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22 août 2025 5 22 /08 /août /2025 12:54
Elle m'oublie...

 

Une belle chanson d'amour mélancolique, car c'est un amour perdu qui est évoqué à travers ce refrain lancinant : "Elle m'oublie..."

 

Elle est déjà partie loin, et l'amoureux ne peut s'empêcher de penser à celle qui l'a quitté : on entend alors son monologue où il s'exprime à la première personne :

"A l'heure qu'il est je sais qu'il est déjà trop tard
Elle aura sûrement pris le premier autocar"

 

On entre ainsi dans la peau et les pensées du personnage, il nous paraît d'autant plus familier, proche de nous.

Et à quoi pense-t-il ? Bien sûr, à celle qu'il aime toujours et qui est partie... il imagine alors ce qu'elle fait, ce qu'elle voit, ce qu'elle a en tête... 

Et de dérouler les paysages qu'elle contemple : "sur la nationale sur les bords de Loire".

La chanson nous fait voir le départ et le voyage de la jeune femme comme dans un film, et c'est d'autant plus poignant.

L'emploi du pronom "elle" sans que soient cités le prénom ou le nom de la jeune femme donne une valeur universelle à ce thème d'un amour perdu...

 

Le refrain réitéré à trois reprises : "Elle m'oublie, elle m'oublie, elle m'oublie" vient souligner le désarroi du personnage qui ne peut s'empêcher d'imaginer le voyage et le trajet de son amoureuse perdue.

 

Il la revoit alors : "Ses cheveux blonds serrés dans un chignon mal fait", le portrait reste vague et s'attache à un détail intime et poursuivant son monologue, l'amoureux imagine la suite de son voyage, une façon de la rendre présente malgré son absence :

"Elle pense à Dieu sait quoi, le soleil disparaît
Et la nuit va venir, le chauffeur fatigué
Cherche un vieux restaurant et elle voudra dîner"

 

Dans le couplet suivant, le personnage évoque sa solitude, comme le souligne l'emploi du pronom mis en relief "Et moi", au début de vers. On le voit en train de vouloir noyer son chagrin dans l'alcool : "je vais finir cette bouteille de vin"

Et ce ne sont pas de beaux paysages qu'il regarde mais seulement la table qui est devant lui, "en se tordant les mains", geste qui traduit son désarroi. Le contraste est saisissant entre celle qui est partie en mouvement, et celui qui reste seul, figé, passif, abandonné, malheureux.

Le voilà seul dans le jardin, à compter les étoiles comme pour se consoler et il essaie même de se persuader que "ça ira mieux demain..."

 

Mais l'imagination galope inévitablement et le personnage poursuit son monologue et ses pensées : il imagine le retour de la jeune femme à Paris, et la voici entourée de "ses parents, de ses amis", encore un contraste saisissant avec la solitude du narrateur.

Il va jusqu'à l'imaginer à nouveau "amoureuse" et "heureuse" ! On perçoit toute la cruauté de ces pensées.

 

Dans le dernier couplet, le personnage en vient à évoquer d'autres préoccupations liées à un travail agricole avec ses soucis, ses contraintes :

"Il y a un champ de blé à faner quelque part
Le tracteur est cassé, ça fait tout une histoire
Il faudrait bien penser à soigner ce cheval"

Et là encore ces évocations de soucis agricoles liées à la fin de l'été peuvent être aussi des images de la fin de la relation amoureuse.

Et aussitôt reviennent la pensée obsédante de l'absente et l'expression d'une souffrance infinie :

"C'est la fin de l'été, elle m'oublie et j'ai mal"

 

La mélodie mélancolique devient un lamento rempli d'émotion dans les refrains, notamment grâce à l'interprétation sensible et incarnée de Johnny Halliday.

 

Pour mémoire :

 

Cette chanson, sortie en 1978, a été écrite et composée par Didier Barbelivien.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/johnny-hallyday/paroles-elle-m-oublie

 

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8 août 2025 5 08 /08 /août /2025 11:44
Diego, libre dans sa tête...

