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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 09:08
"L'amour est plus fort que la répression..." dit un poète russe...

 

Il ne fait pas bon être un poète au pays de Vladimir Poutine...

Même les poètes sont réprimés en Russie, notamment quand ces poètes sont engagés contre la guerre que  Poutine mène en Ukraine... et alors même que les combats s'intensifient au cours de cette période de Noël...



Un tribunal de Moscou a condamné à des peines de cinq ans et demi et sept ans de prison deux poètes russes qui avaient participé à une lecture contre l'offensive en Ukraine.

Sept ans pour de la poésie !

Une répression féroce et inhumaine : on admire le courage de ces poètes qui osent affronter et contester les autorités russes.

Malgré la sévérité du verdict, les deux poètes ont décidé de garder le sourire, et l'un d'entre eux a même déclaré au cours de son procès : "L'amour est plus fort que la répression !'

 Des milliers de Russes, opposants ou citoyens ordinaires, ont été condamnés par les tribunaux pour avoir critiqué la guerre depuis deux ans, parfois à des peines particulièrement sévères.

 

En fait, en Russie, la guerre n'est pas la guerre, c'est "une opération spéciale", et ce, malgré les bombes qui sont lancées et les milliers de victimes ukrainiennes et russes...

Un déni de réalité inquiétant...

 

Artiom Kamardine et Iegor Chtovba avaient été interpellés en septembre 2022 après avoir participé à une lecture publique à Moscou sur la place Trioumfalnaïa, près du monument au poète Vladimir Maïakovski, un point de rendez-vous de dissidents depuis l’époque soviétique. Lors cette lecture, Artiom Kamardine avait récité "Tue-moi, milicien !", un poème hostile aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.

 

 "Honte !" ont hurlé les soutiens d’Artiom Kamardine, 33 ans, et d’Iegor Chtovba, 23 ans, à l’annonce de ce jugement. Au moins dix personnes ont été arrêtées par la police devant le tribunal. 

 

On se souvient des mots d'Ossip Mandelstam, condamné au goulag pour un poème contre Staline : "Je suppose que je ne devrais pas me plaindre. J’ai la chance de vivre dans un pays où la poésie compte. On tue des gens parce qu’ils en lisent, parce qu’ils en écrivent." 90 ans après, les choses n'ont pas beaucoup changé en Russie...

Ossip Mandelstam avait écrit en 1933 une Épigramme contre Staline, qui lui valut  arrestation, exil, et finalement mort durant sa déportation vers la Kolyma...

 

Sources :

https://www.nouvelobs.com/monde/20231228.OBS82618/deux-russes-lourdement-condamnes-pour-un-poeme-hostile-a-l-offensive-en-ukraine.html

https://www.leparisien.fr/international/sept-ans-pour-de-la-poesie-deux-russes-lourdement-condamnes-pour-un-poeme-hostile-a-la-guerre-en-ukraine-28-12-2023-MPKXSXET3ZCIZPCAMYSUUZB4ZY.php

 

 

 

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29 décembre 2023 5 29 /12 /décembre /2023 13:02
Les plaisirs du patin à glace sans la glace...

 

Patiner ! Glisser doucement sur la glace dans un décor de montagnes ! Un bonheur de l'hiver...

Des sapins, un ours polaire, des chalets couverts de neige, oui on se croirait presque au pôle Nord...


Pour les plus téméraires et férus de glisse, une patinoire synthétique artificielle éco-responsable a été installée, à l'occasion des fêtes de Noël, près des majestueuses Arènes bimillénaires de Nîmes...

 

L'occasion de regarder les patineurs, d'admirer leur technique...

Beaucoup de débutants, de jeunes enfants, des adolescents qui se lancent sur la patinoire avec plus ou moins de succès...

Les chutes sont multiples, les pas sont hésitants...

 

Certains affrontent l'épreuve à deux, essayant de maintenir l'équilibre...

 

Une autre, bras en avant, essaie de rejoindre tant bien que mal la rambarde...

 

Il y a les expérimentés qui glissent avec aisance, élégance, une certaine fierté, sur la patinoire...

 

On peut voir aussi la technique des petits pas, adoptée par une fillette qui traverse peu à peu l'espace de la patinoire pour rejoindre enfin la rambarde... Quelle persévérance !

 

Un peu plus loin, on mouline des bras pour essayer de garder l'équilibre...

 

Un joli spectacle en cette période de Noël ! On perçoit toutes les difficultés de cet art et de ce sport.

Garder l'équilibre ! Ne pas tomber ! Mission impossible pour les débutants !

Le patinage est une belle école de patience, d'endurance et de persévérance...

Bravo à tous ceux qui se lancent dans cette discipline exigeante !

Le cadre est magnifique : derrière la patinoire, les arcades des Arènes de Nîmes... l'amphithéâtre le mieux conservé du monde romain, édifié vers la fin du 1er siècle après J. C., peu de temps après celui d'Arles auquel il ressemble beaucoup...

 

 

 

 

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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 12:58
Une musique trop peu connue : la musique galante...

 

"Les Accords nouveaux" : ce jeune duo spécialisé dans la musique dite ancienne souhaite mettre en lumière une musique trop peu connue : la musique galante...

 

Ce répertoire phare du XVIII e siècle est bien plus qu'une transition entre la baroque et le classique, car il propose un univers musical qui lui est propre.

