère".

Et alors, au lieu de soulager les mères, cette nouvelle éducation apporte un surplus d'angoisses, d'anxiété, d'exaspération des femmes.

L'une des causes principales de la dénatalité serait la révolution féministe inachevée. On n'en a pas pris assez compte.

Pendant 40 ans, il y a eu des progrès considérables pour les femmes, à la fin du vingtième siècle, les trente dernières années, l'influence de Simone de Beauvoir, les féministes américaines ont été extrêmement bien entendues des femmes, et ainsi, on a fait des études plus longues, les femmes ont compris qu'il y avait là un moyen d'accéder à plus de liberté, à plus d'indépendance.

Et ce qui est très intéressant, c'est que le phénomène de dénatalité est le même dans tous les pays industrialisés, de l'ouest à l'est, de l'Italie à la Corée du sud, partout où l'on confond femme et mère, la natalité chute.

J'habite devant un jardin et j'avais remarqué quelque chose : c'est qu'on emmenait nos enfants au bac à sable et les mères montraient un ennui stupéfiant, et j'ai senti là une lassitude de la maternité. Je ne partageais pas cet ennui parce que je n'étais pas une mère à temps complet, je travaillais.

Il y a 50 ans, beaucoup de femmes ne travaillaient pas, elles étaient à plein temps à la maison.

Depuis 20 ans, 30 ans, on fait vraiment de gros efforts pour reculpabiliser les femmes. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, on peut ne pas avoir d'enfants, c'est votre choix. Les femmes françaises se posent de plus en plus la question : est-ce que vraiment j'ai envie d'avoir un enfant ? Et elles font une chose qu'il était impensable de faire avant, c'est à dire le calcul des plaisirs et des peines... Qu'est-ce qu'un enfant va m'apporter et aussi quel prix je dois payer ?

Les femmes de ma génération jamais n'ont imaginé se poser la question : est-ce que je vais faire un enfant ou pas ? Cela allait de soi... d'abord pour beaucoup, la maternité représentait l'achèvement d'une nature féminine, on allait jusqu'au bout de sa nature, et donc on était une femme, comme disait Beauvoir, complète. Si on n'avait pas d'enfant, on était un pruneau sec.

 

Tout change dans le début des années 70, avec la loi Veil et le droit de prendre une pilule comme contraception.

Il y a aussi un risque qui pèse sur les droits des femmes, y compris le droit à disposer de leur corps. Ce droit à disposer de son corps, à mes yeux, n'est pas négociable. C'est une liberté obtenue après des siècles de non liberté. Je considère, pour ma part, qu'une femme dispose entièrement de son corps, et je me suis même heurtée à certaines collègues féministes : si une femme voulait se prostituer, à condition qu'elle n'y soit pas contrainte par des proxénètes ou autres, elle faisait ce qu'elle voulait.

Je suis inquiète : il faut aussi tenir compte du contexte international, du contexte politique... il y a quand même de plus en plus de pays même en Europe, qui deviennent ultra conservateurs, on pourrait dire d'extrême droite, et avec l'extrême droite, souvent apparaissent des exigences religieuses extrêmement strictes...

Et cela me fait peur, je me dis que si on devait voir arriver majoritairement en Europe des réticences, voire des interdictions, voire des limitations de la maîtrise du corps des femmes, cela serait, à mes yeux, une catastrophe.

Le monde ne va pas bien, il est en révolution, est-ce que ce sera au bénéfice des libertés ou le contraire ? Il y a trop de bouleversements politiques, économiques, démographiques et je me dis que peut-être nous achevons une grande période de libertés... je ne suis pas tellement optimiste.

Je ne serais pas si étonnée que d'ici quelque temps certains pays abandonnent l'abolition pour rétablir la peine de mort, je ne pense pas à la France, mais à une atmosphère générale dans les pays occidentaux en fonction de la montée des extrémismes."

 

Source :

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/saison-16/5857521-emission-du-mercredi-24-avril-2024.html

 

 

 

 

 "Ce qu’on exige de la mère du XXIe siècle est exorbitant..."
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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 11:25
Iran : la répression s'accentue...

