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30 septembre 2024 1 30 /09 /septembre /2024 12:54
Après le scandale des EHPAD, voici celui des crèches privées...

Après le scandale des EHPAD, voici celui des crèches privées... après le business de la vieillesse, voici celui de la petite enfance... c'est ignoble, indigne d'une société dite civilisée. Une société du fric, une civilisation du veau d'or.

Maltraitances, dysfonctionnements, abus dans des crèches : on retrouve comme dans les EHPAD les ravages de la privatisation et de la financiarisation à outrance dans ce secteur, en l’occurrence celui de la petite enfance. La rentabilité encore et toujours dans les métiers du soin...

Et dans certaines cliniques privées, ce n'est pas mieux : les patients sont mal accueillis, traités comme un bétail.

Et que dire de l'école ? Un métier grignoté et malmené par la logique de ce monde marchand...  Depuis des années, on voit se profiler cette façon de gérer les établissements scolaires : les profs sont mis sans cesse en concurrence, sur le modèle des entreprises.

Concurrence entre les disciplines, concurrence entre les options, concurrence entre les enseignants... Ce qui crée une très mauvaise ambiance : pour bien fonctionner, les équipes doivent être soudées et solidaires.

 

"C'est au sein d’une crèche lyonnaise People & Baby qu’un drame s’est produit en juin 2022. Une fillette de 11 mois est morte par empoisonnement après qu'une salariée, excédée par les pleurs, l'a forcée à ingérer un produit caustique, un déboucheur ménager. L'affaire avait fait grand bruit à l'époque, et avait été le point de départ d'une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), mandatée par le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe. Soit le prédécesseur d'Aurore Bergé."

Si trois semaines après la mort de l’enfant, le groupe People & Baby a préféré parler d’un drame isolé, plutôt que remettre en question les conditions de travail des professionnels au sein de ses établissements, la réalité semble toute autre, d’après les éléments rassemblés par Victor Castanet dans son livre Les Ogres.

Pour ma part, je n'avais pas vu cette information de la mort d'un bébé dans une crèche : a-t-elle été bien diffusée et médiatisée ? C'est gravissime.

"Ainsi, des vidéos mettant encore en évidence des humiliations et des moqueries de la part d’assistantes maternelles dans des crèches font scandale. Un établissement de Saône-et-Loire a été fermé.


Sur une vidéo, un enfant en crèche est coincé dans une boîte, filmé et moqué par son assistante maternelle. À Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), plusieurs vidéos aux propos parfois choquants ont été dévoilées.

"J'ai cru que j'allais le buter !" dit, par exemple, une assistante maternelle...

Des images enregistrées par les assistantes maternelles elles-mêmes et découvertes par les parents avec effroi.

Quand la garderie devient un enfer dans le plus grand secret...

"Moi, quand j'emmenais mon enfant, il hurlait, il ne voulait pas rentrer... sur le coup, on ne se rendait pas compte, on n'était au courant de rien." explique une mère.

"On découvre des vidéos des enfants qui sont maltraités psychologiquement, qui sont humiliés, des choses qui sont complètement aberrantes et inappropriées professionnellement parlant..." témoigne une autre mère.

 Les faits se seraient déroulés entre décembre et juillet dernier alors que l’établissement venait d’ouvrir ses portes.

Depuis, une enquête de la protection maternelle et infantile est en cours. Quatre mains courantes ont été déposées et les quatre assistantes maternelles ont perdu leur agrément. 

Insuffisant pour une maman qui témoigne : "Moi, je souhaite qu'elles soient punies, je souhaite que tout cela se sache, parce qu'actuellement elles peuvent garder d'autres enfants en tant que nounous."

 Une nouvelle affaire quelques jours après les révélations de maltraitance visant plusieurs groupes de garderies comme People&baby. Par mesure de précaution, l’établissement de Montceau-les-Mines a fermé ses portes."

