Quand la mort touche un tout jeune homme promis à un avenir brillant, c'est un sentiment d'horreur et de tristesse qui nous accable : comment accepter la mort d'un adolescent de 18 ans ? Comment expliquer et justifier, dans tous les cas, une brutalité qui conduit à la mort ?
Les circonstances exactes de la mort de Clément Méric ne sont pas encore établies précisément mais on sait que l'altercation qui a précédé sa mort a des origines politiques. Militant d'extrême gauche, ce jeune homme a été pris à parti par des membres d'un parti d'extrême droite.
Le fascisme n'est pas mort et conduit encore aux pires extrémités : rien ne peut justifier la mort d'un jeune étudiant, frappé sur le visage... Rien ne peut justifier le recours à la violence physique.
La victime et trois de ses amis se trouvaient dans un appartement de la rue de Caumartin, dans le 9e arrondissement de Paris, en fin d'après-midi, pour participer à une vente privée de vêtements.
Vers 18 heures, deux hommes et une femme sont arrivés dans l'appartement. Selon les premiers témoignages recueillis, ils appartiennent visiblement à la mouvance skinhead : tatouages de croix gammées, sweat-shirt "Blood and honour", un groupe néo-nazi britannique. Entre les deux groupes, les invectives ont fusé rapidement. Les militants d'extrême gauche se sont alors moqué de la tenue des nouveaux arrivants.
Dans la rue de Caumartin, une voie piétonne très commerçante, les deux groupes se sont retrouvés. Clément Méric a été frappé d' un "violent coup de poing", selon les témoins. Le jeune homme plutôt frêle, d'apparence fragile fait une chute et sa tête heurte un poteau : il perd connaissance.
La violence qui conduit au pire doit être condamnée : elle est inadmissible... La violence est choquante....
Les idées défendues par ces groupuscules d'extrême droite sont des idées d'un autre âge : la plupart se sont engagés dans la lutte contre le mariage des homosexuels, la plupart refusent de voir les dangers de l'extrémisme et ses dérives...
Comment peut-on encore se prévaloir du nazisme, défendre de telles thèses, de telles idées ? Quels sont ces jeunes déboussolés au point de se rallier à de telles idéologies ?
Cette chute dans la violence, cette dégringolade dans le rejet des autres, dans la haine ne peuvent être dues qu'à l'ignorance... Cette haine est particulièrement forte à l’égard des militants d’extrême gauche et elle est exacerbée par un fanatisme aveugle : c'est là encore une forme d'intégrisme qui refuse tout ce qui est différent....
Le fanatisme a conduit aux pires horreurs, aux pires abominations, il a traversé de son emprise des siècles d'histoire... Il serait temps de s'en débarrasser. Alors que la crise secoue l'Europe et le monde, il faut refuser ces extrémismes dangereux et d'un autre temps.
Le fanatisme, creuset de l'intolérance et de la violence a pour fondement l'ignorance, la bêtise, l'inconscience... Il devrait appartenir au passé...
Le fanatisme ne mérite aucune indulgence, il doit être combattu et dénoncé par tous les moyens...
Source : Le Monde