ROSEMAR
Le monde actuel va de plus en plus vite:il faut travailler plus, gagner plus pour dépenser plus, se payer tous les objets de consommation qui nous sont proposés... Les informations se bousculent ,nous bousculent, le rythme de vie s'accèlère... Et dans cet univers de stress, de fatigue,les gens en oublient de faire preuve de la plus élémentaire des qualités dans une société humaine:la politesse ou le savoir vivre...
Une qualité ? On peut même en douter car partout on nous donne l'exemple de l'incivilité... Au plus haut niveau, l'élite de la nation se permet d'utiliser la parole ou le silence méprisants... Les mots frisent parfois la vulgarité... Le dédain silencieux est aussi une forme d'impolitesse:au fond ,parce que l'on a du pouvoir, on a le droit de manquer de savoir vivre, on a le droit d'être arrogant, méprisant à l'égard du plus humble...
L'impolitesse se répand,elle devient même un modèle, un mode de vie parfois, évidemment l'exemple étant prôné au plus haut niveau, tout le monde s'engouffre dans ces habitudes,et se laisse aller à cette façon de se comporter... Dans la vie courante,certaines personnes font comme si les autres n'existaient pas, elles ne répondent pas à un simple bonjour,elles vous ignorent...
Dans le monde du travail où il faut sans cesse batailler, l'attitude de certains collègues témoigne aussi souvent d'un manque certain de savoir vivre : une personne excédée répond aux autres sur un ton qui révèle du mépris, de la suffisance... Evidemment ,l'impolitesse a toujours existé, mais elle tend à devenir une référence : celui qui est impoli,c'est celui qui domine... c'est celui qui sait s'imposer aux autres, c'est celui qui n'a pas peur des autres.., celui qui a du pouvoir, de l'autorité...
On voit bien les dérives de notre société où il s'agit de prouver aux autres que seule règne la loi du plus fort... la loi de celui qui a le verbe haut.. Il faudrait restaurer cette qualité qui paraît essentielle du savoir vivre ensemble. Il est vrai que le travail devient de plus en plus lourd, de plus en plus stressant : le tâches s'alourdissent,il faut être sans cesse plus performant,polyvalent, savoir tout faire, gérer aussi le quotidien:le monde actuel va t-il nous interdire la politesse ? Il semble que l'on veuille sans cesse dresser les gens les uns contre les autres, leur donner le droit de rejeter sur les autres la responsabilité de toutes sortes de problèmes..
Pour retrouver un équilibre, il faudrait, sans doute revenir à une société plus humaine où le travail soit moins écrasant, où les gens retrouvent le temps de vivre ,l'envie de se respecter... Le slogan "travailler plus pour gagner plus" n'a fait qu'aggraver le problème. On devrait prendre conscience que l'essentiel réside dans la qualité du travail fourni, non dans la quantité qui génère forcément stress, fatigue, énervement.. .manque de savoir vivre...
On voit bien que, dans notre société, le culte de l'apparence tend à s'imposer de plus en plus chez les jeunes et les moins jeunes...
Les jeunes restent cependant les cibles privilégiées de notre société de consommation : la mode, les produits high tech, le portable, le mp3, tout cela est à leur portée, la plupart des adolescents possèdent désormais un portable ou plutôt une troisième main puisqu'ils ne se séparent que rarement de cet objet : il n'est qu'à les voir à la sortie des cours, le portable sous les yeux pour vérifier s'ils n'ont pas reçu de message : une communication quasi permanente à distance bien sûr, un outil devenu un compagnon indispensable... mais plus encore un objet de mode, qui permet parfois de se mettre en scène, de jouer le rôle du communicant... Le paraître est là comme une tentation permanente et illusoire, une envie de nouveauté, de modernité prévaut aussi : c'est à celui ou à celle qui aura l'appareil le plus performant, le plus innovant,le dernier modèle...
L'apparence passe alors forcément par l'avoir, la possession, l'acquisition d'un produit de consommation et c'est bien cette société qui privilégie le paraître... un monde factice, vide, vain..
La mode vestimentaire est aussi une tentation permanente : le renouvellement prévaut dans les tenues :la couleur, les formes, les styles changent d'une saison à l'autre et les jeunes se laissent là encore séduire par le monde des apparences... Comment dès lors échapper à cette régle qui domine nos sociétés ?
