Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 11:34
A l'ombre bleue du figuier...

 

Une merveilleuse chanson interprétée par Jean Ferrat, ainsi qu'un bel hommage à la nature déjà présente dans le titre : A l'ombre bleue du figuier...

 

Une chanson sur le temps qui passe irrémédiablement... Pour souligner la fuite du temps, le verbe "passer" est réitéré à cinq reprises dans le refrain... employé au présent, puis au passé composé, il marque une fuite inéluctable... Le poète évoque une saison particulière qui les résume toutes : "Passent, passent les étés"... C'est la saison par excellence du bonheur, de l'épanouissement comme le suggère bien l'indication de lieu : "À l'ombre bleue du figuier", image de beauté, de réconfort.

C'est la saison où l'on peut plus intensément communier avec la nature symbolisée ici par l'ombre apaisante d'un figuier. C'est la saison sans doute qui marque le plus la fuite du temps, car elle est associée plus particulièrement à la nature qui, elle, est immuable.

Mais on perçoit un bonheur devant l'évocation de ce passé, une joie épicurienne bien restituée par ce cadre magnifique : A l'ombre bleue du figuier...

 

Dans le premier couplet, le poète s'exprime à la première personne : J'étais comme les bergers, Un chien fou sur les talons
J'étais comme les bergers, Moitié blé moitié chardon".

L'imparfait vient encore mettre en évidence le thème de la fuite du temps, signalant un passé révolu... comparé à un berger, le poète se présente encore comme proche de la nature, communiant avec elle... on retrouve là les attributs d'un berger : "un chien fou" qui l'accompagne, et une nature complice " Moitié blé, moitié chardon", qu'elle soit cultivée ou sauvage. On peut percevoir une sorte de bonheur à parler de la jeunesse dans l'évocation de ce "chien fou".

 

Ainsi, la nature occupe une place essentielle dans les chansons de Jean Ferrat. L'espoir est aussi un de ses thèmes de prédilection, et on le retrouve dans cette chanson avec la vision du jour qui se lève, l'aurore symbolisant un renouveau : on entrevoit un enthousiasme qui caractérise la jeunesse dans cette expression :

"Voyant se lever le jour, j'y croyais à chaque fois"

Et l'espoir est aussi un rêve d'amour partagé, nous dit le poète, et il donne tant de bonheurs au point de se voir comme un "prince", puis un "roi".

 

On retrouve la présence de la nature dans le couplet suivant ainsi que l'élan de la jeunesse symbolisé par cette belle image de l'ivresse des oiseaux qui donne une impression de liberté infinie :

"Ivre comme les oiseaux, J'étais poussé par le vent
Ivre comme les oiseaux, Je me suis cogné souvent"

Le vent, les oiseaux permettent d'atteindre un monde céleste, fait de bonheurs mais aussi d'incertitudes, de douleurs, comme le suggère le verbe "cogner".

Et le poète était alors à la recherche d'une lumière représentée par "une lampe", et d'un idéal qui peut être symbolisé par "un drapeau" :

Non sans humour, il évoque ses déboires : la perte de "quelques plumes", de quelques illusions sans doute, mais "j'ai gardé mon chapeau", dit-il, signifiant qu'il a su garder la tête droite, fidèle à ses idées.

 

Dans le dernier couplet, c'est le Ferrat chanteur qui est dépeint, un Ferrat pour qui l'amour est essentiel :

"A la bouche une chanson
Dans mon cœur un amour fou"

On perçoit aussi un rêve, un désir de laisser une empreinte dans la mémoire... Le poète imagine que, plus tard, son identité sera sujet de conversation ou de curiosité. Il imagine aussi un hommage empli de délicatesse avec la belle image de "roses-thé" lancées en son souvenir.

La chanson s'achève sur l'idée d'une paix intérieure, d'une complète sérénité, d'un destin accompli :

"Moi je dormirai tranquille
Heureux d'avoir pu chanter"

 

La mélodie pleine de tendresse restitue la douceur et le bonheur des souvenirs : si on perçoit un peu de nostalgie dans les paroles, la musique et la beauté des évocations de la nature nous font percevoir gaieté et enchantement.

 

Pour mémoire :

Cette chanson sortie en 1972 a été écrite par Michelle Senlis, la musique a été composée par Jean Ferrat.

 

Les paroles :

https://genius.com/Jean-ferrat-a-lombre-bleue-du-figuier-lyrics

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 avril 2025 5 04 /04 /avril /2025 11:43
Mon pays était beau...

Encore une belle célébration du pays natal et de la vie rurale d'autrefois dans cette chanson de Jean Ferrat : Mon pays était beau... un titre et un texte empli de lyrisme, de nostalgie...