 

"Depuis l'attaque de l'Iran menée contre Israël dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, le régime iranien accentue la répression contre les femmes qui ne portent pas le voile. Face à ce durcissement, la population résiste autant que possible.


Sur une vidéo, on voit des femmes brutalement arrêtées par la police dans les rues de Téhéran parce qu'elles ne portent pas le voile, on entend des cris de protestation et on perçoit l'impuissance de ceux qui filment. Des scènes similaires se multiplient dans la capitale iranienne depuis samedi 13 avril, depuis que la police a annoncé renforcer ses contrôles sur le port obligatoire du foulard. Comment expliquer le durcissement du régime iranien après des mois de relative tolérance ?

Un journaliste local a interrogé des femmes confrontées à cette nouvelle répression... une architecte de 35 ans ne porte plus le voile depuis plusieurs mois... selon elle, ce raidissement est lié aux tensions avec Israël.

Mais, à Téhéran, elle continue de conduire, les cheveux découverts, malgré le danger...

Elle témoigne : "Si on est arrêté au volant sans le foulard, on sait qu'on n'a plus le choix et qu'on va suivre un stage pour apprendre à bien le porter... c'est la seule façon de récupérer notre véhicule qui est saisi. C'est un comble pour nous ! Le gouvernement fait ça pour mettre la pression sur la population et pour détourner la population du conflit avec Israël."

Une démonstration de force de la ligne dure du régime iranien, visible avec la présence accrue de policiers à chaque carrefour de Téhéran...

Prise au piège, une majorité de la population continue de résister et la solidarité se manifeste par tous les moyens.

Sur les réseaux sociaux, les internautes se livrent des conseils pour résister à la répression.

"Comment réagir, si la police des moeurs vous interpelle ? C'est un tutoriel : à l'aide de l'intelligence artificielle qui circule sur les réseaux sociaux, des conseils sont donnés en cas d'arrestation :

"Appelez les autres à l'aide, filmez", il y a même des schémas pour apprendre à s'échapper...

Dans un clip militant, les femmes finissent par gagner leur droit de choisir...

 

Le soir, à l'abri des regards sur les hauteurs de Téhéran, la jeunesse iranienne veut encore continuer d'y croire... les femmes se dévoilent, des couples s'embrassent librement.

Mais une Iranienne de 40 ans, comme beaucoup d'autres,  craint le durcissement de ces derniers jours :

"Depuis l'attaque sur Israël, on est très stressé, on a peur d'un nouveau conflit, et la vraie guerre ici, c'est celle que les autorités mènent dans les rues contre les femmes pour nous contrôler... en fait, on subit une double guerre."

Face à face, plus que jamais, un état qui se raidit et une population excédée qui pourrait de nouveau se rebeller..."

Des lois qui sont la négation de la vie : interdiction de faire la fête, de chanter, interdiction de danser, et même pour les filles, interdiction de penser...

 

Source :
 

https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/iran-au-c-ur-d-une-population-sous-tension_6494582.html

Iran : la répression s'accentue...
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8 mars 2024 5 08 /03 /mars /2024 12:45
Itinéraire d'un enfant des Trente Glorieuses...

 

Le célèbre paléoanthropologue Pascal Picq est venu présenter son livre : Itinéraire d'un enfant des Trente Glorieuses, lors du Festival de la Biographie.

Il est né en 1954, il fait donc partie de la génération des babyboomers. Et c'est la première fois qu'il publie une autobiographie.

"La génération des babyboomers a-t-elle vécu une parenthèse enchantée de l'histoire récente de l'humanité ?
Le célèbre paléoanthropologue, qui est l'un d'entre eux, entreprend ici de raconter l'histoire de l'évolution à l'échelle de leur vie. C'est un recul historique très court pour un préhistorien, prévient l'auteur, mais il est éloquent tant a été spectaculaire le progrès de nos connaissances de la lignée humaine et des sciences de l'évolution en général. Ainsi, jamais l'humanité n'a connu de tels changements, qui ont trait à la fois aux vies des personnes et aux sociétés, à l'environnement, au climat et à la Terre."

