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3 mai 2024 5 03 /05 /mai /2024 11:42
Tous les bienfaits de la musique...

 

Comment ne pas percevoir tous les bienfaits de la musique ?

"La grâce d'une harmonie transcende les différences culturelles et touche même les non-musiciens et les nourrissons. La musique fédère : elle synchronise les affects et renforce les liens sociaux, notamment à travers le chant et la danse qui favorisent l'attachement émotionnel.

Et ce n'est pas tout. Ses vertus physiologiques sont de mieux en mieux connues et décrites : la musique apaise l'esprit, module nos humeurs et peut même, dans certains cas, atténuer la douleur. Source de bien-être intime et collectif, elle n'a pas fini de nous surprendre.", écrit Sibyle Veil dans son ouvrage Au commencement était l'écoute...

 

"La musique permet ainsi d'apaiser les bébés prématurés. Certains hôpitaux font appel à des musicothérapeutes pour leur venir en aide ainsi qu'à leurs parents.


Tous les vendredis, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), un son cristallin résonne dans les couloirs d'une maternité. Il provient de la kalimba, un instrument qui danse entre les doigts d'une musicothérapeute bénévole. Elle aide les parents de bébés prématurés à tisser un lien avec ces petits êtres fragiles.

Maël est né un peu avant sept mois. La thérapeute le plonge dans un bain sonore.

Des vibrations aussi sécurisantes que celles entendues dans le ventre de sa maman. Les sons aigus sont bannis, et les rythmes lents sont privilégiés pour ne pas heurter ses oreilles immatures.

Avec d'infinies précautions, elle leur propose un voyage instrumental. Le papa fredonne à son fils un air de Renaud qu'il lui chantait avant sa naissance :

 

"Pierrot,
mon gosse mon frangin, mon poteau,
mon copain, tu m'tiens chaud,
Pierrot.

Qu'tu sois fils de princesse
ou qu'tu sois fils de rien,
tu s'ras fils de tendresse,
tu s'ras pas orphelin."


Selon plusieurs études, la musique stimule le cerveau des bébés prématurés.

A 300 kilomètres de là, au CHU de Dijon (Côte-d'Or), le chant est un soin à part entière. Même les infirmières sont formées pour accompagner les parents. Ici, la musicothérapeute fait partie de l'équipe médicale. Elle aide la maman à accorder sa voix aux gestes de son petit garçon.

Ce rituel musical a été institué par Solène Pichon, infirmière puéricultrice au service de réanimation néonatale du CHU de Dijon. Elle souhaite le généraliser à tous les prématurés.

"C'est comme si l'enfant posait sa respiration sur la voix qu'il entend et cela va stimuler la succion, et donc derrière, il a été prouvé qu'il peut y avoir un meilleur comportement alimentaire, et à long terme, un meilleur développement langagier."

 

La musicothérapie fait du bien aux nourrissons et assurément, elle apaise aussi les parents..."

Oui, la vie est plus belle en musique !

 

 

Source :

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/enfant-ado/bebes-prematures-de-la-musique-pour-les-apaiser_6508322.html

 

 

 

 

 

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29 avril 2024 1 29 /04 /avril /2024 12:14
Les jeunes lisent de moins en moins...

"Les jeunes lisent de moins en moins : une enquête réalisée par Ipsos sur les pratiques en matière de lecture chez les 7-19 ans pointe un décrochage préoccupant de la lecture chez les jeunes. Ainsi, plus de 20% des jeunes ne lisent plus dans le cadre de leurs loisirs, alors que les temps d'écrans augmentent..."

TikTok, Youtube, les réseaux sociaux : une déferlante qui emporte les jeunes loin de l'univers de la lecture... Quel gâchis !

Pourtant, la lecture permet plus que tout autre vecteur de structurer le langage, d'enrichir le vocabulaire, la perception du monde... Elle est une ouverture sur les autres.

La lecture est un apaisement, un temps de réflexion, de concentration... une concentration qui se perd et se délite, de nos jours, devant les écrans.

On ne réfléchit plus, on éructe, on invective, on insulte et bien sûr, au bout du compte, on agresse, on use de violences au lieu d'utiliser des mots pour argumenter et discuter avec autrui. D'autant que les images violentes sont particulièrement présentes sur les réseaux sociaux et les vidéos.

 "Les 16-19 ans consacrent 1h25 par semaine à la lecture contre 5h10 par jour sur les écrans. Quotidiennement, chez les 7-19 ans, le contraste est encore plus éloquent puisque pour 3h11 passées sur les écrans, cette tranche d'âge consacre seulement 19 minutes à la lecture, soit quatre minutes de moins qu'en 2022.

Un jeune sur cinq serait incapable de lire plus de quinze minutes d'affilée...

On constate une forme de parasitage de l'activité lecture, beaucoup de sondés expliquant effectuer d'autres choses en même temps : envoi de textos, écoute de podcasts, vidéos en toile de fond... Et la tendance s'accentue à mesure que les jeunes vieillissent (69% des 16-19 ans sont concernés par ces pluriactivités)."

Il est temps de remettre le livre au centre de notre système éducatif !

Comme l'écrit Pascal Bruckner, dans son ouvrage intitulé Une brève éternité, "La démocratie du clic n'est qu'une démocratie d'ignares... Nous revenons de ces chimères d'autant que de nombreux grands patrons de la Silicon Valley interdisent à leurs propres enfants l'accès aux iPads, tablettes, et autres ordinateurs qui nuisent à la concentration et à la créativité.

Les écrans isolent les jeunes, les rendent parfois dépressifs, agressifs, moins attentifs... moins empathiques. Les écrans les rendent obèses.

Les écrans font perdre le contact avec la réalité...

Redonnons aux jeunes le goût de la lecture et de l'effort !

Les bienfaits de la lecture sont innombrables :

"La lecture rend beau", écrit Sylvain Tesson... Comme il a raison ! Le livre est une ouverture sur le monde, sur les autres.

Le livre apporte une sérénité, des bonheurs : bonheurs des mots, des idées, d'une forme d'intériorité... bonheur de la lenteur, de la réflexion...

Comme le dit Michel Desmurget, "La lecture est une machine à fabriquer de l'intelligence, cela comprend la dimension intellectuelle, parce que la lecture fait du bien au langage, aux connaissances générales, elle a des effets positifs sur la concentration, sur la créativité, elle nous aide à mieux structurer nos pensées, à mieux organiser nos idées, ce qui a des effets sur notre capacité à écrire, à communiquer à l'écrit mais aussi à l'oral.

Il y aussi toute l'intelligence émotionnelle et sociale : la lecture est très liée à l'empathie, elle nous permet de mieux nous comprendre, de mieux comprendre les autres.