Une magnifique chanson engagée pour dénoncer les dictatures où est réprimée la simple liberté de s'exprimer... tel est le thème de cette chanson : Diego, libre dans sa tête...

 

Un prisonnier anonyme "derrière des barreaux", est désigné d'abord seulement par le pronom "il" : on ignore son nom comme s' il n'avait déjà plus d'identité...

On connaît seulement le vague motif de son emprisonnement : 

"Pour quelques mots
Qu'il pensait si fort"

Un délit d'opinion, et même un délit de pensée sont ainsi évoqués... une façon de dire tout l'arbitraire de cet emprisonnement... Il est interdit de s'exprimer, il est interdit de penser dans certains pays... Ainsi, ce prisonnier symbolise tous les opposants politiques dont la pensée est réprimée.

 

Et dans cette prison symbolisée par des barreaux, comment ne pas rêver à la liberté des "milliers d'oiseaux" qui eux "s'envolent sans effort"?

Le contraste est saisissant entre le prisonnier et ces oiseaux libres de voler...

 

Le narrateur s'interroge alors, interrogation qui peut traduire une révolte, une indignation : 

"Quel est ce pays
Où frappe la nuit
La loi du plus fort ?"

Un pouvoir tyrannique est suggéré avec le verbe "frapper", associé à la "nuit", comme si les autorités se cachaient dans l'obscurité pour intervenir...

L'expression "La loi du plus fort" vient renforcer la critique et la dénonciation...

 

Dans la strophe suivante, on découvre le prénom du personnage victime de cette loi du plus fort : Diego, un prénom à consonnance espagnole... et Diego nous apparaît ainsi comme un être familier, proche de nous.

Le narrateur évoque alors Diego qui est pourtant "libre dans sa tête", s'il ne l'est pas dans son corps... une façon de magnifier le personnage, de souligner son indépendance, son refus de se plier à des idées qu'on voudrait lui imposer...

Dès lors, on peut imaginer le personnage en train peut-être de s'endormir "Derrière sa fenêtre".

 

Et soudain, le narrateur s'exprime à la première personne, comme pour souligner sa propre chance de vivre en liberté, en contraste avec les destin de Diego :

"Et moi qui danse ma vie
Qui chante et qui ris
Je pense à lui"

Le dernier couplet laisse entendre tout ce que risque le prisonnier : il est "peut-être déjà mort."

En écoutant cette chanson, on ne peut s'empêcher de penser, comme le fait le narrateur, à tous ceux qui subissent ainsi "la loi du plus fort" dans de nombreux pays... Emprisonnés, ils croupissent dans des prisons et sont souvent voués à la mort, comme Diego.

 

La mélodie scandée, lancinante, mélancolique souligne le destin cruel et injuste de "Diego, libre dans sa tête"...

 

Pour mémoire :

 

Diego libre dans sa tête est une chanson écrite par Michel Berger et interprétée en 1981 par France Gall.

Michel Berger l'enregistre à son tour en 1983.

Johnny Hallyday, en 1990, à l'occasion de son spectacle à Bercy, reprend Diego. 

La chanson dénonce la répression exercée par les dictatures d'Amérique latine des années 1980, Diego étant un opposant emprisonné "pour quelques mots qu'il pensait si fort".

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/johnny-hallyday/paroles-diego-libre-dans-sa-tete

 

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28 février 2018 3 28 /02 /février /2018 09:18
Une question d'héritage...

 

 

Est-il possible de faire du passé table rase ? Non, bien sûr : nous sommes tous les héritiers d'une culture, d'un passé riche d'événements.

La France est ainsi l'héritière d'une culture millénaire...

Il n'est pas étonnant que nous soyons attachés à cette culture si ancienne... Il n'est pas étonnant que dans le droit français, il soit interdit de déshériter ses propres enfants, car les enfants sont ceux qui sont le plus à même de transmettre ensuite cet héritage.

 

Ce n'est d'ailleurs pas le cas aux Etats-Unis, où certains milliardaires peuvent déshériter leurs enfants pour leur apprendre à ne compter que sur eux-mêmes.