Les artistes désirent mettre en exergue des compositeurs et des oeuvres de cette période en arrangeant, comme cela se faisait dans la tradition, le répertoire pour des instruments historiques : le luth baroque et la harpe...

Le subtil timbre du luth et de la harpe rend l'expérience sonore intéressante et originale...

 

On est d'abord charmé par une Chaconne en sol mineur de Silvius Léopold Weiss : une danse lente à trois temps apparue en Espagne au xvie siècle, puis le mot désigne une pièce instrumentale dérivant de la danse du même nom, formée de variations sur un motif répété à la basse.

Une musique délicieuse, pleine de grâce et de délicatesse...

 

Puis, on écoute un air de Joseph Haydn : le trio La chasse en si bémol majeur, une musique entraînante et vive qui nous emmène en pleine nature...

 

On est encore envoûté et transporté par cette mélodie de Johann Kropfgans : le trio en si bémol majeur... Johann Kropfgans était un luthiste et compositeur allemand.

Et c'est avec ravissement qu'on découvre un autre trio en Fa Majeur de ce même compositeur si peu connu...

 

On se laisse ensuite bercer doucement par un solo de harpe : une musique de Jean Baptiste Krumpholtz  harpiste et compositeur bohémien.

 

Et comment ne pas être ébloui par ce Duetto en Fa Majeur de Adam Falckenhagen ? Quelle finesse ! Quelle élégance !

 

Les deux musiciens nous offrent enfin une douce et charmante romance française dédiée au premier enfant de l'impératrice Marie-Louise d'Autriche : "Marie-Louise au berceau de son fils", un texte de Michel Joseph Gentil de Chavagnac.

 

"Enfant chéri, présent des Dieux,
Espoir de ta sensible mère,
Ah! viens retracer à mes yeux,
Les traits et le coeur de ton père;
Par toi, d'un avenir nouveau,
Mon existence est embellie
Et je compte sur ton berceau
Les plus heureux jours de ma vie.

Bardes, Troubadours, Chevaliers
Chantez la fin de nos alarmes;
Rois ennemis, peuples guerriers,
Dès ce moment posez vos armes:
De la paix un ange nouveau
Veille sur nous et nous seconde,
Contemplez au fond du berceau,
L'amour et le repos du monde."

 

Bravo aux deux musiciens, Pernelle Marzorati, et Thomas Vincent pour ce spectacle enchanteur...

 

 

 

 

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16 octobre 2023 1 16 /10 /octobre /2023 11:58
Le terrorisme islamiste a encore frappé l'école...

 

Il s'appelait Dominique Bernard, c'était un professeur de lettres apprécié de ses élèves, de ses collègues. Il a été sauvagement attaqué au couteau par un islamiste.

Ce professeur a été assassiné devant son lycée par un fiché S : l'école, le savoir, la culture encore ciblés par un fou de Dieu fanatisé.

 

Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, perpétré le 16 octobre 2020, la communauté éducative est encore confrontée à l'horreur de l'islamisme radical qui tue, qui méprise la vie humaine.

Nul doute que la guerre qui se déroule actuellement à Gaza, après les attentats du Hamas en Israël, a servi de prétexte pour ce passage à l'acte.

Un échec et une impuissance face à cette barbarie...

 C'est l'obscurantisme qui cherche à s'imposer, une force aveugle, meurtrière, qui méprise tout ce qui n'appartient pas au domaine religieux.
Le fanatisme est à l'oeuvre : il fait fi de la culture, de l'humanisme, de l'histoire.

Ce fanatisme déclare la guerre à notre école, s'attaque aux enseignants, à la laïcité, à toutes les valeurs portées par l'éducation et par des enseignements formateurs et essentiels.

 

Et devant ces attaques réitérées, alors que les enseignants ont peur désormais d'évoquer certains sujets, on constate une fois de plus l'impuissance de l'état : des fichés S sont en liberté sur notre sol.

Et même s'ils sont surveillés, ils restent potentiellement dangereux.

La famille de ce terroriste Mohamed  Mogouchkov devait être expulsée mais des associations le MRAP, la Climade, et d'autres collectifs ont fait pression pour que cette famille ne soit pas expulsée, et les autorités ont cédé aux pressions de ces associations.

On voit le résultat de ce laxisme : un enseignant assassiné, trois autres personnes blessées, un professeur d'EPS, un agent technique et un agent d'entretien.

L'agresseur est "entré dans le lycée où il a entamé un périple, se rendant notamment dans la cour", créant un mouvement de panique parmi les élèves, selon des témoins, et il "s'est alors trouvé en présence de plusieurs personnes, notamment un agent technique qu'il a blessé de plusieurs coups de couteau, et un agent d'entretien qui a également été blessé lors de cette scène.

 

De plus en plus, les profs ont peur, ils ont peur d'évoquer certains sujets devant leurs élèves : Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur de l'Education nationale a recueilli les témoignages des professeurs qui baissent la tête par crainte des réactions d'élèves et de parents. Pendant que ces petits et grands renoncements se multiplient dans les classes, c'est l'école républicaine qui souffre et la laïcité qui se réduit comme peau de chagrin...

Ce lundi matin, le collège-lycée de Dominique Bernard à Arras a été évacué en raison d'une alerte à la bombe. Une menace qui se perpétue, la peur qui s'installe.

 

 

 

Sources :

 

https://www.lepoint.fr/societe/bernard-ravet-enseigner-est-aujourd-hui-un-metier-a-risque-15-10-2023-2539394_23.php

 

https://www.babelio.com/livres/Obin-Les-profs-ont-peur/1572712

 

Le terrorisme islamiste a encore frappé l'école...
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14 juillet 2023 5 14 /07 /juillet /2023 11:58
Voyage musical chez les troubadours...

