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21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 12:22
Ménerbes, village provençal...

 

 

Ménerbes est un village très ancien comme en témoigne son nom qui vient de la déesse romaine, Minerve, divinité de la sagesse et de la guerre : des vestiges découverts en contrebas attestent la présence d'antiques villas romaines.

Un village qui a un nom de déesse ! Voilà de quoi donner à ce lieu une dimension surnaturelle et mystique !

 

Construit sur un éperon rocheux du Lubéron, ce village domine un paysage de garrigues et de vignes.

Les maisons anciennes s'étagent sur la colline.

 

En montant vers le village, on aperçoit d'abord entre les cyprès et les pins une chapelle en pierres qui se détache sur le ciel bleu, puis de hautes demeures aux volets couleurs de rouille, les ruelles étroites montent vivement vers la forteresse dont on entrevoit les tours massives.

 

Au détour des rues, des calades pittoresques sous des voûtes... de solides portes en bois, comme on les faisait autrefois, une échauguette qui se détache sur l'azur, dans un décor somptueux de pins...

 

Au sommet du village, le château médiéval nous fait admirer ses hautes tours, sa porte massive cloutée à l'ancienne, sur le côté, un puits est serti de pins qui s'élèvent vers l'azur d'un bleu infini.

Non loin de là, la sombre prison et ses culs-de-basse-fosse...

 

Le panorama sur les monts de Vaucluse est époustouflant : on aperçoit dans le lointain le Mont Ventoux et ses cimes, la plaine et ses vignobles bien alignés.

 

De vieilles maisons de pierres s'embellissent de végétations : des bignonias écarlates, des vignes aux grappes abondantes...

Un balcon ouvragé aux balustres pansus attire tous les regards.

 

Puis, on arrive sur la vaste place de l'hôtel de ville avec son beffroi à campanile du 17 ème siècle...

Au sommet du village, l'église romane qui a été reconstruite au 16ème siècle sur les bases d'un ancien sanctuaire apparaît comme une bâtisse imposante.

A côté, tout au bout du village, au bord d'un abrupt, l'ancien cimetière aux pierres rongées par le temps...

 

Plus loin, on admire aussi une haute demeure avec échauguette, aux balcons ouvragés, aux volets d'un vert anisé... des cyprès, le ciel d'un bleu intense forment un décor somptueux autour de la bâtisse.

 

Partout, dans le village, de vieilles portes de bois cloutées qui ont su résister à l'usure du temps...

Partout, des maisons en pierres apparentes ou des façades peintes aux tons pastels...

Des vieilles ruelles serpentent entre les maisons...

 

L'histoire de Ménerbes fut marquée par les guerres de religion. Au XVIe siècle, avec ses fortifications, Ménerbes avait la réputation d'être imprenable. Mais en 1573, les Huguenots s'emparèrent du village et l'occupèrent pendant 5 ans. Devenu un haut-lieu du protestantisme, la cité fut assiégée par les forces catholiques pendant 15 mois. Le 10 décembre 1578, ayant épuisé les réserves d'eau en éteignant les incendies, les occupants protestants durent quitter les lieux.

Le village de Ménerbes, riche d'histoire et d'un passé très ancien, nous fait voyager dans le temps, nous séduit par ses paysages sauvages, ses maisons rustiques, son panorama exceptionnel.

 

 

 

 

Photos : rosemar

Vieilles maisons...

Vieilles maisons...

Un calade avec sa voûte...

Un calade avec sa voûte...

Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Une échauguette...

Une échauguette...

Ménerbes, village provençal...
Le château...

Le château...

Ménerbes, village provençal...
La porte du château...

La porte du château...

La prison...

La prison...

Le panorama...

Le panorama...

Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Le beffroi...

Le beffroi...

L'église...

L'église...

Une fontaine près du cimetière...

Une fontaine près du cimetière...

Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
Ménerbes, village provençal...
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14 août 2017 1 14 /08 /août /2017 11:54
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...

 

 

Ancien village de pêcheurs, l'Isle-sur-Sorgue est traversée par de nombreux bras de la rivière : la Sorgue qui fut célébrée par tant de poètes depuis Pétrarque jusqu'à René Char...