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/societe/enfance-et-adolescence/creches-privees-soupcons-de-maltraitance-dans-un-etablissement-de-saone-et-loire_6794353.html

 

 

https://www.lepoint.fr/societe/les-ogres-les-revelations-chocs-de-victor-castanet-sur-les-creches-privees-18-09-2024-2570610_23.php

 

 

https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/creches-people-baby-le-proces-de-deux-ex-directrices-pris-dans-la-tempete-mediatique_239992.html

Après le scandale des EHPAD, voici celui des crèches privées...
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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 12:28
La poésie du slam : Mes petits...

Le slam : un retour aux origines de la poésie, une poésie rythmée, chantée, avec accompagnement d'instruments de musique...

 

Une belle découverte avec un texte à la fois mélancolique et joyeux, un texte empli de poésie dans les thèmes évoqués : la nature, des oiseaux, une dame qui les aime et les nourrit... Mais quelle est son histoire ?

 

Bienvenue au pays du verbe rythmé et des mots qui claquent. Et bienvenue chez Dizzylez, l’homme aux multiples casquettes : rappeur fluide et décalé, slameur, marathonien des ateliers, initiateur poétique de soirées musicales.

 

"On imagine que cela commence il y a longtemps... une décennie, peut-être deux... tant ses gestes sont devenus souples, simples et précis.

C'est peut-être cela la grâce, l'élégance, tout simplement le fruit du temps...

Deux fois par jour, été comme hiver, elle arrive vêtue d'une parka rouge, se poste au bord de l'eau, derrière ce même buisson, et puise d'un sac sans âge des bouts de pain qu'elle lance en l'air... pour les nuages...

On imagine qu'elle habite seule, qu'elle parle peu, qu'elle parle aux oiseaux comme d'autres parlent aux chats...

Elle a bien un fils et trois petits enfants, mais on s'imagine que quelque chose s'est cassé, et on se doute qu'ils ont fui Paris, ses flux tendus, sa grisaille récurrente et ses bouchons périphériques...

Juste avant qu'elle ne commence à s'occuper de ceux qu'elle appelle maintenant "mes petits"...

Ses petits, donc, sont toujours à l'heure au rendez-vous, toujours aux aguets quand le soleil caresse doucement la cime des arbres, encore et toujours prêts quand il rayonne très haut dans le ciel...

 

Là, on n'imagine plus, on voit :

On voit trente volatiles et, dans un ballet blanc aérien, jouer leur courage et leur vie dans un numéro de cirque bien répété, un numéro en forme de grand huit mélangé...

On voit une mouette qui saisit un bout de pain en plein élan, vire soudain, sème six poursuivants et s'évade de la bande pour savourer sa... deux autres qui attrapent le même bon pain et achèvent leur duel au ras de de de... on voit des battements d'ailes, des plumes voler. On entend des noms d'oiseaux, des prénoms de grand-mères, des jurons fuser avant qu'un autre ne rate sa chance, ne penche la tête et ne s'étrangle, qu'un colvert ait raflé son trésor, en bas, sans trop bouger...

 

On imagine que c'est son petit plaisir, son petit plaisir de mère nourricière, son lien à la terre et aux autres, on l'imagine dompteuse de faune, semeuse de rêves pour volatiles du monde entier ou réveilleuse d'espoirs, on l'imagine à la tête d'une grande révolution ailée.

On se demande qui la remarque, comment se mesure la grandeur d'âme, le geste ample d'une petite dame...

Et, là, tout de suite, on aimerait voir son geste peint.

Puis on saisit d'un bruit quand le sac est vide, qu'elle redevient comme un clown triste.

On imagine ce qu'elle regarde dans le lointain, quand les oiseaux s'en vont, des lignes de fuite, les miettes d'un passé qui lui échappe, des bouts de tranches de vie, les êtres qu'elle a chéris, qu'elle a nourris et qui s'envolent vers d'autres horizons...

On clignera des cils, on la regardera une dernière fois, et on vous avouera à la fin : Les petits sont ingrats et ne vous aiment jamais autant qu'un vieux bout de pain."

Musique et cris d'oiseaux...

 

On aime l'évocation des oiseaux pleine de vivacité au centre de la poésie, on est ému par ce personnage anonyme, solitaire, qui se dévoue aux oiseaux, comme elle s'est dévouée à sa famille...

On perçoit une dénonciation de la vie urbaine : "Paris, ses flux tendus, sa grisaille récurrente, ses bouchons périphériques..."