 

D'après une conférence musicale de Marc Simon... UN VOYAGE MUSICAL CHEZ LES TROUBADOURS... un beau voyage en poésie chantée... une poésie qui fera des émules en Europe et ailleurs dans les siècles suivants...

 

"Au XIème siècle, alors que les campagnes françaises sont régulièrement ravagées par les guerres seigneuriales, l’église tente de pacifier la société féodale en instaurant « La Paix de Dieu », interdisant de se battre les jours de fêtes religieuses, puis le dimanche, puis, du mercredi soir au lundi matin ! Les seigneurs se voient donc contraints à une oisiveté qu’ils vont tenter de combattre de maintes façons.

Au sud de la France actuelle, quelques-uns de ces nobles s’essaient à l’art, et notamment à la musique. Ainsi, apparaissent les troubadours, à la fois poètes et musiciens qui écrivent en langue d’Oc. Contrairement aux idées reçues, ils se déplacent rarement de château en château ou de place en place. Ce rôle est plutôt dévolu aux « jugleurs » ou jongleurs, véritables amuseurs qui reprennent les chansons des troubadours et les font connaitre partout où ils passent.

Parmi ces artistes, on compte aussi des femmes, que l’on appelle les trobairitz.

Les chansons relatent les exploits des chevaliers, mais surtout célèbrent l’amour courtois qui prône les valeurs de respect, de sincérité et de dévouement absolus pour son ou sa partenaire. Il s’agit souvent d’un amour impossible, d’une dame inaccessible, de la douleur face à l’indifférence de l’être aimé…"

 

Les troubadours sont des artistes qui ont influencé durablement de nombreux autres artistes, alors qu'ils ont exercé leur art durant une période assez brève de la fin du XIe siècle à la fin du XIIIe...

 

Le premier des troubadours était un très grand seigneur, plus puissant encore que le roi : il s'appelait Guillaume d'Aquitaine, comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et de Gascogne... Il est le premier poète connu en langue occitane.

Les troubadours étaient des artistes de toutes classes sociales, mais le plus souvent ils étaient de grands seigneurs : il fallait de préférence savoir lire et écrire, ce qui était encore réservé à une élite.

 

Jaufré Rudel, lui, fut surnommé "le Prince de Blaye", d'après la ville dont il était le seigneur. Il est principalement connu pour avoir le premier développé le thème de "l'amour de loin" (en ancien occitan : amor de lonh) dans ses pièces lyriques.

La plupart des "cansons" commencent par un quatrain qui évoque la nature : la nature est ainsi présentée comme souveraine, et à notre époque, nous avons hélas trop tendance à l'oublier...

"Lorsque les jours sont longs en mai, il m'est bien doux d'entendre de loin le chant des oiseaux ; et quand je m'éloigne je me souviens d'un amour lointain.
Je vais le cœur triste et la tête basse, si bien que chants ni fleur d'aubépine ne me plaisent pas plus que l'hiver glacé.
Jamais je n'aurai joie d'amour, si je n'en ai de cet amour lointain ; car je ne sais, ni près ni loin, femme plus belle ni meilleure ; son mérite est si parfait que je voudrais, pour elle, vivre dans la misère, là-bas, au royaume des Sarrasins...
Je partirai triste et content, quand j'aurai vu cet amour lointain ; mais je ne sais quand je le verrai, car nos terres sont trop lointaines ; il y a bien des défilés et bien des chemins ; je ne suis pas devin, mais que tout aille comme il plaira à Dieu."

 

Un poète contemporain, Marcabru, décrit Jaufré Rudel comme un musicien "oltra mar", c'est-à-dire "de l'autre côté de la mer", ce qui suggère qu'il aurait pris part à la deuxième croisade (v. 1147-1149). Il aurait accompagné Louis VII et Aliénor d'Aquitaine lors de leur expédition, et serait mort dans l'entreprise, vers 1148 ou vers 1170.

 

Un autre poème de Guillaume d'Aquitaine s'ouvre aussi sur une évocation de la nature :

"Grâce au printemps la douceur d'eau
Couvre les bois ; et les oiseaux
Chantent sur les feuilles en leur latin
Ils suivent les vers du nouveau chant"

On peut citer aussi ce poème de Bernard de Ventadour :


         " Quand naissent l'herbe fraîche et la feuille,

          Et que la fleur boutonne au verger,

          Et que le rossignol haut et clair 

          Elève la voix et moud son chant,

Quelle joie j’ai de lui, et joie de la fleur 

Et joie de moi - même et grand’ joie de ma dame,

De toute part je sens la joie qui m’entoure,

Mais de toutes joies la plus grande vient d’elle.

          Hélas, comme je meurs de souci !

    

          Et tant je suis de soucis couvert

          Que larrons me pourraient enlever

          Sans que me doute de ce qu’ils font.

Par Dieu, amour, tu me trouves bien esclave,

Avec peu d'amis et toi pour seul seigneur. 

Pourquoi ne pas forcer le cœur de ma dame 

 Avant que de la désirer je ne meure ?

 

          Merveille est pour moi de pouvoir vivre

          Sans lui découvrir un tel amour.

          Quand je vois la belle qui m’est chère, 

          Ses yeux si beaux dans son beau visage..."
 