Est-il même possible de fuir cette réalité ? Peut-on échapper à cette société de consommation et du vide ? Non, le fait est que personne ne peut dorénavant fuir ce système, à moins de se couper totalement du monde... Le portable est devenu un instrument courant, habituel, dites à quelqu'un que vous n'en avez pas, vous allez passer pour un demeuré, un passéiste, une personne qui ne vit pas dans son époque et qui refuse le progrès ! Même réaction, si vous n'êtes pas detenteur d'un ordinateur : on vous dira que vous vivez au moyen âge !! Mais peu importe, au fond, ces réflexions : le fait est que dans de nombreux cas, l'ordinateur est un outil de travail : pour un enseignant,pour un médecin, pour un artisan, l'outil est devenu incontournable... et c'est pareil pour le portable : il permet de joindre enfants, parents, collègues de travail à tout moment...
L'avoir prime sur tout le reste, et l'apparence qui va avec : car l'ordinateur, c'est aussi souvent l'instrument du paraître, surtout pour les jeunes, avec les réseaux de communication où l'on publie ses meilleurs clichés, ses goûts, ses envies de manière assez superficielle en quelques mots..
Comment, dès lors les jeunes pourraient-ils ne pas vivre sous le régne de l'apparence ?? Quelle est la solution ? Comment retrouver sa vraie personnalité, comment parvenir à rejoindre l'être ?? Je pense que c'est là que résident bien la plupart des problèmes de nos sociétés, les jeunes ont perdu tout repère de consistance, d'existence... vivant dans le paraître permanent, ils ont du mal à trouver des systèmes de valeur...
La valeur, pour eux, c'est l'apparence, c'est l'AVOIR avant tout et plus du tout les connaissances, la culture, le savoir qui ne s'achète pas... Comment leur redonner le goût d'apprendre alors que certains ne pensent qu'à posséder ? Et ce problème est d'autant plus aigu pour les jeunes les plus défavorisés qui se laissent plus facilement abuser par l'illusion du paraître, car leurs repères de culture sont moindres..
Quelles sont les solutions ? Il faudrait, pour le moins, revaloriser l'idée de culture, redorer le blason de la connaissance, et jeter aux oubliettes les formules utilisées lors de ce quinquennat : "travailler plus pour gagner plus", injonction qui vise forcément à privilégier le rendement, l'argent plutôt que la qualité de vie, le temps aussi consacré au savoir.
La campagne de N. Sarkozy bat son plein, les meetings se succèdent et on découvre ou on redécouvre peu à peu quelles sont les personnalités qui le soutiennent et appellent à voter pour lui : on se souvient de la présence de Mireille Mathieu lors du sacre de Nicolas en 2007, soutien indéfectible qui n'a pas varié...
On sait aussi que notre Johnny national lui est fidèle contre vents et marées... on peut aussi évoquer les déclarations réitérées de Enrico Macias qui est un inconditionnel de notre président...
A cette liste, viennent de se rajouter les frères Bogdanov et bien sûr Gérard Depardieu qui est même intervenu en faveur de N. Sarkozy lors du dernier meeting de Villepinte, avec une déclaration remarquée : "Depuis que N. Sarkozy est au pouvoir, je n'entends que du mal de cet homme qui n'a fait que du bien". Décidément, une fois de plus, l'artiste fait dans la nuance ! "un homme qui n'a fait que du bien" !! avec accroissement du chômage, aggravation de la fracture sociale, soumission aux marchés etc ? Il est vrai que le bonhomme apparaît titubant, hésitant, peu crédible même dans sa façon de s'exprimer..
Que dire des propos du sieur Enrico Macias lors de ce même meeting ? Il présente le président comme le sauveur de la France dans une période de crise : "le seul qui a pu endiguer la crise mondiale qui nous frappe !" dit-il, encore des propos démesurés et qui ressemblent à de la propagande pure et simple...
On peut évoquer aussi "le soutien sans faille"de Bernadette Chirac au président..
Ces personnalités sont-elles légitimes pour mettre ainsi leur célébrité au service d'un candidat ? Quelle caution ont-elles le droit d'apporter ?
Mais à bien y réfléchir, est-ce que leur soutien va vraiment être utile au président candidat ? L'appui de deux extra terrestres venus d'une autre planète ? le soutien d'un chanteur sur le déclin ? d'un autre qui s'est exilé en Suisse ? d'un acteur qui connaît des problèmes de santé et d'alcoolisme ? d'une ancienne épouse d'un président défaillant ? d'une chanteuse qui a disparu du devant de la scène depuis longtemps ?
Au fond, à travers ces soutiens, on perçoit bien un règne finissant et décadent : un renouveau est attendu..
Une journée de la femme, pourquoi ? Sur plusieurs chaînes de télévision, ont fleuri ces derniers jours deux ou trois émissions pour évoquer les femmes, leurs droits bafoués, leurs souffrances, leurs cris de douleurs, parfois, mais une journée consacrée aux femmes, est ce suffisant, vu l'ampleur des problèmes ? Quand on pense aux différences de salaire qui existent en France entre hommes et femmes, aux discriminations à l'emploi , quand on pense que la femme n'a obtenu le droit de vote qu'en 1945 en France, que le temps a passé mais que la femme n'est toujours pas l'égale de l'homme, loin de là !
