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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 11:51
La musique comme un volcan !

 

Dans le cadre du 27ème Printemps des Poètes, et de son thème national "La Poésie Volcanique", Marc Simon nous a livré une conférence musicale mettant à l'honneur d’autres secousses telluriques… en musique ! TABULA RASA : chaque artiste novateur, inconnu ou célèbre, est au moins une fois amené à faire table nette, par un jaillissement créatif qui sonne comme un coup de tonnerre, et propose une version vierge du monde : Stravinsky avec son Sacre du Printemps, Sun Ra et son jazz cosmique, Beethoven avec sa 5ème Symphonie, les punks Sex Pistols… De Magma à Björk l’islandaise, Marc Simon nous a fait vivre quelques éruptions musicales, avec des découvertes étonnantes...

Marc Simon nous interprète d'abord une chanson qu'il a écrite et composée, complètement déjantée, rythmée par des percussions sur une poubelle...

La musique comme un volcan !

Une éruption, c'est d'abord une longue préparation sous la terre... et la musique de György Ligeti avec son morceau Artikulation nous fait entendre ce qu'en terme sommaire on peut nommer un "gargouillis" comme venu des entrailles de la terre... oui, ça gargouille... est-ce là le bruit du monde à sa naissance ?

 

Soudain, voici que surgit un son humain : il s'agit d'une voix féminine... une artiste islandaise Björk, une voix et un style très particuliers...

 

Puis, c'est le compositeur américain Harry Partch qui nous surprend de sa musique inouïe avec un morceau intitulé Même les chevaux sauvages... Une grande partie de sa musique était destinée à des instruments préparés qu'il fabriquait lui-même...

 

Et voici que répondent les Gamelans de Bali, des sons de cloches vifs... Le gamelan est composé essentiellement de percussions : gongs, cymbales, métallophones de différents types... De nombreux musiciens se côtoient, il n'y a pas de partition... La musique de gamelan est cyclique, liée au cosmos, et aux forces de la nature.

 

Soudain, Marc Simon nous fait écouter une musique étrange qui ressemble à celle du vent ! Il s'agit d'un rhombe que l'on fait tourner au bout d'une corde...Cet aérophone est sans doute un des plus anciens instruments connus (on a retrouvé des modèles vieux de 17 000 à 25 000 ans selon les sources en Dordogne ou en Amazonie). On le retrouve chez tous les peuples premiers.

 

Puis, c'est un Jour de Colère, Dies irae qui nous saisit, une composition de Krzysztof  Penderecki, un Polonais. Ce morceau ténébreux est dédié à la mémoire des victimes d'Auschwitz. Le texte alterne des extraits bibliques, des poèmes polonais, des extraits des Euménides d'Eschyle et une partie d'un poème de Louis Aragon.

 

Un jour, Beethoven était seul à son piano et une idée lui est venue : il compose alors la 5ème Symphonie, dite Symphonie du Destin... Le premier mouvement Allegro con brio est l'un des plus intenses de l'histoire de la musique.

 

"A ce morceau intense, je vous propose une réponse bien française...", enchaîne Marc Simon. Et on écoute cette chanson :

"On a fait toute une affaire
Des lutteurs, des catcheurs, des boxeurs, des tombeurs
Pour moi, ça, c'est de la petite bière
Tous ces mecs à biceps ne m'ont jamais fait peur
Leur soi-disant combat, c'est du chiqué
Ils passent leurs temps à s'caresser
Si y en a un dans la salle aujourd'hui
Qu'il vienne ici, il sera servi
C'est moi la môme catch-catch
Voyez mes gros biscoteaux, costauds
Avec ça j'ai l'air vache
Et une paire de pectoraux, taureau
J'ai une poigne de fer
Un cœur en acier
La gueule en or
Et les deux pieds nickelés
J'fais les pieds au mur
Comme un échalas
Le grand écart
Et je crache à quinze pas
Je bois du gros qui tache
C'est moi la môme catch-catch"

Une chanson percutante de Fréhel qui a eu une carrière étonnante : elle chantait dans les bars à 17 ans. Surnommée "la môme Pervenche" à ses débuts, elle devient Fréhel en hommage au cap Fréhel de ses racines bretonnes, avant de conquérir le Paris de la Belle Époque. Elle apparait au générique de nombreux films, dont le célèbre Pépé le Moko qui lui offre une scène d'anthologie avec Jean Gabin. Une artiste très éruptive...

 

Et voici le grand Igor : Igor Stravinski et son sacre du Printemps ! L'œuvre a été créée par les Ballets russes de Diaghilev et dirigée par Pierre Monteux au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913. Elle a provoqué un scandale artistique célèbre... un vrai séisme dans le domaine musical !

 

De la Russie aux USA : voici la réponse de Little Richard... . Les vocalises émotives et innovantes de Richard et sa musique rythmique endiablée ont joué un rôle clé dans la formation d'autres genres musicaux populaires, notamment la soul et le funk. "Tutti Frutti" (1955), l'une des chansons phares de Richard , devint un succès immédiat.

 

Beverly Guitar Watkins était une guitariste de blues américaine. Sandra Pointer-Jones a écrit à son sujet : "Beverly Watkins est une experte en guitare pyrotechnique dont les attaques fulgurantes et explosives à la guitare sont devenues des légendes au sein de la communauté blues." 

 

 Jay Hawkins, lui, était le plus excentrique des chanteurs afro-américains. Il ne prenait rien au sérieux, surtout pas la mort. Quand il faisait son entrée en scène, c'était caché dans un cercueil. On connaît sa célèbre chanson : I Put a Spell On You...

"Je t'ai jeté un sort
Car tu es à moi.

Tu ferais mieux d'arrêter de faire ce que tu fais.
Je ne mens pas
Non, je ne mens pas..."

 

 

Béla Bartók fut un grand découvreur de musique : il a parcouru les campagnes de Roumanie, de Hongrie pour collecter chants et musiques. Pionnier de l’ethnomusicologie, il enregistrait sur le vif nombre de morceaux de musique folklorique d’Europe de l'Est et il s'en inspirait.

 

Merci à Marc Simon pour ce magnifique moment de découvertes de musiques et de chansons éruptives ! Ce fut aussi un merveilleux voyage à travers le monde : Islande, Etats-Unis, Bali, Pologne, Allemagne, France, Russie, Roumanie, Hongrie...

 

                       

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17 juillet 2024 3 17 /07 /juillet /2024 09:40
Eloge de ceux qui ne partent pas...

 

En ces temps de grandes migrations où les vacanciers se précipitent sur les routes pour fuir leur lieu d'habitation, rejoignant souvent les rivages du sud, j'ose faire l'éloge de ceux qui ne partent pas...