 

Bien peu de mélodies du haut moyen-âge sont parvenues jusqu’à nous, l’écriture musicale n’ayant pas encore été inventée. La transmission des chansons se faisait uniquement à l’oral et elles subissaient immanquablement des modifications d’un siècle à l’autre. Le plus souvent le nom de l’auteur a été perdu.

Parfois, une même mélodie servait pour trois ou quatre textes différents, au gré des époques mais aussi des régions.

 

Et on trouve aussi  tout un art de l'imagination chez les troubadours, ce qui a pu inspirer nos poètes surréalistes, avec, par exemple, ce poème de Guillaume d'Aquitaine :


"Ferai des vers de pur néant :
Ne sera de moi ni d’autres gens,
Ne sera d’amour ni de jeunesse,
Ni de rien d’autre.
Les ai trouvés en somnolant –
Sur un cheval !

Ne sais sous quelle étoile suis né.
Ne suis allègre ni irrité,
Ne suis d’ici ni d’ailleurs,
Et n’y peux rien :
Car fus de nuit ensorcelé
À la cime d’une colline.

Ne sais quand fus endormi,
Ni quand je veille si on ne me le dit.
J’ai bien failli avoir le coeur brisé
Par la douleur :
Mais m’en soucie comme d’une souris
Par saint Martial !"

 

Guillaume d'Aquitaine a vécu de 1071  à 1126 et 850 ans plus tard, un artiste américain, J J Cale publie en 1976 un album intitulé Troubadour avec cette chanson d'amour :

 

"Cherry, j'aimerais t'aimer
Cherry, tu m'aimeras aussi?
Un jour, je t'emmènerai, c'est tout ce que je veux faire
Je t'aimerai pour toujours, Cherry ... tu m'aimeras aussi?
Doux comme un lever de soleil du matin
Frais comme une rosée de montagne
Un jour, je t'aimerai Cherry, m'aimeras-tu aussi?
J'ai besoin de toi pour toujours, Cherry ... tu auras besoin de moi aussi?"

J J Cale n'est-il pas un troubadour des temps modernes ? Il a longtemps vécu dans une caravane refusant la célébrité...

 

En vérité, l'Eglise a toujours considéré avec une certaine méfiance les poèmes des troubadours, tout simplement parce qu'ils célébraient la passion... Cet art des troubadours a été battu en brèche par la papauté... Les troubadours ont été considérés comme des infidèles, ils se sont alors expatriés, ont essaimé dans différents pays et les clercs ont commencé à noter leurs chansons. C'est ainsi qu'elles nous sont parvenues...

Les troubadours chantent la force de l'amour qui se traduit par une adoration, mais l'amour et le plaisir charnels ne sont pas exclus.

Marc Simon nous interprète alors sa version de My Funny Valentine... une chanson d'amour comme auraient pu en écrire les troubadours...

"My Funny Valentine, 

Mélancolie en fleurs,

Me fait sourire du bout du coeur

Avec tes airs tragiques 

Entre rire et soupir

Tu es l'oeuvre d'art qui m'inspire

En quoi ta silhouette est-elle

De celle de Vénus moins belle

Et le dessin de ta bouche

Moins farouche

Mais pas un cheveu

Ne change rien

Et surtout si à moi tu tiens

Stay little Valentine

Le moindre de mes jours est tien..."

 

Certains troubadours étaient beaucoup plus modestes que Guillaume d'Aquitaine : c'est le cas de Marcabru, un homme du peuple, d'abord un jongleur, chargé de chanter les oeuvres des troubadours, puis il a porté ses propres textes.

Marcabru se caractérise par une langue très tonique, presque violente : c'était un homme de caractère qui se dressait contre l'ordre établi.

Le sirvente ou sirventès ou sirventés est un poème à caractère satirique, politique ou moral que chantaient, en langue occitane, les troubadours des XIIe et XIIIe siècles. Ces satires, qui étaient ordinairement divisées en couplets et destinées à être chantées comme les autres poèmes, s’attaquent aux princes, à la noblesse, au clergé, au Saint-Siège lui-même, en général aux personnes, aux événements, aux mœurs.

Bob Dylan a pu s'inspirer de ces chansons contestataires par exemple, avec ce célèbre texte : Blowin' in the wind, Ecoute dans le vent :

"Combien de routes un garçon doit-il emprunter
Avant que vous ne l'appeliez un homme ?
Combien de mers une colombe doit-elle survoler
Avant de s’endormir dans la sable ?
Combien de temps les canons tireront-ils
Avant d'être bannis à jamais ?

La réponse mon ami
Est soufflée par le vent

La réponse est soufflée par le vent

Combien d''années une montagne peut-elle se dresser 

Avant d'être balayée par la mer ?

Combien d'années les peuples attendront-ils

Avant de pouvoir être libres ?

Combien de fois un homme peut-il détourner le regard

En prétendant qu'il ne voit pas ?

 

Combien de fois un homme doit-il lever les yeux

Avant qu'il puisse voir le ciel

Combien de fois un homme doit il tendre l'oreille

Avant d'entendre les gens pleurer ?

Combien de morts faudra-t-il pour qu'il réalise 

Que trop de gens sont morts ?"

 

On connaît aussi les noms de quelques femmes troubadours :

Azalaïs de Porcairagues est une trobairitz, active dans la seconde moitié du XIIe siècle. Une seule de ses compositions a été conservée, Ar em al freg temps vengut.