 

"J'ai eu l'idée de revenir à ce que j'ai connu dans mon enfance, explique Pascal Picq : mes parents étaient maraîchers à Gennevilliers, qu'on appelle la Petite Couronne. La banlieue n'existait pas, vous aviez Paris, les faubourgs et ensuite tout autour, c'était la ceinture verte.

Mes parents étaient des provinciaux (on a oublié cela : toutes les migrations internes qu'il y avait en France, en Europe, alors bien sûr, on a eu les Italiens, les Espagnols, mais avant ça ou même en même temps, on a oublié comment les gens du Limousin- c'est ma famille- du Cantal, du Morvan ont quitté leur région, comment il y a eu tous ces mouvements de populations, parce qu'il fallait quitter la misère de la campagne, c'était compliqué, c'était dur.) Donc, tous ces gens convergeaient plus ou moins sur Paris.

Moi, je suis né dans ce grand terrain maraîcher, l'école était juste à côté, et, petit à petit, on voyait arriver des immeubles par ci par là jusqu'au jour où nous avons été expropriés, chassés parce qu'il fallait construire l'habitat.

Ce que je rappelle au début du livre, c'est que je suis né une semaine avant l'appel de l'abbé Pierre, en janvier 54 et ce fut l'hiver le plus froid du 20ème siècle.

Mes parents me disaient (parce qu'à l'époque il n'y avait pas de supermarché, c'étaient les petites épiceries du coin) d'aller chercher du lait dans la casserole, et le lait gelait...

Ma mère vendait ses radis aux Halles de Paris... depuis ces années-là, l'évolution a été considérable, comme elle n'avait jamais été auparavant.

Vous vous rendez compte : mes parents -ils travaillaient dur bien sûr- mais ils gagnaient bien leur vie en vendant des radis, des salades, des blettes, des poireaux... maman avait son permis de conduire, pour une femme des années 50, ce n'était pas quand même la généralité et en plus de ça, elle avait son permis poids lourd et c'est elle qui allait aux Halles, dès fois, elle nous emmenait, parfois moi, parfois ma soeur. Et moi, j'ai connu les anciennes Halles de Paris : vous aviez les carabins, les étudiants en médecine, vous aviez les bourgeois qui venaient s'encanailler, vous aviez les artistes, vous aviez les paysans, tout ce monde là se retrouvait à 5 heures du matin, on mangeait la soupe à l'oignon et, pour les plus costauds, une bonne entrecôte, et sur la table à côté, vous pouviez voir les grands artistes, comme Lino Ventura, c'est un monde complètement dingue, quand on y pense...

Petite anecdote : je me retrouve aux Halles, il n'y a pas très longtemps, dans un restaurant du Châtelet, avec mes enfants et ma petite fille qui se prénomme Julia, elle est d'origine à moitié brésilienne, dans le restaurant, il y avait des livres qui étaient là, avec un livre sur les Halles de Paris. Je prends le livre et je dis : "peut-être que je vais voir maman..." c'est bête, mais... alors tout est gris, à l'époque. Paris est gris, la banlieue est grise, tout le monde est habillé en gris... Ma petite fille s'écrie : "Papy, c'est tout gris !" et je dis : "Oui, pour toi qui est brésilienne, évidemment c'est un peu surprenant."

"Mais pourquoi tu regardes ça ?" interroge la fillette. Et je lui réponds :"Peut-être qu'on va voir mamie Ginette..." 

"Moi, j'étais très ému... alors évidemment, on ne la voit pas du tout, mais il y a une autre histoire pour moi qui a été très émotionnelle :

Il y a une vingtaine d'années maintenant, je présidais les bars des Sciences de Paris, c'était dans un café à côté des Halles, qui s'appelle Le Père Tranquille, et cela se passe à l'étage, et j'étais près de la verrière de l'étage, j'étais là en train de regarder un coin de trottoir... c'était là que maman "plaçait", comme on disait et pendant la nuit on vendait les récoltes... alors évidemment, je pars dans mes souvenirs et puis il y a un ami qui me dit : "Pascal, Pascal, on t'attend !", parce que j'étais plus là, quoi.

Il me dit :"Qu'est-ce qui t'arrive?" et je réponds : "Je peux pas te raconter."

