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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 12:56
"Non à la guerre ! La Russie sans Poutine !"

 

"Vendredi 1er mars : jour des funérailles d'Alexeï Navalny et jour de courage pour des milliers d'opposants qui ont tenu à sortir dans les rues de Moscou, malgré les recommandations du Kremlin...

Une foule s'est rassemblée dans la banlieue sud de Moscou : plusieurs milliers de Russes sont venus défier la menace de répression du Kremlin. Vladimir Poutine pensait éteindre cette opposition, ce jour-là, elle s'est au contraire éveillée...

Ils sont venus par milliers pour déposer une fleur sur le cercueil, mais seule une infime minorité d'entre eux a pu finalement entrer dans l'église. Bien trop nombreux pour une cérémonie qui a duré moins d'une heure.

"Même si on n'entre pas, l'important, c'est d'honorer sa mémoire.", dit une femme dans la foule.

A l'intérieur, le visage du défunt est visible dans son cercueil ouvert. Vêtue d'un fouloir noir, la mère d'Alexeï Navalny est là, assise face à son fils mort en prison à 47 ans.

Pour être sûrs de rentrer, certains sont venus trois heures en avance, des Russes de tous âges.

'Ce n'est pas un peu dangereux d'être ici ?", interroge une journaliste.

"C'est impossible de ne faire qu'avoir peur, on en a assez d'avoir peur", répond un jeune Russe.

"Navalny, c'était une personne qui a inculqué aux gens dans notre pays cette envie de politique, d'action, cette idée qu'on peut ne pas être d'accord et qu'on doit aider notre société pour former une société civile.", témoigne un autre.

"Je pense que l'important est de ne pas abandonner, d'aller plus loin...", dit un autre, reprenant les propos de Navalny dans une interview testament, enregistrée avant son retour en Russie en 2021...

"Je n'ai qu'une chose à dire : il ne faut pas abandonner, si ça arrive, cela veut dire que nous sommes extraordinairement forts, s'ils ont décidé de me tuer.", avait-il déclaré.

 

Devant l'église, plusieurs ambassadeurs dont les représentants de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne, se sont retrouvés pour un hommage silencieux.

Après la cérémonie, la famille est sortie avec le cercueil, et derrière eux, une foule immense s'est dirigée vers le cimetière.

Sur le chemin, la foule criait : "Non à la guerre !" On entendait encore : "La Russie sans Poutine !" et "Nous ne pardonnerons pas..."

Ce sont aussi des messages politiques qui ont accompagné Alexeï Navalny en terre, des messages risqués aujourd'hui en Russie. Selon un média d'opposition, 56 personnes ont été arrêtées dans le cadre des hommages rendus à Alexeï Navalny.

Il y a donc une Russie qui soutient Poutine, une autre qui subit et se tait et puis cette opposition qui, malgré les menaces, s'insurge et exprime son émotion...

Que risquent ces hommes et ces femmes qui ont fait ce choix de sortir dans la rue et qui ont pu être identifiés par les hommes du FSB ?

Ils risquent la prison, en tout cas pour ceux qui ont scandé : "Non à la guerre!", car ce slogan est interdit en Russie.

Ce qu'on a vu au cours de ces funérailles, ce n'est pas anecdotique : quelques milliers de personnes, cela peut nous paraître peu à nous occidentaux, mais dans la Russie d'aujourd'hui, c'est beaucoup. On n'avait pas vu autant de monde contre Poutine, au moins depuis le début de la guerre en Ukraine. Cela ne veut pas dire pour autant que le pouvoir de Vladimir Poutine est directement menacé et ici tout le monde est convaincu que dans deux semaines, lors de l'élection présidentielle, il sera reconduit au Kremlin car la grande majorité des Russes, soit elle soutient Vladimir Poutine, soit elle se tait et tout cela est savamment entretenu par la télévision russe qui n'a pas dit un seul mot de l'enterrement d'Alexeï Navalny dans les grands JT."

 

Surtout, pas de vagues ! Montrer des opposants qui défilent en masse, même cette simple image peut être considérée comme un danger pour le pouvoir de Vladimir Poutine.

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-vendredi-1-mars-2024_6357103.html

 

 

 

"Non à la guerre ! La Russie sans Poutine !"
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28 février 2024 3 28 /02 /février /2024 10:34
Goulag et colonies pénitentiaires...

 

"Historiquement, bien entendu, le goulag a une existence limitée dans le temps de l'URSS entre les années 1920 et les années 1960.

Pourtant, la mort récente d'Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique a rappelé, ne serait-ce que géographiquement, l'implantation des camps de travail de la période stalinienne. C'est le durcissement du régime de Vladimir Poutine vis à vis de ses opposants qui provoque aujourd'hui une réflexion renouvelée sur les méthodes répressives utilisées dans la Russie contemporaine.

 

"Mon message, dans le cas où je serais tué, est très simple : Ne pas abandonner. Ecoutez, j'ai quelque chose de très important à vous dire : je vous interdis d'abandonner. S'ils décident de me tuer, cela signifie que nous sommes extrêmement puissants... nous devons faire usage de ce pouvoir, ne pas oublier, nous souvenir que nous sommes un immense pouvoir. Un pouvoir qui est oppressé par ces mauvaises personnes. Nous ne nous rendons pas compte de la force que nous possédons. C'est la passivité des personnes justes qui permet au mal de triompher. Donc, ne restez pas sans rien faire."

C'est ainsi que s'exprimait Alexeï Navalny dans sa lutte contre la répression du régime russe...

 

Sa mère a enfin réussi à voir le cadavre de son fils, mais elle accuse les enquêteurs russes de chantage à propos des funérailles d'Alexeï Navalny, déclarant qu'ils tentaient de la forcer d'enterrer son fils en secret, sans cérémonie, ce qu'elle dit avoir refusé...