L'unique source pour connaître la vie d'Azalaïs de Porcairagues est sa vida, c'est-à-dire une brève biographie occitane en prose écrite au XIIIe siècle. Selon cette vida :

« Dame Azalaïs de Porcairagues, une dame de haute noblesse et de culture, était originaire de la région de Montpellier. Elle s'éprit de sire Gui Guerrejat, le frère de sire Guillaume de Montpellier. Elle s'entendait à la poésie et composa à son propos maintes chansons de qualité. »

"Ar em al freg temps vengut,
Que ‘l gèls e’l nèus e la fanha,
E l’aucelet estàn mut,
Qu’us de chantar non s’afranha ;
E son sec li ram pels plais,
Que flors ni folha no’i nais,
Ni rossinhols non i crida
Que la en mai me reissida.

(Nous voici venus au temps froid,
Avec le gel, la neige, la boue.
Les oiseaux se sont tus,
Ils ne veulent plus chanter.
Les branches sont sèches,
Elles n’ont plus ni fleur ni feuille.
Le rossignol ne chante plus,
lui qui en mai me réveille.)"

 

La Comtesse Béatrice de Die a écrit, elle, des textes d'une grande modernité :

"Combien voudrais mon chevalier
Tenir un soir dans mes bras nus,
Pour lui seul, il serait comblé,
Je ferais coussin de mes hanches ;
Car je m'en suis bien plus éprise
Que ne fut
Flore de
Blanchefleur.
Mon amour et mon cour lui donne,
Mon âme, mes yeux, et ma vie.

Bel ami, si plaisant et bon,
Si vous retrouve en mon pouvoir
Et me couche avec vous un soir
Et d'amour vous donne un baiser,
Nul plaisir ne sera meilleur
Que vous, en place de mari,
Sachez-le, si vous promettez
De faire tout ce que je voudrais."

 

 

Hélas, souvent, la musique est perdue : sur les mélodies, rien n'est certain, sur le rythme, non plus. Il faut recréer quelque chose à partir de presque rien.

Les instruments, eux, sont faits à l'époque avec une grande variété de matériaux issus de la nature : cornes, os, bois...

 

 

 

 

https://culture-bassin-valenciennes.etab.ac-lille.fr/2020/10/13/chants-traditionnels-troubadours-et-trouveres/

 

 

 

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30 juin 2023 5 30 /06 /juin /2023 11:38
L'art méconnu des troubadours...

 

D'après une conférence donnée par Matthieu Poitavin, auteur occitan, professeur de Provençal et Yanira Martinez, née à Cuba, musicologue et ethnologue : L'inspiration des troubadours dans le monde, entre France et Cuba...

 

Pourquoi a-t-on occulté cette littérature occitane : l'art des troubadours ? Qui est capable, de nos jours, de citer un seul nom de troubadour ?

Pourtant, ils étaient pas moins de 500 dans la région occitane...

Des auteurs tombés dans l'oubli alors qu'ils ont exercé une influence considérable dans le temps et dans l'espace...

Qui connaît Bernard de Ventadour, Cercamon, Marcabru, Geoffroy Rudel, Peire Cardinal, Guillaume d'Aquitaine ? Qui connaît la Comtesse de Die ?

Qui connaît leurs oeuvres ?

L'art du trobar couvre pourtant un grand espace des Alpes aux Pyrénées, 32 départements du sud de la France...

Et cet art va se déplacer en Italie, en Catalogne jusqu'à Valence, au Portugal, en Angleterre.

Cette littérature va devenir la première littérature de l'occident, et elle va influencer la littérature moderne, et contemporaine.

Dante et Pétrarque se réfèrent à cette littérature.

Une littérature qui chante l'amour...

L'influence de cette littérature s'est étendue jusqu'à Cuba ! Comment ? C'est difficile de le préciser...

Des comédiens venus d'Espagne, d'Italie, de France débarquent à Cuba pour divertir la population et cette tradition musicale va arriver dans les villes principales à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.


Au 19ème siècle à Cuba, des chanteurs de rues allaient de ville en ville avec leur guitare pour interpréter leurs compositions. Ce mouvement emblématique est considéré comme l’âme de la chanson cubaine. 

C'est tout un art de faire des sérénades avec des textes qui décrivent la beauté de la femme créole, on trouve aussi des textes patriotiques qui évoquent la bravoure de ceux qui se battent pour la liberté du pays.

C'est toute une génération d'auteurs-interprètes qui chantent seuls, en duo, ou trio accompagnés d'une guitare qui apparaissent au début du XXe siècle, appelés trovadores, ces groupes de troubadours chantent des habaneras, des guajiras, ou boléros, chansons sentimentales nées vers 1880 à Santiago de Cuba...

 

En Occitanie, il faut oublier l'image du troubadour qui va de château en château. L'art du troubadour appartient d'abord à de riches seigneurs, c'est un art très savant, codifié... un art porté et diffusé ensuite par des "jongleurs" qui interprètent les oeuvres des troubadours.

La femme est souvent déifiée, elle apparaît lointaine, inaccessible...

 

Le terme d'ancien occitan  "paratge" est relativement fréquent dans la poésie des troubadours où il revêt tour à tour le sens premier de "noblesse de sang" et le sens plus original de "noblesse de cœur  ou de mérite", c'est une ouverture d'esprit aux autres...

La civilisation occitane est ainsi une civilisation de progrès.