Vous vous rendez compte : c'est l'histoire de ma génération, ce petit garçon qui était là en culottes courtes, à 8-9 ans dans le frimas de la nuit, qui vendait des radis auprès de sa maman et qui était fasciné de voir cette espèce de ballet incroyable de la société parisienne, et qui, quand même, 40 ans plus tard était président du bar des Sciences...

Alors, ce n'est pas ma réussite, c'est comment en fait -on a oublié aujourd'hui- comment les réformes de l'Education Nationale à la fin des années 50 et 60, le collège unique qui était tant décrié, l'accès aux études supérieures, ont permis cette réussite (les enfants des classes populaires n'accédaient pas au lycée, à l'époque)...

Il y a eu une ouverture incroyable, notamment pour les femmes, déjà avec les lois Neuwirth, De Gaulle était plus moderne qu'on ne le pense, à bien des égards, ensuite c'est mai 68, c'est l'accès aux études supérieures.

Alors, les gens me disent : "Vous les babyboomers, vous avez tout eu !" Alors je leur dis :"Attendez ! L'ascenseur, il fallait le choper ! Il nous attendait pas, il n'y avait pas un liftier qui disait : "On vous attend."

Donc, ça fait des tas de bouleversements, moi, j'ai fait mon service militaire évidemment, vous savez, on dit ça aujourd'hui, mais en 74, l'Amérique venait de connaître une défaite au Vietnam et l'Union Soviétique était une menace encore incroyable et qui ressurgit d'un seul coup."

Le journaliste qui interroge Pascal Picq intervient alors et commente son livre : "C'est en fait un ouvrage de sociologie, vous racontez dans le détail : la première douche, l'album Tintin que l'on attend avec précipitation, le dessin animé... évidemment, il n'y a pas de téléphone, encore moins de téléphone portable. C'est un portrait de notre société qui est revigorant."

Pascal Picq évoque ensuite le destin de sa mère : "Maman était "placée", comme on disait, on naissait dans une ferme, et après, on était placé dès l'âge légal, à la sortie de l'école, vous alliez gagner votre croûte, et elle s'est retrouvée comme "la bonniche" chez les Picq, c'est là qu'elle a rencontré mon père, et maman a accepté d'épouser mon père (ce n'était pas vraiment un mariage d'amour) à une condition, lui dit-elle : "si nous avons des enfants, qu'ils fassent des études." ça, elle l'a jamais lâché là dessus."

Le journaliste rappelle aussi cette anecdote : "Et quand vous passez en sixième, vous êtes fier, heureux comme tout, en disant : "Papa ! j'ai mon passage en sixième !" Mais lui, ça le laisse de marbre et après c'est pareil."

"Je n'ai jamais eu un seul compliment de mon père, même le jour de la soutenance de ma thèse, il se permet aussi de me dénigrer, je ne veux pas trop en parler de ce personnage.", rétorque Pascal Picq.

"Vous rendez hommage aux femmes dans cet ouvrage." intervient alors le journaliste. "Votre mère devient veuve et elle dit : "Enfin ! Je suis libre..."

"A 80 ans, vous vous rendez compte !" réplique Pascal Picq, "et il est vrai que j'ai dédicacé ce livre à ma mère, elle nous a quittés il y a deux mois, et c'est une combattante de la vie qui nous quitte, et les femmes sont des combattantes de la vie."

 

A travers cette anecdote, on perçoit la dépendance des femmes, leur soumission à leur mari, à cette époque où a vécu la mère de Pascal Picq. Heureusement, la condition des femmes s'est améliorée dans notre pays, même s'il reste encore des progrès à accomplir.

Avec ce témoignage de Pascal Picq, on voit aussi que l'école était encore un ascenseur social, dans les années 50-60, ce qui hélas n'est plus vraiment le cas à notre époque car le niveau d'exigence s'est considérablement réduit : programmes rabotés, suppression du redoublement, réformes improvisées, absurdes, etc.

 

 

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 13:12
Révoltes !

 

Révoltes en Chine, révoltes en Iran : on assiste à des mouvements de révolte dans ces pays soumis à des gouvernements totalitaires...