Elle nous permet de mieux interagir avec les autres parce que  le livre, notamment le livre de fiction, est le seul support dans lequel vous pouvez rentrer dans la tête des personnages. Vous rentrez dans la mécanique intellectuelle des personnages, dans leurs contradictions, leur psychologie. Vous éprouvez les mêmes sentiments.

 

Le livre est un simulateur social. La lecture a des effets positifs sur tout ce qui fait notre humanité : elle va nourrir les trois piliers fondamentaux de notre humanité : notre intelligence, notre intelligence émotionnelle et aussi nos compétences sociales. Je ne sais pas si on peut trouver un meilleur rapport qualité/ prix."

 

Source :

https://www.lepoint.fr/education/chute-du-temps-de-lecture-des-jeunes-la-degradation-est-tres-brutale-s-alarme-la-presidente-du-cnl-10-04-2024-2557341_3584.php

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 12:01
Le fabuleux destin de Jean-Baptiste Tavernier...

 

Un homme qui cultivait l'exotisme, qui aimait bien se mettre en scène dans les tenues des pays qu'il fréquentait... un garçon très peu connu, une sorte de Marco Polo ignoré... Il s'appelle Jean-Baptiste Tavernier...

Pierre Ménard est venu présenter son ouvrage intitulé Le chasseur de diamants. Les fabuleuses aventures de Jean-Baptiste Tavernier, lors du Festival de la Biographie :

"Un homme connu seulement des connaisseurs de diamants... mais qui a vie assez fascinante. C'est un libraire au départ, fils de graveur qui a un inconvénient pour un libraire, ce qui lui rendait la vie très dure, c'est qu'il détestait lire...

Il était tout de même fasciné par les livres de voyage et un jour, dès qu'il a terminé sa période chez le libraire qui l'employait, il s'est dit : plutôt que lire des livres de voyages, je vais voyager moi-même.

Il est né en 1605, et en 1623, sous Louis XIII, il part avec son petit baluchon pour l'Europe, il découvre un monde qui est en pleine mutation, notamment en Hollande : il y a énormément d'échanges, beaucoup de richesses qui arrivent d'un peu partout dans le monde...

C'est quelqu'un qui navigue à vue : il se laisse porter par les événements, il fait des rencontres, il tombe à moitié amoureux de la femme d'un colonel de l'armée allemande, il s'engage dans l'armée, il combat d'abord les catholiques, après il va chez les protestants, puis il repasse chez les catholiques...

C'est l'époque de la guerre de Trente ans : tout le monde se bat en permanence...

Lui a des formules assez amusantes : il raconte que la guerre est bonne, il voit des personnages qui se font étriper devant lui, tout le monde se fait tuer, mais ça l'amuse beaucoup. Il combat dans énormément d'armées et à un moment, il rencontre le père Joseph qui est le bras droit de Richelieu. Et très vraisemblablement, le père Joseph souhaite l'employer comme espion, parce que la France a un grand projet : depuis des années, la France se fait sortir du commerce oriental qu'elle contrôlait en partie puisqu'elle avait un gros avantage en Méditerranée, et donc Richelieu souhaite absolument remettre la main sur ce commerce qui est pris par les Anglais et les Hollandais...

Tavernier, sans doute en tant qu'espion, est chargé d'aller voir un peu ce qui se passe en Perse.

Tavernier voyage absolument partout, il voyage à cheval, il voyage à pied, il voyage en bateau, il lui arrive chaque fois des aventures extraordinaires... dans les montagnes, les chevaux crèvent sous lui, il voit des Tartares qui se jettent sur la carcasse de son cheval, c'est le premier steak tartare qui est décrit dans la littérature !

Il raconte avec délectation des scènes de combat où les gens s'étripent devant lui, on voit des Tartares en train de dépecer le cheval et de le mettre sous leur selle et il dit qu'il est alors incapable de manger de la viande pendant une semaine.

A cette époque, la Perse est redevenue un grand empire, la Perse est une plaque tournante du commerce oriental très important notamment pour les épices, ce qui permet d'accumuler des fortunes phénoménales, donc la Perse est une route d'entrée terrestre vers les Indes. D'où cette idée d'aller remettre la main sur le commerce persan qui a été trusté par les Anglais et les Hollandais.

Honnêtement, on ne sait pas exactement ce qu'a fait Tavernier à ce moment-là. Il raconte qu'il a écrit des rapports... j'ai regardé aux archives, je ne les ai pas trouvés.

Tavernier a écrit un livre qui n'est pas vraiment merveilleux, en fait, ce n'est pas lui qui l'a écrit... mais c'est quand même mal écrit. Louis XIV lui a demandé d'écrire ses mémoires pour donner le goût du commerce aux Français. C'est une sorte de guide Michelin de l'époque, de guide du routard. C'est honnêtement assez mal écrit avec beaucoup d'erreurs, tout est faux... quand on est biographe, on se demande s'il a voulu nous nuire... je ne sais pas si c'est un mensonge ou si c'est son nègre qui a voulu se venger puisqu'ils ont été beaucoup en conflit, mais tout est faux partout : il n'y a aucune date qui coïncide, il se trompe d'année à chaque fois.

On arrive à retracer son parcours parce qu'il a été suivi de près par des espions, notamment par des Hollandais.

Après la Perse, il arrive en Inde, et ensuite il va descendre jusqu'à Ceylan, il passe toute sa vie à voyager, il revient de temps en temps en France, il a besoin d'accumuler de l'argent pour investir dans ses voyages, notamment racheter des diamants. Il a parcouru à peu près les deux tiers de la distance de la terre à la lune.

Effectivement, il parcourt les Indes, c'est là qu'il découvre les diamants et il ira jusqu'à Ceylan où il retrouvera son frère qu'il avait envoyé là-bas en éclaireur. Tavernier veut participer à la création de la Compagnie française des Indes qui était, en fait, en concurrence avec lui. Lui faisait ses petits trafics, il était très content qu'il n'y ait pas de Français, il a tout fait pour les discréditer, la moitié de son livre raconte des horreurs sur les envoyés de la Compagnie des Indes qui sont radins, qui sont tous alcooliques, dépressifs, qu'on va ramasser dans les caniveaux au petit matin parce qu'ils sont complètement saouls... il envoie ça à Louis XIV pour se faire bien voir...

On connaît surtout Tavernier pour ses diamants, dans ses voyages, il trafiquait beaucoup de diamants, il a trafiqué d'absolument tout, des métaux, de l'opium même, et le gros avantage des diamants, c'est que vous transportez d'énormes sommes d'argent de manière très discrète.

Il voyageait souvent avec une vingtaine d'hommes armés étant donné les quantités de biens précieux qu'ils convoyaient. Les diamants, ça se mettait dans la doublure d'un manteau, ça passait complètement inaperçu.