 

L'eau est présente partout, elle sillonne la ville et offre au promeneur qui s'attarde sa fraîcheur, sa limpidité, ses murmures, ses teintes nuancées.

 

Les énormes roues à aubes, couvertes de mousse, qui scandent la ville, témoignent des nombreuses activités industrielles d'autrefois... dès le XIIe siècle des moulins étaient mentionnés dans des textes : ils servaient à moudre les grains de blé, et déjà au siècle suivant est attestée l’industrie drapière, puis à la fin de l’époque pontificale sont évoqués les moulins à papier, puis l'industrie de la soie et de la garance...

Ces roues font bruire l'eau, la magnifient dans des éclats ruisselants et légers.

 

On peut admirer aussi de vieilles maisons aux balcons ombragés, aux volets couleurs de ciel, des façades aux teintes de rouilles, de vieilles portes de bois robustes, cloutées à l'ancienne.

 

On aime s'attarder devant des boutiques aux décors désuets, aux peintures écaillées : un magasin d'ameublement, ou encore le café de France aux vitres ornées d'arabesques et de festons, puis une mercerie d'autrefois, et la manufacture Brun de Vian-Tiran...

 

Les arbres, les bâtiments, les nombreux ponts se reflètent dans l'eau, créant des tableaux somptueux de verdures aux teintes miroitantes.

 

La magie de l'eau, ses reflets changeants, ses remous, ses écumes tourbillonnantes, sa limpidité, sa transparence, des figuiers sauvages qui s'accrochent sur les bords de la rivière : tout invite à la rêverie et à l'admiration.

 

Au centre de la ville, on ne peut que s'émerveiller devant une impressionnante tour médiévale du XIIème siècle avec ses bâtiments annexes aux fenêtres à meneaux : elle faisait partie d'une résidence qui appartenait à une ancienne famille aristocratique. Au XVIIe siècle, une auberge, dite de « La Tour d’Argent », avait été installée dans une partie de ces bâtiments. 

 

A côté, l'église, la collégiale Notre Dame des Anges, bâtisse imposante avec son horloge, ses gargouilles, révèle à l'intérieur une riche décoration du 17ème siècle dans le goût baroque.

 

Sur les quais, on peut flâner en admirant la limpidité de l'eau, les algues qui se meuvent avec légèreté dans l'onde transparente.

On peut aussi, à loisir, s'attarder devant la galerie d'Anne Virlange, peintre des rêves oubliés.

On peut aussi se laisser bercer par le doux frémissement de la Sorgue, ses éclats lumineux...

 

 

 

 

 

Photos et vidéo : rosemar

Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
Balade à l'Isle-sur-Sorgue...
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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 12:00
Quelques bribes de colonnes dans un paysage somptueux...

 

 



Le mot "colonne" évoque immanquablement des temples antiques, aux proportions harmonieuses, aux teintes de marbre blanc : des vestiges du passé dont on perçoit la beauté, la pureté…


Le Parthénon, à Athènes, le temple de Poséidon à Cap Sounion, la Maison Carrée à Nïmes, le temple d’Apollon à Delphes…

Quelques bribes de colonnes dans un paysage somptueux, et abrupt, au pied des Phédriades ! Tout autour quelques cyprès lancent leurs fuseaux sur l'azur ! 

Des cyprès qui rivalisent avec l'élégance de ces colonnes tronquées...

Le vert et l'ocre se côtoient, dans ce site vertigineux !

La Vallée des Temples qui fait surgir, soudain, dans les paysages, ces colonnes antiques, aux teintes d'opales...


On voit des formes élancées s’élever vers le ciel, des cannelures régulières, parfois des fûts de colonnes effondrées…


Toute une poésie associée à ces marbres antiques !


On voit des paysages méditerranéens, des ciels d’un bleu infini, des colonnes doriques, ioniques, corinthiennes, qui nous montrent des formes variées, élégantes.


On admire des volutes, des enroulements, on est sensible à des délicatesses de feuilles d’acanthes, on aime, aussi, la simplicité brute des colonnes doriques.


La colonne n' a-t-elle pas une dimension spirituelle ? S’élevant vers le ciel, elle rejoint le monde divin.