Révolution culturelle en Iran où les femmes essaient de se libérer de leur tutelle, elles jettent leurs voiles, symboles d'enfermement et de sexisme... des manifestations de plus en plus nombreuses dans ce pays, contre une constitution verrouillée. Des élections qui ne sont pas libres... une accumulation de mécontentements...

Un phénomène en gestation depuis trois décennies en Iran. Et le régime continue à réprimer.

 

Révolte aussi des Chinois refusant, eux, une politique contraignante qui leur enlève toute liberté, à l'occasion de l'épidémie de Covid.

Les manifestations se multiplient en Chine contre les mesures anti-Covid draconiennes : la colère s'avère presque plus contagieuse que le Covid : les rassemblements se multiplient partout dans le pays contre les confinements à répétition.

Le mouvement prend une ampleur rare dans ce pays.

A Pékin, une manifestation, un événement complètement incroyable : à une heure du matin, des centaines de Chinois ont manifesté leur colère pour demander la fin des confinements et la fin de la politique zéro Covid.

Les protestataires, de jeunes étudiants mais aussi des travailleurs se sont donné rendez-vous par les réseaux sociaux au coeur de Pékin. Les manifestants ont crié des slogans tout au long de la soirée, en faveur de la liberté :

"Nous voulons vivre normalement et nous en avons assez de ces confinements inutiles et stupides."

Des paroles plus politiques aussi : 

"Il faut des changements à la tête de ce pays...", déclare un jeune homme.

Les forces de l'ordre ont été déployées en très grand nombre dans le secteur : les policiers ont repoussé les manifestants mais ces derniers ont résisté. Ils se sont réfugiés sous un pont, sous le troisième périphérique de la capitale. Les voitures qui passaient klaxonnaient pour soutenir les manifestants qui continaiuent de répéter leur slogan : pour un retour à une vie normale en Chine.

 

En Russie, enfin, ce sont les mères et les épouses de soldats qui se révoltent et demandent des comptes à Vladimir Poutine...

 Vladimir Poutine a rencontré un groupe de mères de soldats ce vendredi 25 novembre. Il a affirmé "partager" leur douleur et promis qu'il ferait son "maximum pour rendre compte et mettre en oeuvre" leurs demandes. 

Une mise en scène qui sert la propagande du régime...

Le dirigeant russe a reçu un groupe de femmes triées sur le volet, qui se sont abstenues de toute critique. Il espère ainsi calmer le mécontentement croissant de certaines épouses et mères.

 

On le voit : les régimes totalitaires font en sorte de réprimer ou de juguler toutes les contestations et toutes les oppositions...

 

 

 

 

Source :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-dimanche-27-novembre-2022-9584542

 

 

 

Révoltes !
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26 octobre 2022 3 26 /10 /octobre /2022 09:40
Sommes-nous vraiment décadents ?

 

Vladimir Poutine en guerre contre l'Ukraine dénonce sans cesse la décadence de l'occident... - En s'attaquant au militantisme LGBT, à la pensée "woke" et au supposé "satanisme" de l'Europe et des États-Unis, le chef du Kremlin fustige notre "décadence".

 

 Devant les ministres, les députés, les sénateurs et d'autres représentants de l'État russe, le chef du Kremlin a déclaré : "Voulons-nous que notre Russie ne soit plus notre patrie ? Que nos enfants soient pervertis, qu'on leur dise qu'il existe d'autres genres que les hommes et les femmes ? Qu'on leur propose de faire des opérations pour changer de sexe?"

 

 Vladimir Poutine a aussi affirmé : "Beaucoup de pays euros-atlantiques sont en train de rejeter leurs racines, dont les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils sont en train de renier les principes moraux et leur identité traditionnelle, nationale, culturelle, religieuse et même sexuelle."

 

On peut y voir une déclaration de guerre à l'occident et à ses valeurs que Poutine juge perverties...