Comment peut-on éprouver du plaisir à se retrouver entassés sur des plages inondées de soleil ? Car souvent les touristes se rendent sur les mêmes lieux bondés de monde... Le surtourisme fait des ravages dans de nombreux lieux...

Si le tourisme de masse a un impact positif sur le développement économique des territoires, il a aussi des effets néfastes sur l'environnement et les populations locales.  À l’échelle de la France, c’est 80% de l’activité touristique qui se concentre sur 20% du territoire.

Venise, Barcelone, Rome, Paris, Amsterdam, des villes qui suffoquent sous le flot des touristes...

 

Pollution de l'eau, des sols, destruction des écosystèmes, le surtourisme est une catastrophe...

Ainsi, les calanques de Marseille sont menacées depuis plusieurs années par l'érosion, fragilisées par le piétinement de milliers de visiteurs quotidiens. Depuis 2022, un système de réservation gratuite limite l'accès aux criques de Sugiton à 400 visiteurs par jour, au lieu de 2 500 auparavant en haute saison.

 

Pourquoi ne pas rester pour découvrir sa ville, ses alentours, un jardin, un parc et toutes ses merveilles ?

Les arbres, les plantes, les oiseaux, les paysages qui nous entourent méritent notre attention et notre émerveillement...

 

Comme l'écrit si bien Elise Rousseau dans son ouvrage Sur le chemin des oiseaux, "pour nous, humains, ne pas s'en aller, être sédentaires, c'est également connaître en profondeur la vérité d'un lieu, son intimité jour après jour, nouer des liens de toute une vie, avec les autres, avec les arbres, les murets, les paysages, toujours les mêmes mais toujours changeants... Il n'y a pas que le nomadisme, il n'y a pas que les voyageurs qui puissent faire rêver. Nous avons aussi besoin parfois de nous ancrer, et nous avons besoin de ceux qui sont profondément enracinés. On taxe souvent les sédentaires de pantouflards, de casaniers, mais s'ils étaient simplement assez sages pour ne pas avoir besoin de fuir leur quotidien ?

S'ils savaient se contenter de leurs rêves intérieurs, des courts voyages et des petites aventures qu'offre la vie ordinaire ?

La sédentarité bien pensée, n'est-ce pas être assez bien chez soi, assez heureux, et assez plein de cette vie toute proche pour n'avoir pas besoin d'aller chercher ailleurs ce qui, pense-t-on, nous comblera ? D'un point de vue écologique, nous avons de toute façon intérêt à redécouvrir les vertus de la sédentarité, tant les voyages en avion sont devenus dommageables à notre environnement."
 

Alors, bien sûr, il y a aussi ceux qui vivent dans de grands ensembles bétonnés et qui n'ont pas les moyens de partir : il faudrait que soient aménagés pour eux des lieux où la nature leur soit accessible, avec des arbres, des fleurs, des oiseaux, des plans d'eau... Il faut revoir et repenser l'environnement de ces grands ensembles, afin de les rendre plus vivables...

 

 

 

https://www.vie-publique.fr/eclairage/24088-le-surtourisme-quel-impact-sur-les-villes-et-sur-lenvironnement

 

 

 

 

Eloge de ceux qui ne partent pas...
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28 juin 2024 5 28 /06 /juin /2024 12:35
Pour fêter la poésie et la musique avec Eléon Daniel...

 

La poésie est musique, la musique est poésie : on ne peut pas les dissocier... La poésie dit souvent l'essentiel : la beauté du monde, sa fragilité, l'amour, l'amitié, mais aussi les détresses, les malheurs, le désarroi, la souffrance.

A l'occasion de la Fête de la Musique, Eléon Daniel la chante et la met à l'honneur avec un choix de merveilleux poèmes à découvrir ou redécouvrir...

D'abord, le célèbre Dormeur du Val de Rimbaud :

"C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons."

Comment mieux évoquer les splendeurs rayonnantes de la nature ? On sait comment s'achève ce poème : avec une dénonciation des horreurs de la guerre...

Et l'interprétation d'Eléon Daniel vient souligner ce contraste.

 

Puis, on écoute avec délice ce poème plein de fraîcheur de Victor Hugo : La coccinelle... l'histoire d'un rendez-vous manqué...

"Elle me dit : Quelque chose
Me tourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.

J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.

On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.

- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme."

 

On aime aussi ce bel hommage aux femmes dans ce texte de Victor Hugo : Les femmes sont sur la terre...
 

"Les femmes sont sur la terre
Pour tout idéaliser ;
L’univers est un mystère
Que commente leur baiser.

C’est l’amour qui pour ceinture
A l’onde et le firmament,
Et dont toute la nature,
N’est, au fond, que l’ornement.

Tout ce qui brille, offre à l’âme
Son parfum ou sa couleur ;
Si Dieu n’avait fait la femme,
Il n’aurait pas fait la fleur.

À quoi bon vos étincelles,
Bleus saphirs, sans les yeux doux ?
Les diamants, sans les belles,
Ne sont plus que des cailloux ;"

 

Et encore cet autre hommage aux femmes de Gérard de Nerval :

 

"Une femme est l’amour, la gloire et l’espérance ;
Aux enfants qu’elle guide, à l’homme consolé,
Elle élève le coeur et calme la souffrance,
Comme un esprit des cieux sur la terre exilé.

Courbé par le travail ou par la destinée,
L’homme à sa voix s’élève et son front s’éclaircit ;
Toujours impatient dans sa course bornée,
Un sourire le dompte et son coeur s’adoucit.

Dans ce siècle de fer la gloire est incertaine :
Bien longtemps à l’attendre il faut se résigner.
Mais qui n’aimerait pas, dans sa grâce sereine,
La beauté qui la donne ou qui la fait gagner ?
"

 

Puis, c'est une invitation au voyage avec Le Relais de Gérard de Nerval... Bonheurs, mélancolie au programme...

"En voyage, on s’arrête, on descend de voiture ;
Puis entre deux maisons on passe à l’aventure,
Des chevaux, de la route et des fouets étourdi,
L’oeil fatigué de voir et le corps engourdi.

Et voici tout à coup, silencieuse et verte,
Une vallée humide et de lilas couverte,
Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, –
Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !

On se couche dans l’herbe et l’on s’écoute vivre,
De l’odeur du foin vert à loisir on s’enivre,
Et sans penser à rien on regarde les cieux…
Hélas ! une voix crie : « En voiture, messieurs ! »"

 

On écoute encore une magnifique évocation du printemps, toute en nuances, avec ce poème de Nerval : Avril...

Déjà les beaux jours, – la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; –
Et rien de vert : – à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !

Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
– Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.