Le refrain qui ouvre la chanson oppose un passé fait de beauté, de simplicité, d'harmonie à un présent devenu invivable... L'imparfait suggère ce passé qui semblait immuable, éternel, alors que le présent vient rompre cette illusion...

L'harmonie qui régnait parvenait à rassembler "l'homme le cheval et le bois et l'outil" : l'humain, l'animal, l'arbre, l'objet étaient réunis, mis sur le même plan, comme unis par un lien indéfectible... L'homme et la nature ne pouvaient être dissociés, ils étaient intimement liés, comme le suggère bien l'énumération...

Mais de manière allusive, le poète évoque un "grand saccage" et fait ce constat amer :

 "Personne ne peut plus simplement vivre ici"

L'adverbe "simplement" est à prendre sans doute aussi dans son sens fort : avec simplicité... La vie simple a disparu, l'harmonie est rompue, sans doute en raison de la modernité qui s'est installée, qui a "saccagé" les paysages, fait fuir les gens...

Mais rien n'est dit explicitement : tout est suggéré...

L'évocation du présent se poursuit dans les vers suivants :

"Il pleut sur ce village
Aux ruelles obscures
Et rien d'autre ne bouge"

La pluie, l'obscurité, le vide, l'absence de mouvements, de vie restituent une ambiance faite de tristesse et de désolation... quoi de plus triste qu'un village abandonné ? On songe au roman de Giono : Regain... , Giono décrit lui aussi dans son oeuvre une harmonie, une véritable fusion de l'homme et de la nature. L'histoire est celle d'un village abandonné : Aubignane. Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d’une nature âpre et sauvage. 

 

Autre marque de désolation dans la chanson de Jean Ferrat : le silence qui règne dans ce village abandonné.

Et le poète en appelle à ce silence dans une apostrophe solennelle, avec des métaphores emplies de poésie :

"O silence
Tendre et déchirant violon
Gaie fanfare"

Associé paradoxalement à un instrument de musique, et à une fanfare, ce silence semble curieusement à la fois pénible et réconfortant... pénible car il marque une absence, une beauté disparue,  réconfortant parce qu'il permet un repli intérieur capable de préserver le souvenir de cette beauté passée essentielle...

Le poète en appelle même à ce silence comme une ultime protection, il devient un "grand manteau de nuit", il devient un refuge pour oublier la réalité présente trop déchirante... dans une vision onirique,il devient un oiseau aux "ailes géantes", magnifique image empruntée au monde de la nature et qui renvoie bien à cette "beauté sauvage" que regrette et désire le poète...

 

La mélodie douce restitue une harmonie et une mélancolie face à un monde qui semble perdu... elle se ralentit et devient plus triste encore lors de l'évocation du présent.

 

Pour mémoire : cette chanson sortie en 1980  a été écrite et composée par Jean Ferrat...

 

Les paroles :

https://genius.com/Jean-ferrat-mon-pays-etait-beau-lyrics

 


 

Partager cet article
Repost0
28 mars 2025 5 28 /03 /mars /2025 12:44
Mon chant est un ruisseau...

 

Une chanson de Jean Ferrat qui, dès les premiers vers, fait le pari d'une utopie : 

"Quand le monde sera une étable comblée
Quand les guerres seront finies"

L'emploi du futur de l'indicatif marque une forme de certitude heureuse : un jour, le monde connaîtra l'abondance symbolisée par une belle image, celle d'une "étable comblée", un jour, le monde connaîtra la paix...

 

Dès lors, le poète invite les auditeurs avec un impératif : "buvez mon chant" comparé à "du thé au lait", donc à une boisson apaisante, réconfortante... et le récipient "des tasses myosotis" évoque un monde de beauté, d'harmonie...

 

Le poète s'adresse dans le refrain aux gens les plus humbles, les plus démunis : "Vous affamés d'hier ombres maigres et dures", leur apportant un peu d'espoir par son chant... l'esquisse qui est faite de ces pauvres gens est saisissante, elle se réduit à des "ombres maigres et dures"... comme s'ils n'avaient déjà plus d'existence, bien qu'étant endurcis par leur vie de labeur. Et le chant du poète est là pour leur apporter un réconfort.

Ce chant devient ainsi "un ruisseau", "une mûre", de belles images poétiques empruntées au monde de la nature, qui sont destinées à étancher la soif et la faim de ceux qui souffrent.

 

Dans le deuxième couplet, on retrouve l'emploi du futur :

"Quand le choeur des humains fera sonner le monde
Comme un atelier de potier"

Le poète imagine les humains réunis dans un choeur harmonieux, tout en étant au travail, un travail créatif qui leur permet de s'épanouir, comme dans "un atelier de potier"...