Il en a rapporté notamment de son sixième voyage- il vient de se marier, il a alors 58 ans, c'est son premier mariage avec la fille d'un joailler qui s'appelle Jean Goisse, ça prédestine le voyage ! et le voyage se passe assez mal, il force sa femme à venir, elle était assez âgée et assez laide...

Il parle avec vraiment beaucoup de compliments des femmes orientales, on peut imaginer qu'il s'est passé quelque chose, même s'il dit le contraire. On a des témoignages de Boileau, de gens qui l'ont connu à Paris, à son retour, et qui racontent qu'il était extrêmement graveleux, désinhibé par les 50 ans de voyages qu'il avait faits et qu'effectivement il racontait ses aventures avec des femmes aux Indes.

Aventurier, découvreur, trafiquant, il est tout ça, mais il n'est pas écrivain... c'est quelqu'un qui était extrêmement libre, il avait le goût du voyage et le goût de l'argent puisqu'il a fait une fortune abyssale.

Dans son dernier voyage, quand il a épousé la fille de Jean Goisse, il la kidnappe un peu, il l'emmène avec lui, elle arrive à s'échapper dès qu'ils arrivent dans l'empire Ottoman, elle rentre à Paris, et lui poursuit jusqu'aux Indes, il veut faire la plus belle cargaison de diamants qui ait jamais été faite, et donc il rassemble mille diamants là-bas, les plus beaux diamants. Il était encore en concurrence avec les Hollandais qui lui ont fait de mauvais coups puisqu'ils l'ont dénoncé aux douanes, donc il fait tout pour s'échapper et il arrive à rentrer en France avec un millier de diamants.

Et si vous avez vu le film Titanic, il y a un diamant bleu, c'est inspiré du diamant bleu qui a été rapporté par Tavernier.

Tavernier revend ses mille diamants à Louis XIV qui aime beaucoup les diamants. Il a fait une fortune immense, il a pris goût au luxe : il s'est acheté un immense hôtel particulier à Paris, il a fait construire un grand château en Suisse avec une sorte de bulbe oriental.

Au bout d'un moment, il s'ennuie un peu, Louis XIV lui ordonne d'écrire ses mémoires, et Tavernier force un collaborateur (qui écrit d'ailleurs très mal) à écrire...

Comme il veut continuer à commercer, il met tous ses efforts sur son neveu, il lui donne la moitié de sa fortune, et puis le neveu est victime d'une attaque, on sait qu'il arrive en Perse, et après, plus de nouvelles... le neveu, en fait, est parti avec la caisse ! Lui qui a passé sa vie à tromper tout le monde se fait encore berner par un aventurier qui se fait passer pour le fils caché du shah de Perse et qui lui dit : "Moi je vais chercher la fortune qui vous a été volée, donnez-moi donc le reste de votre fortune et je vais vous aider à l'attraper." Et évidemment, il part avec l'argent à Moscou, et Tavernier qui a plus de 80 ans part chercher cet aventurier et son neveu, mais il meurt en cours de route."

 

Un personnage célèbre en son temps qui a sombré complètement dans l'oubli... un personnage d'aventurier optimiste qui a toujours eu confiance en lui... un personnage haut en couleurs qui mérite d'être redécouvert...

 

 

L'histoire du diamant bleu :

https://www.lavoixdunord.fr/900843/article/2020-11-30/titanic-la-veritable-histoire-du-coeur-de-l-ocean-connu-sous-le-nom-de-hope

 

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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 11:54
De la cruauté en politique...


Cruauté et politique : il serait présomptueux de vouloir traiter ce thème dans toute son amplitude historique alors que depuis la plus Haute Antiquité les hommes ont eu une singulière tendance à obéir à l'impératif "Massacrez-vous les uns les autres !"
Si la cruauté est de toutes les époques, elle est aussi de tous les continents, même si l'ouvrage dirigé par Stéphane Courtois privilégie l'Europe " de l'Atlantique à l'Oural ", un espace géo-politico-culturel qui nous concerne au premier chef.

Stéphane Courtois est venu présenter son livre De la cruauté en politique lors du Festival de la Biographie... un ouvrage collectif puisque vingt-quatre auteurs ont participé à la rédaction.

"La cruauté commence presque déjà avec Cain et Abel et ensuite cela prend des proportions gigantesques... au départ, c'est un colloque international que j'ai organisé et cette idée m'est venue, il y a déjà pas mal d'années, parce que j'étais un peu énervé par mes collègues historiens qui travaillent sur la première guerre mondiale, sur la deuxième guerre mondiale, sur la shoah, ils ont toujours du mal à nommer les choses...

"Il y a eu de la violence, il y a eu de la violence extrême, il y a eu des exactions..." disent-ils. Mais parlons de ce qui s'est réellement passé : la cruauté... le mot "cruauté" vient du latin "crudelitas" et en latin "crudelitas", c'est la chair sanguinolente, là, on est dans le coeur du sujet.

 

Pour m'amuser dans l'introduction, j'ai évoqué une phrase que j'avais trouvée dans Le Figaro qui parlait de la cruauté des remaniements ministériels... oh ! cela m'avait fait beaucoup rire !

Ce n'est pas de cela qu'on parle dans ce livre... dans ce livre, on parle vraiment de la cruauté réelle, c'est à dire toutes les relations entre la question du pouvoir et puis le fait d'assassiner, de torturer, de violer, etc. qui est le propre de la cruauté.

Bien entendu, n'importe quel gouvernement doit avoir la force, on parle des forces de l'ordre, et la force est un élément positif... si vous n'avez pas la force, vous ne pouvez pas gouverner.

La violence, c'est déjà autre chose. La force est légale, la violence, ce sont des actes illégaux qui sont des atteintes aux personnes, des pressions, des intimidations...

La cruauté, c'est encore autre chose, parce que c'est, d'une part, la chair sanguinolente, c'est vraiment l'assassinat, et puis, il y a un élément supplémentaire dans la cruauté qui est l'élément du plaisir : le bourreau, celui qui assassine prend du plaisir à assassiner ses ennemis. C'est quelque chose qu'il faut avoir bien en tête, surtout au XXème siècle. Cela dit, il n'y a pas que le XXème siècle.

 

Dans ce livre, j'ai recruté des collègues et amis, surtout des historiens, des professionnels, depuis l'antiquité avec Eric Teyssier qui a écrit un chapitre sur la gladiature... tout le monde est persuadé à cause des péplums que la gladiature, c'est abominable, c'est d'une cruauté épouvantable, avec du sang partout... Que nous raconte Teyssier ? Pas du tout, la gladiature, c'étaient des choses très codifiées...

La cruauté est d'abord liée à la nature humaine, parce que, si chacun se regarde un peu dans la glace, n'a-t-il pas eu un jour l'envie d'étrangler un ministre, un président, un professeur, que sais-je, un voisin  ? 

