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29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 12:34
La ville de Nîmes à l'honneur !

 

Pour les Journées du Patrimoine, une exposition intitulée Nîmes, Hier, Aujourd'hui, Demain était présentée par des artisans d'art, des artistes, des créateurs de la région, une manifestation de l'Association Jemanîmes...

 

Nîmes possède d'abord un patrimoine végétal de 372 hectares d'espaces verts très diversifiés, avec notamment les Jardins de la Fontaine, au centre de la ville. Une créatrice de bijoux, Corinne Ballester s'inspire de la nature pour réaliser ses bijoux en forme de feuilles, de fleurs.

On admire aussi les mosaïques de Véronique Pinguet, des mosaïques inspirées de motifs antiques : fleur de lys, escargot, feuille, oiseau, coeur...

 

On aime ce picador au costume brodé, oeuvre de Francine Grand... ou encore ce bel hommage au cheval de Camargue peint à l'encre de Chine par Serge Gonzalès...

 

Etonnantes ces machines à coudre recyclées ! Jean Frontera détourne et recycle d'anciennes machines à coudre pour en faire des répliques originales de voitures produites à la fin du XIX ème siècle jusqu'aux années 50.

 

On s'attarde devant ce tableau qui représente la Maison Carrée vue à travers les vitres du Carré d'art, un reflet passé/ présent que l'on doit à Guylaine Ragheboom, décoratrice et plasticienne.

Même mise en parallèle du passé et du présent dans ce tableau qui juxtapose les Arènes et le Musée de la Romanité...

 

Dans les rues du vieux Nîmes, elles sont accrochées aux façades et vous regardent depuis quelques siècles, avec leur regard indifférent, mystérieux, narquois : la petite sirène du 13 rue des Marchands, l'étrange créature du 14 rue des Marchands, ou encore une figure joufflue de la rue Dorée... des oeuvres réalisées par Guylaine Ragheboom.

On admire ce crocodile sculpté dans du métal, oeuvre de Philippe Lonzi, des céramiques ornées de crocodiles en relief de Guillaume Brunelière, le crocodile emblème de la ville : après la campagne d'Egypte, certains des soldats d'Auguste s'installèrent à Nîmes. Leur victoire fut symbolisée par un crocodile enchaîné à un palmier, une représentation reprise alors sur des pièces de monnaie frappées à Nîmes et devenue bien plus tard (sous François 1er) les armes puis l'emblème de la ville.

 

Plus loin des cyanotypes de Stéphanie Lugassi qui évoquent encore la nature, ramages de feuilles, beauté de fleurs évanescentes...

 

La ville de Nîmes s'est aussi illustrée dans l'industrie du textile : les châles de Nîmes sont reconnaissables à leurs couleurs vives et à leurs motifs ornementaux, d’origine indienne, composés d’éléments floraux stylisés et de palmes, aussi appelés botehs. Exportés en Amérique, en Espagne, en Belgique et en Hollande, les châles de Nîmes remportèrent de nombreux prix lors des expositions universelles entre 1827 et 1867. Vers la fin du XIXe siècle, les châles vont passer de mode et la production s’arrête en France. Une acrylique sur bâche de coton de Françoise Bonnafoux nous fait admirer ces anciens motifs floraux.

Géraldine Flotte réalise ses créations en réutilisant des tissages hérités, l'occasion de découvrir le bleu de Nîmes...

 L'exposition permettait de déguster le "Choco Carrée de Nîmes" : imaginé par la présidente de l'association (la plasticienne Guylaine Ragheboom, à qui l'on doit le modèle et le moule en silicone alimentaire), ce chocolat original créé par Charlie Bascou met à l'honneur un édifice nîmois : le chapiteau de la Maison Carrée (sommet de la colonne) et son fronton, "comme s'ils avaient déjà été croqués !".

Amusante enfin cette composition photographique de Doriane François, une atmosphère onirique inspirée du site des vestiges de l'aqueduc romain...

 

Une bonne nouvelle : aujourd'hui, Nîmes célèbre l’inscription de la Maison Carrée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, ce vendredi 29 septembre : une soirée de danses, de musiques, de spectacles près du parvis du temple romain...

 

 

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17 septembre 2017 7 17 /09 /septembre /2017 11:36
Les Jardins de la Fontaine à Nîmes : un retour aux sources...

 

 

 

Dans le cadre des journées du patrimoine...

 

Les Jardins de la Fontaine à Nîmes offrent au promeneur un cadre naturel, idéal pour se ressourcer et remonter le temps...

 

Aménagés auprès d'une source, ces jardins sont à l'origine même de la ville, c'est là que des celtes se sont d'abord installés : un peuple celte, les Volques Arécomiques, s'est établi, au VI ème siècle avant JC, près de cette source opulente, au pied du mont Cavalier, au centre de la ville actuelle.