Une dénonciation aussi de l'abandon dont sont parfois victimes les personnes âgées dans notre monde moderne...

 

 

 

https://music.youtube.com/watch?v=sZGJG4zSVdU

 

https://www.francebleu.fr/emissions/les-talents-fb-vaucluse/vaucluse/dizzylez

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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 12:14
"On me maltraite ici !"

 

Le témoignage de Didier Eribon sur le plateau de la Grande Librairie est particulièrement fort et émouvant : il a dû faire entrer sa mère dans un EHPAD, car elle tombait chez elle et lui et ses frères n'avaient pas d'autres solutions que de l'installer dans un EHPAD... "elle était réticente, elle a fini par accepter. Et elle est morte sept semaines après.

Ma mère me laissait des messages la nuit sur mon répondeur en me disant : "On me maltraite ici, je suis malheureuse. J'appelais le médecin de la maison de retraite car ma mère me disait : "On m'interdit de prendre des douches".

Le médecin expliquait alors : "Pour la lever, il faut deux aides soignantes, je n'ai pas assez de personnel, donc ce n'est possible qu'une fois par semaine..."

Et là, j'étais pris d'exaspération, de colère... Comment c'est possible qu'on traite les personnes âgées comme ça ? C'est un débat public, cela veut dire que le service public est tellement sous financé qu'il n'y a pas de personnel pour que les personnes âgées puissent prendre une douche chaque jour.

Une maltraitance systémique et qui sévit partout.

Les aides soignantes sont elles-mêmes maltraitées dans leur métier. C'est tout un système qui fait qu'il n'y a pas de financement.

Un livre a déjà écrit sur le sujet : EHPAD, une honte française, de Anne-Sophie Pelletier... tout est dit dans le titre. L'auteur parle d'immoralité, elle parle d'un EHPAD dans le secteur privé où la loi du profit veut faire de l'argent, le principal motif de ce qui se passe dans les EHPAD, c'est faire de l'argent pour donner de l'argent aux actionnaires.

L'idée qu'on fasse du profit sur la vieillesse, le grand âge, la perte de l'autonomie physique, parfois aussi la perte de l'autonomie cognitive, tout ça m'a tellement révolté...

Ma mère me laissait des messages et c'étaient des messages très politiques, au fond. Sa plainte était politique.

Tout un système la maltraitait mais cette plainte avait un destinataire qui était moi. Et je me suis dit : je veux faire entendre cette plainte dans l'espace public, parce que, elle, elle ne pouvait pas y accéder. Donc, je serai le porte-parole de ces milliers de femmes qui dans la nuit de leur EHPAD téléphonent à leurs enfants, en disant : On me maltraite ici."

Que raconte ce sandale de notre pays ? 

Voici l'analyse de Nicolas Mathieu :

"Cela raconte quelques chose de notre civilisation, pas seulement de notre pays... Qu'est ce que c'est que notre raison calculante, celle qui fonctionne avec des tableaux excels, qui assigne des moyens ici, qui quantifie là  le nombre de biscottes, de couches, de serviettes, de douches, de personnels.

En fait, quand vous commencez à rechercher la performance et l'efficience à tout prix, cette manière-là, cela produit des situations inhumaines dans tous les coins, partout. Et personne n'est responsable puisque c'est un dispositif. C'est une question d'idéologie, profondément.

Il y a des gens qui au bout du dispositif ont tout à coup des vies de moindre valeur. On est dans une civilisation qui donne des valeurs différentes aux vies selon qu'elles sont puissantes ou misérables, selon qu'on est jeune ou vieux, selon qu'on est étranger ou de souche, etc."

Et rien ne change...

"Un livre dénonce la loi du profit mais ceux qui font fonctionner à leur profit cette loi du profit se moquent totalement de ce qu'on peut dire dans un livre qui les dénonce. Ce qui compte pour eux, c'est de continuer à faire ce profit. C'est la loi du profit poussée à son immoralité la plus abjecte..." ajoute Didier Eribon, auteur du livre Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple.

"On est tous terriblement précaires devant la vieillesse, quelle que soit notre classe sociale... c'est une violence extrême exercée à l'encontre de ces personnes sans défense et sans possibilité de résistance."

Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet mais effectivement rien ne change.

 

 

Source :

 

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-15/4859749-emission-du-mercredi-10-mai-2023.html

 

Rappel : La chanson de Ferrat :

 

http://rosemar.over-blog.com/2018/01/tu-verras-tu-seras-bien.html

 

 

"On me maltraite ici !"
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25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 08:39
Maltraitance même à domicile...

 

On a beaucoup entendu parler, ces derniers mois,  du scandale ORPEA et de la maltraitance dans les EHPAD... "Mais, décidément, mieux vaut ne pas vieillir en France, triste constat après une nouvelle enquête publiée par le journal Libération...

 

Cette fois, ce ne sont pas des résidents d'EHPAD qui témoignent de maltraitance mais des personnes âgées qui restent chez elles et sont, elles aussi, victimes d'abus par certaines aides à domicile.

Des personnes âgées pas levées, pas lavées, peu nourries, ceux et celles qui ont fait le choix de rester à domicile subissent aussi des abus.

Les soignants sont trop peu nombreux et surchargés de travail... les soignants sont trop mal payés...

 

Les métiers du grand âge ont du mal à recruter et à former des professionnels, un manque d'effectif et de moyens qui a des répercussions notamment sur les personnes âgées soignées chez elles.

 

Le président de la Fédération contre les maltraitances témoigne : sur près des 9000 appels qu'il reçoit chaque année, les trois quarts concernent des violences à domicile.

 

Dans l'immense majorité des cas, c'est une forme de maltraitance qu'on appelle négligence : on est en présence d'une personne qui est en difficulté dans sa vie quotidienne pour répondre à ses besoins élémentaires, faire sa toilette, s'habiller, manger, faire ses courses, et ce que disent les personnes qui se plaignent, c'est : je n'ai pas la réponse que j'attends dans mes besoins. Soit quantitativement : c'est trop vite, il n'y a le temps et finalement, ça ne suffit pas, ou bien c'est fait trop brutalement, c'est mal fait, une question de qualité de l'aide apportée...

Dans seulement 20 % des cas de maltraitance à domicile, c'est un professionnel qui est mis en cause.

 

"Il y a d'autres situations de maltraitance à domicile qui sont les plus fréquentes, en particulier, il y a, au sein des familles, au sein des couples, entre parents et enfants, entre parents et petits enfants, il peut y avoir des formes de violences qui n'ont rien à voir avec des professionnels.

 

Et tout cela n'est bien sûr que la partie émergée de l'iceberg : dans la grande majorité des cas, à 95%, les maltraitances sur les personnes âgées ne sont pas connues."

 

C'est dire combien le problème est complexe : beaucoup de personnes âgées n'osent pas dire, avouer la maltraitance, elles n'osent pas se plaindre...

Il peut même arriver que des vols soient commis, vols d'argent, d'objets de valeur...

Les personnes âgées n'osent pas dénoncer, elles sont dans la honte, l'indicible, le mutisme...

Cette maltraitance généralisée révèle, selon Michel Onfray, "une civilisation qui fonctionne mal. Cette façon de dire : "Vous n'êtes plus productifs, eh bien, on vous met dans des usines à crever.", et on fait semblant de le découvrir aujourd'hui...On est dans un système capitaliste : c'est rentable, les vieux... les morts, aussi.

Dans nos sociétés, il faut être jeune, il faut être performant, il ne faut pas être malade, il ne faut pas être moche, il ne faut pas être fatigué..."

 

 

 

Source :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/journal-de-18h00-magalie-homo-du-vendredi-06-mai-2022

 

 

 

 

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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 12:35
"Des mouroirs ignobles..."

 

"Des mouroirs ignobles...", telle est l'expression utilisée par un des personnages du roman de Houellebecq Anéantir, pour évoquer les EHPAD.

Et qui est ce personnage ? Il s'agit d'une femme médecin chef de l'hôpital où se trouve le père du héros de l'histoire, Paul Raison.

