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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 12:11
Ils sont morts dans la rue...

 

Ils sont morts dans la rue, dans la solitude, la douleur, le dénuement, l'indifférence... Ils sont morts démunis de tout, alors que nous vivons dans une société d'abondance.

"L'an dernier, 855 personnes sans domicile fixe sont mortes dans la rue, un chiffre en hausse par rapport à 2023 selon le décompte du Collectif des morts de la rue qui se charge de ce recensement.

En 2024, six personnes de plus de 80 ans sont mortes dans la rue, en raison des expulsions de plus en plus nombreuses. Du jamais vu !

Adèle Lenormand du Collectif des morts de la rue témoigne :

"C'est quelque chose qui alerte de plus en plus nos partenaires :  le nombre croissant de personnes qui vont être expulsées et qui sont assez âgées, n'ont jamais eu d'expérience de la rue, ou du fait d'être en hébergement et qui peuvent se retrouver particulièrement démunies face à cette situation.

Comme le met bien en valeur la Fondation pour le logement des défavorisés, il y a une augmentation du nombre de personnes sans abri, en France, significative aussi.

 

Cela induit aussi une hausse de la mortalité des personnes qui sont sans abri.

On suit les préconisations des autres associations qui travaillent avec les personnes vivantes, c'est d'avoir un logement pérenne pour toutes et tous, et ensuite, il y a d'autres demandes qui vont être affinées, c'est donc d'avoir un accès aux soins, des garanties pour tout le monde de la même manière, puisqu'on voit que ce n'est pas toujours le cas, que les personnes ne sont pas toujours très bien reçues, ou alors qu'elles vont avoir un accès aux soins qui est plus dégradé.

Mais le coeur du plaidoyer du Collectif, c'est vraiment sur l'accès au logement."

 

Un hommage aux morts de la rue s'est déroulé le 20 mai au Parc de Belleville à Paris.

 

Il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile en France : elles seraient environ 330.000 selon la Fondation pour le Logement, quand la dernière évaluation officielle de l'Insee, en 2012, estimait leur nombre à 143.000. 

Il y a de plus en plus de personnes isolées, c'est un triste fait de société. La pauvreté, les licenciements, le manque de liens sociaux, cela se ressent depuis le Covid. 

Il est important d'apporter du soutien à ces gens de plus en plus nombreux qui se retrouvent à la rue : un sourire, un bonjour, cela fait du bien au cœur. C'est leur donner une existence, et c'est très important. Ils ont tous des souffrances, un divorce, un problème d'alcool, ou une rupture avec leur famille… 

 

Sources :

11 minutes, 30

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-20-mai-2025-2341494

 

https://www.bfmtv.com/societe/un-hommage-rendu-aux-855-morts-de-la-rue-en-france-en-2024-un-chiffre-au-plus-haut_AD-202505200184.html

Ils sont morts dans la rue...
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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 10:45
De plus en plus de pauvres en France...

 

Noël approche, le temps des fêtes, des cadeaux, des réjouissances... et, cependant, on voit de plus en plus de pauvres dans les rues, des sans-abris qui font la quête...

 

"Plus de cinq millions de personnes sous le seuil de pauvreté en France : un chiffre en constante augmentation depuis vingt ans. Les jeunes, les chômeurs et les immigrés sont les plus exposés selon l'observatoire des inégalités.

 

La France, pays riche, compte de plus en plus de pauvres : plus de cinq millions de personnes vivent avec moins de 1000 euros par mois, soit en vingt ans, 1,4 millions de personnes supplémentaires qui ont basculé dans la précarité.

Si la pauvreté n'explose pas, elle gagne du terrain et les plus touchés sont les jeunes, les chômeurs et les immigrés.

 

45% des pauvres ont moins de 30 ans et les mineurs sont de loin les plus concernés tout simplement parce qu'ils subissent la pauvreté de leurs parents... Viennent ensuite les 18-29 ans qui sont confrontés pour beaucoup à des difficultés d'insertion, c'est le cas depuis les années 2010 environ, et ce malgré la baisse du chômage à partir de 2015, c'est à dire qu'ils ne sont pas plus nombreux à être en difficulté mais leur taux de pauvreté stagne à un niveau élevé.

