Dans cette belle chanson d'amour, forte et passionnée, Francis Cabrel évoque les tourments de celui qui aime : la chanson s'ouvre sur le pronom "elle", qui désigne la femme aimée... celle-ci semble dotée de tous les pouvoirs : capable de "faire changer la course des nuages", capable de "balayer les projets" de l'amoureux.
L'amour emporte tout, sur son passage, il est si fort, provoque tant de tortures qu'il "fait vieillir, bien avant l'âge".
La femme, même volage, même disparue et perdue, dans "les vapeurs des ports", est toujours présente, à l'esprit de l'homme qui aime et on perçoit, malgré toutes ses infidélités, un amour qui reste immuable.
Malgré les trahisons, les révoltes, l'amour s'impose. Le verbe "hurler", la malédiction, à laquelle est vouée la femme, suggèrent toute la violence de la passion.
L'emploi du futur : "elle te fera, tu la perdras, elle rentrera" souligne une sorte de fatalité inéluctable, à laquelle l'amoureux ne peut échapper.
Et même le pardon est inéluctable : "Elle voudra que tu pardonnes et tu pardonneras"... La volonté de la femme aimée l'emporte sur tout.
Une phrase, brève, récurrente et péremptoire, "c'est écrit", restitue cette fatalité irréversible.
L'utilisation de la deuxième personne "tu", tout au long du poème, confère une sorte d'universalité et de familiarité au message... Tout le monde a pu connaître ce sentiment du caractère impérieux de l'amour.
Le thème de l'attente transparaît dans les prières, dans les nuits passées à regarder dehors, dans les bars écumés, pour retrouver l'amoureuse perdue. Les pluriels : "les heures, tous les bars, les nuits" soulignent cette attente et cette quête inlassable.
Une succession de questions restitue l'angoisse de l'amoureux : "Qu'est-ce qu'elle aime, qu'est-ce qu'elle veut ? Qu'est-ce qu'elle rêve, qui elle voit ?"


