"L'éducation nationale recrute ! Rejoignez-nous !" Tel est l'intitulé du mail que j'ai reçu cette semaine...
"Avez-vous déjà pensé à devenir enseignant ?" Telle est la question qui est posée...
Un film est proposé où l'on voit des enfants qui manifestent le désir d'apprendre, d'exercer différents métiers : boulanger, mathématicienne scientifique, un enfant dit : "Est-ce que tu peux venir m'aider, s'il te plait ?"
"Tu viens ? On a besoin de toi !" s'écrient des enfants, pleins d'enthousiasme !
La vidéo est sympa et l'on sent un besoin urgent de montrer la valeur de ce métier de transmission !
Des brochures sont proposées : comment devenir enseignant ? Comment se préparer aux concours ?
Face à la désaffection grandissante que connaît ce métier, on perçoit, là, des appels pressants et insistants...
Mais le problème est là : on vit dans une société où les enseignants sont dévalorisés, méprisés, sans cesse remis en cause dans leurs notations, les sanctions, la pédagogie même !
Métier très exposé, l'enseignement n'a plus la cote : il suffit de voir les réactions des internautes sur certains sites : nous sommes des paresseux, des parasites, des profiteurs de la république, des privilégiés, j'en passe et des meilleures !
Face à de telles critiques, qui veut, désormais, devenir prof ?
Je pose la question autour de moi : personne n'est attiré par ce métier de transmission et d'éducation : mal payés, déconsidérés, les profs sont rendus responsables de toutes les tares de la société...
Certaines personnes de mon entourage ont testé ce métier et m'ont dit : "Impossible d'être serein, tranquille dans cette fonction de représentation permanente !"
Les élèves, les parents, l'administration sont à l'affût du moindre problème : ils en inventent même !
Dernièrement, un parent d'élève m'a "signalé" une erreur dans mes notations du premier trimestre : j'aurais transformé un 12 en 10 ... Evidemment, je n'avais commis aucune erreur : c'est l'élève elle-même qui avait transmis une fausse information à ses parents !
On est, sans cesse, ainsi, tracassé par des remises en cause, des mensonges...
L'enseignant devient la cible privilégiée des parents, des élèves.
Oui, vraiment, si ce métier n'est pas revalorisé, s'il n'est plus respecté par les parents, par la société dans son ensemble, par les politiques, le problème du recrutement des enseignants risque de devenir de plus en plus aigu dans les années qui viennent.
Par ailleurs, les enseignants du second degré vont être soumis, dès la rentrée 2015, à des changements notables dans leur statut... de nouvelles charges de travail leur seront dévolues : remplacement des collègues absents, orientation des élèves, suivi des élèves dans leurs stages professionnels, un nombre indéfini de réunions, avec des personnels de santé et des assistantes sociales, renforcement de l'accueil des parents, une aide personnelle aux élèves en dehors des heures de cours, des études surveillées et des surveillances de devoirs hors de la classe... La liste n'est pas précisément définie, rien n'est décompté, l'extension indéfinie est possible...
Nous devons ce nouveau statut à un ministre "socialiste", Vincent Peillon !
C'est bien un ministre "socialiste" qui a réussi ce tour de force de modifier le statut des enseignants, c'est un ministre "socialiste" qui a trahi les forces vives de la nation !
A force d'alourdir les tâches des enseignants, le ministère aura vraiment des difficultés pour recruter de nouveaux profs : qui acceptera d'être taillable et corvéable à merci, alors que les enseignants sont déjà accablés de travail ?
Que chacun en prenne conscience : l'éducation, c'est l'avenir d'un pays, c'est un secteur essentiel... Redonnons à ce métier une vraie valeur, une vraie reconnaissance.
Redonnons à ce métier son lustre d'autrefois : que les parents prennent conscience, enfin, de tout le travail accompli, de tous les trésors de patience que déploient les enseignants pour inculquer savoirs, réflexion et compétences à leurs enfants...
Que les politiques cessent d'alourdir ce métier ! Trop éloignés du terrain, les ministres et leurs conseillers ne voient plus les difficultés de ce métier, ils ne perçoivent pas toutes les contraintes qui pèsent sur les enseignants.
Dès lors, on peut prévoir une grave crise du recrutement, malgré tous les appels et les messages publicitaires qui sont lancés à travers les médias, on risque de ne plus trouver, désormais, de candidats pour exercer cette profession...
Ce métier n'attire plus les vocations... Il serait temps de prendre la mesure de cette désaffection inquiétante et de mener une véritable politique de réhabilitation du professorat : hélas, c'est l'inverse qui se produit !
http://www.lecolechangeavecvous.fr/
Une pétition à signer contre le nouveau statut des enseignants :
http://www.petitions24.net/signatur...
http://dai.ly/x2e6k2l