 

Et pourtant, comme l'affirme Pascal Bruckner, "ni la reconnaissance de la lutte des femmes et des homosexuels ni l'affaiblissement de la foi aveugle, ni la garantie d'un certain confort ne sont en soi des facteurs de déclin : au contraire, il s'agirait plutôt d'une marque de civilisation. On peut critiquer les excès de l'émancipation (comme dans le wokisme) sans renoncer à cette dernière."

 

L'évolution des droits des femmes, la fin de la persécution des homosexuels, le recul d'une religion sectaire qui brime les femmes, qui les emprisonne dans un carcan sont des indices de progrès, et de civilisation.

Qui pourrait en douter ?

En Russie, "peu de sujets suscitent autant de rejet unanime que l'homosexualité. Les degrés de cette attitude négative varient du mépris affiché à la violence verbale et physique... Les différentes organisations de défense des minorités sexuelles internationales classent la Russie parmi les pays les moins tolérants à cet égard", écrit Tatiana Kastouéva-Jean.

Est-ce là une preuve de civilisation ?

 

Quant aux droits des femmes, on est "surpris de voir la Douma adopter en 2016 une loi sur la décriminalisation de la violence familiale (sauf récidive) à laquelle la majorité de la société a exprimé son soutien." Les femmes, en Russie, sont aussi plus ou moins écartées de la vie politique...  En 20 ans, la part des femmes dans l'exercice des fonctions politiques est passée de 30 à 10 % selon une étude menée par la faculté d'économie de l'université d'État de Moscou,

 

Alors quand Poutine évoque la décadence de l'occident, il ferait bien de balayer devant sa porte...

Le recul des droits des femmes, l'intolérance face à l'homosexualité sont des signes de régression... et de décadence...

 

 

 

 

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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 12:19
Féminicides : "des crimes de propriétaires"...

 

 En Iran, une jeune femme a été d'abord interpellée, arrêtée pour avoir mal porté son voile. A l'issue de cette arrestation, elle est décédée...

Choquées par la mort de Mahsa Amini, les Iraniennes se lancent dans des manifestations qui secouent le pays, n’hésitant pas à retirer leur hidjab.

Déjà au moins 92 décès au cours de ces manifestations...

 

Des féminicides intolérables : un phénomène qui touche aussi la France...

L’an dernier, malgré les décisions qui faisaient suite au Grenelle des violences conjugales ouvert en 2019, 122 femmes ont été victimes de féminicide en France, un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2020. Et d’après les derniers décomptes des associations, 94 femmes seraient déjà mortes cette année sous les coups de leur conjoint, ex-conjoint ou d'un membre de leur famille.

 

"Je trouve que c'est très important que ce terme fasse irruption depuis quelques années" insiste la ministre Isabelle Lonvis-Rome, "notamment lors du Grenelle des violences conjugales en 2019, parce qu'il fait bien état de ce que sont ces meurtres. Des meurtres qui potentiellement peuvent toucher 52 % de l'humanité. Je trouve que c'est un terme qui est très percutant, parce qu'il renvoie à la construction de la société qui a pu justement s'édifier sur des rapports de domination patriarcale du masculin sur le féminin. Et je pense que c'est la mise en exergue de cette domination qui ne passe pas forcément dans notre pays".

 

L'historienne Christelle Taraud propose la formule de "continuum féminicidaire" : "parce que ce sont toutes les violences faites aux femmes, de la naissance à la mort qui peuvent être des violences physiques, sexuelles, psychologiques, symboliques aussi. C'est cet agrégat de violences, qui constitue le crime de féminicide, étant entendu que le point d'acmé du féminicide, c'est bien sûr le meurtre de femmes parce qu'elles sont des femmes, dans un contexte individuel, mais aussi dans un contexte collectif".

 

La ministre Isabelle Lonvis-Rome le rappelle :  "Une journaliste du nom de Séverine, à la fin du XIXᵉ siècle, les appelait des crimes de proprios, des crimes de propriétaires. (…) Il y a une vingtaine d'années, ces crimes s’appelaient encore des crimes passionnels et étaient punis de six ans, huit ans d'emprisonnement". Mais notre société et notre droit commencent à réagir, "aujourd'hui, on est plutôt sur une fourchette comprise entre 18 ans et perpétuité".