Une question se pose alors : Peut-on encore parler de goulag dans la Russie actuelle ?

Luba Jurgenson, professeur de littérature russe  analyse les similitudes qui permettent de rapprocher le goulag du XXe siècle du système pénitentiaire actuel : "L'institution cesse d'exister après la mort de Staline, mais les pratiques sont toujours là à l'époque de Khrouchtchev, de Brejnev, et finalement ne se sont jamais totalement éteintes. Et certaines de ces pratiques sont aujourd'hui recyclées. En sachant encore une fois que les goulags pouvaient être très différents. Donc lorsque l’on parle de cette postérité, on parle d'un éventail de pratiques très diverses. Mais la première chose qui fait penser au goulag, c'est la géographie. Il s'agit d'éloigner les personnes indésirables et de les mettre dans des conditions de vie vraiment extrêmes, aussi bien climatiques que sur le plan du traitement.

La configuration des espaces fait aussi penser au camp du goulag, puisqu'on est dans des colonies pénitentiaires qui ressemblent à des sortes de camps... il y a bien sûr des différences : les colonies pénitentiaires d'aujourd'hui ne sont pas un acteur économique de la vie russe, au même titre que l'était le goulag qui était une véritable force économique, elles sont en revanche un acteur de la guerre, puisqu'on y recrute des criminels de droit commun pour les envoyer au front en Ukraine... aujourd'hui, le gouvernement russe utilise des techniques de communication qui étaient inconnues à l'époque soviétique, mais sa propagande est différente : on ne prétend pas rééduquer les personnes qui sont aujourd'hui dans ces colonies. Leur rôle est purement punitif. Et on simule une espèce de transparence, c'est à dire, par exemple, Navalny a pu communiquer avec ses proches... ce qui ne voulait absolument rien dire quant au traitement qui lui était réservé...

Emilia Koustova, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Strasbourg, explique : "On retrouve la géographie du goulag dans le système pénitentiaire contemporain dans toute sa complexité, d'une part, il y a bien sûr l'usage de la distance, des distances immenses, l'usage de cette immensité de l'espace russe pour isoler, briser, punir davantage. C'était le cas déjà à l'époque stalinienne, cela reste le cas aujourd'hui. Quand on est envoyé au-delà du cercle polaire, il y a le climat très rude, l'absence de soleil... Et quand Alexeï Navalny est resté pendant plusieurs mois dans une colonie située dans une région proche de Moscou, les conditions de détention y ont été épouvantables, et c'est probablement là que sa santé a été fragilisée par l'envoi régulier dans la cellule d'isolement.

Il est toutefois certain qu' il y a beaucoup moins de détenus dans ces colonies qu'au moment de la mort de Staline."

Elsa Vidal, rédactrice en chef de la rédaction en langue russe de RFI, complète cette analyse en insistant sur l’usage de la répression : "Pour traiter de ce sujet, il s’agit de parler de la répression, de l'enfermement et de l'éloignement des minorités dissidentes, à la marge, et qui sont dans une posture de transgression vis-à-vis de la norme. Et cette norme, à l'époque soviétique comme à l'époque actuelle, était édictée à partir d'un centre du pouvoir au Kremlin, peut-être un peu plus collectif à certaines années de l'Union soviétique, mais en tout cas très centralisée au Kremlin. Et c'est encore le cas aujourd'hui. Je pense surtout que ce système est vraiment réactivé par les autorités et les dirigeants russes de manière à entraîner des réactions dans la population d'analogie immédiate avec l'époque soviétique et avec le goulag. Il est même pensé en direction de ces segments de la population qui ont une culture soviétique, pas tellement pour la population des moins de 30 ans, et des moins de 40 ans, qui eux se sont éveillés à la politique en 2011, au moment des manifestations justement emmenées notamment par Alexeï Navalny, qui consistent à demander des comptes au pouvoir..."

 

Selon Luba Jurgenson, professeur de littérature russe à la Sorbonne, dans les livres d'histoire russes, "on minimise le nombre de victimes, l'ampleur du phénomène est minimisée également, c'est surtout le rôle que jouait le goulag dans l'ensemble de la vie soviétique qui est minimisé... A l'époque de Staline, il n'y avait pas besoin d'être dissident ou opposant pour aller au goulag. Il y avait une multitude de gens qui étaient inculpés pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis, alors que, par la suite, c'était surtout la dissidence qui était visée par cet appareil pénitentiaire... l'appareil s'est vraiment durci depuis l'invasion, avec l'apparition de nouveaux dispositifs juridiques, depuis les deux derniers mandats de Poutine, avec une centaine de lois répressives qui ont été promulguées ou sorties des oubliettes."

 

Emilia Koustova rajoute : "Il faut souligner la continuité et les liens directs entre la période post stalinienne et  celle d'aujourd'hui. Je pense que Vladimir Poutine n'est pas un héritier direct de Staline, mais c'est bien un héritier fidèle, loyal à Andropov qu'il présente comme son maître, maître du KGB, en l'occurrence, et si on regarde le fonctionnement de la justice, de la police politique, des colonies pénitentiaires dans les années 50-60-70, on retrouve beaucoup de similitudes avec ce qui se passe aujourd'hui. Ce sont des façons de torturer, d'humilier, de menacer..."

 

Selon Elsa Vidal, "Vladimir Poutine est l'héritier d'une pratique guébiste, comme on le dit parfois du pouvoir, et on voit très bien que cette orientation s'est accélérée et renforcée... il y a plusieurs milliers de Russes qui ont contesté leur mobilisation dans le cadre du droit et la justice leur a donné raison pour 9000 d'entre eux... et ce sont les magistrats qui s'opposent à une instrumentalisation du droit par le pouvoir politique.

