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8 août 2025 5 08 /08 /août /2025 11:44
Diego, libre dans sa tête...

Une magnifique chanson engagée pour dénoncer les dictatures où est réprimée la simple liberté de s'exprimer... tel est le thème de cette chanson : Diego, libre dans sa tête...

 

Un prisonnier anonyme "derrière des barreaux", est désigné d'abord seulement par le pronom "il" : on ignore son nom comme s' il n'avait déjà plus d'identité...

On connaît seulement le vague motif de son emprisonnement : 

"Pour quelques mots
Qu'il pensait si fort"

Un délit d'opinion, et même un délit de pensée sont ainsi évoqués... une façon de dire tout l'arbitraire de cet emprisonnement... Il est interdit de s'exprimer, il est interdit de penser dans certains pays... Ainsi, ce prisonnier symbolise tous les opposants politiques dont la pensée est réprimée.

 

Et dans cette prison symbolisée par des barreaux, comment ne pas rêver à la liberté des "milliers d'oiseaux" qui eux "s'envolent sans effort"?

Le contraste est saisissant entre le prisonnier et ces oiseaux libres de voler...

 

Le narrateur s'interroge alors, interrogation qui peut traduire une révolte, une indignation : 

"Quel est ce pays
Où frappe la nuit
La loi du plus fort ?"

Un pouvoir tyrannique est suggéré avec le verbe "frapper", associé à la "nuit", comme si les autorités se cachaient dans l'obscurité pour intervenir...

L'expression "La loi du plus fort" vient renforcer la critique et la dénonciation...

 

Dans la strophe suivante, on découvre le prénom du personnage victime de cette loi du plus fort : Diego, un prénom à consonnance espagnole... et Diego nous apparaît ainsi comme un être familier, proche de nous.

Le narrateur évoque alors Diego qui est pourtant "libre dans sa tête", s'il ne l'est pas dans son corps... une façon de magnifier le personnage, de souligner son indépendance, son refus de se plier à des idées qu'on voudrait lui imposer...

Dès lors, on peut imaginer le personnage en train peut-être de s'endormir "Derrière sa fenêtre".

 

Et soudain, le narrateur s'exprime à la première personne, comme pour souligner sa propre chance de vivre en liberté, en contraste avec les destin de Diego :

"Et moi qui danse ma vie
Qui chante et qui ris
Je pense à lui"

Le dernier couplet laisse entendre tout ce que risque le prisonnier : il est "peut-être déjà mort."

En écoutant cette chanson, on ne peut s'empêcher de penser, comme le fait le narrateur, à tous ceux qui subissent ainsi "la loi du plus fort" dans de nombreux pays... Emprisonnés, ils croupissent dans des prisons et sont souvent voués à la mort, comme Diego.

 

La mélodie scandée, lancinante, mélancolique souligne le destin cruel et injuste de "Diego, libre dans sa tête"...

 

Pour mémoire :

 

Diego libre dans sa tête est une chanson écrite par Michel Berger et interprétée en 1981 par France Gall.

Michel Berger l'enregistre à son tour en 1983.

Johnny Hallyday, en 1990, à l'occasion de son spectacle à Bercy, reprend Diego. 

La chanson dénonce la répression exercée par les dictatures d'Amérique latine des années 1980, Diego étant un opposant emprisonné "pour quelques mots qu'il pensait si fort".

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/johnny-hallyday/paroles-diego-libre-dans-sa-tete

 

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30 août 2024 5 30 /08 /août /2024 12:02
Viens, je t'emmène...

 

Une chanson d'amour peu ordinaire : dès le début, on entend un tutoiement familier qui semble être adressé à chacun d'entre nous..."Toi qui as posé les yeux sur moi", une expression très générale... ce qui donne au texte une valeur universelle... aucun nom, aucune description... 

L'amour semble ainsi naître d'un simple regard, une attention portée à l'autre... mais cet amour est aussi fait de communication, et de prévenance, de souci de l'autre avec ces mots : "Toi qui me parles pour que j'aie moins froid".

L'amour se fait alors offrande, partage :

"Je te donne tout ce que j'ai à moi
La clé d'un monde qui n'existe pas"

Commence ensuite une invitation à voyager dans un monde de rêve, invitation soulignée par un impératif :

"Viens, je t'emmène
Où les étoiles retrouvent la lune en secret"

C'est à un voyage céleste que nous sommes invités : à la rencontre des étoiles qui sont personnifiées et qui  ont un rendez-vous secret avec la lune, une belle vision onirique...