ça, c'est quelque chose qui est vraiment dans la nature humaine. Dans la relation à la politique, il est tout à fait clair que depuis la haute antiquité, depuis la guerre de Troie, la violence, la violence extrême, la cruauté, c'est à dire le plaisir d'exterminer ses ennemis a été constante.

 

Et il faut bien dire que c'est plutôt dans la période la plus récente depuis le milieu du XIXème siècle, que la progression des régimes démocratiques a quand même contribué à rejeter aux limites extérieures de la société la cruauté dans le cadre de sa relation au pouvoir.

 

Bien sûr, vous ne pouvez pas empêcher des citoyens pour des raisons lambda de s'entretuer, ce sont des affaires privées, mais pour ce qui est du pouvoir, la démocratie parlementaire justement en concentrant les conflits au sein d'une enceinte réglementée, le parlement, une constitution, le vote qui donne un certain état des rapports de force qui est accepté par les partis, a quand même contribué à rejeter très fortement vraiment le plus loin possible du centre de la société, et du pouvoir de l'état, ce qu'était la cruauté.

 

C'est quand l'état est faible que les éléments de cruauté peuvent se multiplier.

Par exemple, au Haut Moyen âge, l'état monarchique est très faible, et il y a toutes sortes de petits barons, de petits chevaliers qui règnent sur leurs territoires, ils sont particulièrement cruels et ils agissent en toute impunité. Même certains hauts personnages de l'état, à commencer par le fameux Gilles de Rais qui est le compagnon de Jeanne d'Arc, connétable de France, qui a commis ensuite des crimes abominables, des assassinats d'enfants.

Mais finalement, quand l'état monarchique est assez fort, il commence à mettre de l'ordre, il commence à mettre les petits méchants au pas, et même dans l'affaire de Gilles de Rais qui est pourtant un notable extraordinaire, eh bien, à un moment donné, l'église a dit : "ça suffit !" On le fait arrêter, et on le remet à l'état monarchique qui l'a fait condamner en bonne et due forme.

Pas assez d'état provoque de très nombreux actes de cruauté parce qu'il y a des petits pouvoirs qui sont incontrôlables et qui agissent en toute impunité.

 

Par contre, l'effet inverse est encore plus dramatique : quand l'état devient tout puissant, et au XXème siècle Dieu sait si on a eu des états tout puissants, que ce soit le nazisme, que ce soit le communisme, alors là on atteint des niveaux de cruauté qui étaient inconnus jusque là.

Des millions de morts dans des conditions abominables, il suffit de voir l'extermination des juifs, il suffit de voir comment le camarade Staline se conduisait avec les paysans Ukrainiens, avec la fameuse famine de 1933 qui fait mourir de faim 5 millions de paysans, hommes, femmes et enfants en dix mois, de manière tout à fait volontaire.

On trouve aussi la cruauté dans les guerres civiles... en cas de guerre civile, l'état est affaibli par la force des choses, donc on a alors un affrontement entre deux parties qui en général vise à l'extermination d'une des deux parties : par exemple la Saint Barthélémy, la population parisienne devient enragée contre les protestants, c'est une tuerie incroyable entre "chrétiens", entre guillemets...

C'est vrai que les guerres civiles sont des moments de cruauté extrême, alors que pendant la guerre de 14, la cruauté n'est pas tellement présente, c'est une guerre qui a fait énormément de morts de tous les côtés... dans les premières semaines, c'est vrai qu'on se tue de près, à la baïonnette, mais ensuite on se tue de loin à coups d'artillerie... mais il y a un code très important : on n'extermine pas les prisonniers... mon grand-père a été blessé pendant la guerre de 14, il s'est fait ramasser par les Allemands, il a été soigné et en 1918, il est rentré.

 

Ce point est très important : en temps de guerre, est-ce qu'on massacre des civils ?

Comme vous le voyez avec ce qui se passe au Moyen Orient, nous sommes en plein dedans, il y a eu une attaque extraordinaire contre Israël le 7 octobre et à partir de ce moment on a d'autres actes de cruauté, il est très difficile d'ailleurs de départager, de dire qui a tort, qui a raison...

C'est un des problèmes de la cruauté : quand les phénomènes de cruauté se déclenchent, en général ils sont  contagieux, c'est à dire qu'on rentre dans un enchaînement qu'il est extrêmement difficile d'arrêter.

Regardez la deuxième guerre mondiale : les nazis sont partis dans un déchaînement pas seulement de violence, mais de cruauté : ils ont martyrisé, torturé, assassiné des gens par millions. D'un autre côté, les Soviétiques ont fait la même chose, ils le faisaient déjà chez eux, ils l'ont fait dans les pays où ils ont pénétré, on ne faisait alors pratiquement pas de prisonnier.

Les Khmers rouges, un petit groupe de révolutionnaires, s'emparent du pays et ils tuent à peu près le quart de la population dans des conditions abominables. A Phnom Penh, il y avait un centre de mise à mort où quinze mille personnes ont été emmenées et il n'y en a pas une qui est sortie vivante, elles ont toutes été torturées à mort. Et Duch, le monsieur qui dirigeait ça a quand même été arrêté par la suite, il est passé dans un procès international, et il a expliqué : "Oui, c'est moi qui ai tenu ce centre, c'est moi qui ai formé tous les bourreaux à torturer pour obtenir des aveux complètement bidons d'ailleurs... et puis ensuite comment il fallait achever le travail, assassiner... Tout ça pourquoi ? Pour une idéologie... ça c'est un élément nouveau de l'histoire de la cruauté, l'émergence d'idéologies modernes, les grandes idéologies, communisme, nazisme, etc. qui légitiment non plus quelques crimes, quelques massacres, mais qui légitiment des crimes de masse, des crimes contre l'humanité.

Dans ce livre, vous avez un chapitre d'un collègue russe sur les bourreaux de Staline, un de ces bourreaux Vassili Blokhine a assassiné d'une balle dans la tête environ quinze mille personnes.

Vous avez des sadiques et des psychopathes et comme par hasard ce type de régime recrute ce type de personnes pour faire le travail. Chez un type comme Blokhine, il tue, cela ne lui pose aucun problème, c'est comme s'il allait au bureau, c'est comme s'il fumait une cigarette, il tue, il tue toute la nuit. Alors quel plaisir a-t-il ? Il a le plaisir d'être un bon communiste qui fait le travail qu'on lui demande de faire. Mais il a un autre plaisir : ce sont des gratifications très importantes... en tant que bourreau en chef, reconnu par Staline, il reçoit un ordre de Lénine, un ordre du drapeau rouge, avec chaque fois des gratifications financières importantes, il reçoit une montre en or, il reçoit une voiture, à l'époque dans les années 30, c'étaient des gratifications extraordinaires."

 

 

 

 

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29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 13:34
Dictionnaire amoureux d'Albert Camus...