 

On est ébloui par ce poème de Victor Hugo, qui raconte l'émerveillement des enfants pour la lecture... Victor Hugo a découvert, très jeune, le bonheur de la lecture : il raconte cette expérience, dans un de ses poèmes les plus connus, extrait des Contemplations, intitulé Aux Feuillantines.
Les Feuillantines étaient un ancien couvent désaffecté où résida la mère de Hugo de 1809 à 1812... Ce poème nous replonge dans le monde merveilleux de l'enfance : Victor Hugo évoque ses deux frères, sa mère, dans une scène familière...


"Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fimes pour l'avoir,
Mais je me souviens bien que c'était une Bible.

Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire!

Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire."

Et comment ne pas être ému par le personnage du mendiant décrit par Hugo ?

"Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre; il s’arrêta devant
Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile.
Les ânes revenaient du marché de la ville,
Portant les paysans accroupis sur leurs bâts.
C’était le vieux qui vit dans une niche au bas
De la montée, et rêve, attendant, solitaire,
Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,
Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu.
Je lui criai : – Venez vous réchauffer un peu."

 

On écoute encore un des plus célèbres sonnets de Verlaine : Mon rêve familier..., une vision onirique de la femme...

"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend..."

 

On aime la sensualité entre désir et retenue de ce poème de Rimbaud : Première soirée :

Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

 

On découvre la Chanson des Ingénues de Verlaine :
 

"Nous sommes les Ingénues
Aux bandeaux plats, à l'oeil bleu,
Qui vivons, presque inconnues,
Dans les romans qu'on lit peu.
Nous allons entrelacées,
Et le jour n'est pas plus pur
Que le fond de nos pensées,
Et nos rêves sont d'azur ;
Et nous courons par les prés
Et rions et babillons
Des aubes jusqu'aux vesprées,
Et chassons aux papillons ;
Et des chapeaux de bergères
Défendent notre fraîcheur
Et nos robes - si légères -
Sont d'une extrême blancheur ;"

 

Comment ne pas apprécier la fraîcheur de ce poème de Rimbaud ?

"On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
− On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,!
A des parfums de vigne et des parfums de bière…"

 

On est ému par la douce mélancolie de ces vers célèbres de Verlaine :

"Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

- Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?"

 

La jeunesse encore chantée par Tristan Corbière :

"Elle était riche de vingt ans,
Moi j'étais jeune de vingt francs,
Et nous fîmes bourse commune,
Placée, à fonds perdu, dans une
Infidèle nuit de printemps...

La lune a fait [un] trou dedans,
Rond comme un écu de cinq francs,
Par où passa notre fortune :
Vingt ans ! vingt francs !... et puis la lune !"

 

On est séduit par ce poème intitulé Impression fausse de Verlaine, entre prison et rêve de liberté :
 

"Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte
Grise dans le noir.
 
On sonne la cloche,
Dormez, les bons prisonniers !
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.
 
Pas de mauvais rêve,
Ne pensez qu’à vos amours.
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !
 
Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !
 
Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four.
Un nuage passe.
Tiens, le petit jour !
 
Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus.
Dame souris trotte :
Debout, paresseux !"

 

Et quelle fraîcheur dans ce texte de Hugo: La pauvre Fleur disait au papillon céleste !

 

Enfin, un bel hymne à la nature, limpide, empli de simplicité, avec un poème de George Sand : A Aurore...

"La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même."

 

 

Bravo et merci à Eléon Daniel pour ce joli moment, pour la mise en musique et l'interprétation de toutes ces poésies, dans des conditions difficiles : le vent, le bruit de la circulation, les passants de la rue...

 

 

 

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24 juin 2024 1 24 /06 /juin /2024 12:34
Le monde d'après ?

 

Souvenez-vous : après la pandémie de Covid-19, il devait y avoir "le monde d’après." Au printemps 2020, experts et stratèges de tous bords se sont attelés à l’étude des implications du gigantesque choc sanitaire, social, économique, technologique et géopolitique qui s’était abattu sur la planète sans crier gare. Lorsque la crise aurait pris fin, il y aurait, forcément, un monde d’après...

Mais où est-il ? 

On pensait qu’on voyagerait moins. Finalement, la soif de voyages a eu raison des préoccupations écologiques. Le 16 janvier 2023, le groupe Aéroports de Paris s’est ainsi réjoui sur Twitter de la "poursuite de la dynamique de reprise du trafic aérien." Le nombre de passagers des aéroports Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et du Bourget a plus que doublé par rapport à 2021, pour représenter 80 % du trafic de 2019.

 

"Ma crainte, c’est que le monde d’après ressemble au monde d’avant, mais en pire ", avait dit Jean-Yves Le Drian.

 

Eh bien, nous y sommes : guerre en Ukraine, guerre au Proche Orient, dissolution de l'Assemblée, magouilles politiques, crise climatique, etc.

 

Et on attend un record de voyages aériens en 2024, malgré le changement climatique... les compagnies aériennes s'attendent à transporter près de cinq milliards de passagers dans le monde cette année !

Un record ! Un chiffre dépassant largement le record de 2019, avant la pandémie de Covid.

Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes commerciales devraient terminer l'année avec un bénéfice net de 23,3 milliards de dollars, après avoir essuyé des pertes de 3,8 milliards de dollars en 2022, des résultats nettement supérieurs aux prévisions d'origine...

 

Exit le monde d'après qu'on nous avait annoncé...

Toujours plus de voitures sur les routes, toujours plus d'avions dans les airs, toujours plus d'écrans, toujours plus de guerres, toujours plus de pollutions...

 

Tout cela à l'opposé des préconisations des scientifiques pour lutter contre le changement climatique dont on perçoit de plus en plus les effets : canicules, incendies, inondations, orages dévastateurs, etc.

 

 

 

https://www.advocnar.fr/2024/05/trop-davions-a-lhorizon/

 

 

 

Le monde d'après ?
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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 12:01
Le fabuleux destin de Jean-Baptiste Tavernier...

 

Un homme qui cultivait l'exotisme, qui aimait bien se mettre en scène dans les tenues des pays qu'il fréquentait... un garçon très peu connu, une sorte de Marco Polo ignoré... Il s'appelle Jean-Baptiste Tavernier...

Pierre Ménard est venu présenter son ouvrage intitulé Le chasseur de diamants. Les fabuleuses aventures de Jean-Baptiste Tavernier, lors du Festival de la Biographie :

"Un homme connu seulement des connaisseurs de diamants... mais qui a vie assez fascinante. C'est un libraire au départ, fils de graveur qui a un inconvénient pour un libraire, ce qui lui rendait la vie très dure, c'est qu'il détestait lire...

Il était tout de même fasciné par les livres de voyage et un jour, dès qu'il a terminé sa période chez le libraire qui l'employait, il s'est dit : plutôt que lire des livres de voyages, je vais voyager moi-même.

