Une belle déclaration d'amour à la Méditerranée et aux femmes du sud dans cette chanson interprétée par Hervé Vilard...
Les premiers mots sont un aveu d'amour total et éternel, avec l'emploi du futur de l'indicatif, et l'équivalence établie entre "ma vie" et "la tienne".
L'apostrophe qui suit : "Méditerranéenne" évoque l'origine de la femme aimée, comme étant une identité forte et importante, comme si la Méditerranée laissait son empreinte sur la personnalité.
Le lieu d'origine est ensuite précisé : "Aux Saintes-Maries que j'aime...", la capitale de la Camargue est ainsi célébrée.
Pourtant, dit l'amoureux : "Y a danger pour l'étranger", comme si la femme ne pouvait être approchée par un inconnu... passion et prudence étant soulignées dans cette déclaration.
Le poète décrit alors la jeune femme dans un discours qui lui est adressé, ce qui donne au texte ardeur et vivacité :
"T'as sur le front la croix de ton village
Et deux grands yeux noirs qui me dévisagent"
Son visage est marqué par une forme de sainteté qui contraste avec son regard effronté : et ce contraste ne peut que susciter la curiosité et l'attention.
La femme est aussi associée à la nature grâce à un champ lexical amplement développé : "les vignes et les champs d'oliviers, les orages, les flamants roses et les chevaux sauvages", et à la fin de la chanson "la mer qui est dans la plaine", autant de détails qui font penser à la beauté de la Camargue...
L'amoureux admire encore le "déhanché" de la belle..., la comparant ainsi à une oeuvre d'art.
Le portrait se précise dans les vers suivants tout en restant assez vague, ce qui lui confère une valeur universelle :
"Éparpillée, ensoleillée, ensorcelée
Comme le sont tous les gens du voyage"
Associée au soleil, à la sorcellerie, la belle gitane apparaît d'autant plus mystérieuse...
Et l'amoureux n'hésite pourtant pas à l'inviter, de manière audacieuse, avec un impératif : "Viens me rejoindre à la nuit", tout en lui signifiant tout de même d'être prudente car son frère veille face à l'étranger...
Les compliments se multiplient, magnifiant la beauté de la jeune femme, dans un style exclamatif : "Mais qu'est-ce que tu es belle". Et le poète va même jusqu'à évoquer "ce parfum de bohème", cet esprit de liberté qu'il aime et aimera grâce à une réciprocité dans l'amour.
Ainsi l'amoureux est lui-même saisi d'une envie folle de liberté au point d'avoir "envie de courir dans les vagues", "Et de crier sous le ciel de Camargue". Les verbes "courir", "crier" viennent souligner par leur intensité ce désir de liberté.
Et les compliments reviennent pour magnifier la jeune femme : l'amoureux évoque sa "majesté D'être nu-pied au milieu des gitanes". Le contraste entre le terme "majesté" et le fait d'être "nu-pied" vient renforcer le compliment.
Et la chanson s'achève sur un magnifique tableau nocturne d'un feu de camp où "les flammes
Raniment l'amour dans le cœur des femmes", un tableau accompagné par des musiciens "un guitariste, un violoniste" qui "jouent du vague à l'âme" : la musique au coeur de ce tableau apparaît comme une source de réconfort. Et on sait l'importance de la musique dans la culture gitane et méditerranéenne.
La mélodie rythmée, joyeuse, pleine d'entrain nous entraîne vers les rives ensoleillées de la Méditerranée...
Pour mémoire :
La musique de cette chanson sortie en 1983 a été composée par Toto Cutugno sous le titre L'Italiano, les paroles écrites par Didier Barbelivien et Hervé Vilard.
Les paroles :
https://www.paroles.net/herve-vilard/paroles-mediterraneenne
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