 

Mohammed Aïssaoui s'est construit avec l'œuvre d'Albert Camus. Il nous livre avec ce dictionnaire "son" Camus, celui qui illumine sa vie, qui élargit le cœur et l'esprit, qui console des chagrins du monde.
Avec la complicité de Catherine Camus qui lui a donné accès à des documents exclusifs.

Mohammed Aïssaoui est venu présenter son ouvrage lors du Festival de la Biographie :

"Je crois que, comme beaucoup, on découvre Camus quand on est est au lycée, notamment l'Etranger ou La Peste et après, je trouve qu'on n'a pas la maturité nécessaire pour tout comprendre et saisir.

Et j'ai eu la chance d'être accompagné par les oeuvres de Camus tout au long de ma vie, étudiant et même après en tant que critique littéraire, de toujours pouvoir découvrir Camus, parfois de le lire techniquement, c'est à dire comment il écrit L'Etranger, comment il écrit La Peste et plus ça allait et plus c'était une compagnie non pas quotidienne mais presque hebdomadaire.

Il faut lire et relire Camus, parce que, par exemple, ses nouvelles, dont on parle un peu moins, sont juste sublimes : elles exaltent le lyrisme, elles exaltent la beauté, elles exaltent le présent et ce Dictionnaire Amoureux, j'ai vraiment voulu faire avec la complicité de Catherine Camus qui est la fille d'Albert Camus.

C'est un partage que je voulais faire avec les lecteurs. Je pensais, quand j'étais plus jeune, que j'étais le seul à connaître et à comprendre Albert Camus. Heureusement, j'ai découvert que nous étions quelques-uns...

 

Il y a eu un pamphlet d'un ami de Sartre qui voulait casser Camus, 10 ans après sa mort : c'était en 70, Camus est mort en 1960, et donc il a écrit ce pamphlet : Albert Camus, philosophe pour classes terminales, qui était censé être une insulte, censé dénier la qualité de philosophe de Camus.

Or, j'en ai discuté avec Catherine Camus, il n'y a pas de raison que ce soit une insulte, cela veut dire  simplement que Camus est accessible au plus grand nombre. Et Camus a énormément de lecteurs, alors que d'autres ont des commentateurs. Camus est lu aujourd'hui par des jeunes et, pour moi, ce n'est pas une insulte que Camus soit confiné à être compris par des adolescents.

Et sa littérature, ses romans, ses nouvelles, son théâtre, Le Malentendu, Les Justes, Caligula sont d'une limpidité extraordinaire. Il y a un critère objectif : c'est que Camus, alors qu' il est mort en 1960, a traversé, a répondu au défi du temps : aujourd'hui, il se lit encore plus que de son vivant.

 

Cela veut dire qu'aujourd'hui Camus nous parle encore, Camus nous éclaire encore, il a ce courage du sens de la nuance.

J'ai vu, il n'y a pas longtemps, une projection d'une série de 4 fois cinquante minutes, qui s'appelle La Peste, ce sera une dystopie, produite par Georges-Marc Benamou qui est un grand camusien, et on voit à quel point Camus nous parle encore... je voulais juste citer cet exemple qui a été frappant. La Peste a été publiée en 1947. En 2020, quand nous avons subi ce que nous avons subi, pour comprendre ce que nous vivions, nous avons ouvert un roman qui a été publié en 1947 et écrit évidemment un peu plus tôt.

Cela a été une des meilleures ventes de 2020, parce que Camus, à travers son regard de la peste à Oran, en fait, décrivait tout ce que nous vivions : les questions administratives, ceux qui voulaient échapper aux règles, ceux qui voulaient avoir des passe-droits, et même les histoires de masques. On se rend compte que La Peste, c'est aussi le roman de la séparation, nous étions séparés de ceux que nous aimions, confinés à rester enfermés, à ne plus comprendre, à rechercher quelque sens, c'est cela qu'on a vécu pendant le confinement.

 

Ce dictionnaire est entrecoupé de petites respirations : ce sont les mots préférés d'Albert Camus... Le fait d'avoir travaillé avec Catherine Camus a été une chance extraordinaire, je l'ai rencontrée il y a 24 ans, c'est une femme qui n'est pas facile d'accès, une femme qui a besoin d'être en confiance pour parler.

En fait, j'ai eu ce sentiment d'être orphelin avec elle. Elle a perdu son père quand elle avait 14 ans, moi, c'est un auteur que j'aime, qui m'accompagne, Camus, c'est mon père, c'est mon professeur, mon frère, c'est mon ami. Quand j'ai envie d'être consolé des chagrins du monde, je me plonge dans une de ses oeuvres.

 

Je voulais que Catherine participe à ce Dictionnaire Amoureux parce que d'abord c'est la meilleure spécialiste de Camus. Et quand je lui ai écrit que j'aimerais connaître les mots préférés de Camus, elle a répondu : "Mais, tu sais qu'il les a donnés ces dix mots préférés", il y a la douleur, le désert, la terre, le monde, les hommes, l'honneur, la misère, l'été, la mer, la mère... et ces dix mots, j'ai voulu leur donner un sort un peu particulier, c'est la définition écrite par Camus lui-même.

Par exemple, sur "les hommes", qui est un de ses mots préférés, j'ai pris une citation dans La Peste, où il dit que c'est l'un des fléaux qui lui a appris qu'il y avait plus de choses à admirer chez les hommes que de choses à blâmer, et pour que quelqu'un dise ça, c'est qu'il croit en l'humanité, et on a envie de croire avec lui..."

 

 

 

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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 13:16
Le voyageur d'histoire...

Comédien, réalisateur, animateur télé et écrivain, Bruno Solo nous propose un voyage dans le temps, à la rencontre de personnages, dans son livre "Le Voyageur d'Histoire". Avec ce nouveau livre, Bruno Solo revendique "une curiosité insatiable". Il était invité lors du Festival de la Biographie où il a présenté son livre :

 

"Je n'ai pas la prétention de raconter la philosophie de Rabelais... je le rencontre et il me parle d'un aspect de sa philosophie, à un moment précis de son existence. Et c'est exactement comme ça que j'ai procédé pour tout le livre. Mon biographe préféré, c'est Stéfan Zweig... Quand vous lisez Marie Stuart ou Marie Antoinette ou Galilée ou Fouché, évidemment, ça se développe sur 300 ou 400 pages. Stefan Zweig rentre vraiment dans la psyché des personnages. Moi, je ne peux pas me le permettre : je n'ai ni ce talent, ni les capacités historiques pour le faire, je n'ai pas accès aux mêmes archives, aux mêmes documents.

Mais pour autant, c'est comme si je faisais une synthèse, je rencontre les personnages l'espace d'une journée, cela ne dure jamais plus de une heure à deux heures. Donc, il faut que je choisisse un moment clé de leur existence.