Aux Etats-Unis, le lien avec le passé est plus accessoire... sans doute parce que c'est un pays dont l'histoire est très récente.

 

On l'a vu avec le débat sur le testament de Johnny Halliday : le chanteur a exclu de la succession son fils et sa fille biologiques, et a tout légué à son épouse.

"On ne déshérite pas ses enfants, ça ne se fait pas..." a déclaré notamment Jacques Dutronc, un des amis du chanteur.

Eddy Mitchell, une autre "vieille canaille" a exprimé le même point de vue : "Je ne comprends pas que l'on puisse déshériter ses enfants."

Un tel héritage n'est pas dans la tradition française sans doute aussi parce que notre pays est attaché au principe d'égalité...

Bien sûr, Laura Smet et David Halliday ont déjà reçu une infime partie de cet héritage, grâce à des donations.

Bien sûr, ils ne sont pas dans le besoin.

 

Mais on comprend leur tristesse : ils doivent se sentir rejetés et désavoués par leur propre père, puisqu'ils sont écartés de la succession.

 

Désormais, une bataille judiciaire et médiatique est engagée : deux clans s'opposent irrémédiablement.

Une famille éclatée et déchirée, des années de procédure qui s'annoncent, des déclarations contradictoires : voilà le résultat de dispositions testamentaires qui créent la division et l'incompréhension.

Le mal est fait : les commentaires vont bon train, les fans prennent parti pour l'un ou l'autre clan.

On peut imaginer aussi la tristesse des deux fillettes Jade et Joy prises dans une tempête médiatique.

Cette famille recomposée ne pourra pas retrouver une harmonie perdue.

 

Que reste-t-il de la belle union affichée lors des obsèques de la star ?

Que reste-t-il des liens familiaux tissés entre les enfants de Johnny ?

Quel gâchis !

"L'héritage qu'il soit matériel ou immatériel est ce qui nous inscrit dans une généalogie..." nous rappelle Natacha Polony dans un de ses ouvrages.

L'héritage permet de se construire : comment ne pas comprendre le désarroi de ceux qui ont été déshérités ?

 

 

 

 

 

 

 

Une question d'héritage...
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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 16:46
Famille Halliday : la guerre est déclarée...

 

 

 

Un peu plus de deux mois après le décès de Johnny Halliday, voilà qu'une guerre de succession est engagée :  les deux enfants du chanteur Laura Smet et David Halliday lancent une procédure contre le testament de leur père dans lequel il léguerait l’intégralité de son héritage - patrimoine et droits - à sa dernière épouse, Laeticia.

 

Les deux enfants de Johnny Hallyday invoquent dans leur communiqué des dispositions prises aux Etats-Unis qui "contreviennent manifestement aux exigences du droit français".

 

On peut comprendre leur désarroi, et leur incompréhension : c'est comme si Laura et David avaient été reniés par leur propre père.

Une véritable blessure morale, une gifle pour les deux aînés du chanteur...

 

Déshériter ses propres enfants, c'est tout de même assez inhabituel, d'autant que Johnny, de son vivant, a toujours montré un attachement à l'égard de ses enfants...

 

 

Pourquoi ce reniement ? On peut penser que sa dernière épouse Laeticia a oeuvré pour que de telles dispositions soient prises en sa faveur.

 

Les clivages familiaux transparaissent dans la lettre qu'a rédigée Laura Smet et qu'elle a adressée à son père décédé.

" Toutes ces fois où on a dû se cacher pour se voir et s'appeler ! Il m'est encore insupportable de ne pas avoir pu te dire au revoir, papa, le sais-tu au moins ?" écrit-elle notamment.

 

Il est certain que ce testament paraît inéquitable puisque Laeticia récupère tous les biens du chanteur, l'ensemble de son patrimoine et l'ensemble de ses droits d'artiste...

 

Laeticia Halliday se serait-elle comportée comme une redoutable affairiste ?