L'emploi fait donc la différence : un quart des chômeurs en France vivent sous le seuil de pauvreté, contre environ 4% dans la population active.

 

Cependant, l'emploi ne protège pas complètement : les indépendants, par exemple, ou les salariés à temps partiel ou ceux qui ne travaillent qu'une partie de l'année sont naturellement beaucoup plus exposés.

 

Enfin, les immigrés sont à l'intersection de tous ces facteurs de pauvreté, ils sont plus jeunes que le reste de la population, ils occupent pour beaucoup des emplois moins qualifiés, et donc plus précaires que la moyenne et sont victimes de discrimination à l'embauche et en cours de carrière, ce qui augmente leur risque de chômage, et les pousse à accepter des emplois moins rémunérés. Résultat : ils sont trois fois plus touchés par la pauvreté que l'ensemble de la population."

 

Une pauvreté qui augmente dans un pays en pleine crise politique : chute du gouvernement Barnier, incertitude politique, dette colossale, entreprises en difficulté, encore plus de chômage en perspective... donc encore plus de pauvres.

Et que font les politiques ? Ils se disputent les postes ministériels au lieu de régler les problèmes dont ils ont la charge...

 

 

Source :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/la-france-pays-riche-compte-de-plus-en-plus-de-pauvres-6132710

 

 

De plus en plus de pauvres en France...
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30 octobre 2024 3 30 /10 /octobre /2024 10:35
Las Vegas ou l'effondrement du rêve américain...

"C'est la ville de l'opulence au milieu du désert : La Vegas... sa démesure attire des millions de touristes chaque année. Folklore, strass et paillettes d'une Amérique fortunée... C'est la face visible, celle qu'on nous montre : celle d'une ville entière tournée vers le luxe.

Mais on oublie la face cachée : il y a tous ceux qui peinent à se nourrir et à se loger...

Las Vegas ou l'Amérique à deux vitesses...

Taylor Patterson est chauffeur de limousine depuis 10 ans. Il connaît les moindres recoins du boulevard principal, le coeur battant de la ville. Il y a déposé toutes les stars ou presque.

"Alors, comment vont les affaires en ce moment à Las Vegas ?" interroge une journaliste.

"ça va, j'ai plein de réservations." répond le chauffeur.

Mais tout n'est pas aussi flamboyant qu'avant... depuis le Covid, il travaille plus pour gagner le même salaire. Les prix ont explosé partout, notamment à la pompe.

"J'avais l'habitude de dépenser 2000 dollars par mois d'essence, maintenant je paye 3500 dollars. Je suis obligé de travailler tout le temps et je n'ai guère le temps de voir mes enfants." témoigne ce chauffeur.

 

Le coût de la vie est devenu un thème central de la campagne pour l'élection présidentielle.

Au petit matin, La Vegas dévoile un tout autre visage : celui que l'on ne voit jamais dans les publicités, loin du bling-bling... la misère.

A quelques kilomètres seulement de l'artère principale de La Vegas, le long des routes, on découvre des dizaines de sans-abris... épuisés, piégés par les promesses d'une ville devenue à leurs yeux un simple décor de fête pour les touristes.

Ils sont de plus en plus nombreux à pousser la porte de la banque alimentaire. La hausse record de l'inflation, 20% depuis quatre ans, n'a épargné personne.

"J'ai 15 dollars d'aide par semaine pour manger, je ne peux rien acheter avec ça, j'ai 74 ans, c'est très difficile, et j'ai travaillé toute ma vie", témoigne une Américaine.

"C'est devenu difficile y compris pour la classe moyenne, de nombreuses personnes perdent leur travail. Quand on parle de Las Vegas, on met toujours l'accent sur le glamour, les paillettes, les hôtels. J'ai l'impression que nous qui vivons ici, on est mis de côté." explique un pasteur.