Luba Jurgenson vient compléter le tableau des colonies pénitentiaires : "Il y a l'isolement, des tortures psychologiques et physiques, c'est la marque du régime poutinien.

En 2008-2009, une militante de l'opposition avait été internée de force, pour la faire taire, dans le grand Nord, nous sommes allés la chercher avec d'autres amis, nous sommes allés l'extraire... La psychiatrie punitive n'a jamais complètement disparu. En revanche, ce n'était plus utilisé de manière régulière jusqu'aux manifestations de 2011-2012, où on a vu de nouveau des manifestants arrêtés et condamnés à des peines d'internement en hôpital psychiatrique. Le retour à ce type de dispositif répressif date déjà d'au moins dix ans...

On est dans un contexte mondial où on constate le recul de la démocratie, même en Europe, on l'a vu avec l'exemple polonais ou encore hongrois, sans parler d'autres contrées dans le monde, le régime poutinien surfe bien sûr sur cette tendance, par exemple avec une politique répressive contre les communautés LGBT.

Emilia Koutova précise : "Il y a beaucoup moins de prisonniers qu'il n'y en avait dans la période soviétique... mais il y a des dizaines voire des centaines de milliers de détenus qui se sont enrôlés d'abord chez Wagner, puis auprès du ministère de la défense russe pour aller faire la guerre en Ukraine.

La situation est bien meilleure qu'à l'époque soviétique, mais il y a les règles qui sont écrites, et puis il y a aussi la pratique, la réalité qui, elle, laisse une large place à de la torture, à des humiliations, l'isolement, etc. Cela ne se limite pas aux prisonniers politiques, il y a aussi des centaines de milliers de prisonniers ordinaires, de droit commun, qui sont victimes de ce système. Et c'est là quelque chose qui est hérité de l'époque soviétique."

"La culture de la violence de Poutine, sa vision pessimiste de la nature humaine, la répression qui s'exerçait, les changements à l'intérieur du régime poutinien et ses évolutions extrêmement dramatiques que nous connaissons aujourd'hui, ainsi que la guerre comme instrument de la puissance russe, tout cela, c'est ce qu'on n'a pas vu..." explique Elsa Vidal.

 

 

Source :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/le-goulag-existe-t-il-encore-6631927

Goulag et colonies pénitentiaires...
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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 13:32
Une journaliste face à la guerre...

 

Quel courage !

Elle s'appelle Patricia Allémonière, elle est reporter de guerre, elle est venue présenter un de ses ouvrages, intitulé Au coeur du chaos,  lors du Festival de la Biographie. Grand reporter au service international de TF1  pendant trente ans, Patricia Allémonière a couvert les guerres contemporaines les plus meurtrières. 

Elle raconte alors son parcours :

"J'ai commencé comme pigiste dans de petites rédactions, puis très vite j'ai eu beaucoup de chance, je suis rentrée à TF1 et là, d'abord, j'ai fait des petits boulots, mon premier reportage, c'était l'histoire de la pomme Golden... donc très loin du grand reportage...

Et puis après, je suis arrivée dans un service économique, parce que j'avais fait sciences Po, section Eco, on m'a casée là en tant que pigiste, et très vite ils ont vu que France 2 employait des filles grands reporters, ils se sont dit : ce n'est pas possible, à TF1, il nous faut aussi des filles. Donc, ils ont lancé un appel d'offres, et je suis rentrée comme ça à TF1.

Et très vite, je suis partie sur les terrains de guerre... premier terrain de guerre : Le Mozambique, une guerre civile qui a fait un million de morts, dont personne n'a jamais parlé, dont tout le monde s'est moqué.

Deuxième terrain de guerre : le Tchad, l'armée française, l'armée libyenne, et très vite, j'ai été confrontée aux premières horreurs, il n'y avait pas d'école pour nous former à ça... et puis j'ai continué jusqu'à ce que j'aie un enfant.

Aujourd'hui, il y a plus de femmes grands reporters ; en fait, on les remarque davantage que les hommes. Au moment de la guerre du Golfe, il y a eu beaucoup plus de femmes, ils se sont aperçus que l'audience était beaucoup plus forte quand il y avait des femmes, donc c'était intéressant d'employer des femmes. D'autant qu'on savait parler de la guerre, comme les hommes, et on savait être courageuse, comme les hommes.

Et à un moment, il y avait plus de femmes effectivement que d'hommes, ils se sont dit : "Non, ce n'est pas possible." Ils ont rééquilibré et aujourd'hui, à TF1, il y a plus d'hommes que de femmes mais pas à LCI.

Je n'ai pas souffert du fait d'être une femme, je n'ai pas fait partie des femmes qui ont eu à subir un ostracisme masculin... mais il a fallu se battre, et à partir du moment où on se bat, on ne sent pas forcément l'ostracisme... simplement, il fallait toujours être disponible et comme on voulait vraiment se faire reconnaître, on était toujours disponible.

Disponibilité, qualité du travail : c'est tout ce qui compte.

Quand j'ai eu un enfant, j'avais déjà été en poste à Jérusalem comme correspondante permanente, et là j'étais à Londres, et voilà qu'avec mon enfant nous voulions rentrer avec le père de l'enfant qui est Britannique, diplomate, lui rentrait à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris, et moi à Paris avec un bébé.

Une femme, avec un bébé, là ce n'était pas possible... alors, je ne dis pas du tout que c'était de l'ostracisme, c'est qu'ils étaient inquiets. Je leur ai dit : "En quoi la mort d'une maman est plus grave que la mort d'un papa ? Un papa, cela compte autant qu'une maman..."