Pourquoi cette image de la femme toujours inférieure à l'homme, toujours dominée, soumise ? Dans le couple même, l'égalité n'existe pas, les tâches accomplies par les femmes restent multiples, même si l'homme "moderne" en prend une petite part. Qui fait le ménage ? Le repassage ? Qui prépare le repas ? La répartition des tâches reste inégale et la femme qui travaille, lorsqu'elle rentre à la maison se doit d'accomplir souvent une deuxième journée de travail...
Au travail, ce n'est pas mieux :les hommes tiennent le haut du pavé : à eux le pouvoir de décider, à eux le droit de s'imposer, de diriger, d'ordonner, à eux de prendre les meilleurs postes, d'avoir plus de responsabilités ! Il est vrai que les hommes ont le pouvoir depuis longtemps : c’est devenu pour eux une seconde nature..
Que dire des violences faites aux femmes dans le couple lui-même ? Violences verbales parfois et c'est inadmissible mais aussi violences physiques avec, on le sait même si souvent on se voile la face, des conséquences dramatiques : une femme meurt tous les 3 jours en France, sous les coups de son conjoint ! Comment peut-on tolérer de telles horreurs dans un pays civilisé et moderne ? Qui peut l'admettre, l'accepter ? Des images terribles de femmes battues, tuméfiées, dégradées ont été diffusées mercredi 7 mars sur ARTE lors d' un reportage intitulé « La domination masculine". Des images qui, hélas, reflètent une triste réalité et qui incitent à la réflexion : dans quelle société vit-on ? Dans quel monde ? On a l'impression de retourner au moyen âge ! Et on parle de la situation faite aux femmes dans les pays du Maghreb ? Les femmes évoquées dans cette émission vivent, bel et bien en France, dans un pays qui se glorifie d'être celui des droits de l'HOMME mais la femme en est-elle exclue ?
Comment ne pas se révolter contre de telles violences ? Il faut, pour le moins, en parler et créer des structures pour assister les femmes en danger...
Ce mardi 6 mars Monsieur N. Sarkozy était l'invité de l'émission de France 2 "Des paroles et des actes". Interrogé sur sa volonté de briguer un second mandat, N. Sarkozy évoque la difficulté et la lourdeur de la tâche d'un président plus lourde encore que celle d'un premier ministre. Il affirme alors avoir été mu par le devoir d'accomplir sa mission ,en précisant :"Tant qu'on n'a pas été président, on ne sait pas ce que c'est, on n'imagine pas la lourdeur de la tâche". La décision est donc difficile à prendre car l'entourage et la famille en supportent aussi, d'une certaine façon, les conséquences... Voilà un résumé de la pensée de Monsieur Sarkozy...
Questionné un peu plus tard sur l'éducation et les réformes de l'enseignement qu'il prévoit, N. Sarkozy réaffirme sa volonté d'imposer aux enseignants un plus grand nombre d'heures de présence dans les établissements, 26 heures au total au lieu de 18... Les profs se doivent, dit-il, de se mettre à la disposition des parents, des élèves en difficulté... Mais apparemment, N. Sarkozy ignore totalement ce qu'est ce métier ! Evidemment, tant qu'on n'a pas été prof., on ne sait pas ce que c'est !
On ne sait pas que les enseignants passent effectivement déjà plus de 18 heures dans les lycées et les collèges. On ne sait pas qu'il faut faire des photocopies, corriger des copies,revoir des cours, les préparer, parfois recevoir les parents des élèves en difficulté. On ne sait pas que les classes s'alourdissent et que le nombre de copies s'accroît chaque année. On ne sait pas que le niveau des élèves en baisse demande des trésors de patience et un investissement de plus en plus lourd !
On ne sait pas la difficulté de mener à bien plusieurs heures de cours qui se suivent devant des classes de 35 élèves, on ne sait pas la concentration, la maîtrise, l'énergie physique, morale et mentale qu'exige ce métier ! On ne connaît pas le stress que génère la fonction de professeur...
On ne sait pas tout cela et pourtant, en tant que président de la république on devrait le savoir et avoir une bonne connaissance des dossiers. Il faudrait, sans doute pour que N. Sarkozy prenne conscience de toutes ces réalités, qu'il exerce quelques jours dans un établissement scolaire... Il verrait alors qu'un professeur ne passe pas seulement 18 heures sur son lieu de travail... il verrait aussi la lourdeur, la difficulté de ce métier tant décrié et dévalorisé... Et, sans doute, au lieu de minimiser le travail accompli, il aurait alors à coeur de défendre enfin cette profession, qu'il n'a cessé de dénigrer !
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