A La Vegas, il y a aussi une autre crise qui touche de plein fouet les habitants.

Dans une banlieue, 20 à 30% des logements sont vides et les maisons ne trouvent pas preneurs. Le marché de l'immobilier s'effondre. Les maisons sont devenues hors de prix, malgré l'offre, beaucoup ne peuvent plus acheter.

Le Nevada est l'un des sept états clés où va se jouer le scrutin, où l'économie vacille, les préoccupations sont grandes... un restaurateur mexicain a fait fortune en venant à Las Vegas, il y a 40 ans. Face à la flambée des prix, il ne lui reste plus beaucoup d'options. Il est à la tête de 5 restaurants, si la situation n'évolue pas, il devra en fermer trois.

En août dernier, il a accueilli Donald Trump dans son restaurant, il a tout de suite été séduit.

"C'est quelqu'un d'intelligent, il sait ce qu'il y a de mieux pour le pays, parce que c'est un homme d'affaires." dit ce restaurateur.

En repartant, Trump a même fait une proposition : finies les taxes sur les pourboires. L'annonce a fait mouche.

Dans cet état, les démocrates ont remporté les quatre dernières élections mais les récents sondages montrent que leur popularité a chuté, précisément à cause des problèmes économiques.

"Je ne vais pas voter pour cet homme fou", dit cependant une Américaine.

"Je pense que Kamala Harris peut faire la différence. Je ne pense pas qu'on aille vers une récession, on va remonter la pente." déclare une autre.

"Donald Trump n'a pas eu à gérer la pandémie, c'est pour ça que tout a augmenté, tout le pays s'est arrêté pendant des mois.", dit un autre.

Deux piliers du rêve américain : la réussite financière et l'accès à la propriété se sont affaissés à Las Vegas, laissant beaucoup d'habitants errer vers un avenir encore plus incertain..."

 

Et que dire de la situation à San Francisco ? Alain Damasio en fait une description saisissante dans son ouvrage Vallée du Silicium :

"A Tenderloin, quartier le plus pauvre de San Francisco, à deux blocs du siège de Twitter, à touche-touche de la richesse la plus brutale, la folie est partout -liquide, tranquille, visqueuse- elle coule à travers les rues et arpente la place des Nations-Unies. Elle coagule plus loin au bord des trottoirs, contre une poubelle ou sur un banc... La réputation libérale de la ville (de gauche, donc, dans la classification américaine) en a fait un aimant à SDF, que les deux années de covid ont encore renforcé.

En France, nous avons évidemment des sans-abris. Ici, nous sommes au stade supérieur, non seulement parce qu’ils sont beaucoup plus nombreux et hantent le centre ville, mais surtout parce qu’ils sont beaucoup plus atteints et détruits.  En les regardant, surgit l'intuition : c'est de là qu'est venue la prégnance des zombies dans l'imaginaire américain- leur regard de vitre, leur démarche à disloque, leurs plaies, leurs bras mutilés...

Au dernier décompte des ultrariches, la Silicon Valley toute proche abrite pourtant 78 milliardaires. Et alors ? Alors, 1% de la richesse d'un seul de ces milliardaires suffirait sans doute à soigner ces sans-abris, ces psychotiques laissés à eux-mêmes et ces drogués que les dealers fabriquent. Une infime miette de cette fortune incompréhensible suffirait à rémunérer une action sociale de long terme digne de ce nom...

Comment peut-on adosser, accoler presque, la richesse la plus obscène à la pauvreté la plus féroce ?

Comment pouvons-nous accepter cette juxtaposition ?"

 

Les Etats-Unis sont-ils devenus le royaume des inégalités ?

 

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/derriere-les-paillettes-la-face-cachee-de-las-vegas_6855797.html

 

Alain Damasio : Vallée du Silicium

 

Las Vegas ou l'effondrement du rêve américain...
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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 10:24
La pauvreté s'aggrave en France...