 

On distingue plusieurs genres : la cansoun, genre le plus noble, une poésie chantée consacrée à la louange et à l'amour associé à la galanterie et la politesse... l'alba, texte narratif où les personnages se séparent et sont en attente... le sirvantès, genre politique, satirique, littérature de combat... la pastourelle, chanson qui évoque l'amour pour une bergère... la romance, récit d'une aventure amoureuse.

 

Mais cette culture occitane des troubadours a été quelque peu oubliée : on ne l'enseigne que très peu dans nos écoles...

 

Certains groupes font renaître la chanson occitane : par exemple, Massilia Sound System, avec cette chanson :

"Les compagnons du fin amour
Oh braves gens de ce quartier, je viens chanter la gloire de ceux qui ont fait notre histoire : les compagnons de fin amour
Je chanterai pour tous ceux qui ont mis dans notre mémoire le plaisir, la peine et la noblesse, un trésor pour nos enfants
Hélas il nous faut le chanter car ils ne l'ont pas dit à l'école
Je vais maintenant commencer le voyage avec Guilhem d'Aquitaine qui fut le premier d'entre eux il ya plus de mille ans
Jaufré Rudel est devenu fou d'une princesse de Tripoli et sans avoir jamais vu son visage, pour elle, il fit toutes ses chansons
De Ventadorn il faut que je parle et de Vidal et de Cerveri car ils nous ont envoyé le message : le plaisir ne dure pas qu'un instant
Je chante aussi pour Peire Cardinal qui nous a appris le courage de ne jamais se taire quand gouvernent les méchants
Nous en avons plein encore dans notre camion, de quoi remplir un dictionnaire, plaisir, poésie et noblesse, un trésor pour nos enfants..."

 

 

https://www.moyenagepassion.com/index.php/2019/04/03/quan-lerba-fresch-ou-la-joie-du-troubadour-bernart-de-ventadorn-au-renouveau-printanier/


https://www.lemonde.fr/blog/mundolatino/2011/01/11/des-troubadours-a-la-trova-cubaine/

 

https://genius.com/Massilia-sound-system-lei-companhs-de-fin-amor-lyrics

 

 

 

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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 11:20
Une farce romaine : l'histoire extraordinaire de Cléopâtre...

 

Un spectacle hilarant, rempli de références à l'antiquité romaine, un spectacle érudit et loufoque en même temps, un spectacle parodique qui fait appel à toutes les ressources du comique : comique de gestes, de mots, de situation, de caractère, de répétition...

Un spectacle en plein air à la façon antique...

Un spectacle vivant qui fait intervenir les spectateurs invités à participer à toutes les péripéties de cette farce romaine.... un spectacle musical avec danses, accompagnement d'instruments de musique antiques...

Un spectacle complet auquel ont pu assister, pendant les Journées Romaines, les habitants de Nîmes, anciennement Nemausus.

 

Et comme les acteurs ne sont que trois, les spectateurs sont immédiatement conviés à jouer le rôle du choeur...

"Je vous propose d'être le choeur de cette comédie antique. A tous moments, on viendra vous solliciter, on vous donnera une phrase et vous devrez la répéter ensemble. On va s'entraîner un peu : Nous sommes le choeur !" déclame en préambule un des acteurs de la pièce.

"Nous sommes le choeur !" répètent les spectateurs.

"Pas mal ! vous avez déjà fait choeur dans votre vie, non ?" commente le comédien...

Puis il appelle l'auteur de la pièce qui dit-il "nous fait la grande joie, le grand honneur d'être là parmi nous cet après midi. On va l'appeler par son nom, il s'appelle Cubitus Radius !"

Et la foule de répéter Cubitus Radius !

"Mais comme il a un ego surdimensionné, comme il est un peu sourd, surenchérit le comédien, il faut y aller vraiment, vraiment, vraiment..."

Et la foule de se prêter au jeu de la répétition...

 

Et voici qu'apparaît Cubitus Radius !

"Nous nous trouvons à Rome, au moins pour le premier acte de cette comédie." et le choeur est invité à acclamer les musiciens qui entrent pour commencer la pièce de théâtre...

"Némausiens, Némausiennes, nous sommes en - 36, avant qui on ne sait pas ! Vous allez découvrir l'histoire extraordinaire des trois personnages les plus importants de tous les temps ! J'ai nommé : Octave... j'ai nommé également Marc Antoine, et enfin, la grande, la belle, la fabuleuse  Cléopâtre !

Vous verrez de la rébellion, de la haine, de l'amour, de l'audace et du sang Rhésus A +."

 

La pièce met en scène la rivalité entre Octave et Marc Antoine, les deux consuls désireux de devenir les maîtres de Rome... tout en prenant quelques libertés avec l'histoire...

 

Sont évoquées les moeurs et les institutions romaines : l'appel aux dieux, les sacrifices, les Vestales, avec des allusions à l'actualité de notre époque.

 

Les comédiens mêlent fiction et réalité dans un aller-retour continuel entre les faits historiques et la farce humoristique afin de nous plonger dans un univers antique aussi divertissant qu’instructif.

 

Bravo aux comédiens de la Compagnie Effet Tchatche et aux spectatrices et spectateurs qui ont joué les rôles de la Vestale, de la mer, des mouettes, de la tortue, de Cléopâtre...

 

 

La vraie histoire de Cléopâtre :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/cleopatre-marc-antoine-vs-octave-passer-a-l-actium-2755632

 

 

 

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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 11:49
Nîmes et le prix Goncourt...