 

Pour évoquer Hildegarde de Bingen, j'ai écouté sa musique, elle est souvent jouée dans les églises... je suis un athée agnostique forcené, mais j'ai une admiration pour les gens qui ont une foi sincère, lumineuse et généreuse, j'ai eu envie de m'intéresser à quelqu'un qui avait la foi, donc évidemment j'ai dû lire des choses sur elle, et encore une fois, j'évoque un moment précis de son existence : le moment où elle fonde sa nouvelle abbaye, je veux la voir à ce moment-là parce que je sais qu'elle n' en a plus que pour quelques jours, et elle qui discutait avec Dieu, en connexion directe, qui parlait à Dieu et Dieu lui parlait directement... j'ai eu envie de savoir ce qu'il allait lui dire, à quelques jours de sa disparition...

Hildegarde de Bingen, c'est facile d'accès parce que sa musique est abordable, j'ai découvert Hildegarde de Bingen grâce à mon épouse, en fait : elle est maquilleuse dans le cinéma, et elle utilise certains produits estampillés Hildegarde de Bingen, il y a des produits, des onguents, des pommades, des tisanes aussi qu'elle a fabriqués parce qu'elle avait inventé toute une pharmacopée basée sur son observation de la nature et je me demandais pourquoi il y avait des produits qui s'appelaient Hildegarde de Bingen, je trouvais que ce n'était pas un nom très commercial... j'ai commencé à me renseigner sur elle...

 

 

Sur la Comtesse de Ségur, c'est parce qu'elle a marqué ma jeunesse. Moi, j'ai grandi dans une famille un peu libertaire et je lisais en cachette de mes parents la Comtesse de Ségur, mes parents m'ont initié à la curiosité, et dans ce cas, vous lisez des choses qui vont à l' inverse de votre éducation.

Parce que j'ai lu la Comtesse de Ségur, j'ai découvert que cette femme était moins caricaturale que l'image qu'on peut s'en faire et qu'effectivement elle était un peu bigote, aristocrate, enfant martyre, battue par sa mère, très catholique, très imprégnée de religiosité, mais surtout, elle a voulu montrer une éducation des enfants un peu différente : quand on lit entre les lignes de la Comtesse de Ségur, on sent qu'elle était plus progressiste que la récupération qu'on en a faite.

La Comtesse de Ségur, si elle a ce côté un peu compassé, un peu étroit, c'est surtout à cause de son fils, un de ses fils qui était une sorte de curé très radical : les enfants ne pouvaient comprendre l'éducation qu'au travers des coups et des punitions. Elle a essayé de se battre contre cette vision de son fils, mais comme elle aimait son fils plus que tout, elle a cédé de temps en temps à ses injonctions. La Comtesse de Ségur est un peu victime de son époque et elle est beaucoup plus progressiste qu'elle ne semble l'être. Alors, ce n'est pas Françoise Dolto évidemment mais il faut resituer le contexte et c'est pour cela que je l'ai trouvé passionnante et que j'ai eu envie de m'intéresser à elle, d'autant que je suis très engagé sur les combats sur l'enfance à travers La Voix de l'enfant depuis 25 ans.

 

J'ai dans ma vie rencontré beaucoup de gens habités par la foi. notamment du côté de ma maman, mon grand-père, ma grand-mère, tous étaient très imprégnés de religion, ils allaient à la messe et j'étais absolument fasciné par l'idée que la foi permet de regarder le monde avec générosité parce que je crois que les gens qui ont une foi sincère, lumineuse, sont tout à fait capables de traverser le monde peut-être mieux que ceux, comme moi, très pragmatiques qui sont persuadés qu'une fois que c'est fini, c'est terminé.

Je sais que dans des moments très douloureux dans ma vie j'aurais aimé être animé par cette foi sincère... ce que je n'aime pas, c'est le dogme, c'est l'obscurantisme, c'est la récupération, c'est la religiosité radicale, on voit les ravages que cela faisait, que cela fait et que cela continuera à faire...

 

Mais quand je vois l'abbé Pierre, la manière dont sa foi lui a permis d'ouvrir ses bras à chacun, aux plus démunis, quelles que soient leur religion, leur culture, leur race, je suis admiratif de ces gens-là."

 

Cette présentation fut l'occasion de découvrir ou de redécouvrir des personnalités attachantes du passé... 

 

 

 

 

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15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 12:53
"Monoloy", disait le vent...

 

Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination qu'ont subis les Indiens dans cette chanson de Gilles Vigneault. Une belle chanson d'amour tragique aussi et un hymne à la nature...

La situation est résumée très simplement dès les premiers mots du texte :

"Jack Monoloy aimait une blanche
Jack Monoloy était indien
Il la voyait tous les dimanches
Mais les parents n'en savaient rien"

Un amour secret, caché, car les deux amoureux n'ont pas la même couleur de peau... L'emploi de l'imparfait à valeur durative traduit tout de même une sorte de stabilité, de sérénité. Tout de suite, le personnage de Jack nous apparaît familier et proche de nous car il désigné par son prénom et son patronyme.

 

On perçoit aussitôt une nature complice des deux amoureux dans ces deux vers :

"Tous les bouleaux de la rivière Mingan
Tous les bouleaux se rappellent"

Cette nature bienveillante sert de refuge aux deux personnages et à leurs amours clandestines. On découvre aussi le prénom de la jeune fille : la Mariouche... Le poète évoque sa beauté sans la détailler, ce qui contribue à donner au texte une valeur universelle.

 

La présentation qui est faite du personnage de Jack Monoloy souligne aussi sa proximité avec la nature, la rivière, les arbres, les oiseaux, le vent... une nature personnifiée qui répète les prénom et nom du personnage...

Le poète nous fait ainsi habilement entendre les voix des "canards, des perdrix et des sarcelles" à travers cette répétition "Jack, Jack, Jack", la gutturale "k" restituant les cris de ces oiseaux.

Et le vent, lui aussi personnifié, lance le nom du personnage : "Monoloy disait le vent". Grâce à  ces sonorités très douces et répétitives, on croirait effectivement écouter le souffle du vent...

Jack est encore associé à la nature puisqu'il a "écrit au couteau d'chasse Le nom d'sa belle sur les bouleaux..."

 

Une indication de temps marque soudain une rupture dans l'histoire des deux amoureux : "Un jour, on a trouvé leurs traces  On les a vus au bord de l'eau." Le passé composé utilisé dans ces deux vers souligne aussi cette rupture. Le pronom indéfini "on" renvoie à l'opinion commune, à la foule : un racisme généralisé. On voit aussi que les personnages sont traqués comme des bêtes avec cette expression : "on a trouvé leurs traces."

