Le président russe a salué la contribution à la guerre en Ukraine de Prigojine, mort dans le crash d’un avion, le mercredi 23 août, tout en parlant de "ses graves erreurs", un hommage en demi-teintes.
"C'est toujours une tragédie, je voudrais souligner qu'ils ont contribué significativement à notre lutte contre le régime néonazi en Ukraine. Nous nous en souvenons, nous le savons et nous ne l'oublierons pas. Je connais Evgueni Prigojine depuis longtemps. C'était un homme au destin complexe, et il a commis de graves erreurs dans sa vie. Il a obtenu des résultats pour lui-même, et quand je lui ai demandé, pour la cause commune, ces derniers mois. C'était un homme talentueux, un businessman talentueux. Il a travaillé non seulement dans notre pays, avec des résultats, mais aussi en Afrique, en particulier dans les domaines du pétrole, du gaz, des métaux précieux et des minerais. Nous verrons bientôt ce qu'en disent les enquêteurs." a déclaré, l'air affligé, Vladimir Poutine.
Mais comment ne pas voir dans la mort de Prigojine une vengeance du pouvoir russe ?
Après la rébellion de Prigojine, pouvait-on imaginer un seul instant que Vladimir Poutine lui accorde son pardon ? Lui qui ne pardonne jamais la trahison...
Certes, Prigojine était un ami de longue date, mais le régime russe fonctionne par la terreur, un système mafieux où la violence fait la loi.
Un système qui condamne les opposants, qui les élimine, et tous les moyens sont bons...
On se souvient d'Anna Politkovskaïa qui a beaucoup enquêté sur la guerre de Tchétchénie, elle a été assassinée en 2006 pour ça et quand on lit ses ouvrages, on comprend l'importance qu'elle donne à cette guerre
Elle était connue pour sa couverture critique des campagnes du pouvoir russe en Tchétchénie. Ironie du sort Anna Polikovskaïa a été assassinée le 7 octobre, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine (né le 7 octobre 1952).
Troublante coïncidence !
De la même façon, Prigojine et ses comparses sont morts deux mois exactement après la tentative de putsch manqué de Prigojine.
Ce dimanche 27 août, la mort du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, dont l'avion s'est écrasé mercredi 23 août en Russie, a été confirmée par une expertise génétique, a annoncé dimanche le Comité d'enquête russe.
À l'issue des "expertises génétiques moléculaires", il a été établi que les identités des dix victimes, dont les corps ont été retrouvés après le crash, "correspondent à la liste des passagers et des membres d'équipage de l'avion", parmi lesquels figurait Prigojine, a indiqué le Comité d'enquête dans un communiqué.
Et bien sûr, le pouvoir russe se défend de toute implication dans la mort de Prigojine.
Saura-t-on un jour ce qui s'est réellement passé ?
C'est peu probable dans un pays opaque comme la Russie... c'est le règne de la mafia, de l'omerta...
C'est la loi du silence qui s'impose par la peur, la crainte de représailles...
Et pendant ce temps, des hommes, des femmes, des enfants meurent sous les bombes, pour le bon plaisir de dirigeants dont la soif de pouvoir est insatiable.
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