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31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 13:01
On s'est connus au café des trois colombes...

 

Une belle chanson d'amour qui suit le rythme des saisons : l'hiver, le printemps, l'été... et qui suggère ainsi la fuite irrémédiable du temps...

La chanson s'ouvre sur une brève évocation de l'hiver à Nancy, avec "une neige mouillée", et aussitôt le narrateur fait le récit d'une rencontre, avec un présent de narration qui actualise la scène et la rend plus vivante : "Une fille entre dans un café".

Le narrateur l'observe "s'installer à côté", alors qu'il "boit son verre"... on perçoit là une scène familière dans un café et un thème traditionnel : celui du coup de foudre.

 

Dés lors, le narrateur se demande "comment aborder" la jeune fille.

La conversation s'engage sur "la pluie, le beau temps", et l'on entre dans les pensées du narrateur qui nous paraît d'autant plus proche, d'autant plus humain : "ça n'a rien de génial", pense-t-il, d'autant que le style de cette expression est familier, comme l'est aussi la réflexion qui suit : "Mais c'est bien pour forcer son étoile".

Et de fil en aiguille, la conversation se fait plus intime : 

 "Puis vient le moment où l'on parle de soi
Et la neige a fondu sous nos pas"

Et l'on trouve là une belle expression poétique qui suggère une confiance et une complicité mutuelle, une expression qui en rappelle une autre : "rompre la glace."

 

Le refrain évoque alors cette rencontre au passé, et on découvre le magnifique nom de ce café qui a servi de cadre à la rencontre :

"On s'est connus au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri"

Et c'est un bonheur infini qui est décrit dans les vers suivants, grâce l'emploi de l'imparfait à valeur durative :

"On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien mais on avait toute la vie"

Un bonheur fait de simplicité, d'évidence, ce que suggère bien le style familier utilisé, avec l'emploi des verbes "être, avoir".

 

Le couplet suivant marque une nouvelle étape, avec une autre saison : "Nancy au printemps, ça ressemble au Midi". Et, cette fois, l'amour s'est installé, avec une belle réciprocité, grâce à la répétition du verbe "aimer" :

"Elle m'aime et je l'aime aussi"

Les deux amoureux sont réunis aussi avec l'utilisation du pronom indéfini "on" :

"On marche en parlant, on refait la philo"

Conversations, photos prises par le narrateur... les amoureux vivent un bonheur idyllique...

Un bonheur fait de temps libre, de soleil, et le café des trois colombes reste un refuge pour les deux amoureux qui s'y retrouvent à la nuit, loin de la "lumière et du bruit".

 

Mais soudainement, le narrateur indique une distance dans l'espace et dans le temps, malgré la présence du souvenir :

"Nancy, c'est très loin, c'est au bout de la terre
Ça s'éloigne à chaque anniversaire"

Et pourtant, malgré l'éloignement, le personnage exprime une certitude :

"Mais j'en suis certain, mes chagrins s'en souviennent
Le bonheur passait par la Lorraine"

Le temps a passé, et le bonheur s'est enfui, mais il reste le souvenir inaltérable de ce bonheur associé à la Lorraine et au café des trois colombes.

On perçoit là une nostalgie, un regret dans cette confidence, grâce à cette belle expression imagée pleine de poésie : "mes chagrins s'en souviennent".

Un bonheur disparu, "il s'en est allé", un bonheur perdu, et le narrateur exprime alors un paradoxe :

"Je t'ai oubliée, mais c'est plus fort que moi
Il m'arrive de penser à toi"

 

Quelle nostalgie dans cette belle chanson d'amour ! Un passé magnifié, celui de la jeunesse triomphante... Les personnages qui ne sont pas décrits ni nommés nous touchent d'autant plus car ils ont une valeur universelle, on peut s'identifier à eux.

 

La mélodie emplie de tendresse est bien en harmonie avec une forme de confidence, elle s'amplifie dans le refrain avec l'évocation du café des trois colombes.

 

Pour mémoire : 


Les paroles de Le café des trois colombes ont été écrites par Pierre Delanoë.
Le titre Le café des trois colombes a été interprété par Joe Dassin en 1976. 

Le chanteur et compositeur néerlandais Pierre Kartner, plus connu sous le nom de Vader Abraham a composé la musique, il est l'auteur de Het kleine café aan de haven, repris en français par Mireille Mathieu sous le nom Le Vieux café de la rue d'Amérique et par Joe Dassin Le Café des Trois Colombes.

 

 

Les paroles :

https://www.paroles.net/joe-dassin/paroles-le-cafe-des-trois-colombes


 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 12:43
Siffler sur la colline...

 

Une belle ode à la beauté et aux bienfaits de la nature dans cette chanson du répertoire de Joe Dassin...

La chanson évoque dans le premier couplet la rencontre d'une inconnue, une bergère, dans un cadre champêtre : "près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis"... Le narrateur qui parle à la première personne passe très vite de la perception visuelle : "je l'ai vue", à un compliment direct : "Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche...", une façon de restituer un coup de foudre immédiat.

 

Et la réponse ne se fait pas attendre : "elle m'a dit
C'est d'rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies..."

Voilà une recette de beauté naturelle, comme une belle exhortation à un retour à la nature et à ses bienfaits.

 

Et aussitôt, le narrateur, bien sûr, saisit l'occasion pour faire une demande audacieuse :

"Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi..."

 

La réponse de la jeune bergère ne se fait pas attendre, le refrain est une invitation à "aller siffler là-haut sur la colline", où il faudra "l'attendre avec un petit bouquet d'églantines".

On retrouve là un décor champêtre, avec la colline, lieu d'élévation, de détachement...

 

Là, on pense tout de même que c'est gagné, comme le pense aussi sans doute le narrateur.

Mais malgré la longue attente suggérée par la répétition : "J'ai attendu, attendu", la jeune fille "n'est jamais venue".

On pourrait alors croire à une déconvenue, une déception profonde... Mais le ton, la mélodie restent enjoués... comme si la leçon donnée, celle de la patience, d'une pause contemplative dans la nature était bénéfique... comme si le fait de siffler permettait un épanouissement, une libération...

 

Nouvelle occasion de rencontre avec la bergère, nouvelle scène de séduction : cette fois, "à la foire du village"... une séduction qui passe à nouveau par une parole toujours pleine d'audace et encore associée à la nature :

"Un jour je lui ai soupiré
Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier
Et qu'à chaque fois qu'elle passe elle vienne me mordre dedans"

Mais la jeune fille se contente de "montrer ses jolies dents" et l'invite à nouveau à "aller siffler sur la colline"... et à "l'attendre avec un bouquet d'églantines", fleurs sauvages, fleurs des poètes...

 

On aime dans cette chanson ce beau message de simplicité et de retour à la nature...

 

De plus, les personnages évoqués sont des figures anonymes ; ils ne sont pas nommés, ni décrits, ce qui leur donne une dimension universelle. On peut facilement s'identifier à eux.

 

La mélodie joyeuse, enlevée, rythmée nous entraîne dans ses tourbillons de notes... que du bonheur !

 

Pour mémoire : c'est une reprise de la chanson italienne Uno tranquillo, interprétée et enregistrée en 1967 par Riccardo Del Turco. Le texte français, sans rapport avec l'original, a été écrit par Jean-Michel Rivat et Frank Thomas.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/joe-dassin/paroles-siffler-sur-la-colline

 

A propos de cette chanson :

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-co/tubes-co-joe-dassin-et-le-rateau-de-la-bergere-zai-zai-zai-zai-4745898

 

 

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