Et il invite les humains à "manger son chant", avec un impératif, une belle image suggérant que son oeuvre peut être un soutien pour tous ceux qui souffrent en ce monde.

L'image se développe avec cette précision : "dans une assiette ronde Ornée d'un motif d'oignon bleu..." ce qui évoque encore un monde de beauté...

 

Dans le couplet suivant, le poète compare le monde à une "barque qui penche", pour en suggérer toute l'incertitude, et c'est l'occasion d'une nouvelle injonction grâce à un impératif " Mordez dans mon chant travailleurs". Ce chant est assimilé à du "pain blanc à la fraîche odeur.", magnifique comparaison qui suggère une nourriture essentielle... 

 

Le dernier couplet s'ouvre sur une invocation solennelle : "O ma patrie de monts et de rivières vertes", et le poète se présente alors "comme le coq dressant au ciel sa crête", le coq symbole de la France, affirmant "Je chante et chante tout le temps..." Le verbe "chanter" répété traduit cette volonté de se faire le porte-parole et le soutien de tous ceux qui sont malheureux.

 

On retrouve dans cette chanson un Jean Ferrat engagé pour défendre le monde des travailleurs... On aime dans ce texte les nombreuses références à la nature, fleur, fruit, ruisseau, monts, rivières... La mélodie qui coule comme une source nous emporte dans ses notes radieuses et limpides !

 

Pour mémoire : 

Les paroles de cette chanson sortie en 1975 ont été écrites par Henri Gougaud, d'après un poème de Vítězslav Nezva, la musique a été composée par Jean Ferrat.

 

Les paroles :

 

https://www.frmusique.ru/texts/f/ferrat_jean/monchantestunruisseau.htm

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 12:41
D'où que vienne l'accordéon...

 

Une magnifique ode à cet instrument de musique : l'accordéon, dans cette chanson composée et interprétée par Jean Ferrat...

L'instrument est personnifié  et donc magnifié dès les premiers mots de la chanson, il est présenté comme un instrument voyageur d'Amsterdam à la Baltique... un instrument empli de savoirs puisqu' "Il connaît toutes les musiques Il connaît toutes les chansons"... le verbe "connaître" répété et l'emploi du pluriel insistent bien sur ce savoir universel.

 

La personnification se poursuit, se développe même dans le premier couplet : doté d'une "âme sentimentale", d'un "coeur international", l'accordéon est humanisé et associé à notre affectivité...

Instrument populaire, ce piano du pauvre qui se joue dans les "vieux faubourgs" exprime des sentiments divers : "la peine, l'amour"...

Le procédé de personnification s'intensifie encore dans les vers suivants où le son de cet instrument est assimilé à la voix humaine, il devient un chant qui a traversé toute l'Europe :

"Il a chanté à Varsovie
En Ukraine et en Roumanie
Il a bercé la vieille Europe"

Instrument populaire par excellence, c'est "Devant un verre ou une chope" qu'on l'a souvent écouté et apprécié. L'accordéon suggère ainsi une convivialité.

 

Ce piano à bretelles délivre aussi un magnifique message d'unité, d'harmonie universelle : 

"Il dit encore il dit quand même
Que le sang qui bat dans nos veines
Que le sang qui bat dans nos cœurs
A partout la même couleur"

Le message est pacifiste dans les vers suivants : est convoquée alors l'évocation d'une des plus grandes batailles de l'histoire, Waterloo :

"Lui qui sait combien de drapeaux
Se sont couchés à Waterloo
Et que la chanson des soldats
Finit souvent la tête en bas"

Une bataille incertaine où nombre de drapeaux ont vacillé... l'accordéon connaît le prix de la guerre : le bonheur anéanti est symbolisé par "la chanson des soldats qui finit la tête en bas"... une image frappante par le contraste qu'elle révèle...

 

L'accordéon en vient à délivrer un beau message d'amour, un message qu'il "crie" pour en montrer toute l'importance : 

"Et c'est pour ça qu'il crie si fort Que rien n'est plus beau que l'amour".

La musique devrait ainsi servir de rempart contre les guerres et les haines... C'est un langage universel. La musique nous rassemble, dans un monde où règnent une compétition acharnée, des luttes d'influence féroces...

 

Et le poète de souhaiter "Que tous les gens de la planète Qu'ils soient de Chine ou de perpette Reprennent en chœur la chanson Que chantent les accordéons"

Le poète rêve d'une harmonie universelle : le mot "accordéon" lui-même n'est-il pas forgé sur le mot "accord" ? Il contient même le nom latin "cor, cordis", "le coeur"...et il est empli de générosité.

Quel instrument pourrait sceller mieux cette harmonie, cette union que l'accordéon ? 