Et que dit-elle exactement à ce sujet ? "Les EHPAD ont une mauvaise réputation et c'est loin d'être injustifié, il est vrai que dans l'ensemble ce sont des mouroirs ignobles, je ne devrais pas dire ça, mais à mon avis les EHPAD sont l'une des plus grandes hontes du système médical français."

Une expression qui fustige et dénonce un système dans lequel les maisons de retraite sont gérées comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

De plus, cet avis est exprimé par un médecin, quelqu'un qui connaît bien le problème dont elle parle.

 

Encore une fois, Houellebecq décrit bien les réalités de notre temps : le scandale des EHPAD ORPEA vient de le souligner.

Un livre, "Les Fossoyeurs", paru le mercredi 26 janvier chez Fayard, fait trembler cette chaîne de maisons de retraite. L'auteur et journaliste, Victor Castanet, accuse le leader européen des maisons de retraite de maltraitances sur des résidents d'EHPAD.

Dans ce livre, il décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe.

C'est scandaleux ! Mais ce business de la vieillesse existe depuis longtemps : j'avais écrit un article à ce sujet en 2017.

On feint de découvrir une réalité qui n'est pas nouvelle !

Assez d'hypocrisie ! 

Depuis des années, ce scandale perdure et rien n'a été fait pour améliorer la situation des EHPAD par les gouvernements successifs... RIEN !

Voici ce que j'écrivais en 2017 :

 

Les grands groupes du business de la vieillesse affichent des taux de croissance considérables, 15 % par an. Le groupe Korian a fait 3 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2016 !

L'équipe de Pièces à conviction n'a pas reçu l'autorisation de filmer, mais en caméra cachée, un journaliste a pu visiter un établissement de cette "chaîne".

Les tarifs sont prohibitifs : un hébergement coûte entre 3464 euros et 4443 euros par mois !

Dans les publicités pour ce groupe, on peut voir des résidents heureux, des personnels contents de travailler.

Mais ce tableau idyllique est bien éloigné de la réalité : certains salariés révèlent des manques... des résidents qui restent 6 ou 7 heures dans des couches souillées... des couches inadaptées pour des personnes âgées, qui sont en plus rationnées afin de faire des économies, des résidents livrés à eux-mêmes dans les couloirs, complètement désorientés.

Des repas qui sont préparés au moindre coût : 4, 35 euros par jour et par pensionnaire ! Comment ne pas parler, alors, de restriction alimentaire ? 

De telles conditions de vie sont indignes : en France, le pays des droits de l'homme, comment peut-on admettre que des personnes âgées, sans défense, soient traitées ainsi ?

 

 

http://rosemar.over-blog.com/2017/10/le-scandaleux-business-de-la-vieillesse.html

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/dans-l-enfer-des-maisons-de-retraite

"Des mouroirs ignobles..."
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29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 09:46
Il est temps de nous autoriser à être humains...

 

 

"Soyez humain si vous voulez être original ; plus personne ne l'est... a écrit le poète Max Jacob.

 

Etre performant, être efficace, n'avoir aucun trouble, aucune hésitation, tel est le credo de nos sociétés...

C'est ainsi que les personnes âgées, les malades, les gens atteints de handicaps sont trop souvent déconsidérés et méprisés.

La faiblesse est stigmatisée, mal vue. Nous vivons dans un monde de la performance, de la vitesse, de la compétition.

Dans les maisons de retraite, les vieux sont mis au rebut, parfois maltraités, oubliés du monde extérieur.

Pour y résider il faut payer très cher, mais ces prix élevés ne garantissent pas du tout le confort et les soins promis.

Un véritable business s'organise, ainsi, autour de la vieillesse.

 

Les malades, les "patients", comme on dit, sont assommés de médicaments.

La médecine hospitalière est devenue une industrie comme une autre, particulièrement rentable.

Alors que le soin devrait être un humanisme, comme le conçoit Cynthia Fleury, il devient trop souvent une entreprise commerciale.

 

L'humain s'efface et disparaît dans une société de la rentabilité et du fric.

Triste réalité !

Faire du chiffre, gagner du pognon, c'est ce qui compte...

C'est l'argent qui corrompt et qui pollue l'humanité.