Les colonnes forment des alignements harmonieux, des figures si raffinées...


Le mot suggère, lui-même, solidité et élégance, grâce à la gutturale initiale "c", et à la voyelle "o" réitérée qui retentit comme un écho sonore.


Le mot est, bien sûr, ancien et remonte au latin "columna".

Il pourrait être en relation avec le terme "colline" : encore un mot venu du latin "collis" qui suggère des paysages du sud !
 

La colonne nous fait pénétrer dans un monde mystique : les temples de l'antiquité égyptienne déroulent, aussi, des colonnes imposantes, dont on perçoit la magnificence.

Temples grecs, romains ou égyptiens, les colonnes nous séduisent par leur élégance, leur beauté.

Les colonnes nous font voyager dans le temps, suggèrent des formes aériennes, élancées, des teintes éclatantes de marbre...

Les colonnes évoquent le sud, la Méditerranée, le temps des vacances, des voyages et des découvertes...

 

 

 

 

Quelques bribes de colonnes dans un paysage somptueux...
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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 08:40
Une cascade américaine...

 

 


Carnet de voyage : depuis la réserve Indienne d'Havasupai, située dans la partie la plus à l'ouest du Grand Canyon....

 

Havasupai ! Le nom lui-même fait rêver ! La randonnée fut longue, rude, éprouvante, en raison d'une chaleur accablante, d'un chemin caillouteux et incertain. Mais quel éblouissement, en bas des chutes !

Une vision époustouflante !

De l'aplomb des rochers, coule un long ruban blanc vaporeux, les couleurs ocres de la roche font resplendir l'éclat de lys de la chute....
Le cadre grandiose, la hauteur des roches, la splendeur de la chute, le fracas et la fraîcheur des eaux subjuguent tous les sens !

Les rochers délavés semblent s'écouler eux-mêmes en cascades, formant des concrétions, des stalactites de bruns et de rouilles...

Sur l'à-pic, des anfractuosités, où se nichent des bouquets de verdures, se dessinent, cavernes obscures et ténébreuses.

La roche semble abriter des grottes secrètes, des mystères aux ombres noires... 

La chute d'eau majestueuse tourbillonne de remous éclatants de blancheur.
En bas, l'eau turquoise révèle un lac qui semble irréel, dans ses tons de bleus resplendissants.
En bas, l'eau bouillonne, retentit d'éclats, et s'éblouit de ce bleu qu'elle côtoie....

Tout autour, les roches brunes, roses forment un cadre époustouflant, dans les formes ondoyantes, les couleurs.

La roche se fait elle-même ondoyance, façonnée par l'eau, elle la reproduit, en mime les contours et les remous...
La roche effritée semble s'écouler en vagues de reliefs, on y voit comme des filets d'eau creusés dans la pierre, des ruisseaux, des rivières.

Des bouquets d'arbres verts viennent colorer, encore, le tableau de nuances nouvelles : l'ocre, le vert, le turquoise se mêlent dans une harmonie de teintes éblouissantes....

Le lac turquoise, aux teintes céruléennes, resplendit de bleu, sous l'écume jaillissante de l'eau...

 

Une vidéo :

https://youtu.be/6f3ZQmd1ucQ
 


https://youtu.be/brkiknamxZg


Quelques infos sur la réserve Havasupai :

http://www.sunsetbld.com/havasupai-indian-reservation.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Havasupai 

 

Photos : Christelle

Une cascade américaine...
Une cascade américaine...
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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 08:48
Kalamata et l'on entend toutes les sonorités de la langue grecque !

 

 


Il est des produits de qualité dont on se souvient : les olives grecques constituent un de ces mets d'exception qui agrémentent avec bonheur les salades de l'été...

Charnues, épanouies, les olives de Kalamata ont un goût fruité qui ravit les papilles.

Kalamata ! Voilà un nom qui fleure bon le terroir grec ! 

Kalamata, et l'on entend toutes les sonorités de la langue grecque ! Que de poésie et d'exotisme dans ce seul nom !
 
Καλαμάτα, la vierge aux beaux yeux !

Nous voilà transportés dans la campagne grecque ! Des oliveraies à perte de vue, des senteurs de thym, de romarin, la mer toute proche, le Péloponnèse, le mont Taygète...