 

Alors que les riches prospèrent et deviennent de plus en plus riches, la pauvreté s'aggrave en France : c'est le constat partagé par l'INSEE et le Secours Catholique. L'institut national des statistiques tirait les enseignements de l'année 2021.

 

Neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Le niveau de vie des ménages les plus aisés augmente, mais à l'opposé, du fait de la disparition des aides de solidarité exceptionnelle versées en 2020, année du Covid, le taux de pauvreté augmente de presque un point, passant à 14, 5%.

 

Le rapport du Secours Catholique porte, lui, sur 2022 avec un constat similaire : la situation s'aggrave pour les ménages les plus pauvres, y compris pour ceux qui travaillent.

Pour le Secours Catholique, 2022, c'est une baisse du pouvoir d'achat pour les familles modestes, qu'elles travaillent ou pas : pour ces ménages pauvres, l'année passée a été douloureuse pour le porte-monnaie.

 

Jean  Merckaert du Secours Catholique explique : "Les aides exceptionnelles qui ont été octroyées par le gouvernement pendant la crise sanitaire ont servi de mini coussins d'amortissement... le fait que ces coussins disparaissent, cela fait que la chute est effectivement douloureuse avec l'impact de l'inflation sur le panier des ménages les plus pauvres. On a aujourd'hui de plus en plus de ménages qui se tournent vers les associations pour pouvoir s'en sortir. On a le sentiment que le gouvernement compte sur les associations pour venir faire tampon."

 

Du côté du gouvernement, on précise qu'en 2022, des aides ont été versées à ces familles modestes et les minimas sociaux augmentés, et surtout, on répète que la meilleure arme contre la pauvreté est le travail et que le chômage a baissé...

Pour Jean  Merckaert, ce n'est pas suffisant...

"Beaucoup de ménages, bien qu'ayant des revenus du travail, sont en difficulté, on a vu beaucoup se développer l'auto entreprenariat ces dernières années, mais ce sont des revenus qui peuvent être extrêmement variables."

L'association pointe tout particulièrement la situation des femmes qui, tout en travaillant, n'ont plus aucune marge de manoeuvre en dehors des dépenses contraintes...

 

La France est le troisième pays qui compte le plus de millionnaires au monde. Est-il décent que la pauvreté s'aggrave dans notre pays ?

Un rappel : "Plus le travail est pénible, moins il est rémunéré et plus les corps souffrent... Les ouvriers meurent huit ans plus tôt que les cadres..."

Où est la justice sociale ?

 

Sources :

 

https://www.lepoint.fr/economie/la-pauvrete-et-les-inegalites-s-accentuent-en-france-selon-l-insee-14-11-2023-2543125_28.php

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-mardi-14-novembre-2023-6967645

 

https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/5387094-le-monde-merveilleux-des-ultra-riches.html

 

 

La pauvreté s'aggrave en France...
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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 12:45
Les banques alimentaires font le plein...

 

Même les premiers prix et les marques distributeurs connaissent des records d’inflation eux aussi. Par exemple, le prix du sucre premier prix a grimpé de 42 % en raison de la mauvaise récolte de betteraves. Les produits frais ne sont pas épargnés par cette hausse, notamment les œufs premier prix, avec une augmentation de 31 %. Selon un expert, ces hausses ne sont pas une surprise. Dans les autres rayons, le constat est le même : les prix augmentent. 

Alors, il n'est pas étonnant de voir les banques alimentaires prises d'assaut par de plus en plus de personnes en difficulté.

 

"C'est une file qui ne cesse de s'allonger : devant le restau du coeur de Redon, une jeune femme de vingt ans qui cherche un peu ses marques...

 

La première fois qu'elle s'est décidée à venir c'était lundi dernier... elle travaille en intérim mais avec un salaire de 700 euros par mois, elle n'a pas de quoi remplir son caddie ni pour elle ni pour ses parents qu'elle aide.

"On est trois à vivre à la maison, alors c'est un peu compliqué..."