Une exposition intitulée Nîmes et le prix Goncourt mettait en lumières trois figures illustres, trois Nîmois : Alphonse Daudet, Marc Bernard et Jean Carrière...

L'exposition présentait aussi de nombreuses couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

Une exposition qui raconte l'histoire de ce célèbre prix littéraire, en mettant l'accent sur trois auteurs nîmois.

Alphonse Daudet fut d'abord l'exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, Marc Bernard fut primé en pleine guerre, L'épervier de Maheux de Jean Carrière fut l'un des prix les mieux vendus de l'histoire mais aussi l'un des plus lourds à porter pour son auteur.

 

Le premier prix Goncourt fut décerné en 1903.

Il y a 50 ans, le prix Goncourt était attribué à Jean Carrière, à cette occasion son fils a demandé une exposition sur ce thème à la ville de Nîmes.

 

 

Dans un premier espace, on découvre les prémices de l'histoire de ce prix.

Les frères Goncourt sont deux intellectuels argentés, et aussi deux affreux bonhommes : misogynes, antisémites, mais ils sont attachés à la modernité de la littérature. Ils ont soutenu de jeunes auteurs talentueux.

Edmond de Goncourt crée l'académie Goncourt. Et quand il dépose son testament, il choisit Alphonse Daudet comme exécuteur testamentaire...

Daudet est alors très connu comme un écrivain régionaliste, il a écrit aussi des romans d'aventures qui paraissent dans la presse sous forme de feuilletons...

Dans l'exposition, on pouvait voir ainsi un manuscrit d'un  roman intitulé Jack, corrigé par la femme de Daudet qui joua un rôle actif dans l'écriture de ses oeuvres.

 

Le prix Goncourt est créé en 1903 et décerné à un roman de science fiction : il est attribué à  John-Antoine Nau pour son roman Force ennemie (Editions de la Plume).

En voici le résumé :
Un homme est enfermé dans un asile d'aliénés. Est-il fou ? Ou bien sont-ce les aliénistes qu'il faudrait mettre à sa place ? Il se croit habité par un esprit d'une autre planète et tombe passionnément, follement, désespérément amoureux d'une femme, Irène, internée comme lui dans le même établissement. Il s'enfuit, elle sort de l'asile, disparaît... Il court jusqu'au bout du monde pour la retrouver...

On le comprend : cette oeuvre est complètement tombée dans l'oubli, alors que d'autres prix Goncourt restent célèbres, par exemple Le Feu de Barbusse en 1916, un ouvrage écrit en pleine guerre.

 

Marc Bernard, quant à lui, reçoit le prix Goncourt en 1942 : c'est un écrivain nîmois, issu d'un milieu populaire, il écrit des romans prolétariens, et en 1942, il est récompensé pour "Pareils à des enfants." Marc Bernard y retrace son enfance à Nîmes...

L’objectif de Marc Bernard pour Pareils à des enfants était de faire revivre des gens simples. Le récit relate les premières années du héros : son enfance, le départ de son père infidèle et coureur de jupons, la vie quotidienne difficile avec sa mère, tout cela inscrit dans le décor de sa Nîmes natale.

En raison d'une pénurie de papier, le livre s'est mal vendu à l'époque, en pleine guerre.

Les oeuvres de Marc Bernard ont été cependant constamment rééditées, il fut un homme de gauche très engagé.

L'exposition permettait des découvrir des extraits de son roman "Pareils à des enfants", qui étaient situés sur un plan de la ville de Nîmes.

On pouvait découvrir aussi un film Une journée toute simple, réalisé d'après un roman de Marc Bernard... une journée à Nîmes en 1968.

 

Enfin, Jean Carrière, né à Nîmes, est issu d'une famille de musiciens. Il écrit d'abord des essais sur le jazz et la musique du début du XXème siècle.

A 17 ans, il connaît une crise existentielle : il a l'impression de perdre son enfance, une période vécue comme une merveille, il a la nostalgie de cette époque.

Puis, il devient le secrétaire particulier de Jean Giono qu'il considère comme son père spirituel. Giono l'encourage à écrire.

En 1967, il écrit son premier roman : Retour à Uzès, couronné par le prix de l'Académie Française.

En 1972, il reçoit le prix Goncourt pour L'épervier de Maheux : un des plus gros succès de l'histoire du Prix Goncourt.

Pourtant, Jean Carrière vit mal ce succès, c'est une personnalité fragile.

Son père meurt peu après dans un accident et il fait une dépression.

En 1987, il publie Le Prix d'un Goncourt où il raconte ses difficultés à la suite de l'obtention de ce prix. Il était passé soudain de l'ombre à la lumière... il était devenu très vite l'écrivain des Cévennes. Et ce n'était pas son intention...

 

L'exposition permettait de découvrir de nombreux documents : manuscrits, extraits de romans, photos, article de journaux... ainsi que de nombreuses reproductions de couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

 

 

 

 

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 11:29
La reine de l'Egyptologie...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison a rédigé une biographie de Christiane Desroches Noblecourt, égyptologue : elle a été son élève et elle est venue présenter son ouvrage lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Christiane Desroches Noblecourt est une des rares femmes à avoir laissé son nom dans l'histoire de l'Egyptologie.