 

La mélodie chantante nous fait entendre ce besoin d'harmonie, elle devient plus forte, plus insistante à la fin, quand l'accordéon se fait "cri" pour lancer son message d'amour.

 

Pour mémoire : 

Les paroles de cette chanson sortie en 1976 ont été écrites par Claude Delécluse, la musique composée par Jean Ferrat.

Les paroles :

 

https://genius.com/Jean-ferrat-dou-que-vienne-laccordeon-lyrics

 

 


 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2025 5 14 /03 /mars /2025 12:53
Les belles étrangères qui vont aux corridas...

 

Une chanson qui évoque la corrida, toute en nuances... une chanson interprétée par Jean Ferrat...

La mélodie joyeuse nous entraîne, dès le début, dans l'ambiance festive d'une corrida... un sifflet empli de gaieté, d'enthousiasme ouvre la chanson.

 

Le regard se porte alors sur "Les belles étrangères Qui vont aux corridas", une vision idyllique d'un spectacle qui attire un public de choix, des femmes venues sans doute de loin pour assister à la corrida, des femmes riches puisque le regard s'attarde aussi sur "leur chapeau huppé". La corrida est ainsi associée à la beauté, à la musique, elle est aussi présentée comme un loisir pour touristes riches.

On  voit même ces belles étrangères "se pâmer d'aise devant la muleta", une expression très forte, une hyperbole qui traduit un ravissement infini, une admiration sans bornes.

 

Et, pourtant, la fin du premier couplet révèle une autre réalité : soudain, ces belles étrangères "Ont le teint qui s'altère À l'heure de l'épée".

Sous les apparences festives, elles découvrent l'horreur de la corrida simplement suggérée par l'évocation de l'épée destinée à tuer le taureau... tout un art de la suggestion !

 

Et soudain, on entend une voix qui pourrait être celle d'un défenseur et d'un amateur de la corrida, qui se moque de la sensibilité des détracteurs de ce spectacle : 

"Allons, laissez-moi rire
On chasse on tue on mange
On taille dans le cuir
Des chaussures, on s'arrange"

L'emploi du pronom indéfini "on" suggère que tous les hommes s'accommodent bien de la mort des animaux, dans d'autres circonstances : la chasse, la nourriture, l'utilisation du cuir...

Et l'évocation des "abattoirs" vient compléter cet argumentaire, d'autant que les boeufs y sont "traînés"... et alors "La mort ne vaut guère mieux Qu'aux arènes le soir"...

 

Mais le regard se porte à nouveau sur les belles étrangères, alors que "montent les clameurs de la foule"... on retrouve une ambiance festive et voilà que ces étrangères "se lèvent les premières En se tenant le coeur..."

Le coeur symbole qui représente traditionnellement le centre des émotions, de l'affectivité est évoqué pour mettre en évidence le trouble produit par le spectacle qui se déroule dans les arènes.

Et dès lors, plus question pour elles de rêver  au plus célèbre des toreros, Ordóñez.

 

Et voici que s'élève, cette fois, la voix d'un opposant à la corrida, répondant à l'amateur de ce spectacle... on retrouve la même formule de dérision au début :

"Allons laissez-moi rire
Quand le toro s'avance
Ce n'est pas par plaisir
Que le torero danse"

Cet opposant fustige le principe même de la corrida : le danger, la mort érigés en spectacle de "danse".

L'explication qui est donnée de cet engouement pour la corrida, c'est qu'elle a une dimension sociale : en Espagne, on envoie des enfants risquer leur vie dans les arènes pour essayer d'échapper à la misère...

Le choix qui leur est donné se résume alors à cette alternative scandaleuse : "La faim ou le toro".

 

Dans les derniers vers, on voit "Les belles étrangères Quitter leur banc de pierre Au milieu du combat".

On perçoit là tout un art du sous entendu : elles ne peuvent supporter la violence et l'horreur de ce spectacle sanguinolent et elles quittent les arènes.

Le narrateur ne décrit pas l'horreur de ce spectacle mais en suggère ainsi d'autant mieux toute la brutalité et l'ignominie...

Et comment ne pas voir une note d'humour dans cette qualification appliquée aux belles étrangères : "Végétariennes ou pas" ?

C'est là comme un écho contre les arguments des défenseurs de la corrida qui se moquent de la sensibilité des anti corridas...

Sans être végétarien, on peut percevoir l'horreur de ce spectacle où la mort est longuement préparée et mise en scène...

 

La mélodie emplie de gaieté nous transporte dans l'ambiance d'une corrida, mais elle se ralentit et s'interrompt même lors de l'évocation de la mort dans les arènes et lors du rappel de la misère sociale qui pousse le torero à combattre des toros.