 

Une invitation réitérée, avec ces vers où l'on retrouve, cette fois, une personnification du soleil, et encore une belle image poétique toute simple :

"Viens, je t'emmène
Où le soleil le soir va se reposer"

 

C'est vers un univers de rêve que nous sommes entraînés, vers un univers secret, intimiste, comme le suggère l'emploi de la première personne du singulier :

"J'ai tell'ment fermé les yeux
J'ai tell'ment rêvé
Que j'y suis arrivée"

 

On est ébloui par de nouvelles personnifications, celles des rivières et des nuages dans le couplet suivant :

"Viens, je t'emmène
Où les rivières vont boire et vont se cacher
Viens, je t'emmène
Où les nuages tristes vont s'amuser"

Ces belles images suggèrent une nature humanisée, très proche de nous... une nature idéalisée aussi où des nuages "tristes" parviennent à "s'amuser" : le contraste vient souligner un monde enchanté où la tristesse se transforme en joie de vivre.

 

Et c'est un lieu tellement secret qu'il est bien plus loin que certaines contrées aux noms exotiques et mystérieux : 

"Plus loin, plus loin, plus loin que la baie de Yen Thaî
Plus loin, plus loin, plus loin que la mer de corail"

Un pays de conte fées est enfin évoqué dans le couplet suivant :

"Viens, je t'emmène
Derrière le miroir de l'autre côté
Viens, je t'emmène
Au pays du vent au pays des fées"

Encore une belle invitation à découvrir un monde imaginaire qui fait référence à la douceur de l'enfance...

 

La mélodie à la fois douce, entraînante et rythmée nous emporte dans son sillage... et on se laisse guider vers ce monde idéal...

 

Cette chanson parue en mars 1978 a été écrite et composée par Michel Berger.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/france-gall/paroles-viens-je-t-emmene

 

 

 

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23 août 2024 5 23 /08 /août /2024 11:53
Musique !

 

Un bel hommage encore à la musique et à la chanson avec ce titre interprété par France Gall : Musique !

Le texte empli de dynamisme prend la forme d'une invitation collective avec un impératif : "Quittons", une invitation à fuir les bruits stressants et assourdissants de la ville symbolisés par "des pelles mécaniques qui construisent quoi..."

Les sonorités de gutturales "k" et "r" restituent parfaitement ici le monde bruyant de la ville...

"Quittons dans ce monde insolite
Le bruit des pelles mécaniques
Qui construisent quoi..."

Un autre impératif est une invitation à chasser la mélancolie pour laisser place au rythme et à la joie...

"Faisons taire les mélancoliques
Avec notre propre rythmique et notre joie"

 

Dans le refrain, le rythme s'accélère et  on retrouve une exclamation à valeur d'impératif : Musique ! suivie d'une invitation à chanter, à se "laisser emporter" et à danser pour s'unir à autrui, comme le suggèrent les verbes "serré, enlacé" et l'expression réitérée "tout contre l'autre".

Une invitation à se rapprocher, à renouer le contact... ainsi la musique est présentée comme un moyen de cohésion, d'harmonie et d'union... ce que suggère bien aussi l'emploi de la première personne du pluriel, dans une grande partie du texte...

 

Et l'invitation s'amplifie avec l'évocation des "orchestres" au pluriel :" Que les orchestres se mettent à jouer..."

La musique de ces orchestres est alors associée aux rêves, au voyage, à un monde d'évasion infinie et de détente dans les corps qui peuvent se laisser aller à "flotter"...

La condition humaine est ensuite résumée en quelques mots simples : "trop faible, trop seul, trop mal, trop rien", ce qui devrait annihiler la volonté de "s'entretuer, de se détester, de se déchirer".

 

Ainsi, la musique devrait servir de rempart contre les guerres et les haines... La musique nous rassemble, dans un monde où règnent une compétition acharnée, des luttes d'influence féroces...

Et la chanson débouche alors sur un beau message politique :


"Déposons nos armes à nos pieds
Renvoyons chez elles nos armées
Jetons à terre nos boucliers
Claquons des doigts et frappons du pied
Hou houhouhou"

Danser, battre la mesure plutôt que guerroyer... voilà un beau message de paix...