L’argent s’impose dans de nombreux domaines : d’ailleurs nos sociétés nous invitent à une course perpétuelle à l’argent et aux loisirs qui deviennent infinis : séjours au ski, vacances, cinéma, médias, portables de plus en plus sophistiqués : le but essentiel de certains étant d’acquérir ces biens de consommation...
 
Est-ce là le sens de la vie ? La consommation devient aussi un facteur essentiel pour la bonne marche de l’économie : il faut consommer pour survivre, il faut acheter pour jeter et recommencer indéfiniment ce cycle.

 

Que deviennent les vraies valeurs de l'humanité ?  La solidarité, le partage, le goût des bonheurs simples, le bonheur de vivre au contact de la nature...

Que devient l'humanisme ?

Il est temps de nous autoriser à être humains, il est temps d'abandonner cette course incessante aux profits.

Il est temps de se soucier des autres, les plus démunis, ceux qui souffrent, ceux qui vivent dans la misère physique, morale.

 

Mais, hélas, dans un monde où l'argent est souverain, il reste beaucoup à faire pour retrouver notre humanité.
 

 


 

 

 

 

https://www.franceculture.fr/emissions/3-minutes-de-philosophie-pour-redevenir-humain/max-jacob-soyez-humain-si-vous-voulez-etre-original-plus-personne-ne-lest

 

 

 

Il est temps de nous autoriser à être humains...
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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 11:02
Regarde-moi...

 

Dans les rues de la ville, les gens se hâtent, vaquent à leurs occupations, happés par le temps, le travail, et les autres disparaissent, s'effacent...

Les autres n'existent plus, les autres s'évanouissent...

 

Et pourtant, ils sont là, les pauvres, les sans abri, les démunis, les sans visage, ceux qu'on ne voit plus.

Ils sont là, de plus en plus nombreux, de plus en plus isolés et solitaires.

 

Les gens détournent le regard, comme saisis de honte, ils ne voient plus ceux qui sont là accroupis, assommés de fatigue, de douleurs.

Ils refusent de voir la misère, la descente aux enfers, le désarroi, la détresse de ceux qui n'ont plus rien.

 

De la même façon qu'ils refusent de voir les vieillards enfermés désormais dans des ghettos, ils ferment les yeux devant la douleur des déshérités.

 

"Regarde-moi" pourraient-ils dire tous, vieillards et pauvres...

Dans nos sociétés individualistes, le regard ne s'attarde plus sur les autres, le regard se détourne de ce qui dérange et fait peur... la vieillesse, la misère...

 

"Regarde-moi, regarde mes rides, ma souffrance, mon visage las et douloureux."

"Regarde mon humanité, derrière les rides et la détresse. Je suis un être humain, comme toi, même si mon aspect est douloureux et triste.

Il m'arrive de sourire, de pleurer comme toi".

 

Dans un monde où la beauté, la jeunesse sont magnifiées, dans un monde de consommation, d'artifices et de paillettes, comment les vieux et les pauvres pourraient-ils attirer le regard ?

Il nous faut réapprendre à voir au delà des apparences, il nous faut réapprendre à regarder les autres, les humains, nos semblables.

Et puis il nous faut aussi rétablir le contact avec les oubliés de la terre, il nous faut partager.

"Notre société est très cloisonnée et cultive l'entre-soi. Tout est fait pour que les personnes incluses, qui travaillent, qui consomment, ne rencontrent pas les exclus- ceux qui sont au bord des rues et du monde. Et c'est bien le drame, car avec ce manque de contact entre les uns et les autres, un fossé d'incompréhension s'installe..." écrit Véronique Fayet dans son ouvrage Révolution fraternelle.

"Regarde-moi... " le verbe regarder implique une attention à l'autre, une ouverture...

C'est là un message qu'il nous faut tous entendre.

 

 

 

Regarde-moi...
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 12:18
L'utopie transhumaniste...

 

 

A l'aube du XXIème siècle, nous rêvions tous d'un avenir meilleur : les technologies allaient aider l'homme à mieux vivre, on imaginait un monde de loisirs où le travail serait moins pesant.

 

On voit bien que ces rêves étaient vains, on voit bien qu'on en demande toujours plus aux gens qui travaillent, on voit bien que le chômage croissant marginalise ceux qui sont touchés par ce phénomène.

