"Voir les femmes enceintes en public n'est pas seulement immoral, mais aussi laid", telle est la déclaration d'un avocat et philosophe turc, Omer Turgui Inançer.
On a des difficultés à concevoir que de tels propos puissent être prononcés à l'encontre des femmes : j'y vois un manque de considération et de respect des femmes, des mères qui portent un enfant. Faut-il donc les considérer comme des lépreuses ou des pestiférées ?
Cette déclaration n'a pourtant pas été censurée dans les médias turcs et ce, au nom d'une certaine liberté d'expression.
Cet avocat connu dans les milieux religieux pour son attachement au mysticisme musulman, a aussi ajouté : "Après 7 ou 8 mois, les femmes enceintes devraient sortir avec leurs maris en voiture pour prendre l'air, mais le faire dans la soirée."
On voit bien là que les femmes sont mises au rebut, à l'écart de la vie sociale comme si elles étaient entachées de quelques tares...
Inutile de préciser que ces paroles ont provoqué un tollé général en Turquie : autant dire aux femmes enceintes qu'elles n'ont pas le droit de sortir et qu'elles doivent rester confinées chez elles...
Une telle discrimination est monstrueuse et sandaleuse. Aussitôt des manifestations ont été organisées pour protester contre le sort réservé aux femmes...
Le gouvernement turc de mouvance islamiste n'est guère enclin à promouvoir leur émancipation : les droits de la femme sont sans cesse menacés. On assiste à des régressions qui atteignent les femmes dans leur dignité, leur liberté...
En juin, l'AKP au pouvoir avait proposé un projet de loi destiné à réduire le nombre d'avortements.
Les déclarations décapantes de cet avocat ont suscité aussi de vives réactions sur twitter : c'est une offense et une insulte faite aux femmes... une façon de les rabaisser, de les considérer comme des objets.
Rappelons que la Turquie est dirigée depuis plus de dix ans par un gouvernement islamo-conservateur qui a suscité de nombreuses manifestations pendant plusieurs semaines au mois de juin...
Un peu partout, on voit se développer des régressions qui portent atteinte aux droits des femmes : droits à l'avortement, à l'égalité des salaires, droits à la liberté de circuler, de penser...
Source : Le Point