Donc, ils n'étaient pas très contents, on ne m'a pas mis de bureau pendant trois mois, on m'envoyait pour la quatrième ou la cinquième relève... à la cinquième relève, tous les reportages ont été faits, donc il n'y avait plus grand chose à faire...

Pendant la guerre civile d'Algérie, personne ne voulait y aller, alors, je me suis portée volontaire... on ma dit : "Mais dis donc, ta fille, elle a quel âge ?" (Elle avait alors un an et demi)...Une guerre à connotation de massacres et on ne savait pas qui tue qui... c'étaient ou les djihadistes ou l'armée, les militaires. Donc, comme moi je ne savais pas dire, j'avais décidé de parler d'actes terroristes mais pas de terroristes, les dits terroristes, je les appelais "groupes armés", ne sachant pas qui tuait...

On a l'air de dire aujourd'hui : "C'est terrible, il n'y a jamais eu autant de conflits", mais en fait, il y a toujours eu autant de conflits. Ce qui est étonnant, c'est que tous les conflits dont je parle dans mon livre perdurent, ils sont devenus des conflits de basse intensité : Irak, Syrie, Iran, Afrique, Kosovo. Tout est là.

Mais, aujourd'hui, ce qui est très intéressant, ce qui nous passionne nous, ce sont les gros conflits où le bon et le méchant s'affrontent. Vous voyez qui je veux dire ? Les Américains et les Russes, les bons et les méchants... il faut des conflits où il y a les bons et les méchants et où l'un des grands protagonistes est impliqué... les petits conflits, on s'en moque, on s'en fout, on s'en tape... ils peuvent crever, ce n'est pas notre problème. Je dis ça vulgairement...

La guerre terrible du Yémen n'intéresse que depuis qu'ils bombardent la Mer Rouge... une guerre qui dure depuis 1994 ! Les Iraniens s'intéressent au Yémen depuis 2003-2004. Les Américains, eux, avaient sous-traité le conflit aux Saoudiens. : "Vous gérez le conflit avec les Houthis, nous, on s'en n'occupe pas, ce n'est pas intéressant."

Et pourquoi ce n'est pas intéressant ? Parce que ni les Russes, ni les Chinois n'étaient dans le coin. Ce qu'ils avaient oublié, c'est que l'Iran, lui, était dans le coin, ils commençaient à fournir des armes. Comme les Houthis avaient une position très anti-américaine et très anti-israélienne, ils sont rentrés dans le conflit... comme il était question d'Israël, les Américains sont intervenus et maintenant tout le monde s'intéresse aux Houthis, alors qu'avant, personne ne s'y intéressait et pourtant il y a eu une sale guerre, avec de nombreux morts, et de nombreux enfants sont morts de faim."

Patricia Allémonière évoque ensuite ses relations avec sa fille, alors qu'elle était reporter de guerre...

Puis, elle aborde la façon de traiter les informations dans les rédactions :

"Il y a des fake news, et des images détournées : on a appris à déchiffrer ces images... il y a aussi les deepfakes où on fait dire à n'importe qui des choses qu'il n'a jamais dites..."

Le journaliste qui interroge Patricia Allémonière lui pose alors cette question : "Est-ce que le manichéisme, les gentils d'un côté, les méchants de l'autre, ça ne s'est pas un peu aggravé avec le temps ?" 

Réponse : "Alors, aujourd'hui, on ne s'intéresse qu'aux gros conflits qui opposent dans la tête de la plupart des gens le bon et le méchant. Et chacun souvent se retrouve plus du côté de l'un ou du côté de l'autre... parce que le bon et le méchant ne sont pas les mêmes pour tout le monde...

Par exemple, prenons le conflit israélo-palestinien, si vous êtes hors de l'occident, le bon, ce n'est pas l'Amérique, ce n'est pas nous, nous, nous sommes presque des terroristes... Les perceptions varient complètement, en fonction de l'endroit où on est.

Mais il est vrai qu'en ce moment, notre monde a tendance à une simplification, on simplifie tout.

Et pourquoi ces conflits bons et méchants qui vont dans notre simplification quotidienne ? Parce que c'est simple à comprendre, donc facile, on ne va pas se casser la tête pour comprendre la complexité, il faut aller vite et comme ces bons et ces méchants, c'est ce qui nous plaît, les médias ne traitent que les bons et les méchants, c'est à dire qu'on va traiter les gros conflits, parce que ces conflits attirent de l'audience, donc entraînent une rentabilité... parce que, sans argent, on ne fait pas de couverture... c'est vous qui sanctionnez les médias, les journaux et internet. Si vous ne regardez pas, ils vont se dire : "Pourquoi ils ne regardent pas ?"

Par exemple, le Pape ne fait pas d'audience, alors que Poutine, lui, il cartonne ! Donc on va beaucoup plus traiter ce genre de sujet. Parce que les chaînes ont besoin d'argent, internet a besoin d'argent, les petites chaînes sur internet ont besoin de pubs..."

Patricia Allémonière évoque ensuite les risques de son métier : elle a été blessée le 7 septembre 2011 alors qu'elle suivait une opération de l'armée française dans la vallée d'Alasay, en Afghanistan. Malgré ses blessures, rester sur le terrain s'est imposé comme une évidence afin de poursuivre son travail.

'L'information des grandes chaînes comme TF1 et France 2, ce sont des chaînes qui doivent avoir le maximum d'audiences... qui dit maximum d'audiences dit ne pas cliver, donc en faire le minimum sur les sujets qui clivent, pas de position vous apporte le maximum d'audiences...

Sur les autres chaînes (et cela nous vient des Etats-Unis), il y a un public à prendre du côté de ceux qui aiment le buzz et les chaînes d'opinion, ils adorent le buzz, il y a une audience, un marché à capter.