 

Et voilà qu'on invente de nouveaux horizons de bonheur pour illuminer l'avenir.

C'est le projet transhumaniste qui s'impose dorénavant : transformer l'être humain, le rendre plus performant, plus intelligent, augmenter son cerveau avec des puces...

Il s'agirait aussi de tuer la mort, une promesse qui paraît alléchante dans un monde où la mort est de plus en plus effrayante, où l'emprise de la religion s'efface.

 

La mort est ainsi de plus en plus occultée dans nos sociétés, et la vieillesse est dévalorisée : les vieux sont relégués dans ce que l'on nomme pudiquement des "maisons de retraites", qui sont en fait des mouroirs.

Tuer la mort ! Quelle présomption, quel orgueil !

Comme si la mort n'était pas inhérente à la condition humaine... comme si la mort pouvait être vaincue, alors que tant de maladies subsistent...

Projet fou, irréalisable, et pourtant, certains n'hésitent pas à investir dans des recherches pour éradiquer la mort... une façon d'assurer le développement des affaires, même si le projet n'aboutit pas...

Faire des affaires, n'est-ce pas le credo de notre époque ?

 

De la même façon, la France investit des sommes colossales dans l'industrie nucléaire... pour une technologie qui paraît démesurée et peu fiable...

Ainsi, l'EPR de Flamanville va voir son démarrage reporté à 2020. Un problème de qualité de soudures détecté sur le réacteur EPR pourrait encore différer de près d'un an sa mise en service. Le gendarme du nucléaire devrait en effet exiger que le travail soit refait. 

 

L'heure est aux investissements hasardeux, aux projets insensés...

La mégalomanie, l'hybris s'emparent du monde...

Toujours plus de progrès et d'innovations, toujours plus de technologies... peu importe si l'homme en vient à détruire la planète sur laquelle il vit.

Le transhumanisme, dernier rêve fou de l'humanité, n'est qu'un leurre et une illusion.

 

 

 

 

 

 

L'utopie transhumaniste...
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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 11:55
Tu verras, tu seras bien...

 


 

Cette chanson poignante de Jean Ferrat se présente sous la forme d'un discours où alternent première et deuxième personne du singulier : le poète s'adresse avec pudeur, simplicité, tendresse à un être cher.

Il exprime d'abord un souhait et un regret marqué par le conditionnel passé : "J'aurais bien voulu te prendre
Avec nous comme autrefois..."

La réalité est pourtant venu briser ce souhait : "Mais Suzy m'a fait comprendre
Qu'on est un peu à l'étroit."

Le discours est familier, protecteur : c'est comme si le poète s'adressait à un enfant...

"Il faut être raisonnable
Tu ne peux plus vivre ainsi
Seule si tu tombais malade
On se ferait trop de souci..."

Mais, on comprend, avec l'évocation de la maladie qu'il s'agit d'une personne âgée, en fin de vie.

Le refrain, avec l'emploi du futur de l'indicatif, "Tu verras, tu seras bien" se veut convaincant et persuasif.

Et le discours tenu ne laisse aucune place à une réponse, comme si la personne âgée était privée de paroles et de droit de décision....


D'ailleurs, aussitôt, il est question de "trier les affaires, les photos auxquelles tu tiens", résumé d'une vie entière qui "peut tenir entre les mains...", dit le poète, soulignant ainsi le côté dérisoire de l'existence humaine.

 

Et aussitôt, le locuteur suggère au futur ce que pourra être la vie auprès des "autres pensionnaires", avec lesquels il sera possible de parler sans fin de ce sujet : les photos, la famille.

Le terme même de "pensionnaires" qui renvoie à l'enfance est terrible pour une personne adulte... et c'est pourtant le mot qui convient.

 

Les sujets d'inquiétude sont aussitôt écartés : "le chat qui s'agite" sera recueilli par les voisins... "le serin qui chante à tue-tête" sera accepté par "le directeur" de l'établissement, encore un terme qui fait songer au monde de l'enfance, à l'école.

