Claude Guéant se dit "dévasté" par toutes les affaires dans lesquelles il est mis en cause : lâché par ses amis de l'UMP, isolé, il va devoir répondre de son rôle dans la décision d'arbitrage autour du dossier Tapie.
"Tout le monde lui a tourné le dos" confie un de ses amis... Claude Guéant va devoir faire face à tous les soupçons qui pèsent sur lui : des primes en liquide versées illégalement et non déclarées, 10 000 euros mensuels qui lui avaient été « remis » entre 2002 et 2004 alors qu'il était directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, une somme de 500 000 euros retrouvée sur un de ses comptes, l'achat d'un appartement hors de prix dans le seizième arrondissement de Paris...
Claude Guéant est ainsi impliqué dans de mutiples affaires liées au systéme Sarkozy : il a participé à ce système, en a profité largement mais il n'est pas, sans doute, le principal et le seul responsable : il risque de faire les frais de son soutien à Nicolas Sarkozy.
Voilà donc la politique et ses usages : il faut bien trouver un bouc émissaire et Claude Guéant semble être devenu la victime expiatoire toute désignée pour éponger les fautes de l'ancien président.
Alors que Nicolas Sarkozy prépare son retour en politique, il ne veut plus s'encombrer d'un Claude Guéant devenu gênant, d'autant que les arguments utilisés par l'ancien secrétaire de l'Elysée ont paru pour le moins maladroits : les primes présentées comme des pratiques habituelles et pourtant anormales, la vente de mauvais tableaux, des croûtes, pour justifier les sommes conséquentes trouvées sur un de ses comptes bancaires.
Quelle sera l'attitude de Claude Guéant ? Va -t'il se défendre ou accepter de prendre en charge toute la responsabilité de ces affaires ?
Va-t-il jouer volontiers le rôle de bouc émissaire alors que de nombreux membres de l'UMP lui ont tourné le dos ?
La politique apparaît comme un repaire de "requins" où il ne fait pas bon être l'éminence grise des grands de ce monde.
Si Claude Guéant est sacrifié sur l'autel de la "bonne conscience"de Nicolas Sarkozy, qu'adviendra-t-il de tous les protagonistes de ces affaires ? Il est probable qu'ils échapperont encore aux mailles des filets de la justice : et Claude Guéant lui même, s'il voit sa réputation ternie, ne sera probablement guère inquiété.
Les responsables politiques arrivent le plus souvent à échapper à toute responsabilité dans le domaine de la justice...
"Selon que vous serez puissant ou misérable..." Cette morale tout à fait immorale date du 17 ème siècle mais elle reste, hélas, encore d'actualité...
Source : JDD
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