Certaines personnes deviennent des spécialistes des logorrhées, et se livrent à des discours interminables, des blablas prétentieux pour énoncer des banalités...
La logorrhée ou "diarrhée verbale" révèle une envie de parler immodérée, excessive : le mot est dérivé du grec "logos", la parole, et du verbe rhéo qui signifie "couler, s'écouler".
La logorrhée est un flux verbal irrépressible, elle peut être écrite ou orale... Certains ignorent le sens de la concision, de la phrase bien ciselée, ils font des détours, des circonvolutions pour exprimer les idées les plus simples et les plus banales...
Les phrases sont parfois tortueuses, mal construites, délivrent des pensées, pour le moins, obscures : on s'y perd comme dans un labyrinthe, on butte sur des obstacles...
Le langage en devient, dans certains cas, amphigourique : le lecteur se noie dans un dédale cahotique, incertain, indécis et imprécis...
Dans leurs copies, certains élèves se laissent, ainsi, aller, au fil de la plume, à dégainer toutes sortes de phrases mal pensées, confuses, qui anéantissent le lecteur.
La logorrhée ne les gêne pas, comme elle ne gêne pas certains rédacteurs d'articles qui n'en finissent pas...
Certains se complaisent dans la confusion, dans un embrouillamini de phrases inextricables : ont-ils le respect des lecteurs ?
Ont-ils même le souci d'être compris ? Certains écrivent comme ils parlent, mêlant un vocabulaire familier à un langage courant.
Certains ne font plus la distinction entre l'écrit et l'oral : enchaînement de subordonnées mal construites, incorrections, phrases à rallonge.
L'écrit doit passer par un certaine considération du lecteur, mais ces habitudes se perdent : il s'agit d'aller vite, de dérouler ses pensées sans les mettre en forme et de déballer le maximum d'idées, en un minimum de temps.
Où est le plaisir d'écrire sans construction préalable, sans une concentration de la réflexion ?
Oublis de négations, style négligé, certains écrivent comme ils parlent, et parfois, la compréhension en est gênée...
N'est pas Céline qui veut !
D'ailleurs, les gens qui se livrent à cette forme de logorrhée font preuve d'une certaine arrogance : ils vous écrasent de leurs flots de paroles !
"Je parle beaucoup, donc, je domine !" Quelle aberration et quel aveuglement !
Certains deviennent même les chantres d'idées stéréotypées : "l'enseignement est fait pour formater", affirment-ils sans vergogne, mais, enfin, c'est l'inverse !
L'enseignement et l'éducation sont conçus pour inciter à la réflexion : il faut ne pas avoir été enseignant, pour émettre de telles idées qui en viennent à nier la valeur de l'enseignement !
Combien de textes sont étudiés en classe et combien servent à la réflexion ! Textes sur la guerre, sur l'éducation, sur la misère et l'exploitation des hommes, sur l'égoïsme, sur la bêtise, sur le manque de lucidité !
La logorrhée conduit, parfois, à se laisser emporter, à oublier toutes nuances !