 

Magnifique chanson qui met en évidence le fait que, sous des apparences clinquantes (beauté, richesse, musique) se cachent la mort, la peur, l'horreur, la misère de la corrida...

 

Pour mémoire : 

Les paroles de cette chanson sortie en 1965 ont été écrites par Michelle Senlis, la musique composée par Jean Ferrat.

 

Les paroles : 

https://genius.com/Jean-ferrat-les-belles-etrangeres-lyrics

 

Vidéo :

https://youtu.be/Gf-UmwOAHpE?si=isopkn1OqjXO52-_

 

D'autres chansons sur la corrida : 

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/ces-chansons-qui-font-l-actu-le-taureau-ou-le-torero-de-quel-cote-est-la-chanson_4366563.html

 

 Et d'autres belles chansons de Ferrat :

 

https://rosemar.over-blog.com/search/ferrat/

 

 

https://rosemar.over-blog.com/2016/09/pourtant-que-la-montagne-est-belle.html

 

https://rosemar.over-blog.com/2016/03/vos-siecles-d-infini-servage-pesent-encore-lourd-sur-la-terre.html

https://rosemar.over-blog.com/2018/01/je-n-en-finirai-pas-d-ecrire-ta-chanson-ma-france.html

 

https://rosemar.over-blog.com/2020/03/deux-branches-de-tilleul-entrent-par-la-fenetre.html

 

https://rosemar.over-blog.com/article-les-saisons-122821567.html

 

https://rosemar.over-blog.com/article-j-ai-froid-114968871.html

 

https://rosemar.over-blog.com/2024/11/l-amour-est-cerise.html

Partager cet article
Repost0
7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 12:44
Restera-t-il un chant d'oiseau ?

 

Une chanson interprétée par Jean Ferrat qui évoque la disparition possible des oiseaux, un sujet dont on parle peu face aux menaces de guerres qui envahissent la planète...

Prête-t-on encore la moindre attention aux oiseaux ? Dans nos villes, leurs chants s'effacent déjà dans le bruit des moteurs de voitures... De nombreuses espèces disparaissent aussi, on ne les voit plus...

 

Dès le début de la chanson, une question désabusée nous est posée :

"Que restera-t-il sur la terre
Dans cinquante ans"

Et les constats qui suivent sont effrayants : la pollution est partout dans "les rivières, les fleuves, les océans", et nous l'acceptons, comme le suggère l'emploi du pronom indéfini "on" et du présent de l'indicatif :

"On empoisonne les rivières
Les océans
On mange des hydrocarbures
Que sais-je encore"

Le verbe "empoisonner" est particulièrement fort et souligne comme une volonté d'anéantir et de détruire cette ressource si précieuse : l'eau... Le problème, c'est que les hommes en sont eux-mêmes victimes en "mangeant des hydrocarbures"...

Et de citer un exemple concret : 

"Le Rhône charrie du mercure
Des poissons morts"

Toute la chaîne alimentaire est ainsi saccagée...

 

Le refrain vient alors s'inquiéter de l'avenir sombre réservé aux "enfants des temps nouveaux" : "Restera-t-il un chant d'oiseau". Telle est la question désabusée que pose le poète se souciant de la planète et de l'avenir des enfants...

 

Une expression familière vient ensuite souligner encore la folie de nos sociétés : 

"Le monde a perdu la boussole".

Le "pétrole, l'atome" règnent en maîtres : l'un pollue nos "plages", l'autre s'impose comme un nouveau Dieu, "un Seigneur", à qui l'on voue un culte...

Et le poète s'inquiète de cette prolifération de l'atome : 

"Qu'en ferons-nous c'est une affaire
Qui me fait peur"

 

Le constat qui suit est désolant : 

"A peine le malheur des hommes
Est-il moins grand
Que déjà pourrissent les pommes
Des nouveaux temps"

Et le dernier couplet est un appel insistant aux enfants grâce au procédé de répétition et à l'emploi de l'impératif :

"Enfants enfants la terre est ronde
Criez plus fort
Pour que se réveille le monde
S'il n'est pas mort"

Mais ce dernier vers démontre encore l'apathie de notre monde face au désastre écologique que nous connaissons.

 

Magnifique chanson mise en valeur par la voix chaleureuse de Jean Ferrat ! La mélodie lancinante se fait plus douce et flûtée dans le refrain avec l'évocation du chant des oiseaux menacé de disparition...

 

Pour mémoire :

Les paroles de cette chanson sortie en 1962 ont été écrites par Claude Delécluse...

 

Les paroles :

 

https://genius.com/Jean-ferrat-restera-t-il-un-chant-doiseau-lyrics


 

Partager cet article
Repost0
14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 13:14
Love is in the air...