BFM qui voulait faire du factuel baisse, LCI a fait un tournant éditorial avec l'Ukraine : ils ont traité l'Ukraine comme une série, c'est à dire : attendez, vous allez voir ce qui se passe ! L'information est traitée comme une série : on vous accroche et on vous dit : "Tout à l'heure, on va vous parler de Poutine ou de Wagner..." Donc, comme dans un bon film policier, vous voulez voir la suite... Ils traitent beaucoup plus l'Ukraine que le conflit israélo-palestinien... pourquoi ? Parce que ce conflit israélo-palestinien clive...

Il faut savoir que ce qui s'est passé là à Gaza se passe encore aujourd'hui tous les jours en Afrique et bien pire : femmes éventrées, etc."

Enfin, une spectatrice pose une question à la journaliste : "Est-ce que vous êtes prête à repartir en reportage ?"

Et Patricia Allémonière de répondre : "Je repars bientôt en Afrique, au Sahel..."  Le journaliste qui l'interroge ironise alors : "C'est bien, parce que les Français sont très bien vus, en ce moment... vous serez bien accueillie."

On ne peut qu'admirer le courage de ces femmes reporters de guerre, confrontées à des massacres, à l'horreur absolue...

 

 

 

 

 

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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 13:20
Alexeï Navalny : sa famille réclame en vain son corps...

 

"Le Kremlin ne s'est pas encore exprimé à la suite du décès d'Alexeï Navalny. Les autorités russes interdisent toujours les rassemblements en hommage au principal opposant de Vladimir Poutine.

Depuis l'annonce de la mort d'Alexeï Navalny, le vendredi 16 février, sa mère recherche son corps sans relâche. Elle s'est rendue dans la colonie pénitentiaire dans laquelle il purgeait sa peine. Sa mère repart avec un document officiel confirmant la mort de son fils mais elle n'a pas pu voir sa dépouille.

 

Les autorités carcérales l'ont renvoyée vers la morgue de la ville de Salekhard où le corps serait retenu par les enquêteurs pour analyse.

Mais là encore, devant les portes closes, l'avocat de la famille ne peut rien faire : le corps est introuvable.

"On lui a dit qu'il était le septième à appeler aujourd'hui et que le corps d'Alexeï n'était pas à la morgue." explique Kira Yarmysh, porte-parole d'Alexeï Navalny.

 

Celle-ci accuse les autorités de Moscou de mentir et de tout faire pour ne pas remettre la dépouille à la famille. "Nous demandons que le corps d'Alexeï Navalny soit immédiatement remis à sa famille", a fait savoir Kira Yarmysh.

La famille réclame en vain son corps. Et cela ajoute encore un peu plus de mystères sur les causes de sa mort...  un communiqué a été publié sur le site de la  colonie pénitentiaire, où il est indiqué qu'Alexeï Navalny est décédé après un malaise soudain.

 

La commission d'enquête promet, de son côté, qu'une autopsie est en cours et que les résultats seront divulgués la semaine prochaine.

 

En attendant, à Moscou, des centaines d'habitants se sont succédés toute la journée pour déposer des fleurs en son hommage.

Les regroupements ont été interdits avec des arrestations parfois musclées : ainsi, sur une vidéo, on voit un homme qui est maintenu de longues secondes la tête dans la neige : "Tête en bas ! Avance ! Lève-toi ! Attrape-le par les jambes !", avant d'être emmené de force.

Pas moins de 340 manifestants ont été arrêtés, samedi 17 février à Moscou, selon une ONG russe pour les droits de l'homme."

 

Une mère empêchée de voir la dépouille de son fils mort dans les geôles du Kremlin ? Voilà un traitement inhumain et indigne...

Aux dernières nouvelles, selon un média russe d’opposition, le corps d’Alexeï Navalny se trouverait à l’hôpital du district de Salekhard, en Sibérie, et porterait des ecchymoses.

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/mort-d-alexei-navalny-pourquoi-les-autorites-russes-ne-s-expriment-pas_6372232.html

 

 

https://www.lepoint.fr/monde/mort-d-alexei-navalny-poutine-signifie-a-ses-opposants-qu-ils-seront-tues-17-02-2024-2552696_24.php

Alexeï Navalny : sa famille réclame en vain son corps...
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13 décembre 2023 3 13 /12 /décembre /2023 10:38
A la mode de Poutine...

 

Le culte de la personnalité, ça vous dit quelque chose ? 

C' est l'adulation d'un chef d'État généralement encore en vie. Ce culte étant exploité à des fins de propagande, il caractérise un grand nombre de dictatures. La glorification du "chef, élevé au rang de leader charismatique", s'apparente à la vénération des saints et au culte du héros.

 

En Russie, ce culte de la personnalité se développe de plus en plus autour de Vladimir Poutine... au point que la mode s'en empare...

 Un défilé de mode "patriotique", tout à la gloire du président russe Vladimir Poutine, a été organisé à Saint-Pétersbourg, les vêtements s’inspirant d’une exposition d’un peintre pro-Kremlin intitulée "Président. Un homme à l’âme pleine de bonté."

On croit rêver à l'annonce de cette exposition qui glorifie le maître du Kremlin... "un homme à l'âme pleine de bonté !"

 

Des mannequins ont défilé à Saint-Pétersbourg, ville natale du président, vêtus de t-shirts, chemises ou pantalons ornés d’étoiles, de couronnes et de portraits de Vladimir Poutine aux couleurs vives, façon pop-art.

Des portraits de Vladimir Poutine partout sur des vestes, des t-shirts, des casquettes...

Une mode qui se transforme en propagande pour le régime, et pour son chef tout puissant...

Une mode militaire : vêtements larges, casquettes sombres, tenues à l'effigie dupliquée de Vladimir Poutine...