 

L'emploi du présent vient accentuer les conséquences douloureuses pour les deux personnages, un présent à valeur durative, comme une éternité de malheurs et de souffrances :

"Jack Monoloy est à sa peine
La Mariouche est au couvent
Et la rivière coule à peine
Un peu plus lentement qu'avant"

 

Jack Monoloy se suicide alors dans l'indifférence générale, en dehors de la prière énoncée par le poète :

"Jack Monoloy Dieu ait son âme
En plein soleil dimanche matin
En canot blanc du haut d'la dam
Il a sauté dans son destin"

 

Depuis, seuls les bouleaux semblent en porter le deuil :

"Tous les bouleaux de la rivière Mingan
Tous les bouleaux ont mémoire
Et leur écorce est toute noire
Depuis qu'Monoloy a sacré l'camp"

 

La mélodie enjouée restitue la beauté, la vitalité de la nature, un élan amoureux, hélas brisé par la bêtise des hommes, comme le suggère cette phrase scandée dans le refrain : "La Mariouche est pour un blanc."

 

 

Le texte :

 

http://www.chansons.lespassions.fr/chanson-vigneault-3.html

 

 


 

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1 mars 2024 5 01 /03 /mars /2024 13:12
Gustave Caillebotte, l'impressionniste inconnu...

À la fois collectionneur, mécène et peintre, Gustave Caillebotte a été un personnage central du mouvement impressionniste. Grâce à des archives familiales inédites, Stéphanie Chardeau-Botteri nous emmène sur la piste d’un homme qui a marqué le milieu artistique du XIXe siècle, symbole d’un Paris en proie au renouveau.
 

Invitée lors du Festival de la Biographie, Stéphanie Chardeau-Botteri a présenté son ouvrage : Gustave Caillebotte, l'impressionniste inconnu...

"Gustave Caillebotte a aidé énormément le mouvement impressionniste et 130 ans après, très peu de personnes le connaissent, donc je me suis dit : Il faut absolument que j'écrive sa biographie, je suis une des descendantes de Caillebotte par son frère parce que l'artiste n'a pas eu d'enfant.

 

Sa vie m'a été racontée par sa nièce, Geneviève Caillebotte (Caillebotte avait 3 frères, l'ainé était un prêtre, le deuxième est mort à 25 ans, très jeune donc sans enfant, et le dernier, c'était mon arrière arrière grand-père qui a eu deux enfants, le premier est mort pendant la guerre de 14, donc il ne restait plus que Geneviève...) Geneviève que j'ai connue jusqu'à mes 14 ans, et qui nous a baignés d'histoires impressionnistes, jusqu'à ce qu'elle décède à à peu près cent ans. C'est elle la principale source, relayée par mon grand-père qui était très proche de sa maman et qui nous a baignés aussi dans cet univers impressionniste.

 

Gustave Caillebotte avait plusieurs casquettes, il n'est pas qu'un peintre impressionniste, mais aussi un très grand collectionneur (Monet, Manet, Renoir, Sisley, Pissarro, Cézanne), il était  un grand régatier, un grand horticulteur, et un philatéliste renommé.

Il a suivi les cours des beaux arts, c'est là qu'il a peint ses Raboteurs de parquet, il a présenté cette oeuvre au Salon officiel, le tableau a été refusé, parce qu'il choquait trop. Donc, à partir de ce moment-là, il s'est dit : "Je vais me tourner vers de nouveaux peintres, la nouvelle peinture et là, il a rencontré Degas qui lui a permis de rencontrer Renoir, Manet, Cézanne et tous les autres. Il est devenu très ami avec Renoir et Monet.

 

Caillebotte avait hérité jeune de son papa, il était relativement aisé, il n'avait pas besoin de vendre ses tableaux, il était très peu vendu à l'époque, il offrait beaucoup de ses tableaux, les oeuvres offertes au Musée d'Orsay sont souvent des cadeaux qui ont été faits à ses descendants. Pendant cent ans, son oeuvre a été oubliée parce qu'il est mort très jeune à 45 ans et qu'il n'a pas cherché à vendre...

 

Ses sources d'inspiration ? D'abord, la nature, avec les régatiers, les rameurs, un sport qui commençait à devenir à la mode, Caillebotte était lui-même un grand régatier, il a gagné énormément de régates, il a construit ses propres bateaux, et aussi le Paris d'Hausman, les rues, les pavés, la pluie qui tombe, les ponts, tout ce qui était moderne. Il a voulu montrer le nouveau Paris, la gare Saint-Lazare, le Pont de l'Europe, il était très attiré par la nouveauté...

 

Il était très proche de sa famille, mais malheureusement, son père, sa mère, son frère sont morts en trois ans à la suite. Avec un autre frère, ils ont vendu leur maison en Essonne, et leur maison rue de Miromesnil à Paris, après ces trois décès, ils ne pouvaient plus vivre dans cette maison, c'était trop triste. Donc, ils ont habité tous les deux ensemble, boulevard Haussmann, ils louaient un appartement très moderne. Après, mon arrière grand-père s'est marié, et Caillebotte est parti vivre au Petit Gennevilliers, et là il vivait avec sa compagne Charlotte.

 

Il a peint environ 500 tableaux... à sa mort, les oeuvres n'étaient pas vendues, elles n'étaient pas sur le marché. La famille ne cherchait pas à les vendre, il n'était pas connu du marché de l'art. Il avait beaucoup aidé Monet, Renoir, Pissarro en leur donnant beaucoup d'argent et en achetant leurs oeuvres. A cette période, il est très connu parmi le mouvement impressionniste, mais quand il est mort, avec les années, on l'a un peu oublié...

 

Caillebotte avait une vision très moderne de la vie : les peintures en perspective, peintes de haut, en haut des toits de Paris, avec de nouveaux points de vue... Pour lui, c'était important d'innover, il a beaucoup influencé les peintres actuels.

 

Je suis moi-même experte en tableaux et cela vient de la famille, j'ai été bercée dans cet univers-là. Mon grand-père m'emmenait voir des expositions. Il nous expliquait tout, tous les mouvements, j'ai fait des études de droit et rapidement, je me suis dit : "Non, ce n'est pas pour moi..."

Caillebotte a peint aussi des nus, mais ça ne plaisait pas du tout, c'était beaucoup plus rude, sans aucune mythologie...

 

Le journaliste qui interroge Stéphanie Chardeau-Botteri lui pose alors cette question : "Est-ce qu'on ne peut pas dire aujourd'hui que le marché de l'art est devenu un peu fou ?", le journaliste citant alors l'exemple d'un peintre qui a mis une merde, un étron dans un tube, qui s'est vendu une fortune. "ça, moi je sais le faire.", commente le journaliste.

"Un petit peu, le marché de l'art accepte trop de choses", répond la jeune femme.

Le journaliste insiste : "L'art est devenu un marché spéculatif."

"Oui, un  peu plus... je pense que l'histoire de l'art fera son travail, et à la fin, ne resteront que les bons.", répond Stéphanie Chardeau-Botteri.