La jeune femme fait partie des nouveaux inscrits ; un tiers des bénéficiaires des banques alimentaires le sont depuis moins de six mois.

 

Les travailleurs pauvres représentent 17% des personnes aidées, une situation difficile pour la jeune femme.

"J'aurais préféré m'en sortir moi-même que de venir ici", dit-elle avec amertume.

 

Avec l'inflation, l'alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses pour les plus modestes, juste derrière le logement.

 

Une autre femme témoigne :

"Je suis en situation de handicap avec une adolescente à la maison, des factures qui augmentent, qui augmentent, voilà il y a pas le choix..."

 

Dans une autre épicerie solidaire, aussi, les demandes affluent. 

Huile, lessive, viande, ici, les clients paient les produits 20 à 40% de leur valeur en supermarché, un coup de pouce indispensable pour une mère de famille.

"On a des retards de loyer, on a les charges qu'on n'arrive pas à payer... si on ne trouve pas de solutions pour manger, parce que manger, c'est la base, tout de suite on s'écroule..."

 

En 2022, les banques alimentaires ont aidé deux millions quatre cent mille personnes."

 

Des précaires, des chômeurs de plus en plus nombreux parmi ces bénéficiaires : l'inflation les frappe de plein fouet et ils doivent se résoudre à obtenir des aides alimentaires.

 

Sources :

https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/precarite-de-plus-en-plus-de-francais-se-rendent-dans-les-banques-alimentaires_5683319.html

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/pouvoir-d-achat-les-produits-de-marques-distributeurs-impactes-par-l-inflation_5683271.html

 

Les banques alimentaires font le plein...
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25 janvier 2023 3 25 /01 /janvier /2023 10:45
C'est nouveau : les banques de chaleur...

 

On connaissait les banques alimentaires qui permettent aux nécessiteux de se nourrir, voici que s'ouvrent en Grande-Bretagne des banques de chaleur... des lieux pour trouver un peu de chaleur en plein hiver...

 

"Malgré le froid, les Britanniques les plus modestes n'allument pas le chauffage, car cela coûte trop cher. Pour leur offrir un peu de répit, des municipalités, des associations, des commerçants mettent à leur disposition des lieux chauffés.

 

Il fait déjà -3° C à 18 heures dans une ville de l’ouest de l’Angleterre. Et Le froid se glisse au cœur de tous les foyers. "Nous sommes absolument congelés. Je passe mon temps à surveiller le compteur d’énergie. Il dépasse le budget à la fin de chaque semaine", déplore Claire Williams, habitante de Runcorn (Royaume-Uni). 

Avec une facture de 350 euros de facture mensuelle, cette mère de famille ne peut se permettre plus de 20 minutes de chauffage par jour. Le reste du temps, ses jumeaux sont blottis sous les couvertures et le froid aggrave l'asthme de l'un d'eux.

 

"Je suis complètement gelé quand je me couche, je dors mal, parce que j'ai du mal à respirer." commente l'un des garçons.

"Quand je rentre de l'école, tout est glacial, je ne sens même plus mes mains. Alors je me glisse sous des couvertures et j'attends sur le canapé." dit l'autre.

"Je gagne pourtant un salaire décent, je devrais pouvoir assurer un foyer chaud à mes enfants", déclare la mère de famille.

 

Comme eux, plus de trois millions de foyers britanniques ne peuvent plus se chauffer cet hiver, depuis que les prix de l’énergie ont presque quadruplé.

 

Alors, un peu partout, le pays voit fleurir des locaux d'un nouveau genre, des espaces chauds ou banques de chaleur, sur le modèle des banques alimentaires.

Par exemple, une salle communale prisée des retraités, comme un ancien postier qui peine à boucler les fins de mois avec 600 euros de pension.

600 euros pour vivre ? C'est indigne !

"J'ai décidé de venir ici plusieurs heures dans la journée parce que ça me permet d'économiser le chauffage à la maison... C'est un peu triste parce qu'on pense aux gens qui nous voient et se disent qu'on doit vraiment être pauvre. C'est dégradant." explique ce retraité.