Une mode guerrière inquiétante... un défilé entier destiné à glorifier Vladimir Poutine ! Cela va très loin, tout de même !

 

Le peintre Alexeï Serguienko, admirateur de l’homme fort de la Russie et dont les œuvres ont inspiré la collection, a expliqué avoir choisi de montrer des couronnes, car il sait "que le président sera élu encore et encore."

Un poutinolâtre !

"J’ai donc peint cette image qui dit que nous aurons Poutine pour longtemps, pour toujours", a-t-il déclaré à l’AFP, en marge du défilé.

 

Un tel culte de la personnalité est dangereux : on magnifie à l'excès un dirigeant, un homme politique... c'est ce qui se passe dans les dictatures les plus féroces...

 

 

 

Sources :

 

https://www.cnews.fr/monde/2023-12-01/russie-un-defile-de-mode-la-gloire-de-vladimir-poutine-salue-un-homme-lame-pleine

 

https://www.lematin.ch/story/russie-vladimir-poutine-vaut-bien-un-defile-de-mode-patriotique-394403406673

 

 

A la mode de Poutine...
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11 décembre 2023 1 11 /12 /décembre /2023 13:32
Huit enfants par femme russe, tel est le souhait de Vladimir Poutine...

La Russie se heurte à un problème démographique...


" La démographie du plus vaste pays du monde est marquée par un rétrécissement étourdissant. On ne parle pas seulement des 10 000 russes morts au combat depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais d’une tendance bien antérieure à celle-ci, une tendance qui trace une ligne de déclin depuis la chute de l’Union soviétique.

 

Naissance, espérance de vie, solde migratoire, surmortalité liée à l’alcoolisme et à ses conséquences, notamment les accidents de la route et maintenant la guerre en Ukraine : tous les voyants sont au rouge. 

 

Et l’avenir est sombre : un jeune sur deux songe à vivre de façon permanente à l'étranger. Le politologue Bruno Tertrais, dans un article disponible sur le site de l’Institut Montaigne, évoque ainsi la crainte "pour la Russie d’être un jour absorbée par l'Asie. Appelons cela, dit-il, une insécurité démographique." Ainsi, Vladimir Poutine déclarait il y a peu : "Le destin de la Russie et ses perspectives historiques dépendent de combien nous serons." 

 

"La piste d'une augmentation de la natalité a d'abord été privilégiée, explique Tatiana Kastouéva-Jean, des députés ont avancé des initiatives sur l'interdiction des avortements et le besoin de valoriser l'image d'une famille avec trois enfants. Cependant, ces initiatives n'ont pas trouvé d'écho favorable, en dépit de la montée du conservatisme dans la société russe sous l'influence, à la fois du discours politique du Kremlin et de l'Eglise orthodoxe."

 

Poutine a ainsi rendu récemment un vibrant hommage à la famille nombreuse : "Rappelons que dans les familles russes, beaucoup de grands-mères et arrière grands-mères avaient sept, huit enfants, voire plus... Préservons et ravivons ces merveilleuses traditions."

Vladimir Poutine a un gros souci de démographie : et la guerre en Ukraine aggrave ce souci... des morts, des exilés, des blessés...

 

Huit enfants par femme ! Voici de nouveau la femme réduite au rôle de poule pondeuse, comme elle pouvait l'être autrefois...

Quelle régression !

Une biologiste russe élue à la Douma affirme même : "Il faut cesser d'orienter les femmes vers des études supérieures. Nous devons arrêter de multiplier le nombre de jeunes qui accèdent à l'enseignement supérieur..."

Les femmes interdites d'études supérieures ! Encore une régression pour la condition des femmes...

De la même façon, "dans un discours adressé aux femmes du pays, le dictateur  nord-coréen Kim Jong-un, proche de son homologue Vladimir Poutine, a supplié ces dernières de faire plus d'enfants sans négliger l'éducation communiste qu'il convient de leur apporter. Le tout en versant une larme avant de s'essuyer avec un  mouchoir.

Dans ce pays, parmi les plus pauvres de la planète, nombreuses sont les familles faisant le choix de n'avoir qu'un seul enfant par manque de moyens."

 

Sources :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/et-maintenant/et-maintenant-du-jeudi-24-mars-2022-6611450

 

 

https://www.ladepeche.fr/2023/12/06/video-scene-surrealiste-a-pyongyang-kim-jong-un-fond-en-larmes-lors-dun-discours-adresse-aux-meres-de-famille-11625256.php
 

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 12:08
Après les purges russes, les purges chinoises ?

 

On a appris, au mois d'août, la disparition de Evgueni Prigojine et Dmitri Outkine, les chefs de Wagner morts en Russie dans un "accident d'avion" : on attend encore les résultats de l'enquête diligentée par Moscou...

On apprend aussi que plusieurs disparitions au plus haut sommet de l’état chinois inquiètent. Il s’agit de généraux, mais aussi du ministre des Affaires étrangères ou de la Défense.


Où est passé le ministre chinois de la Défense ? Sa dernière apparition publique remonte au 29 août, et Pékin ne donne aucune explication à sa disparition. Le général Li Shangfu s'est volatilisé !

Qu'est-il arrivé à ce général de 65 ans ? Fils d'un vétéran de l'Armée rouge, nommé au gouvernement il y a six mois, réputé proche du président chinois, sur la liste des personnalités visées par les sanctions américaines, il a été filmé il y a peu avec le maitre du Kremlin Vladimir Poutine qui l'a reçu à deux reprises...

 Pour les responsables américains, il serait tombé pour corruption liée à des ventes d’armes et serait interrogé, en état d’arrestation.  

Avant d'être ministre, il dirigeait le département des équipements militaires...