Il est né en 1605, et en 1623, sous Louis XIII, il part avec son petit baluchon pour l'Europe, il découvre un monde qui est en pleine mutation, notamment en Hollande : il y a énormément d'échanges, beaucoup de richesses qui arrivent d'un peu partout dans le monde...

C'est quelqu'un qui navigue à vue : il se laisse porter par les événements, il fait des rencontres, il tombe à moitié amoureux de la femme d'un colonel de l'armée allemande, il s'engage dans l'armée, il combat d'abord les catholiques, après il va chez les protestants, puis il repasse chez les catholiques...

C'est l'époque de la guerre de Trente ans : tout le monde se bat en permanence...

Lui a des formules assez amusantes : il raconte que la guerre est bonne, il voit des personnages qui se font étriper devant lui, tout le monde se fait tuer, mais ça l'amuse beaucoup. Il combat dans énormément d'armées et à un moment, il rencontre le père Joseph qui est le bras droit de Richelieu. Et très vraisemblablement, le père Joseph souhaite l'employer comme espion, parce que la France a un grand projet : depuis des années, la France se fait sortir du commerce oriental qu'elle contrôlait en partie puisqu'elle avait un gros avantage en Méditerranée, et donc Richelieu souhaite absolument remettre la main sur ce commerce qui est pris par les Anglais et les Hollandais...

Tavernier, sans doute en tant qu'espion, est chargé d'aller voir un peu ce qui se passe en Perse.

Tavernier voyage absolument partout, il voyage à cheval, il voyage à pied, il voyage en bateau, il lui arrive chaque fois des aventures extraordinaires... dans les montagnes, les chevaux crèvent sous lui, il voit des Tartares qui se jettent sur la carcasse de son cheval, c'est le premier steak tartare qui est décrit dans la littérature !

Il raconte avec délectation des scènes de combat où les gens s'étripent devant lui, on voit des Tartares en train de dépecer le cheval et de le mettre sous leur selle et il dit qu'il est alors incapable de manger de la viande pendant une semaine.

A cette époque, la Perse est redevenue un grand empire, la Perse est une plaque tournante du commerce oriental très important notamment pour les épices, ce qui permet d'accumuler des fortunes phénoménales, donc la Perse est une route d'entrée terrestre vers les Indes. D'où cette idée d'aller remettre la main sur le commerce persan qui a été trusté par les Anglais et les Hollandais.

Honnêtement, on ne sait pas exactement ce qu'a fait Tavernier à ce moment-là. Il raconte qu'il a écrit des rapports... j'ai regardé aux archives, je ne les ai pas trouvés.

Tavernier a écrit un livre qui n'est pas vraiment merveilleux, en fait, ce n'est pas lui qui l'a écrit... mais c'est quand même mal écrit. Louis XIV lui a demandé d'écrire ses mémoires pour donner le goût du commerce aux Français. C'est une sorte de guide Michelin de l'époque, de guide du routard. C'est honnêtement assez mal écrit avec beaucoup d'erreurs, tout est faux... quand on est biographe, on se demande s'il a voulu nous nuire... je ne sais pas si c'est un mensonge ou si c'est son nègre qui a voulu se venger puisqu'ils ont été beaucoup en conflit, mais tout est faux partout : il n'y a aucune date qui coïncide, il se trompe d'année à chaque fois.

On arrive à retracer son parcours parce qu'il a été suivi de près par des espions, notamment par des Hollandais.

Après la Perse, il arrive en Inde, et ensuite il va descendre jusqu'à Ceylan, il passe toute sa vie à voyager, il revient de temps en temps en France, il a besoin d'accumuler de l'argent pour investir dans ses voyages, notamment racheter des diamants. Il a parcouru à peu près les deux tiers de la distance de la terre à la lune.

Effectivement, il parcourt les Indes, c'est là qu'il découvre les diamants et il ira jusqu'à Ceylan où il retrouvera son frère qu'il avait envoyé là-bas en éclaireur. Tavernier veut participer à la création de la Compagnie française des Indes qui était, en fait, en concurrence avec lui. Lui faisait ses petits trafics, il était très content qu'il n'y ait pas de Français, il a tout fait pour les discréditer, la moitié de son livre raconte des horreurs sur les envoyés de la Compagnie des Indes qui sont radins, qui sont tous alcooliques, dépressifs, qu'on va ramasser dans les caniveaux au petit matin parce qu'ils sont complètement saouls... il envoie ça à Louis XIV pour se faire bien voir...

On connaît surtout Tavernier pour ses diamants, dans ses voyages, il trafiquait beaucoup de diamants, il a trafiqué d'absolument tout, des métaux, de l'opium même, et le gros avantage des diamants, c'est que vous transportez d'énormes sommes d'argent de manière très discrète.

Il voyageait souvent avec une vingtaine d'hommes armés étant donné les quantités de biens précieux qu'ils convoyaient. Les diamants, ça se mettait dans la doublure d'un manteau, ça passait complètement inaperçu.

Il en a rapporté notamment de son sixième voyage- il vient de se marier, il a alors 58 ans, c'est son premier mariage avec la fille d'un joailler qui s'appelle Jean Goisse, ça prédestine le voyage ! et le voyage se passe assez mal, il force sa femme à venir, elle était assez âgée et assez laide...

Il parle avec vraiment beaucoup de compliments des femmes orientales, on peut imaginer qu'il s'est passé quelque chose, même s'il dit le contraire. On a des témoignages de Boileau, de gens qui l'ont connu à Paris, à son retour, et qui racontent qu'il était extrêmement graveleux, désinhibé par les 50 ans de voyages qu'il avait faits et qu'effectivement il racontait ses aventures avec des femmes aux Indes.

Aventurier, découvreur, trafiquant, il est tout ça, mais il n'est pas écrivain... c'est quelqu'un qui était extrêmement libre, il avait le goût du voyage et le goût de l'argent puisqu'il a fait une fortune abyssale.

Dans son dernier voyage, quand il a épousé la fille de Jean Goisse, il la kidnappe un peu, il l'emmène avec lui, elle arrive à s'échapper dès qu'ils arrivent dans l'empire Ottoman, elle rentre à Paris, et lui poursuit jusqu'aux Indes, il veut faire la plus belle cargaison de diamants qui ait jamais été faite, et donc il rassemble mille diamants là-bas, les plus beaux diamants. Il était encore en concurrence avec les Hollandais qui lui ont fait de mauvais coups puisqu'ils l'ont dénoncé aux douanes, donc il fait tout pour s'échapper et il arrive à rentrer en France avec un millier de diamants.

Et si vous avez vu le film Titanic, il y a un diamant bleu, c'est inspiré du diamant bleu qui a été rapporté par Tavernier.