 

Une chanson d'amour où l'amour se répand, et envahit l'espace : on aimerait bien que ce soit une réalité... Love is in the air nous entraîne ainsi dans un tourbillon de rêves et de notes...

Cette chanson se présente comme une sorte de confidence, grâce à l'emploi de la première personne du singulier :

"Partout où je regarde
Il y a de l'amour dans l'air"

Et cette phrase répétée dans le refrain "il y a de l'amour dans l'air" nous donne bien l'impression que l'amour est partout...

 

Il est "Dans chaque regard et dans chaque son", dit le poète, envahissant les perceptions du locuteur, perceptions visuelle et auditive...

 

Et l'amour est souvent tissé d'impressions diverses, contrastées, est-il fait d'idiotie ou de sagesse ? C'est l'incertitude qui domine.

Et pourtant, il faut "y croire", un terme très fort qui renvoie à une sorte d'acte de foi religieux.

 

Et le poète s'adresse alors à celle qu'il aime, en employant la deuxième personne du singulier : "quand je regarde dans tes yeux", les yeux de la femme aimée lui apportant cette certitude de l'amour, un regard qui ne trompe pas, en quelque sorte.

 

Et le poète d'énumérer tous les lieux où transparaît aussi l'amour : 

"Dans le chuchotement d'un arbre
Dans la tempête marine"

Ainsi, la nature dans son ensemble  semble elle-même s'imprégner de cet amour, une vision très romantique : les paysages deviennent le reflet des états d'âme du poète...

 

L'incertitude revient, tout de même, propre au sentiment amoureux :

"Et je ne sais si je suis juste en train de rêver
Je ne sais pas si je me sens en sécurité"

Mais la foi en l'amour revient aussi, "quand tu prononces mon nom", dit l'amoureux... insistant sur l'importance de l'échange, du dialogue.

 

Et, non seulement l'amour est partout, mais il est aussi présent tout le temps, du matin au soir :

"Il y a de l'amour dans l'air
Au lever du soleil
Il y a de l'amour dans l'air
Quand la journée prend fin"

Présent partout et toujours malgré des doutes qui subsistent : 

"Et je ne sais pas si tu es une illusion
Je ne sais pas si je vois la vérité"

Mais toujours revient cette foi en l'amour, désigné par le mot "chose", comme si c'était là tout un mystère indéfinissable :

"Mais c'est une chose en laquelle je dois croire
Et tu es là quand je te cherche"

La présence de la femme aimée est alors comme une assurance de cet amour...

 

La mélodie légère, rythmée évoque bien ce bonheur idyllique associé au sentiment amoureux...

 

 

Pour mémoire :

Love Is in the Air " est une chanson disco de 1977 du chanteur australien John Paul Young . Elle a été écrite par George Young (aucun lien de parenté) et Harry Vanda...

 

Les paroles :

 

https://www.lacoccinelle.net/277214-john-paul-young-love-is-in-the-air.html

 

 

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 13:01
On s'est connus au café des trois colombes...

 

Une belle chanson d'amour qui suit le rythme des saisons : l'hiver, le printemps, l'été... et qui suggère ainsi la fuite irrémédiable du temps...

La chanson s'ouvre sur une brève évocation de l'hiver à Nancy, avec "une neige mouillée", et aussitôt le narrateur fait le récit d'une rencontre, avec un présent de narration qui actualise la scène et la rend plus vivante : "Une fille entre dans un café".

Le narrateur l'observe "s'installer à côté", alors qu'il "boit son verre"... on perçoit là une scène familière dans un café et un thème traditionnel : celui du coup de foudre.

 

Dés lors, le narrateur se demande "comment aborder" la jeune fille.

La conversation s'engage sur "la pluie, le beau temps", et l'on entre dans les pensées du narrateur qui nous paraît d'autant plus proche, d'autant plus humain : "ça n'a rien de génial", pense-t-il, d'autant que le style de cette expression est familier, comme l'est aussi la réflexion qui suit : "Mais c'est bien pour forcer son étoile".

Et de fil en aiguille, la conversation se fait plus intime : 

 "Puis vient le moment où l'on parle de soi
Et la neige a fondu sous nos pas"

Et l'on trouve là une belle expression poétique qui suggère une confiance et une complicité mutuelle, une expression qui en rappelle une autre : "rompre la glace."

 

Le refrain évoque alors cette rencontre au passé, et on découvre le magnifique nom de ce café qui a servi de cadre à la rencontre :

"On s'est connus au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri"

Et c'est un bonheur infini qui est décrit dans les vers suivants, grâce l'emploi de l'imparfait à valeur durative :

"On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien mais on avait toute la vie"

Un bonheur fait de simplicité, d'évidence, ce que suggère bien le style familier utilisé, avec l'emploi des verbes "être, avoir".