La chanson s'achève sur une impression d'infinie douceur... avec la répétition insistante de l'adjectif "douce" associé au nom "musique."

 

La mélodie d'abord assez lente s'intensifie et pleine de gaieté, très rythmée, nous invite à danser...

 

Pour mémoire :

Musique est une chanson écrite et composée par Michel Berger, interprétée par France Gall, parue sur l'album Dancing Disco et sortie en single en mai 1977.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/france-gall/paroles-musique

 

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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 13:47
Elle avait ce charme de la sincérité et de l'émotion...

 

 


France Gall nous a quittés ce dimanche, à l'âge de 70 ans... On se souvient de nombreuses chansons de son répertoire : Il jouait du piano debout... Résiste... Débranche... 

Et puis aussi de ce bel hommage à une chanteuse de jazz nommée Ella Fitzgerald, à la voix sublime... tout le monde connaît le thème de cette chanson composée par Michel Berger, intitulée Ella, elle l'a...

L'interprétation de France Gall qui oscille entre douceur et enthousiasme souligne bien le rayonnement de cette voix.

Le texte évoque, d'abord, une sorte de bonheur contenu dans la voix : "une gaieté, un sourire"... puis, il fait allusion à "quelque chose", expression volontairement vague qui traduit le mystère et la magie de cette voix "qui paraît nous dire "viens" 
Qui nous fait sentir étrangement bien..."

On entend un murmure qui apaise, et qui séduit.

Cette voix qui attire irrésistiblement, est, d'ailleurs, admirablement soulignée par la mélodie de Michel Berger, entraînante et légère.

Le poète procède par comparaisons, pour mieux nous faire percevoir tout le charme de cette voix qui semble contenir tout un monde et tout un passé culturel : "C'est comme toute l'histoire Du peuple noir..."qui oscille entre "amour et désespoir".
L'antithèse souligne bien toute la richesse et les subtilités de cette voix unique, ainsi que les vicissitudes du peuple noir soumis à l'esclavage, au désarroi, à la misère.

Jouant sur le prénom de la chanteuse, "Ella", Michel Berger met en évidence tous les dons qu'elle possède : "Elle a...Ce je n'sais quoi 
Que d'autres n'ont pas 
Qui nous met dans un drôle d'état..."

On retrouve ce vague de l'expression qui restitue un certain mystère :"ce je ne sais quoi..." qui transforme l'auditeur, le bouscule et provoque une émotion particulière.

Le refrain qui retranscrit ce pouvoir par la répétition du son "ou" nous fait percevoir une sorte d'évasion et de bonheur plein de douceur.

L'auteur évoque aussi "un don du ciel", une voix quasi-divine, accordée par les dieux, qui sublime la chanteuse et la rend "belle".
D'autres expressions viennent compléter cette impression : "ce tout petit supplément d'âme 
Cet indéfinissable charme 
Cette petite flamme".

Des mots pleins d'intensité, "flamme, charme" traduisent la force de cette voix, son pouvoir infini de séduction et la voyelle "a" répétée semble restituer une forme d'admiration à l'égard de la chanteuse.
Les sonorités de fricative "f", de sifflantes "s et de chuintante "ch" très douces insistent sur une forme d'ensorcellement.

Le couplet, qui suit, montre bien le bonheur de chanter, à partir de rien : "Tape sur des tonneaux 
Sur des pianos 
Sur tout ce que dieu peut te mettre entre les mains..."

C'est toute l'âme africaine qui ressort et s'emballe, qui aime à s'extérioriser et chanter aussi bien le bonheur que le chagrin.
Le mot "pouvoirs", employé au pluriel, suggère toute la tessiture de cette voix, qu'il faut chercher au plus profond de soi, un bien précieux qui ne s'achète pas :
"Que tu cherches encore les pouvoirs qui dorment en toi 
Tu vois ça ne s'achète pas 
Quand tu l'as tu l'as..."

Le texte et l'interprétation pleine de vérité, d'émotions de France Gall insistent bien sur tous les mystères de cette voix, et la mélodie rythmée, vivante, endiablée, ou plus douce restitue toutes les richesses du talent de la chanteuse...

 

 

 

 


 

 

 

 

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