Tavernier revend ses mille diamants à Louis XIV qui aime beaucoup les diamants. Il a fait une fortune immense, il a pris goût au luxe : il s'est acheté un immense hôtel particulier à Paris, il a fait construire un grand château en Suisse avec une sorte de bulbe oriental.

Au bout d'un moment, il s'ennuie un peu, Louis XIV lui ordonne d'écrire ses mémoires, et Tavernier force un collaborateur (qui écrit d'ailleurs très mal) à écrire...

Comme il veut continuer à commercer, il met tous ses efforts sur son neveu, il lui donne la moitié de sa fortune, et puis le neveu est victime d'une attaque, on sait qu'il arrive en Perse, et après, plus de nouvelles... le neveu, en fait, est parti avec la caisse ! Lui qui a passé sa vie à tromper tout le monde se fait encore berner par un aventurier qui se fait passer pour le fils caché du shah de Perse et qui lui dit : "Moi je vais chercher la fortune qui vous a été volée, donnez-moi donc le reste de votre fortune et je vais vous aider à l'attraper." Et évidemment, il part avec l'argent à Moscou, et Tavernier qui a plus de 80 ans part chercher cet aventurier et son neveu, mais il meurt en cours de route."

 

Un personnage célèbre en son temps qui a sombré complètement dans l'oubli... un personnage d'aventurier optimiste qui a toujours eu confiance en lui... un personnage haut en couleurs qui mérite d'être redécouvert...

 

 

L'histoire du diamant bleu :

https://www.lavoixdunord.fr/900843/article/2020-11-30/titanic-la-veritable-histoire-du-coeur-de-l-ocean-connu-sous-le-nom-de-hope

 

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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 14:12
Au fil de l'eau...

 

Tant de poésie et de beauté dans ces photographies qui peignent la nature ! Une nature sauvage et mystérieuse que nous avons tendance à oublier... Tant de merveilles que nous sommes en train de perdre, si nous n'y prenons garde...

 

Une exposition intitulée La vie au fil de l'eau au Carré d'Art de Nîmes permettait de découvrir les oeuves d'Emmanuel Millet Delpech, jeune photographe qui a passé son enfance au coeur du Parc National des Cévennes.

Les milieux aquatiques sont des milieux de vie pour de nombreuses espèces animales ou végétales... paysages, oiseaux, animaux, cascades...

 

De nombreux visiteurs ont pu ainsi admirer ces merveilles de la nature... grâce au travail d'Emmanuel Millet-Delpech.

Car l'art de la photographie exige tout un travail d'approche, d'attente, de patience, des heures d'affût, afin de réaliser les meilleurs clichés...

 

On admire d'abord une grive litorne qui s'élève avec grâce dans les airs, au milieu des flocons de neige : l'oiseau de teinte brune se détache sur un fond blanc de neige... on perçoit ses ailes délicates qui battent les flocons de neige...

 

Une autre photo nous fait découvrir ces terres de glace, ces dernières langues glaciaires qui se font de plus en plus rares, qui se craquellent... beautés fragiles...

 

Plus loin, c'est un merle d'eau qui attire notre attention : appelé aussi cincle plongeur, c'est un oiseau brun et blanc de la taille d'un merle. Une glande permet au cincle plongeur de graisser son plumage et de le rendre imperméable pour chasser sous l'eau ! Un miracle de la nature !

 

Un autre oiseau en vol, cette fois, nous fait rêver : photographié devant une cascade islandaise, un fulmar boréal vient caresser cette puissance naturelle, glissant gracieusement entre les rideaux de gouttes d'eau...

 

Une autre cascade islandaise s'élance avec majesté et puissance avant de se déverser dans l'océan.

 

Une biche, la tête dans l'eau, se rafraîchit au printemps, et vient reprendre des forces.

 

On découvre avec émerveillement un autre oiseau : le plongeon arctique : tandis que le soleil de minuit illumine de ses derniers rayons les profondeurs de la taïga, on suit le sillage du plongeon arctique qui déchire la surface de l'eau...

 

Plus loin, c'est un poussin de quelques jours, doré par le soleil, évoluant sous le regard de sa mère qui nous attendrit...

 

Une mésange bleue, petite boule de plumes, dans une roselière, se met en quête de nourriture... Quelle délicatesse !

 

Une mouette rieuse déploie ses ailes majestueuses, elle survole les étangs dans l'espoir de capturer de petits poissons afin de nourrir sa progéniture.

 

Un cygne chanteur, d'une blancheur éclatante, couché sur un lac gelé semble tout droit sorti d'un rêve !

 

On admire encore le vol de cet infatigable coureur d'océans : le fulmar boréal, c'est l'un des oiseaux marins les plus abondants de l'hémisphère nord.

 

Cette exposition a été l'occasion de rencontrer Emmanuel Millet-Delpech qui a répondu à nos questions sur son travail de photographe...

Voici sa présentation :

"J’ai grandi au cœur du Parc National des Cévennes, un décor à l’état brut entre massifs granitiques et vieilles forêts de hêtres. Amoureux de la nature depuis l’enfance, c’est à l’âge de douze ans que je pose pour la première fois mes mains sur un appareil photo réflex. Très vite attiré par le côté artistique de la nature, j’ai commencé à capter en image les instants éphémères s’offrant à moi, en m'immergeant dans l’intimité des animaux sauvages, les uns marchant, les autres volant.

Fasciné par le monde vivant des climats froids, des Cévennes aux Alpes, ou encore de la France à la Scandinavie, je pars trouver l’inspiration dans les grands espaces reculés de l’Europe.

À travers mon travail, je cherche à montrer la beauté qui m’entoure, ses mystères et sa force. Ma démarche consiste à réaliser des images simples et authentiques, à intégrer le sujet choisi dans son environnement, quitte à le suggérer, pour mieux représenter cette unité qu’est la nature."

 

https://www.millet-delpech.com/au-fil-de-leau

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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 13:49
Un tour du monde dans le sillage du Père Noël...

 

La façade nord de la Maison Carrée à Nîmes a été le support d'une création avec des tableaux qui représentaient l'enchantement suscité partout dans le Monde par les fêtes de Noël.

Avec le temple antique et ses décors comme plus bel écrin, les spectateurs ont été conviés à un véritable tour du monde dans le sillage du Père Noël, qu’ils ont suivi durant sa tournée dans différents pays, avec des clins d’œil culturels... un périple grisant et enchanteur.

 

On découvrait d'abord une carte du monde avec en surimpression un lutin de Noël...

Et soudain, le spectateur était transporté comme par magie en Russie, alors que des poupées russes se hissaient entre les colonnes du temple... apparaissaient aussi des constructions typiques de ce pays, sous des flocons de neige...

 

Puis, la Chine était évoquée, avec des décorations de fleurs très colorées...

 

On découvrait ensuite les merveilles de la barrière de corail et l'emblème de l'Australie : le kangourou.