Aurait-elle oeuvré pour capter tout l'héritage du chanteur ? Certains n'hésitent pas à dire que Johnny Halliday a été manipulé, d'autres parlent déjà de "veuve joyeuse".

Les langues vont bon train, c'est sûr.

 

Dans tous les cas, on comprend mal qu'un père puisse ainsi déshériter totalement ses enfants.

On comprend mal aussi pourquoi Johnny a été enterré à Saint Barth, loin de son public, de ses fans, et de ses enfants...

 

On le constate encore : l'argent vient polluer les relations humaines et familiales, l'argent est un facteur de divisions et de querelles.

Dans les familles recomposées, le problème est souvent encore plus aigu.

La suite promet d'être houleuse : déjà Laetitia Halliday se dit "écoeurée de l’irruption médiatique autour de la succession de son époux..." et elle déclare être "sereine" pour la suite des événements et "déterminée à faire respecter le travail et la mémoire de son mari."

Une triste guerre de succession s'annonce...

 

 

 

 

 

 

 

Famille Halliday : la guerre est déclarée...
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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 11:29
Retiens la nuit... l'amour maintes fois chanté par Johnny...

 

 

La fragilité du bonheur, le temps qui passe et que l'on ne peut retenir, l'instant fugace de l'amour, on a tous en tête cette chanson de Johnny Halliday : Retiens la nuit...

Douce mélodie de l'amour, mélancolie associée à la fuite du temps...

 

La chanson s'ouvre sur un impératif : "Retiens la nuit...", un rêve fou de suspendre le temps et de l'arrêter dans un moment de bonheur et d'extase.

Les amoureux sont réunis dans un moment d'intimité : "pour nous deux... pour nos coeurs."

 

Un désir de prolonger l'instant fragile du bonheur est évoqué dans cette expression : "jusqu'à la fin du monde."

Un besoin d'absolu et de fusion avec l'être aimé s'exprime alors : "Serre-moi fort contre ton corps..."

Une façon de conjurer le temps qui passe inexorablement, une façon d'interrompre "sa course vagabonde". Le temps personnifié dans cette expression ne semble-t-il pas une force irrésistible ?

 

Un "grand amour" est évoqué : il pourra, au cours d'un instant, "rayer le jour" et faire oublier la pesanteur de la vie et ses tracas.

L'amour salvateur tant de fois raconté dans les chansons de Johnny est ici magnifié.

Il est aussi associé à "l'heure des folies", expression où l'on retrouve le thème traditionnel de l'amour fou.

 

Et l'impératif "Retiens la nuit" revient comme si l'amoureuse avait ce pouvoir de suspendre le temps, grâce à la force de son amour... l'amour qui transcende la vie, qui la rend plus belle comme le montre la phrase : "Avec toi, elle paraît si belle".

 

L'expression se fait alors plus insistante et plus précise : "Arrête le temps et les heures..."

Et la chanson devient une prière : "Je t'en supplie, à l'infini, Retiens la nuit."

 

Le couplet suivant suggère bien toute l'ambiguïté et la fragilité du bonheur : le vocabulaire est sombre, avec les mots : "tristesse, détresse, peur"...

Le bonheur est présent, mais il paraît si volatil et le poète qui parle à la première personne perçoit que ce bonheur est menacé et que la peur se mêle aux joies de l'amour.

Les antithèses viennent souligner toute cette ambiguïté :

"Ne me demande pas d’où me vient ma tristesse 
Ne me demande rien tu ne comprendrais pas 
En découvrant l’amour je frôle la détresse 
En croyant au bonheur la peur entre en mes joies..."

 

Belle chanson d'amour et de passion ! Et Johnny a su la faire vibrer de sa voix douce et puissante, à la fois.

Une voix, des mélodies et des textes qu'on n'oubliera pas... c'est certain.

Les années 60, le twist, le rock, le temps des slows, le temps des copains... toute une époque...

 

 

C'est Charles Aznavour qui a signé les paroles de cette chanson, Georges Garvarentz en a composé la musique.

 

 

 

 

 

 

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