Nous voilà au pays d'Ulysse, le héros aux mille tours dont le périple fascine et hante tous les esprits !

Vert tendre, blanc-bleu des arbres, aux teintes d'opale, oliviers sacrés, aux formes somptueuses.

Branches noueuses, tortueuses, troncs dupliqués, blanchis et ravinés par le temps !

Bras sombres, ténébreux sur des ciels azuréens...

Des arbres dont on admire les formes diverses, les teintes adoucies dans les campagnes de Provence...

Des arbres venus d'un lointain passé, qui séduisent tous les regards...

Culture millénaire ! L'olivier est sacré en Grèce, on se souvient que la déesse Athéna en fit l'offrande à la ville d'Athènes.

Le nom de l'olive évoque immanquablement les rives méditerranéennes, ses collines pentues où s'accrochent des arbres séculaires, des restanques caillouteuses où s'arrondissent des oliviers aux teintes éblouissantes sous le soleil du midi... ce mot venu du grec, ἐλαίς, et ἐλαίϝα, elaiva, par l'intermédiaire du latin : oliva, résonne de parfums ensoleillés.

L'olive a toujours occupé dans la culture grecque, une place de choix : dans l'antiquité, l'huile était utilisée pour l'éclairage, les soins de beauté, les soins du corps.

Symbole de force et de sagesse, l'olivier était une récompense pour les vainqueurs des Jeux olympiques qui recevaient une couronne en rameau d'olivier.

Un goût fruité, des couleurs moirées, une chair délicieuse, comment résister à ces olives venues du sud, aux teintes mordorées ?

Des teintes sombres, des reflets ambrés, des éclats de miroirs qui répercutent la lumière, ces olives chargées de soleil nous parlent de ces terres arides où poussent des oliviers millénaires.

Conservés dans de l'huile d'olive, les fruits s'imprègnent de saveurs enivrantes et ensoleillées... 

L'olive par ses formes rondes, ses teintes mordorées évoque le soleil, une nature généreuse en lumières.

La cuisine méditerranéenne dont on vante, souvent, les qualités nutritives fait une large place à l'olive, fruit solaire, s'il en est...

Il faut souhaiter que les oliviers de Kalamata soient préservés de la bactérie Xyllella fastidiosa qui a ravagé les terres italiennes... Ces oliviers antiques qui s'étendent sur les côtes du Péloponnèse constituent des trésors du patrimoine grec et les olives de Kalamata nous transmettent un savoir-faire ancestral, celui des paysans grecs qui ont cultivé l'olivier depuis des millénaires...


 


 

Kalamata et l'on entend toutes les sonorités de la langue grecque !
Kalamata et l'on entend toutes les sonorités de la langue grecque !
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 11:21
Les ailes de mon âme à tous les vents des mers...

 

 

 

Les voiles marines ne sont-elles pas le symbole même du voyage, de l'évasion ? Le voyage a inspiré tant de poètes, au 19 ème siècle, depuis les auteurs romantiques, jusqu'à Baudelaire... L'exotisme est un thème récurrent dans la littérature du 19 ème siècle : Chateaubiand est, sans doute, un des initiateurs de cette thématique, avec son Itinéraire de Paris à Jérusalem...



C'est ce thème du voyage maritime que l'on retrouve dans un poème de Lamartine, intitulé Les voiles. Le texte se présente comme une confidence intime, avec l'emploi de la première personne du singulier : "j'étais, j'ouvrais", on perçoit un registre lyrique, marqué, aussi, par le vocabulaire de l'intimité : "mon âme, ma pensée, mes rêves"...


Le voyage est souvent associé à la mer, à ses flots infinis, le poète devient même un oiseau qui ouvre ses ailes, pour mieux goûter à ce bonheur de la découverte et du voyage...


Image de liberté, l'oiseau représente une soif d'absolu, une envie de parcourir le monde, de tout découvrir, comme le suggèrent les nombreux pluriels "tous les vents des mers, les voiles, les flots amers, des continents, des îles..."