 

L'Amérique du Nord n'était pas oubliée avec ses buildings, les sapins de Noël, l'inscription Merry Christmas...

 

Le Mexique, ses cactus, ses étoiles colorées nous émerveillaient aussi.

 

Puis,  était représentée l'Afrique avec une musique rythmée par des percussions, un ciel bleu, des torches enflammées...

 

La projection s'achevait avec des tableaux lumineux et une étoile filante suggérant le sillage du Père Noël, ainsi que des bouquets de feux d'artifice.

 

Une vraie prouesse technique pour la Maison Carrée... Pour la première fois, c’est en effet la façade nord, celle de l’entrée du temple, qui a été mise en lumière (et non plus, comme d’ordinaire, la face ouest, côté Carré d’art).

Cette nouveauté constitue une véritable prouesse technique. "Nous n’avons pas affaire à une façade linéaire, comme c’est souvent le cas, explique Olivier Jean, directeur technique qui a conçu le spectacle. Il a fallu composer avec l’architecture et imaginer un spectacle sur deux plans de projections. Le premier plan, c'est la façade du temple, avec les colonnes et les marches. Et le second, le mur de la porte d’entrée du temple, sous le porche, en profondeur."

"Pour que les images soient nettes sur les deux plans et que tout soit synchronisé entre vidéo et son, cela demande un dispositif d’une certaine complexité, en réseau, que nous n’avions encore jamais mis en place à Nîmes, poursuit-il. Mais la Maison Carrée vient d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité : on se devait de réaliser quelque chose en plus." 

 

 

 

 

 

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 12:58
Echos d'Afrique...

 

La musique africaine, vous connaissez ? Pour ma part, j'avoue mes lacunes dans ce domaine... C'est pourquoi, une conférence donnée par un amateur de musiques africaines était bienvenue :  Marc Simon, musicien poète nous a initiés à cet art musical ignoré de beaucoup.

 

La place de l’Afrique est centrale dans la constitution de nombreuses musiques dès le début du XXème siècle, et ce, dans de nombreux pays du monde : blues & jazz aux Etats-Unis, samba au Brésil, musiques afro-cubaines à La Havane et à New York... En retour, les musiques traditionnelles en Afrique vont se croiser avec nos modes et styles occidentaux ou des musiques venues d’autres continents : irruption d’un premier rhythm’n’blues africain dans les années 60 en Ethiopie et ailleurs, influences réciproques (rythmes, spiritualité, imaginaire...). 

En Afrique, la musique est omniprésente, elle accompagne la vie quotidienne, elle socialise tous les instants : la naissance, l'entrée dans l'âge adulte, les noces, la mort.... Le son ritualisé exprime la vie dans tous ses aspects.

Il existe des musiques réservées aux femmes, aux enfants, aux hommes.

Et la musique assure une connexion avec les Dieux, la nature, les animaux, les objets. Dans de nombreuses civilisations, les montagnes, les fleurs sont considérées comme des personnes.

 

Marc Simon nous fait écouter d'abord un enregistrement de chants de Pygmées Aka, un peuple nomade de Centrafrique. Ils seraient encore environ 100 000 à vivre dans la forêt, mais leur territoire se réduit. Ces chants sont rythmés de percussions.

Comme ce peuple est nomade, les Pygmées ne peuvent s'encombrer d'instruments lourds. Ainsi, les femmes utilisent un simple arc musical et elles chantent pour lancer des quolibets, des plaisanteries, souvent une façon de désamorcer un conflit.

"La parenté à plaisanterie" est une pratique sociale typiquement d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale qui autorise, voire oblige, des membres d'une même famille (tels que des cousins éloignés), à se moquer ou s'insulter, et ce, sans conséquence. Ces affrontements verbaux sont analysés par les anthropologues comme des moyens de décrispation, de cohésion ou réconciliation sociale, voire une pratique sacrée.

Les instruments sont éphémères, ils se construisent en cinq minutes, et peuvent être abandonnés sur place : des morceaux de bois frappés, un arc musical...

 

Marc Simon évoque alors cet instrument de musique africain : La kalimba qui se popularise actuellement et se retrouve sous plusieurs formes, aspects, tailles et modèles.
La kalimba, de la famille des lamellophones, est un instrument de musique originaire d'Afrique. Son apparition est très ancienne, elle semble dater de 1000 ans avant J.C. Il s'agirait de modèles avec des lames de bambous.

Les noms qu'on lui donne le plus couramment sont: sanza, likembé, piano à pouce. Le berceau de la kalimba est principalement l' Afrique centrale et australe mais on la voit aussi au sud du continent. 

 

Ladysmith Black Mambazo est un groupe vocal sud-africain, fondé en 1960 par Joseph Shabalala, célèbre pour ses performances a cappella. Sa composition a évolué au fil des années. Il a été rendu mondialement célèbre grâce à sa participation à l’album de Paul Simon, "Graceland".

En 1985, ce fut la rencontre avec Paul Simon qui allait donner une dimension vraiment internationale à leur talent. Venu en Afrique du Sud pour enregistrer une partie de son album "Graceland", le chanteur américain entra en contact avec Joseph Shabalala et fit venir le groupe à Londres pour enregistrer Homeless (musique de Shabalala, paroles anglaises de P. Simon). Ils ouvrirent la voie pour d’autres artistes sud-africains avant même la chute du régime ségrégationniste.

"Nous avons dormi sur les rochers
Sans-abri, sans-abri
Clair de lune dormant sur un lac de minuit
Sans-abri, sans-abri
Clair de lune dormant sur un lac de minuit
Dit que nous sommes sans-abri, nous sommes sans-abri
Le clair de lune dormant sur un lac de minuit
Et nous sommes sans-abri, sans-abri, sans-abri
Le clair de lune dormant sur un lac de minuit
Mon zoo, mon zoo, mon coeur
Mon coeur est froid
Mon coeur, mon coeur
Mon cœur, tu m'as tué de froid
Mon coeur, mon coeur"

Le choeur est un mélange de musique africaine et d'harmonisation occidentale.

 

Myriam Makeba est aussi originaire d'Afrique du sud, c'est une femme engagée qui a lutté contre l'apartheid et a contribué à faire avancer la cause des femmes. Marc Simon nous fait écouter son tube planétaire :   Pata Pata, une comptine devenue un hymne anti-apartheid.

 "Pata Pata est le nom de la danse / Que nous dansons ici à Johannesburg / Et les gens commencent à bouger / Dès que Pata Pata commence à jouer." Le tube de Miriam Makeba, si l’on s’en tient à ses paroles en xhosa, pourrait passer pour une chanson bien inoffensive. La diva sud-africaine elle-même la considérait comme insignifiante. Sans son contexte, et le parcours de Miriam Makeba, difficile de comprendre la portée de ce titre, l’un des tout premiers hits africains à conquérir la planète.