"J'ai  cent euros d'impayés et tant que je ne les ai pas réglés, je ne peux allumer ni le chauffe-eau ni la chaudière. Quand mes enfants viennent à la maison et qu'ils ouvrent les robinets, ils s'étonnent qu'il n'y ait même pas d'eau chaude. C'est embarrassant." dit un autre.

Offrir à tous quelques heures au chaud, c'est la promesse des 3600 banques de chaleur aujourd'hui recensés au Royaume-Uni.

Gérées par les municipalités, des associations, parfois par des boulangers.

Un boulanger a ainsi décidé de partager la chaleur de son four : "L'essentiel de la chaleur s'échappe par la pièce au dessus qui me servait de remise. Je paye déjà pour cette chaleur, alors, autant qu'elle profite à d'autres."

Une remise qu'il a débarrassée pour l'aménager en salon accueillant est accessible à tous par une entrée indépendante.

"Les factures me font peur. Alors, je viens juste m'asseoir ici avec une tasse de thé et quelques biscuits. Comme ça, j'ai chaud et je ne consomme pas de combustible à la maison." déclare une dame âgée.

"Je sais que ce n'est qu'un pansement sur une blessure bien plus profonde, mais il faut bien que quelqu'un le fasse." dit le boulanger.

 

Passer l'hiver dans un logement non chauffé peut être lourd de conséquences sur la santé. Selon les associations, la précarité énergétique causerait chaque année la mort de plus de 10 000 personnes au Royaume-Uni et cet hiver pourrait s'avérer plus meurtrier que jamais."

 

Terrible bilan ! Quelle régression ! On se croirait revenu au Moyen Age... 

 

 

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/royaume-uni-des-banques-de-chaleur-pour-faire-face-a-la-flambee-des-prix-de-l-electricite_5619308.html

 

 

 

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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 11:02
Regarde-moi...

 

Dans les rues de la ville, les gens se hâtent, vaquent à leurs occupations, happés par le temps, le travail, et les autres disparaissent, s'effacent...

Les autres n'existent plus, les autres s'évanouissent...

 

Et pourtant, ils sont là, les pauvres, les sans abri, les démunis, les sans visage, ceux qu'on ne voit plus.

Ils sont là, de plus en plus nombreux, de plus en plus isolés et solitaires.

 

Les gens détournent le regard, comme saisis de honte, ils ne voient plus ceux qui sont là accroupis, assommés de fatigue, de douleurs.

Ils refusent de voir la misère, la descente aux enfers, le désarroi, la détresse de ceux qui n'ont plus rien.

 

De la même façon qu'ils refusent de voir les vieillards enfermés désormais dans des ghettos, ils ferment les yeux devant la douleur des déshérités.

 

"Regarde-moi" pourraient-ils dire tous, vieillards et pauvres...

Dans nos sociétés individualistes, le regard ne s'attarde plus sur les autres, le regard se détourne de ce qui dérange et fait peur... la vieillesse, la misère...

 

"Regarde-moi, regarde mes rides, ma souffrance, mon visage las et douloureux."

"Regarde mon humanité, derrière les rides et la détresse. Je suis un être humain, comme toi, même si mon aspect est douloureux et triste.

Il m'arrive de sourire, de pleurer comme toi".

 

Dans un monde où la beauté, la jeunesse sont magnifiées, dans un monde de consommation, d'artifices et de paillettes, comment les vieux et les pauvres pourraient-ils attirer le regard ?

Il nous faut réapprendre à voir au delà des apparences, il nous faut réapprendre à regarder les autres, les humains, nos semblables.

Et puis il nous faut aussi rétablir le contact avec les oubliés de la terre, il nous faut partager.

"Notre société est très cloisonnée et cultive l'entre-soi. Tout est fait pour que les personnes incluses, qui travaillent, qui consomment, ne rencontrent pas les exclus- ceux qui sont au bord des rues et du monde. Et c'est bien le drame, car avec ce manque de contact entre les uns et les autres, un fossé d'incompréhension s'installe..." écrit Véronique Fayet dans son ouvrage Révolution fraternelle.

