Dans les collèges et les lycées, quelques élèves ont jugé bon de boycotter ou de perturber la minute de silence, consacrée aux victimes des attentats des 7 et 8 janvier.
Peut-on admettre de tels refus ? Peut-on dénier l'hommage d'une minute de silence à des gens, des journalistes, mais aussi des anonymes, des policiers qui ont été lâchement assassinés, avec des armes de guerre ?
Une minute de silence, une minute de respect, est-ce trop demander ?
Accorder respect, honneur à des gens qui ont été victimes d'attentats sciemment organisés, ressemblant à des actes de guerre, n'est-ce pas le moindre des hommages ?
On entend, ici et là, des voix s'élever pour dire qu'on ne peut pas demander à certains adolescents de se plier à cette règle et cet usage !
Pourquoi ? Parce que les journalistes de Charlie Hebdo ont publié des caricatures dénonçant la religion islamiste ?
Doit-on, pour autant, leur refuser ce simple hommage ?
Ils ont été asassinés, dans des conditions horribles, qui font penser à des actes de guerre, par des terroristes armés de kalashnikov...
D'autres personnnes ont été tuées, au cours de ces attentats, dans des circonstances aussi horribles : une policière, des anonymes, deux autres policiers.
Est-ce humain de leur refuser une petite minute de silence et une pensée émue pour leurs proches et leur famille ?
Non, je ne le pense pas : la pitié, la compassion, le soutien aux familles exigent cet hommage !
Refuser une minute de silence solennelle, c'est refuser tout simplement le respect dû à des gens morts, dans des circonstances tragiques.
La Une de Charlie Hebdo publié, après le mort des journalistes, était aussi, non sans une certaine provocation, bien sûr, un message de pardon et d'humanisme...
Oui,, l'humanisme impose le respect de victimes indignement assassinées, oui, on leur doit compassion, on doit à leur famille un soutien et une solidarité.
Certains adolescents refusent, aussi, de se plier à l'autorité des enseignants, contestent leurs notes, leurs punitions : jusqu'où va-t-on aller ?
Jusqu'à dénier des valeurs comme la compassion, la solidarité, le respect de victimes assassinées, dans de véritables attaques ?
Jusqu'où va-t-on aller ?
Faut-il que certains se croient, même, autorisés à mépriser, à dédaigner des victimes de la violence, du fanatisme aveugle, de l'inconscience ?