 

Le couplet suivant marque une nouvelle étape, avec une autre saison : "Nancy au printemps, ça ressemble au Midi". Et, cette fois, l'amour s'est installé, avec une belle réciprocité, grâce à la répétition du verbe "aimer" :

"Elle m'aime et je l'aime aussi"

Les deux amoureux sont réunis aussi avec l'utilisation du pronom indéfini "on" :

"On marche en parlant, on refait la philo"

Conversations, photos prises par le narrateur... les amoureux vivent un bonheur idyllique...

Un bonheur fait de temps libre, de soleil, et le café des trois colombes reste un refuge pour les deux amoureux qui s'y retrouvent à la nuit, loin de la "lumière et du bruit".

 

Mais soudainement, le narrateur indique une distance dans l'espace et dans le temps, malgré la présence du souvenir :

"Nancy, c'est très loin, c'est au bout de la terre
Ça s'éloigne à chaque anniversaire"

Et pourtant, malgré l'éloignement, le personnage exprime une certitude :

"Mais j'en suis certain, mes chagrins s'en souviennent
Le bonheur passait par la Lorraine"

Le temps a passé, et le bonheur s'est enfui, mais il reste le souvenir inaltérable de ce bonheur associé à la Lorraine et au café des trois colombes.

On perçoit là une nostalgie, un regret dans cette confidence, grâce à cette belle expression imagée pleine de poésie : "mes chagrins s'en souviennent".

Un bonheur disparu, "il s'en est allé", un bonheur perdu, et le narrateur exprime alors un paradoxe :

"Je t'ai oubliée, mais c'est plus fort que moi
Il m'arrive de penser à toi"

 

Quelle nostalgie dans cette belle chanson d'amour ! Un passé magnifié, celui de la jeunesse triomphante... Les personnages qui ne sont pas décrits ni nommés nous touchent d'autant plus car ils ont une valeur universelle, on peut s'identifier à eux.

 

La mélodie emplie de tendresse est bien en harmonie avec une forme de confidence, elle s'amplifie dans le refrain avec l'évocation du café des trois colombes.

 

Pour mémoire : 


Les paroles de Le café des trois colombes ont été écrites par Pierre Delanoë.
Le titre Le café des trois colombes a été interprété par Joe Dassin en 1976. 

Le chanteur et compositeur néerlandais Pierre Kartner, plus connu sous le nom de Vader Abraham a composé la musique, il est l'auteur de Het kleine café aan de haven, repris en français par Mireille Mathieu sous le nom Le Vieux café de la rue d'Amérique et par Joe Dassin Le Café des Trois Colombes.

 

 

Les paroles :

https://www.paroles.net/joe-dassin/paroles-le-cafe-des-trois-colombes


 

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 12:43
Siffler sur la colline...

 

Une belle ode à la beauté et aux bienfaits de la nature dans cette chanson du répertoire de Joe Dassin...

La chanson évoque dans le premier couplet la rencontre d'une inconnue, une bergère, dans un cadre champêtre : "près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis"... Le narrateur qui parle à la première personne passe très vite de la perception visuelle : "je l'ai vue", à un compliment direct : "Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche...", une façon de restituer un coup de foudre immédiat.

 

Et la réponse ne se fait pas attendre : "elle m'a dit
C'est d'rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies..."

Voilà une recette de beauté naturelle, comme une belle exhortation à un retour à la nature et à ses bienfaits.

 

Et aussitôt, le narrateur, bien sûr, saisit l'occasion pour faire une demande audacieuse :

"Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi..."

 

La réponse de la jeune bergère ne se fait pas attendre, le refrain est une invitation à "aller siffler là-haut sur la colline", où il faudra "l'attendre avec un petit bouquet d'églantines".

On retrouve là un décor champêtre, avec la colline, lieu d'élévation, de détachement...

 

Là, on pense tout de même que c'est gagné, comme le pense aussi sans doute le narrateur.

Mais malgré la longue attente suggérée par la répétition : "J'ai attendu, attendu", la jeune fille "n'est jamais venue".

On pourrait alors croire à une déconvenue, une déception profonde... Mais le ton, la mélodie restent enjoués... comme si la leçon donnée, celle de la patience, d'une pause contemplative dans la nature était bénéfique... comme si le fait de siffler permettait un épanouissement, une libération...