"Regarde-moi... " le verbe regarder implique une attention à l'autre, une ouverture...

C'est là un message qu'il nous faut tous entendre.

 

 

 

Regarde-moi...
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 09:50
Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille...

 

Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille... et pourtant, trois immeubles se sont effondrés, des logements de pauvres, bien sûr, dans un quartier où plus de 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, où près d'un immeuble sur deux est "indécent ou dégradé".

 

Les pauvres n'ont droit ni au confort, ni à la sécurité.

 

L'état de délabrement des bâtiments concernés était connu avant le drame, mais rien n'a été fait à temps pour l'éviter. 

A Marseille, une des plus grandes villes de France, il existe encore des taudis insalubres où s'installe la misère...

 

Six corps ont été retrouvés dans les décombres et ce bilan est provisoire : il reste encore sans doute d'autres victimes ensevelies.

Ces corps n'ont pour l'instant pas été identifiés : des anonymes, des moins que rien sacrifiés à l'incurie et l'inconscience des hommes politiques qui nous gouvernent.

Comment peut-on laisser au XXIème siècle des gens vivre dans des logements aussi précaires ?

J'ai vu les images de ces immeubles effondrés : on a l'impression qu'un gigantesque séisme les a anéantis, on se trouve devant un champ de ruines.

Comment pourrait-on encore espérer trouver des survivants dans cet amas de pierres et de gravats ?

 

Des gens sont morts en France victimes de la pauvreté et de la misère.

Qui s'est soucié de leur sort ? 

Sûrement pas les élus en charge de la cité phocéenne, sûrement pas les "responsables" politiques qui ferment les yeux devant la détresse des gens humbles.

Selon un rapport remis au gouvernement en 2015, à Marseille,"un parc privé potentiellement indigne" présente "un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100.000 habitants". 40.000 logements sont concernés, soit 13 % du parc de résidences principales.

 

Un des immeubles qui s'est effondré était occupé par une copropriété de 10 appartements. Pourtant, depuis 2007, les signaux d'alerte se multipliaient : effondrement du plafond du hall d'entrée, fissures inquiétantes, façades délabrées... Un expert agréé auprès du tribunal avait même visité l'immeuble le 18 octobre sans décider une évacuation des lieux.

 

 

 

 

https://www.lepoint.fr/societe/a-marseille-une-situation-affolante-sur-le-front-du-logement-indigne-ou-insalubre-06-11-2018-2268950_23.php

 

 

 

 

 

Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille...
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28 décembre 2017 4 28 /12 /décembre /2017 10:22
Cachez ce pauvre !

 

 

Cachez ce pauvre que je ne saurais voir... La pauvreté n'a pas la cote, elle se doit d'être masquée, oubliée.

La Fondation Abbé Pierre dénonce une nouvelle fois les installations anti-SDF qui se sont généralisées en France ces dernières années...

 

Alors que le nombre de pauvres ne cesse de croître, on veut les empêcher de vivre même dans la rue.

Des pics en béton, des mobiliers inclinés, des jets d'eau froide qui se déclenchent au moindre mouvement, tout est bon pour faire fuir les sans-abri...

Il est vrai que dans nos sociétés d'abondance, on a du mal à concevoir tant de misères.

 

On éprouve comme un malaise quand on aperçoit au détour d'une rue un de ces êtres qui n'a presque plus d'apparence humaine : posé sur un trottoir, dans une attitude soumise, l'air abattu...

On se demande comment tant de détresses sont possibles, alors que nous vivons dans une société de consommation effrénée.

 

En cette période de Noël, nos supermarchés regorgent de nourriture, les rayons des foies gras débordent, les bûches colorées s'alignent sur les étals, déclinant toutes les formes, toutes les saveurs possibles et imaginables... Bûches glacées, bûches pâtissières, bûches rouges, vertes, jaunes... C'est un délire et une débauche de crèmes fouettées, de chantilly, de délices de chocolats...