 

Au Gabon, pays Francophone, Akendegue est un poète musicien.

"Ô Dieux de ce monde
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs, ayez pitié
Ayez pitié du sang des innocents
Du sang des martyrs
Du sang de la liberté qui baigne dans le silence
Mon ciel hachuré par vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Cassinga, Masaya, Téhéran
Les cendres de la liberté


Ô Diеux de ce monde, bâtissеurs de désert
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs
Ayez pitié
Ayez pitié de la mère qui interroge les contours des jours infinis
Ayez pitié de la belle de nuit qui soupire encore
Pour les amants de la liberté
Ayez pitié des pleureuses inconsolées
Qui traînent, sur les champs de bataille, leurs larmes dans le creux de la main
Pour éteindre vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Asmara, Matagalpa, Abadan
Les cendres de la liberté

Aux Dieux de ce monde, bâtisseurs de déserts
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs
Ayez pitié
Ayez pitié de la veuve au cœur meurtri
De l'orphelin au regard affamé
Du mutilé au pied de bois
De ma patrie déchirée par vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Cassinga, Soweto, Kolwezi
Les cendres de la liberté qui baigne dans le silence
Ah, mon ciel, mon ciel est fleuri de décombres
Les décombres


Aux Dieux de ce monde
Marchands de bombes
Marchands de déserts
Marchands de cauchemars
Je dis et je dis tout haut
Rendez-moi ma savane de rêve
Rendez-moi ma forêt d'étoiles
Rendez-moi mon ciel de nénuphars
Rendez, rendez
Rendez-moi ma patrie
Rendez-moi ma liberté

 


Aux Dieux de ce monde
Marchands de bombes
Marchands de déserts
Marchands de cauchemars
Rendez-moi ma savane de rêve
Rendez-moi ma forêt d'étoiles
Rendez-moi mon ciel de nénuphars
Rendez, rendez
Rendez!
Rendez!
Ma liberté"



Pierre Akendengué reprend un texte du poète gabonais Pierre Edgar Moundjegou.

Le poète s'adresse à des “Dieux”… mais qui, contrairement aux divinités, sont “de ce monde”. Il s'agit d'humains, mais qui ont en commun avec les Dieux une toute-puissance sur le monde, voire un droit de vie et de mort sur autrui. 

Il demande à ces “Seigneurs” d'éprouver de la pitié envers tous ceux dont ils brisent la vie en causant la guerre et le malheur, envers tous ceux dont ils oppriment la liberté pour leur intérêt personnel. Une chanson engagée et dénonciatrice...

 

Au Cameroun, Francis Bebey se fait d'abord connaître avec des chansons humoristiques telles que Agatha, La Condition masculine, Divorce pygmée, Cousin Assini, Si les Gaulois avaient su…

 

Donny Elwood est aussi originaire du sud Cameroun : il compose des chansons humoristiques où  il se livre à une critique sociale, avec par exemple "Cousin militaire":

 

"On m'appelle monsieur galère On m'appelle tonton misère Je vis dans un quartier populaire Et nous sommes de vrais prolétaires Insuffisance alimentaire, vestimentaire Monétaire nous sommes de vrais prolétaires Et nous sommes majoritaires, sur cette terre de misère Heureusement que j'ai mon cousin militaire Quand il touche son salaire Me donne mon argent de bière Et moi je fonce chez ma rombière Toutes les nuits on s’envoie en l'air Ça c'est tout à fait prioritaire"

Il se plaint de son quotidien, de son inaction et du chômage, de la misère qui l'environne et qu'il n'arrive pas à combattre malgré son instruction, qui aurait dû lui assurer sa subsistance sans avoir recours à l'aide de quelqu'un.

 

Au Tchad, maître Gazonga réussit l’exploit, avec beaucoup d’humour, et dans un langage savoureux, de condenser dans un texte minimaliste un puissant message sur les affres de l’exil et le mal du pays dans cette chanson : Les jaloux saboteurs.

 

Au Niger, Mamane Barka, grâce à une bourse de l'UNESCO, reçue en 2002, se rend au pays des Boudouma, peuple de pêcheurs du bassin du lac Tchad, et rencontre Boukar Tar, le dernier interprète de biram encore vivant. Il recueille les secrets liés à cet instrument sacré à cinq cordes et les paroles de chants mystiques qui lui sont associés. Après la mort de Boukar Tar, il entretient la tradition autour du biram, notamment en participant au Festival des musiques du désert à Rissani, au Maroc, en 2005, puis en se produisant en Europe à l'occasion de différents festivals.

 

En Algérie, Houria Aïchi explore les patrimoines des traditions d'Algérie. On écoute Vie Nouvelle accompagnée par Marc Simon qui rythme la musique sur sa guitare.

Marc Simon évoque alors les griots...

Le griot, aussi appelé barde, est une personne spécialisée dans la louange et la déclamation des récits historiques qui font la part belle aux héros fondateurs et au merveilleux en Afrique de l'Ouest. 

 

En Guinée, les Amazones sont un groupe musical féminin. Les membres du groupe sont tous des femmes soldats des forces armées de la Guinée. On découvre une musique très rythmée, joyeuse avec ce morceau : Samba.

 

Ernest-Armand Huss dit John William est un chanteur français, né le 9 octobre 1922 à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire. Il a connu un certain succès dans les années 1960 et 1970 grâce à sa voix de baryton basse et un répertoire à la fois religieux et profane.

Marc Simon interprète une de ses mélodies : Je suis un nègre...

"J’ai quitté mes amis et ma Louisiane
Pour un lointain pays, adieu savane!
On m’appelle Mambo
De couleur est ma peau
Je suis un nègre

Je n’ai pas de métier et dans la ville
Je traîne mes longs pieds las et dociles
J’ai trouvé le métro
Mais pas de p’tit boulot
Je suis un nègre

Je n’ai plus mon vieux soleil
Je n’ai plus jamais sommeil
Mambo!

Je ne regarde pas les belles dames
Car je n’ai pas le droit d’avoir une âme
Mon cœur est pourtant bon
Mais voilà l’obsession
Je suis un nègre

Mais voici qu’on me sourit
On me remercie
J’ai sauvé un enfant blanc
Comme je suis content!
Depuis, je suis portier
On peut me voir au cabaret
Tous les 

On peut me voir au cabaret
Tous les soirs

J’ai des galons brodés sur ma casquette
Et des boutons dorés sur ma jaquette
Je suis très imposant
J’amuse les passants
Je suis un nègre

L’orchestre joue des chants de ma Louisiane
Que j’écoute, lointain, comme un profane
New York c’est bien joli
Mais j’ préfère mon pays
Je suis un nègre

J’entends le son des tam-tams
De la trompette qui clame
Sa joie

Mais un soir dans la rue, des mitraillettes
Crachant le feu, la mort, firent la fête
Ce n’était pas pour moi
Mais j’étais là, ben quoi!
J’étais un nègre

Je suis au Paradis avec les anges
C’est drôle en une nuit comme la vie change
En haut, je suis heureux
En bas, j’étais peureux
J’étais un nègre

J’ai retrouvé le soleil
J’ai retrouvé mon sommeil
Mambo!