Et la suite du discours qui se veut rassurante est terrible :

"T'auras plus de courses à faire
De ménage au quotidien
Plus de feu en plein hiver
T'auras plus souci de rien..."

Les négations qui se multiplient évoquent une sorte de néant auquel est réduit l'individu, jusqu'au mot "rien" qui résonne comme un anéantissement total.

Puis, le locuteur énumère tous les avantages promis à la vieille dame, afin de mieux la convaincre :

"Y a la télé dans ta chambre
En bas y a un beau jardin
Avec des roses en décembre
Qui fleurissent comme en juin..."

Puis, viennent les promesses des visites du Dimanche... des promesses de sorties, de fêtes, avec une sorte de retour dans le passé, comme si le temps était aboli...

"Et puis quand viendra dimanche
On ira faire un festin
Je me pendrai à ta manche
Comme quand j'étais gamin"

Et toutes ces promesses impliquent une sortie de cet univers dans lequel va se retrouver enfermée la vieille dame...

"Tu verras pour les vacances
Tous les deux on sortira
Là où l'on chante où l'on danse
On ira où tu voudras."

On perçoit implicitement un enfermement, un univers clos dont il faut sortir pour retrouver le bonheur de vivre : chanter, danser, aller où l'on veut...

La mélodie douce, mélancolique restitue un besoin de rassurer, de réconforter, afin de masquer la douleur de la décision...


 

 

 

 

 

 

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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 09:20
Vieillir...

 

 

Alors que certains scientifiques de renom nous annoncent et nous promettent l'immortalité ou une vie quasi illimitée, nombre de personnes âgées croupissent dans des maisons de retraite, à l'abri des regards.

Abandonnés de tous, maltraités, les vieux se retrouvent dans des ghettos, où ils connaissent les plus grandes détresses.

Les personnels des maisons de retraite racontent ce désamour et cette désaffection : ils n'ont pas les moyens d'assurer la dignité et le respect de ces personnes.

Ils en sont réduits à bâcler leur travail : une forme de maltraitance qui ne dit pas son nom...


Mal payés, pas assez nombreux, sous pression, les personnels des Ehpad dénoncent leurs conditions de travail toujours plus précaires. 

 

Et on nous fait croire, Google en tête, à une quête de l'immortalité, et on nous fait croire que la lutte contre le vieillissement est en passe d'être gagnée.

Face aux milliards qui sont dépensés pour ces recherches, ne serait-il pas plus pertinent de penser d'abord à s'occuper des personnes qui souffrent et qui sont à l'abandon dans des maisons de retraite ?

 

La vieillesse, la mort vaincues ? Mais qui peut y croire ?

Quand on voit la multitude de maladies qui existent, quand on voit les effets délétères de certains médicaments destinés à soigner, comment peut-on envisager une vie éternelle ?

On nous vend du rêve et des fantasmes... avant de nous vendre des produits miracle censés guérir tel ou tel symptôme.

 

La mode du jeunisme s'empare de nos sociétés : il faut rester jeune, maîtriser son corps...

De la même façon qu'on nous avait promis une société de loisirs plus humaine, plus vivable, on nous fait miroiter une éternité bienheureuse.

Comme si cela était envisageable et même souhaitable.

Comme si la vie n'était pas justement appréciable parce qu'elle est aussi limitée dans le temps...

Comme si l'homme pouvait s'abstraire des lois de la nature et du cosmos...

 

Nous vivons dans un monde d'illusions savamment entretenues par la publicité et les médias.

Tuer la mort ? Devenir immortel ? Quelle hybris s'empare ainsi des hommes ?

Il convient de rester dans la réalité, de la regarder en face et nous préférons l'oublier, nous préférons ne pas voir ces personnes âgées à l'abri des regards dans des maisons de retraite.

Les gens vivent plus longtemps, oui, mais souvent dans quel état de délabrement et d'abandon ?

D'ailleurs tout un business s'organise autour de ces maisons de retraite...


Ces établissements sont gérés comme de véritables usines qui doivent être rentabilisées. Mais que reste-t-il d'humain dans ce management ?

Le profit encore et toujours est au centre de nos sociétés...

 

 

 

 

 

 

 

 

Vieillir...
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