Pourtant, samedi 16 septembre, Li Shangfu apparait toujours sur le site officiel de son ministère. Lorsque l’on tape son nom sur la barre de recherche des réseaux chinois, les internautes s’interrogent notamment sur sa santé.

"J'espère que le général Li Shangfu est en bonne santé et qu'il est en sécurité...", déclare un internaute.

"Je suis un peu inquiet, j'espère qu'on saura vite ce qu'il devient..." commente un autre.

 

D'autant que les disparitions de ministres se multiplient. En juin, c’est le ministre des Affaires étrangères Qin Gang qui disparaissait pendant un mois, avant d’être remplacé. Personne ne sait encore pourquoi...

A peine plus de sept mois après sa nomination, le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a été relevé de ses fonctions, a annoncé l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Soit le plus court mandat de chef de la diplomatie de l'histoire de la République populaire de Chine.

 

“L’opacité est plus que jamais la norme dans le fonctionnement de prise de décision en Chine”, explique Antoine Bondaz, chercheur de la fondation pour la recherche stratégique. 

Une opacité qui caractérise aussi le régime russe : saura-t-on un jour les vraies raisons de la mort des chefs de Wagner ?

 

Qin Gang était rentré au gouvernement en même temps que le ministre de la Défense...

Au début de son troisième mandat, Xi Jinping avait promis de la stabilité : l'éviction ou la disparition de ces deux ministres donne plutôt l'image du contraire au sein même du pouvoir chinois...

 

 

 

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/chine-disparition-mysterieuse-du-ministre-de-la-defense_6066285.html

 

 

Après les purges russes, les purges chinoises ?
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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 10:45
Hommage de Poutine à Prigojine : une scène digne du Parrain...

 

Le président russe a salué la contribution à la guerre en Ukraine de Prigojine, mort dans le crash d’un avion, le mercredi 23 août, tout en parlant de "ses graves erreurs", un hommage en demi-teintes.

"C'est toujours une tragédie, je voudrais souligner qu'ils ont contribué significativement à notre lutte contre le régime néonazi en Ukraine. Nous nous en souvenons, nous le savons et nous ne l'oublierons pas. Je connais Evgueni Prigojine depuis longtemps. C'était un homme au destin complexe, et il a commis de graves erreurs dans sa vie. Il a obtenu des résultats pour lui-même, et quand je lui ai demandé, pour la cause commune, ces derniers mois. C'était un homme talentueux, un businessman talentueux. Il a travaillé non seulement dans notre pays, avec des résultats, mais aussi en Afrique, en particulier dans les domaines du pétrole, du gaz, des métaux précieux et des minerais. Nous verrons bientôt ce qu'en disent les enquêteurs." a déclaré, l'air affligé, Vladimir Poutine.

 

Mais comment ne pas voir dans la mort de Prigojine une vengeance du pouvoir russe ?

Après la rébellion de Prigojine, pouvait-on imaginer un seul instant que Vladimir Poutine lui accorde son pardon ? Lui qui ne pardonne jamais la trahison...

 

Certes, Prigojine était un ami de longue date, mais le régime russe fonctionne par la terreur, un système mafieux où la violence fait la loi.

Un système qui condamne les opposants, qui les élimine, et tous les moyens sont bons... 

On se souvient d'Anna  Politkovskaïa qui a beaucoup enquêté sur la guerre de Tchétchénie, elle a été assassinée en 2006 pour ça et quand on lit ses ouvrages, on comprend l'importance qu'elle donne à cette guerre 

 Elle était connue pour sa couverture critique des campagnes du pouvoir russe en Tchétchénie. Ironie du sort Anna Polikovskaïa a été assassinée le 7 octobre, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine (né le 7 octobre 1952).

Troublante coïncidence !

De la même façon, Prigojine et ses comparses sont morts deux mois exactement après la tentative de putsch manqué de Prigojine.

 

Ce dimanche 27 août, la mort du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, dont l'avion s'est écrasé mercredi 23 août en Russie, a été confirmée par une expertise génétique, a annoncé dimanche le Comité d'enquête russe.

À l'issue des "expertises génétiques moléculaires", il a été établi que les identités des dix victimes, dont les corps ont été retrouvés après le crash, "correspondent à la liste des passagers et des membres d'équipage de l'avion", parmi lesquels figurait Prigojine, a indiqué le Comité d'enquête dans un communiqué.

 

Et bien sûr, le pouvoir russe se défend de toute implication dans la mort de Prigojine.

Saura-t-on un jour ce qui s'est réellement passé ?

C'est peu probable dans un pays opaque comme la Russie... c'est le règne de la mafia, de l'omerta...

C'est la loi du silence qui s'impose par la peur, la crainte de représailles...

 

Et pendant ce temps, des hommes, des femmes, des enfants meurent sous les bombes, pour le bon plaisir de dirigeants dont la soif de pouvoir est insatiable.

 

 

 

https://www.marianne.net/monde/on-fait-mine-de-sembrasser-avant-lexecution-en-russie-la-mort-de-prigojine-enflamme-les-reseaux-sociaux

 

 

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21 août 2023 1 21 /08 /août /2023 11:30
Guerre en Ukraine : Nicolas Sarkozy met les pieds dans le plat...

 

 

"À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Nicolas Sarkozy s’est invité dans la guerre en Ukraine. Il affirme qu’il faut trouver une voie de sortie au conflit, quitte à déplaire à l’Ukraine. Des propos honteux pour certains et largement repris et instrumentalisés côté russe.

La télévision russe fait son miel des propos de Nicolas Sarkozy sur la Crimée.

 

"A Paris, c'est une déclaration courageuse pour un homme politique européen..." commente une journaliste de la télé russe.