 

Nouvelle occasion de rencontre avec la bergère, nouvelle scène de séduction : cette fois, "à la foire du village"... une séduction qui passe à nouveau par une parole toujours pleine d'audace et encore associée à la nature :

"Un jour je lui ai soupiré
Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier
Et qu'à chaque fois qu'elle passe elle vienne me mordre dedans"

Mais la jeune fille se contente de "montrer ses jolies dents" et l'invite à nouveau à "aller siffler sur la colline"... et à "l'attendre avec un bouquet d'églantines", fleurs sauvages, fleurs des poètes...

 

On aime dans cette chanson ce beau message de simplicité et de retour à la nature...

 

De plus, les personnages évoqués sont des figures anonymes ; ils ne sont pas nommés, ni décrits, ce qui leur donne une dimension universelle. On peut facilement s'identifier à eux.

 

La mélodie joyeuse, enlevée, rythmée nous entraîne dans ses tourbillons de notes... que du bonheur !

 

Pour mémoire : c'est une reprise de la chanson italienne Uno tranquillo, interprétée et enregistrée en 1967 par Riccardo Del Turco. Le texte français, sans rapport avec l'original, a été écrit par Jean-Michel Rivat et Frank Thomas.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/joe-dassin/paroles-siffler-sur-la-colline

 

A propos de cette chanson :

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-co/tubes-co-joe-dassin-et-le-rateau-de-la-bergere-zai-zai-zai-zai-4745898

 

 

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 13:05
Merci Monsieur le Monde !

 

Un bel hommage à notre planète dans cette chanson de Michel Fugain... Le monde est personnifié dès les premiers vers, dans une apostrophe solennelle :

"Bravo, Monsieur le monde
Chapeau, Monsieur le monde"

Ces expressions redondantes marquent un profond respect et une grande admiration pour notre monde...

Une admiration sans bornes, malgré les gens "qui diront Que vous ne tournez pas toujours très rond."

 

Et le poète égrène les splendeurs de ce monde, en les saluant de manière admirative :

"Bravo, pour vos montagnes
C'est beau, c'est formidable
Compliments pour vos saisons
Qui nous donnent des idées de chansons"

On aime la simplicité de ces vers : le vocabulaire est lui-même simple, le poète ne décrit pas les montagnes, les saisons, il en suggère seulement la beauté, la pureté... les montagnes, les saisons sont ainsi  mises à l'honneur. Comment ne pas souscrire à cet éloge ? La diversité des saisons n'est-elle pas une merveille ?

Et ces saisons en viennent même à inspirer des poètes qui écrivent des chansons...

 

Le couplet suivant dépeint la splendeur de la mer et ses teintes si nuancées :

"Bravo, la mer
On n'a jamais trouvé un vert plus bleu
Un bleu plus vert"

 

Et comment ne pas évoquer la musique du tonnerre et de la pluie, qu'"aucune symphonie" ne peut égaler ?  Le poète utilise un vocabulaire hyperbolique : "riche d'autant d'harmonie", "un merveilleux tonnerre", et il imagine dans une belle métaphore que "le tonnerre fait l'amour avec la pluie".

 

Le vent n'est pas en reste, lui qui "fait danser les blés, Qui fait trembler les océans", de magnifiques images qui suggèrent splendeur et puissance.

Sans oublier "le soleil, la colère du volcan" qui est aussi valorisée...

 

L'arc-en-ciel est encore applaudi et associé à la joie d'un enfant...

 

Et après ces éloges appuyés, le poète emploie la première personne du pluriel "nous", pour "demander pardon" pour "tous ceux qui abîmeront le monde."

Une sorte d'aveu de culpabilité et de prise de conscience devant les dégradations que les hommes font subir à la nature... la chanson fait ainsi passer un message écologique.

 

Et le poème s'achève aussi sur un message de paix :

"Bravo, pour la colombe
Si vous lui laissez la vie
Nous vous dirons simplement merci"

La colombe symbole de paix, d'amour, d'espérance exige d'être préservée pour le bonheur de l'humanité...

 

La mélodie emplie de douceur, d'harmonie nous fait percevoir toutes les beautés du monde !

 

Pour mémoire : 

Bravo Monsieur le Monde est une chanson emblématique de Michel Fugain, sortie en 1973 sur l'album Fugain et le Big Bazar no 2. Écrite par le célèbre parolier Pierre Delanoë, cette chanson est rapidement devenue l'un des morceaux les plus marquants de Michel Fugain.

 

Les paroles : 

 

https://www.paroles.net/michel-fugain/paroles-bravo-monsieur-le-monde

 

 

 

Photo : Christelle

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de rosemar
  • : Pour le plaisir des mots : poésie, chanson, littérature, actualités, politique, éducation...
  • Contact

Profil

  • rosemar
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire
  • Esprit libre et indépendant ,contestataire

Texte Libre

fleurs 4fleurs 3coqulicot

Recherche

Https://Fatizo.over-Blog.com/