Des verrines, des amuse-bouches, des macarons, des gougères de toutes sortes, des volailles en veux-tu en voilà, des poulardes dodues, des chapons, des oies... Des vins de toutes sortes, Sauternes, Champagne, Bordeaux... Un débordement de luxe inouï...

 

Comment de telles fractures sont-elles possibles ?

 

Le gouvernement s'apprête à augmenter la CSG, le prix du gasoil, celui du gaz, une façon de ponctionner les catégories les plus modestes, de créer encore plus de pauvres...

Où est la promesse d'accroissement du pouvoir d'achat, alors que les prix flambent ?

 

Le fossé ne cesse de se creuser entre les plus riches et les plus pauvres.

D'un côté, des nantis qui sont gavés de privilèges, de l'autre, des crève-la-faim, des misérables.

Des misérables, comme on l'était au XIX ème siècle, du temps de Victor Hugo...

 

Sommes-nous nous donc voués à un monde de régressions et d'injustices ?

Quand les hommes politiques prendront-ils vraiment conscience des difficultés que vivent les gens de peu ?

Quand prendront-ils des mesures pour éradiquer la pauvreté dans un monde où tant de richesses sont disponibles ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Cachez ce pauvre !
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15 décembre 2017 5 15 /12 /décembre /2017 12:58
Au rayon des foies gras...

 

 

 

Noël approche... dans les supermarchés, les rayons de foie gras sont pris d'assaut, il faut dire que la marchandise est mise en valeur par toutes sortes d'artifices : il faut les voir ces foies gras enrubannés d'or ou enveloppés de couleurs éclatantes de pourpre !

 

Les paquets rutilent : ils attirent tous les regards.

Foies gras en pots de verre, foies gras sous plastique ou encore enveloppés de toiles, foies gras en boîte...

 

C'est un luxe de couleurs, de formes, une débauche d'emballages de toutes sortes...

C'est certain : on a l'embarras du choix.

Le rayon expose des foies gras de toutes sortes, aux formes et aux formats variés.

 

Tout à côté, on peut aussi se laisser tenter par les pains de mie ou d'épices qui peuvent agréablement accompagner la dégustation des foies gras...

De petits pots de confits de figues, d'oignons sont également disposés en haut du rayon.

Il s'agit d'attirer le client et de le pousser à faire d'autres achats en vue de la fête de Noël.

Et, bien sûr, les vins ne sont pas laissés en reste : vins blancs, Sauterne, Champagne...

Un débordement de produits de luxe dont les prix sont parfois inabordables...

 

Et puis, il y a aussi le foie gras du pauvre, dans un coin : emmailloté dans un papier sombre, il ne révèle guère ses secrets.

On n'en connaît pas l'origine, ni la composition... On a beau chercher... On ne sait pas d'où il vient.

Alors que les autres foies gras arborent la mention : Foies gras du Sud Ouest, ce produit reste mystérieux et étranger.

Seul, le prix est un peu attractif : moins cher, il est plus accessible.

Forcément, c'est le foie gras du pauvre. Mais, de quoi est-il fait ? On ne sait pas, on ne saura jamais. 

On a beau retourner le paquet dans tous les sens, on reste dans l'inconnu.

 

Eh oui, même au rayon des foies gras, on peut percevoir les fractures qui divisent nos sociétés...

Les foies gras de luxe côtoient celui du pauvre...

 

Ainsi, Noël devient souvent une fête de la surconsommation : les rayons débordent de produits, ils s'enflent de marchandises luxueuses qui ne sont pas accessibles à tous...

Le foie gras du pauvre ne se pare même pas des beaux emballages dont s'entourent les foies gras de luxe : enroulé dans un papier aluminium sombre, il semble bien terne au milieu des autres.

On a même lésiné sur la présentation du produit !

On a même fait des économies sur l'emballage !

 

 

 

 

 

 

 

Au rayon des foies gras...
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