Nicolas Sarkozy a même les honneurs de l’ancien président russe, Dmitri Medvedev, qui dans un message en français, parle d’une déclaration audacieuse. Qu’a déclaré Nicolas Sarkozy ? Dans son dernier livre et dans le Figaro Magazine, il reconnaît que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 était contraire au droit international.

Mais ensuite, il fait cette déclaration choc : "S’agissant de ce territoire, qui était russe jusqu’en 1954 et dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire". 

Il continue sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne...

"Rejoindre l'Union Européenne, je ne le  pense pas. L'Ukraine est un trait d'union entre l'Ouest et l'Est. Il faut qu'elle le reste."

Deux déclarations en contradiction avec la position officielle française... et qu'une partie de la gauche juge inacceptable de la part d'un ancien président.

"Nicolas Sarkozy se fait le servile relais du discours russe, c'est les attentes des Russes que finalement la France et l'Europe cessent de soutenir l'Ukraine et que la Russie puisse compter sur un fait établi, un passage en force", déclare Julien Bayou, député écologiste.

Même Jérôme Poirot, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, se montre sévère :

"J'ai trouvé ces propos honteux, honteux pour ce qui concerne la situation actuelle, parce que les propositions qui sont faites par Nicolas Sarkozy sont contradictoires avec le droit international le plus élémentaire..."

Réaction jusqu'en Ukraine : le conseiller de Volodymyr Zelensky a parlé de logique criminelle de Nicolas Sarkozy qui justifie les guerres d'agression de la Russie.

Depuis le début de la guerre, les Russes misent sur des divisions au sein du camp occidental.

Mais jusque là, les Européens et les Américains ont fait preuve d'un soutien sans faille à l'Ukraine.

Il ne fait aucun doute que les espoirs du Kremlin se sont réveillés avec les propos de Nicolas Sarkozy."

 

Des propos qui ont dû satisfaire Vladimir Poutine, le conquérant, lui qui, non content d'envahir et de bombarder l'Ukraine, veut maintenant partir à la conquête de la lune... Mais la sonde russe Luna 25 s'est écrasée sur la lune, un échec cuisant pour la Russie de Poutine...

 

 

 

Sources :

 

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-les-propos-chocs-de-nicolas-sarkozy-resonnent-jusqu-en-russie_6013316.html

 

 

https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/5141919-emission-du-vendredi-18-aout-2023.html

 

 

 

 

Guerre en Ukraine : Nicolas Sarkozy met les pieds dans le plat...
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24 juillet 2023 1 24 /07 /juillet /2023 12:26
On ne critique pas Vladimir Poutine !

 

"On ne critique pas Vladimir Poutine !

En Russie, un blogueur nationaliste influent en a fait les frais : Igor Girkin a été interpellé pour "extrémisme" : il était l'anicien ministre de la défense de la république autoproclamée de Donetsk.

 

Critique de l'état major russe, Igor Girkin s'en prenait violemment à Vladimir Poutine dans un de ses messages. L'ancien chef séparatiste dans l'est de l'Ukraine avait déjà fait l'objet d'une enquête au mois d'avril pour avoir discrédité l'armée russe.

 

Depuis un peu plus d'un an, cet ancien colonel du FSB critiquait très violemment la conduite des opérations en Ukraine, ne manquant pas une occasion de souligner l'incompétence de l'état major ou du ministre de la défense russe ou encore leurs erreurs tactiques.

Des critiques publiées sur son compte Telegram suivies par plus de 875 000 abonnés, qui ne sont aujourd'hui plus tolérées.

 

Dans un de ses derniers messages, Igor Girkin  affirmait qu'un "minable était au pouvoir depuis 23 ans en Russie et que le pays ne supporterait pas six années de plus de ce lâche au pouvoir."

Des mots très virulents à l'égard de Vladimir Poutine, même si son nom n'est pas cité...

 

L'arrestation de celui qu'on surnomme aussi "le tireur" signifie que les autorités ont sifflé la fin de la partie...

Elle soulève un certain nombre de questions en Russie, notamment, celle des liens que cet ultra-nationaliste pourrait entretenir avec la milice Wagner et leur nature.

 

Igor Girkin figure parmi les hommes qui ont été condamnés à la perpétuité pour avoir abattu le vol MH17, ce Boeing de la Malaysia  Airline heurté par un missile dans le ciel ukrainien en 2014, tuant les 298 passagers et membres d'équipage.

 

La justice russe indique qu'Igor Girkin est accusé d'extrémisme... autre qualification existante : la haute trahison.

 

En Russie, les arrestations et procès pour haute trahison se sont multipliés depuis un an.

C'est ainsi que 18 ans de prison ont été requis contre Ilya Sachkov, le fondateur du fleuron russe de la cybersécurité, le groupe I-B.

Ilia Satchkov avait été arrêté en septembre 2021 mais très peu de détails ont été dévoilés sur l'affaire, les enquêtes pour haute trahison étant classées secret-défense."

 

Ainsi, la guerre des chefs continue et se propage sur le territoire russe...

Et qu'est devenu Prigojine ?

Une vidéo diffusée sur Telegram semble montrer Evgueni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, s’adressant à ses mercenaires en Biélorussie et qualifiant de "honte" la situation sur la ligne de front en Ukraine.

Face à ses combattants, le patron du groupe de mercenaires poursuit ses attaques contre le commandement militaire russe : "Nous nous sommes battus avec dignité. Nous avons beaucoup fait pour la Russie. Ce qui se passe en première ligne en ce moment est une honte dont nous ne devons pas faire partie. Nous devons attendre jusqu’à ce que nous puissions nous montrer, en pleine puissance."

 

Source :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-18h/journal-de-18h-emission-du-vendredi-21-juillet-2023-3972630

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