Je n’ai plus de couleur, plus de visage
On n’ se retourne plus sur mon passage
Je suis l’ami du Ciel
Et du Père Éternel
Je suis une âme"

 

Fatoumata Diawara, née le 21 février 1982, chanteuse, comédienne et autrice-compositrice-interprète malienne, vit entre Bamako et Milan. Autrice compositrice, elle tire son inspiration de la tradition du chant Wassoulou, mais ses rythmes sont également modernes grâce aux ambiances jazz et blues...

 

Merci à Marc Simon pour cette belle découverte de la musique et de la poésie Africaine : un moment d'évasion et de rêves...

 

https://fr.muztext.com/lyrics/ladysmith-black-mambazo-homeless

 

 

https://www.jeuneafrique.com/1146602/culture/serie-miriam-makeba-pata-pata-une-comptine-devenue-un-hymne-anti-apartheid-2-5/

 

https://www.lacoccinelle.net/295707.html

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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 11:44
Musiques d'ici et d'ailleurs...

 

Un duo de charme pour ce concert : Héloïse Clauss-Bezault, flûtiste, et Estelle Neidzweidz, pianiste... avec un programme qui nous entraîne dans un voyage à travers tous les continents...

 

D'abord en Asie, en Chine avec l'interprétation d'une pièce de Ma Sicong : Dance of Autumn Harvest... un air assez rapide et vif qui s'alanguit doucement... 

On perçoit comme un alliage entre musique occidentale et musique populaire de ce pays...

 

Puis, on voyage vers l'Océanie avec un air traditionnel d'Indonésie : la flûte utilisée est un suling qui vient de Bali... "Le suling ne s'accorde pas et c'est exprès pour que ça chatouille les oreilles...", nous dit  Héloïse Clauss-Bezault, et on écoute avec ravissement ce son oriental et exotique qui nous transporte au bout du monde...

 

On se laisse ensuite envoûter par une musique syrienne de Dia Succari : Danse du printemps... un air virevoltant, sautillant, une mélodie légère : on a l'impression de voir le vol d'un papillon, et d'entendre le chant d'un oiseau... un pur bonheur !

 

Nous voici bientôt en Europe centrale avec six Danses populaires roumaines de Béla Bartok : une suite de six courtes œuvres pour piano composées par Béla Bartók en 1915.

Cet ensemble de danses est composé de six mouvements et, d'après le compositeur, il devrait être interprété dans son intégralité en quatre minutes et trois secondes. Une alternance de rythmes variés, des airs sautillants, enjoués, vifs...

 

Et comment ne pas être séduit par la Sicilienne de Philippe Gaubert ? Un air charmeur, ondoyant, une merveille de limpidité, de douceur, d'harmonie...

 

Direction le Royaume-Uni, avec une composition de Ian Clarke : Hypnosis... une musique vraiment envoûtante, répétitive, tourbillonnante...

 

Le continent Africain n'est pas oublié : African Song de Abdullah Ibrahim, une mélodie joyeuse, rythmée, pleine de gaieté et d'entrain.

 

Enfin, honneur à l'Amérique du Sud avec un tango d'Astor Piazzolla... Tango Preparense, un tango renversant, enlevé...

 

Un grand merci aux deux musiciennes pour ce voyage pittoresque à travers le monde... un beau moment de rêves et d'évasion...

 

Un spectacle présenté lors des Jeudis de Nîmes au Carré d'Art...

 

 

 

 

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 11:25
Champollion : le dernier voyage...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison est venue présenter son livre : Champollion, le dernier voyage, lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Claudine Le Tourneur d’Ison s’est passionnée pour l’Égypte dès l’adolescence. Un rêve qui s’est mêlé à celui du voyage et de l’écriture. Après des études de Lettres à la Sorbonne et d’Égyptologie à l’École du Louvre, elle devient journaliste, écrit des livres, dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, et réalise des documentaires pour la télévision.

 

"On a du mal à l'imaginer mais ce dernier voyage de Champollion, c'est en fait le premier, le seul et unique voyage que Champollion ait fait dans sa vie. C'était son rêve d'enfant, il l' a fait en 1828, six ans après avoir découvert la clé du système hiéroglyphique.

Cela a été très compliqué pour lui de monter cette expédition, parce qu'il fallait des fonds, il fallait le soutien du roi de France.

Et donc, finalement, le roi de France Charles X a accepté de donner des fonds pour cette expédition parce que le grand duc de Toscane participait aussi pour la moitié des frais.

 

Dans ce voyage, il y avait 14 personnes, sept Français, sept Toscans. Champollion dirigeait l'expédition qui a duré un an et demi, dans des conditions qu'on imagine assez difficilement aujourd'hui, mais quand on est allé en Egypte, on se rend compte de la difficulté du voyage...

 

Pour Champollion, mettre un pied sur la terre Egyptienne, c'est un peu Moïse mettant le pied sur sa terre promise : pour lui, toute l'Egypte vibre dans son sang, dans son coeur, depuis son enfance.

Quatre ans avant sa mort, il a enfin monté cette expédition, et il fait ce voyage avec l'idée de vérifier que la clé de cette langue qu'il a découverte fonctionne bien.

 

On sait qu'en Egypte, il y a des textes partout, sur les temples, dans les tombeaux. C'est une mise à l'épreuve de son système.

Champollion passe presque un an et demi avec ses collaborateurs qui sont essentiellement des peintres et des dessinateurs, à relever les textes et à les traduire, il sort ainsi l'Egypte d'une nuit de 4000 ans.

Il révèle au monde une civilisation que tout le monde ignorait. Il nous a apporté la révélation d'une civilisation dont nous sommes issus."

 

Dès l'enfance, Champollion s'est intéressé aux langues anciennes, très jeune quand il a vu les hiéroglyphes, il a écrit à son frère qu'il serait le déchiffreur, il avait une prémonition, et il avait aussi une telle passion, il adorait les langues anciennes. A 10 ans, il connaissait déjà plusieurs langues anciennes dont le copte, et c'est grâce à cette culture qu'il a pu déchiffrer et trouver la clé du système.

 

 

https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/video/71f259dd-a8d8-4130-ae7c-54411b7bd9e5-comment-champollion-dechiffre-hieroglyphes

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