 

"Elle a fait beaucoup pour l'Egypte, pour le musée du Louvres qu'elle a vraiment enrichi. C'est elle qui a initié la campagne de Nubie : en 1954, Nasser qui arrive au pouvoir décide qu'il faut moderniser et industrialiser le pays. Il va faire construire un grand barrage au sud d'Assouan. Ce grand barrage va créer un lac de 500 kilomètres qui va noyer la Nubie. Il noie ainsi toute une partie de l'histoire, avec deux temples emblématiques, le temple d'Abou Simbel et les temples de l'île de Philae.

 

Christiane Desroches Noblecourt clame qu'on ne peut pas laisser disparaître un patrimoine aussi colossal. C'est elle qui génère le début de la campagne de Nubie qui va durer 20 ans, et pendant 20 ans de sa vie, elle va se battre pour que les temples soient sauvés, déplacés.

Et elle y parvient grâce à l'Unesco et au soutien des Egyptiens. C'est une énorme aventure humaine.

 

Construire ces temples a été déjà une colossale entreprise humaine. Ce qu'ont fait les Egyptiens anciens, construire ces temples, cela a déjà été colossal... Ceux qui ont déplacé le monument et qui ont découpé Abou Simbel, (parce qu' Abou Simbel, c'était un temple creusé dans la roche), tous ces hommes qui ont découpé, qui ont démonté, qui ont remis le temple dans un endroit préservé ont fait un vrai travail de génie.

 

Dans le livre, il y a deux chapitres sur la campagne de Nubie : une grande aventure humaine... on n'imagine pas aujourd'hui que cinquante nations dans le monde ont donné de l'argent pour sauver des temples...

Aujourd'hui, cela paraît vraiment inimaginable et cette grande aventure humaine nécessite d'être remise au goût du jour et racontée, parce qu'il faut voir ce que les hommes au XXème siècle ont fait aussi. L'amitié et la coordination entre les peuples, à ce moment-là, entre 1960 et 1980 a fait en sorte qu'un patrimoine mondial a été sauvé.

 

Et c'est de là qu'est issue la notion de patrimoine mondial de l'Unesco.

 

Christiane Desroches Noblecourt a aussi régné 50 ans sur le Louvres, c'est elle qui a vraiment démocratisé et popularisé l'Egyptologie. Avant, c'était quand même un domaine très intimiste et grâce aux grandes expositions qu'elle a initiées, comme en 67 l'expo Toutankhamon, en 76, l'expo Ramsès, ces expositions qui attirent énormément de monde... en 67, il y a un million deux cent mille personnes qui vont voir Toutankhamon, alors que personne n'allait en Egypte et que les voyages en Egypte, c'était pour une toute petite élite."

 

https://www.babelio.com/livres/Le-Tourneur-dIson-Christiane-Desroches-Noblecourt--La-reine-de-lg/1435086#!

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 11:25
Champollion : le dernier voyage...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison est venue présenter son livre : Champollion, le dernier voyage, lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Claudine Le Tourneur d’Ison s’est passionnée pour l’Égypte dès l’adolescence. Un rêve qui s’est mêlé à celui du voyage et de l’écriture. Après des études de Lettres à la Sorbonne et d’Égyptologie à l’École du Louvre, elle devient journaliste, écrit des livres, dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, et réalise des documentaires pour la télévision.

 

"On a du mal à l'imaginer mais ce dernier voyage de Champollion, c'est en fait le premier, le seul et unique voyage que Champollion ait fait dans sa vie. C'était son rêve d'enfant, il l' a fait en 1828, six ans après avoir découvert la clé du système hiéroglyphique.

Cela a été très compliqué pour lui de monter cette expédition, parce qu'il fallait des fonds, il fallait le soutien du roi de France.

Et donc, finalement, le roi de France Charles X a accepté de donner des fonds pour cette expédition parce que le grand duc de Toscane participait aussi pour la moitié des frais.

 

Dans ce voyage, il y avait 14 personnes, sept Français, sept Toscans. Champollion dirigeait l'expédition qui a duré un an et demi, dans des conditions qu'on imagine assez difficilement aujourd'hui, mais quand on est allé en Egypte, on se rend compte de la difficulté du voyage...

 

Pour Champollion, mettre un pied sur la terre Egyptienne, c'est un peu Moïse mettant le pied sur sa terre promise : pour lui, toute l'Egypte vibre dans son sang, dans son coeur, depuis son enfance.

Quatre ans avant sa mort, il a enfin monté cette expédition, et il fait ce voyage avec l'idée de vérifier que la clé de cette langue qu'il a découverte fonctionne bien.

 

On sait qu'en Egypte, il y a des textes partout, sur les temples, dans les tombeaux. C'est une mise à l'épreuve de son système.

Champollion passe presque un an et demi avec ses collaborateurs qui sont essentiellement des peintres et des dessinateurs, à relever les textes et à les traduire, il sort ainsi l'Egypte d'une nuit de 4000 ans.

Il révèle au monde une civilisation que tout le monde ignorait. Il nous a apporté la révélation d'une civilisation dont nous sommes issus."

 

Dès l'enfance, Champollion s'est intéressé aux langues anciennes, très jeune quand il a vu les hiéroglyphes, il a écrit à son frère qu'il serait le déchiffreur, il avait une prémonition, et il avait aussi une telle passion, il adorait les langues anciennes. A 10 ans, il connaissait déjà plusieurs langues anciennes dont le copte, et c'est grâce à cette culture qu'il a pu déchiffrer et trouver la clé du système.

 

 

https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/video/71f259dd-a8d8-4130-ae7c-54411b7bd9e5-comment-champollion-dechiffre-hieroglyphes

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