Le comportement masculin à l'égard des femmes semble, encore trop souvent, empreint d'une misogynie qui témoigne de siècles d'asservissement. Les clichés ont la vie dure : la femme fragile, soumise, dépendante, assimilée à une mineure, incapable de penser, de s'affirmer.
Cette misogynie est encore plus visible, exacerbée même dans le domaine politique, domaine longtemps réservé aux hommes. La femme doit s'y faire une place, et elle est souvent en butte au mépris, à la critique facile.
Des événements récents nous prouvent cette misogynie ordinaire : d'abord, Cécile Duflot, accueillie à l'assemblée par un tonnerre de huées, en raison d'une tenue vestimentaire, une robe bleue qui a suscité bien des commentaires de la part des députés. Jacques Myard, tout en finesse déclare à ce sujet : " Pour ma part, je n'ai rien entendu. J'ai vu la réaction de cette députée non aguerrie, qui a la peau encore bien tendre". L'assemblée des députés reste bien un univers masculin machiste, et fait preuve de réactions, pour le moins, assez dénuées de subtilité.
On a vu aussi la ministre déléguée à l'économie numérique Fleur Pellerin victime de propos machistes lors d'une interview sur Europe 1. Le journaliste Daniel Schick commence l'entretien de manière très abrupte en posant une série de questions rhétoriques "Savez-vous vraiment pourquoi vous avez été choisie ? Parce que vous êtes une belle femme issue de la diversité ? parce que vous appartenez à une minorité peu visible ? Que vous êtes la preuve de ce qu'est une adoption réussie ? Que vous êtes un signal fort donné aux marchés asiatiques ? Peut-être aussi parce que vous êtes compétente ?' Est-ce que vous le savez vraiment ?"
Aussitôt, le ton est donné : il est question de "beauté", de"minorité asiatique" qui permettraient donc à une femme d'accéder à des fonctions politiques de haut niveau... Les deux dernières interrogations sont autant de critiques appuyées : le journaliste semble mettre en doute les compétences et même la capacité de répondre de la ministre...
Les femmes ne devraient-elles donc être jugées que sur leur apparence, leur tenue leur beauté, leur élégance ? Seront-elles toujours considérées comme des être faibles, inaptes ?
On voit bien là le résultat d'une culture où l'homme a dominé pendant des siècles, où la femme était considérée comme une esclave n'ayant aucun droit, droit de penser, de s'exprimer, d'agir, de voter etc.
Il serait temps de voir évoluer les mentalités mais la misogynie reste ordinaire et bien ancrée dans les esprits : les députés, les journalistes même qui ont une influence sur les opinions ne devraient-ils pas donner l'exemple d'une évolution de la société ? Ne devraient-ils pas veiller à se libérer de leur sexisme, de leur volonté de domination ?
Nos sociétés sont depuis longtemps construites sur la dévalorisation des femmes... pour peu qu'elles essaient de s'imposer dans des domaines jusque là réservés aux hommes, elles deviennent objets de scandales, condamnables, méprisables... pour peu qu'elles abordent les questions politiques, les voilà parfois traitées de "nunuches" !