La mer est un univers de "rêves", elle emporte l'imagination du poète, elle est liée à des images pleines de beauté et d'harmonie : "les voiles" des navires, la "nef qui blanchit l'écume"... Ainsi, surgissent des tableaux teints de couleurs limpides, le bleu, le blanc de l'écume et des voiles...

Les sonorités de fricatives, pleines de douceur, viennent souligner cette harmonie : "les vents des mers, les voiles, mes rêves flottaient sur les flots"


Le poème developpe, aussi, le thème de la fuite du temps, un lieu commun de la littérature romantique : ainsi, Lamartine oppose constamment le passé et le présent...

On remarque des contrastes évidents, dans les temps employés : l'imparfait, au début du poème, sert à évoquer la jeunesse et ses certitudes triomphantes : "Quand j'étais jeune et fier..."

Le présent apparaît, ensuite, au milieu du poème : "j'aime encore". On trouve, aussi, deux adverbes de temps antithétiques : "maintenant, autrefois".

Le passé était rayonnant, rempli d'espoirs, de rêves, le vocabulaire qui lui est associé valorisant et élogieux, évoque un bonheur débordant : "verdoyants, des continents de vie, de îles de joie"

On y entrevoit des rêves de "gloire et d'amour", un avenir qui semblait, autrefois, prometteur et brillant...

A l'inverse, le présent est triste et montre toutes les déceptions qu'a pu vivre le poète : à la "vie" s'oppose l'idée de "mort", à la verdure s'opposent "des débris"... Les voyages vécus ont apporté déception et désillusions.

Les rêves du poète semblent s'être brisés face à la réalité du monde...

Le poète apparaît meurtri par le temps qui passe, le vocabulaire péjoratif, le champ lexical de la  mort et de la  destruction soulignent une forme de désespoir "morts, débris, brisa, ce bord funeste, ma fortune sombra".

Les rêves de voyages et de bonheur se sont transformés, et ont fait naufrage, ce que suggère bien le verbe "sombrer"...

Les sonorités de gutturales, présentes dans le dernier quatrain mettent en évidence une forme d'amertume et de tristesse : "Cet écueil se brisa, ce bord surgit, ma fortune sombra, la foudre sur moi, chacun de ces flots roule un peu de mon coeur"...

Le poète se confond, à la fin du poème, avec l'élément marin, puisque les flots en viennent à "rouler" et emporter le "coeur" même de Lamartine....

Belle fusion du poète avec la mer qui conclut ce texte ! La mer, ses vagues semblent à la fois bercer et tourmenter l'auteur... et on retrouve, ainsi, dans le dernier vers, à la fois, la beauté des flots, mais aussi leur agitation permanente, symbole de désarroi.


Dans ce texte, Lamartine met en évidence toutes les désillusions de l'homme face au temps qui passe, il montre, aussi, toutes les beautés et les harmonies de la mer, qui fait rêver tous les hommes, rêves d'infini, de mystères, de liberté.

Le voyage peut représenter, aussi, la vie humaine, traversée d'épreuves, de difficultés, d'obstacles divers, avec "l'écueil, la foudre"...

On perçoit bien toute la mélancolie de ce poème : le voyage devient une métaphore de la vie humaine, tragique, douloureuse...


 


Le poème : 


Les voiles


Quand j'étais jeune et fier et que j'ouvrais mes ailes, 
Les ailes de mon âme à tous les vents des mers, 
Les voiles emportaient ma pensée avec elles, 
Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers.


Je voyais dans ce vague où l'horizon se noie 
Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin 
Des continents de vie et des îles de joie 
Où la gloire et l'amour m'appelaient de la main.


J'enviais chaque nef qui blanchissait l'écume, 
Heureuse d'aspirer au rivage inconnu,
Et maintenant, assis au bord du cap qui fume, 
J'ai traversé ces flots et j'en suis revenu.


Et j'aime encor ces mers autrefois tant aimées, 
Non plus comme le champ de mes rêves chéris, 
Mais comme un champ de mort où mes ailes semées 
De moi-même partout me montrent les débris.


Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, 
Ma fortune sombra dans ce calme trompeur ;
La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste 
Et chacun de ces flots roule un peu de mon coeur.








 

Les ailes de mon âme à tous les vents des mers...
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