 

Nos mères ont connu cette mentalité archaïque qui imposait à la femme de se soumettre aux diktats de son époux.

Mais ces temps devraient être révolus : c'est loin d'être le cas...

 

Droits des femmes bafoués, souffrances, cris de douleur, femmes insultées, humiliées, meurtries, blessées parfois à mort est-ce en France que cela se produit ?? Est-ce dans ce pays moderne, où les gens ont accès à l'instruction, à la connaissance, au savoir, que ces faits se déroulent ?
 

Malheureusement, la pandémie a eu tendance à accentuer ce problème : toujours plus de violences.


 Les femmes de milieu modeste subissent aussi plus fréquemment des violences sexuelles, des agressions verbales ou physiques à l'intérieur de leur ménage.

 

Sources :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/feminicides-1796589

 

https://www.lepoint.fr/monde/comment-la-mort-d-une-jeune-femme-a-relance-le-debat-sur-le-voile-obligatoire-en-iran-19-09-2022-2490519_24.php

 

 

 

 

Féminicides : "des crimes de propriétaires"...
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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 12:24
L'IVG, un homicide ?

 

 

 Ce mardi 11 septembre, le président du syndicat des gynécologues Bertrand de Rochambeau a provoqué un tollé en assimilant l'IVG à un homicide.

C'est là une scandaleuse remise en cause du droit à l'avortement : les femmes se sont battues pour obtenir ce droit.

 

Comment un médecin gynécologue peut-il contester ce droit, alors qu'il a le devoir de porter assistance à des femmes en détresse qui veulent avoir recours à une IVG ?

Bien sûr, le docteur Rochambeau a le droit de faire valoir son opposition à titre personnel à l'IVG. Mais, en tant que représentant syndical, il devrait s'abstenir de telles déclarations.

 

L'IVG, ce fut le combat de Simone Veil...


C'est elle qui, en 1974, a permis l'adoption de la loi sur la légalisation de l'IVG, c'est elle qui a su transformer la vie des femmes, leur donner des droits essentiels, en un temps où ces droits leur étaient refusés, dans une société rigide et sclérosée.

 

 Dans un temps aujourd'hui révolu, les femmes avortaient clandestinement, dans des conditions sanitaires déplorables, des femmes qui étaient désignées à la vindicte populaire comme des meurtrières...

 

Nos mères ont connu cette époque où l'avortement était réprimé, condamné par un monde d'hommes qui s'appliquaient à ignorer les souffrances des femmes.

 

Et un président du syndicat des gynécologues ose en 2018 parler d'homicide, en culpabilisant les femmes... ! C'est scandaleux !

On se croirait revenu en des temps où l'avortement était réprimé, interdit.

 

Et c'est un droit qui est encore contesté dans de nombreux pays... en Afrique et Amérique latine, qui restreignent fortement l'avortement, une vingtaine d'entre eux l'interdisent totalement, à l'instar du Chili.

 
Certains autres pays autorisent l'avortement sous des conditions très restrictives. Ainsi, dans beaucoup de pays africains, l'IVG n'est accessible qu'en cas de danger pour la vie de la mère, notamment en Côte d'Ivoire, en Somalie, en RDC, en Ouganda, au Soudan du Sud ou en Libye.

Récemment, l'Irlande, pays à forte tradition catholique, a massivement voté par référendum pour la légalisation de l’avortement.

 

Mais, en Europe, le droit à l'avortement régresse aussi, soit par la loi, soit par le refus massif de médecins de le pratiquer (comme c'est le cas en Italie), soit parce que de puissantes organisations religieuses militent pour son interdiction. Toujours en Italie, en 2008, c'est le pape lui-même, Benoît XVI qui avait réclamé des autorités italiennes l'abolition du droit à avorter. 

En juin 2018, le pape François a comparé certains avortements aux pratiques nazies "pour veiller à la pureté de la race".

 

On le voit : ce droit est sans cesse remis en cause par des associations, par des autorités religieuses...

Mais quand c'est un gynécologue éminent, un responsable syndical qui assimile l'IVG à un homicide, on se dit que ce droit est menacé même dans notre pays, par des instances médicales.
 

 

 

 

 

 

 

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