Les Volques Arécomiques divinisent alors la Source, lui consacrent un sanctuaire. C'est là que le dieu Nemausos associé à la fontaine fut vénéré.

 

Plus tard, Nîmes devint colonie romaine, au Ier siècle avant JC.

Les Jardins gardent de cette période romaine de somptueux monuments...

 

D'abord, des escaliers de marbre de forme arrondie qui descendent vers la source, puis le Temple de Diane, qui n'est vraisemblablement pas un temple et qui n'était donc pas "de Diane"... le nymphée, et enfin, la Tour Magne bâtie sur des fondations celtes.

 

Le bassin de la source révèle des flots transparents dans lesquels ondulent des algues... Des escaliers en double demi-lune bordent la fontaine.

 

La source qui jaillit là, des profondeurs de la terre, a permis la fondation de la ville : sans elle, Nîmes n'existerait pas.

Ce bassin procure toutes sortes de sensations au promeneur : les teintes changeantes de l'eau, ses murmures, sa fraîcheur, ses senteurs d'algues...

 

A proximité, se trouve le Temple de Diane, un édifice en ruines qui date vraisemblablement de l'époque d'Auguste... Ce bâtiment semble avoir été plutôt une bibliothèque. On voit encore, de nos jours, une salle voûtée, flanquée d'escaliers.

Sur le mur latéral nord, on peut admirer cinq niches rectangulaires surmontées en alternance de frontons triangulaires et semi-circulaires. Entre chaque niche s'élevait une colonne.

Ce bâtiment, entouré de pins, est empli d'une poésie mélancolique...  colonnes décimées, pierres polies et patinées par le temps, murs écroulés,  il est entouré de mystères car on en ignore encore la fonction première : bibliothèque, lieu de rencontres ou lieu de culte consacré à Nemausus ou panthéon ?

 

Sur les hauteurs des Jardins, se dresse, en majesté, la Tour Magne... Ce monument gallo-romain faisait partie de l'enceinte romaine.

Composée d'un soubassement octogonal, cette tour était haute de 36 mètres à l'époque romaine. Tour de guet, symbole de puissance, ce bâtiment surplombait la ville.

 

Le nymphée, situé face au temple de Diane, constituait le coeur du sanctuaire : c'était un vaste bassin rectangulaire, bordé sur 3 côtés par un portique.

Au milieu, se dressait un socle décoré d'une frise qui est encore visible, de nos jours...

Ce nymphée a été réaménagé au XVIIIème siècle, agrémenté de statues : au centre une représentation féminine de la ville de Nîmes, et sur les angles, des angelots et des vasques somptueuses.

 

Ainsi, les Jardins de la Fontaine sont l'occasion de percevoir toute la richesse de notre patrimoine, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.

 

 

 

Elisée Reclus décrit magnifiquement la source de Nîmes dans son ouvrage Histoire d'un ruisseau :

 

 

"Plus près de nous, dans le midi de la France, mais encore sur ce versant méditerranéen qui, par ses rochers blancs, sa végétation, son climat, ressemble plus à l'Afrique et à la Syrie qu'à l'Europe tempérée, une fontaine, celle de Nîmes, nous raconte les bienfaits immenses des eaux de source. En dehors de la ville, s'ouvre un amphithéâtre de rochers revêtus de pins dont les tiges supérieures sont inclinées par le vent qui descend de la tour Magne : c'est au fond de cet amphithéâtre, entre des murailles blanches aux balustre de marbre, que s'étend le bassin de la fontaine. A l'entour sont épars quelques restes de constructions antiques. Au bord se dressent les ruines d'un temple des nymphes que l'on croyait jadis avoir été consacré à Diane, la chaste déesse, sans doute à cause de la beauté des nuits, alors que sur les eaux, l'orbe de la lune se reflète en une longue traînée frémissante. Au-dessous de la terrasse du temple, un double hémicycle de marbre borde la fontaine, et ses marches, où les jeunes filles venaient autrefois puiser l'eau, descendent sous le flot transparent. La source elle-même est d'un azur insondable au regard. Jaillissant du fond d'un gouffre ouvert en entonnoir, la gerbe d'eau s'épanouit en montant et s'étale circulairement à la surface. Comme un énorme bouquet de verdure qui se déploie hors d'un vase, les herbes aquatiques aux feuilles argentées qui croissent autour de l'abîme et les algues limoneuses aux longs cordages enguirlandés cèdent à la pression de l'eau qui s'épanche et se recourbent en dehors vers le pourtour du bassin ; à travers leurs couches épaisses le courant s'ouvre de larges détroits aux rives flottantes et serpentines."

 

 

 

 

Photos : rosemar

Le temple de Diane

Le temple de Diane

Le Nymphée

Le Nymphée

Le Nymphée

Le Nymphée

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