"Est-ce que le truc qu'on a payé 300 millions de dollars, demain ça vaudra des cacahuètes ?"

Réponse : "Je pense peut-être. L'histoire de l'art va choisir certains artistes et d'autres seront éjectés."

 

 

 

 

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 13:11
Ces airs qui jamais ne nous quitteront...


Pour clôturer le Festival de la Biographie, un joli moment musical nous a été offert...

En se remémorant la découverte et l’apprentissage de la musique et du chant, la soprano Cecilia Arbel et la pianiste Hyejin Park se souviennent de ces musiques et ces airs qui ne les quitteront  jamais… Parmi ceux-ci, Habanera (Carmen, Bizet), On me nomme Hélène la blonde (La belle Hélène, Offenbach), La méditation de Thaïs (Massenet) ou encore Por una cabeza (Carlos Gardel).

Un florilège qui va de l'opéra français à l'opérette, avec aussi des chansons espagnoles...

On écoute, d'abord, avec bonheur la Habanera de Carmen : 

"L'amour est un oiseau rebelle
Que nul ne peut apprivoiser
Et c'est bien en vain qu'on l'appelle
S'il lui convient de refuser
Rien n'y fait, menaces ou prières
L'un parle bien, l'autre se tait:
Et c'est l'autre que je préfère
Il n'a rien dit mais il me plaît
L'amour!
L'amour!
L'amour!
L'amour!
L'amour est enfant de Bohême
Il n'a jamais, jamais connu de loi
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi!
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime!
Mais, si je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi!
Si tu ne m'aimes pas
Si tu ne m'aimes pas, je t'aime!
Mais, si je t'aime
Si je t'aime, prends garde à toi!
L'oiseau que tu croyais surprendre
Battit de l'aile et s'envola
L'amour est loin, tu peux l'attendre
Tu ne l'attends plus, il est là!
Tout autour de toi, vite, vite
Il vient, s'en va, puis il revient
Tu crois le tenir, il t'évite
Tu crois l'éviter, il te tient
L'amour!
L'amour!
L'amour!
L'amour!"

On est ensuite comme envoûté par la Méditation de Thaïs de Massenet, interprétée au piano par Hyejin Park  ...La Méditation est un intermède instrumental joué entre les deux scènes de l'acte II de l'opéra Thaïs et constitue un pivot narratif juste au milieu de l'œuvre...

 

Puis, on reconnaît un air amusant extrait de La Belle Hélène d'Offenbach :

"On me nomme Hélène la blonde, la blonde fille de Léda j’ai fait quelque bruit dans le monde, Thésée, Arcas et cætera ... et pourtant ma nature est bonne, mais le moyen de résister, alors que Vénus la friponne se complaît à vous tourmenter ; dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu  à faire ainsi cascader la vertu ? ah ! malheureuses que nous sommes !... beauté, fatal présent des cieux !... il faut lutter contre les hommes, il faut lutter contre les dieux !... avec vaillance, moi, je lutte, je lutte et ça ne sert à rien... car si l'olympe veut ma chute, un jour ou l'autre il faudra bien... dis-moi, Vénus, quel plaisir trouves-tu a faire ainsi cascader la vertu ?"

Nous sommes alors invités à un voyage vers la lune avec un extrait de l'opéra féerie d'Offenbach : Le Voyage dans la Lune... ô reine de la nuit, reine silencieuse...

 

"Ô reine de la nuit,
Reine silencieuse !
Dans le ciel où sans bruit
Tu vas mystérieuse,
Mon cœur tout éperdu
Que ta pâleur enivre,
Mon cœur voudrait te suivre
Vers le monde inconnu !

Oui, sur terre tout m’importune
Et dans les cieux
Je serai mieux :
Papa, papa ! je veux la lune !…

II
Quand ta douce clarté
Fait pâlir les étoiles,
Quand du ciel argenté
Tu déchires les voiles,
Ô lune ! jusqu’à toi
Je sens aller mon âme,
Et ta divine flamme
M’attire malgré moi !
Oui, sur terre tout m’importune..."
Etc.

 Un pur divertissement encore avec cet air de La Périchole d'Offenbach : Ah ! Quel dîner je viens de faire ! grâce à une magnifique interprétation de la soprano Cécilia Arbel...

 

"Ah! quel dîner je viens de faire! 
Et quel vin extraordinaire! 
J'en ai tant bu, mais tant tant, tant, 
Que je crois bien, que maintenant 
Je suis un peu grise, un peu grise. 
Mais chut! 
Faut pas qu'on le dise! 
Chut! 

Si ma parole est un peu vague, 
Si tout en marchant je zigzague, 
Et si mon oeil est égrillard, 
Il ne faut s'en étonner, car... 
Je suis un peu grise, un peu grise.
Mais chut! 
Faut pas qu'on le dise! 
Chut!" 

On se laisse encore griser par ce célèbre tango de Carlos Gardel : Por Una Cabeza, interprété au piano.

On écoute ensuite une interprétation haute en couleurs et amusante de cette chanson La Tarantula du compositeur espagnol Geronimo Gimenez...

"La tarántula é un bicho mú malo;
No se mata con piera ni palo;
Que juye y se mete por tós los rincones
Y son mú malinas sus picazones.
¡Ay mare!, no zé que tengo
Que ayé pazé por la era
Y ha principiaito a entrarme
Er má de la temblaera.
 
Zerá q’a mí me ha picáo
La tarántula dañina
Y estoy toitico enfermáo.
Por su sangre tan endina.
¡Te coman los mengues
Mardita la araña
Que tié en la barriga
Pintá una guitarra!
Bailando se cura tan jondo doló.
¡Ay! ¡Mal haya la araña que a mí me picó!
 
No le temo á los rayos ni balas
Ni le temo á otra cosa más mala
Que me hizo mi pare;
Más guapo que er gayo
Pero á ese bichito lo parta un rayo.
¡Ay mare! yo estoy malito.
Me está entrando unos suores
Que me han dejaito seco
Y comío de picores.
 
Zerá que á mí me ha picáo
La tarántula dañina,
Por eso me he quedao
Más dergao que una sardina.
¡Te coman los mengues,
Mardita la araña
Que tié la barriga
Pintá una guitarra!
Bailando se cura tan jondo doló.
¡Ay! ¡Mal haya la araña que a mí me picó!"

 

"La tarentule est une bête infernale 

on ne la tue ni avec des pierres ni avec des bâtons ;
qui fuit et se cache dans tous les coins
Et ses piqûres sont très mauvaises
Oh ma mère ! Je ne sais c’que j’ai
Car hier j’suis passé sur l’aire
Et du tout début, est entré en moi
le mal de la tremblote
 
Ce sera que m’aura piqué
la nuisible tarentule
Et j’suis vraiment rendu malade.
Par son sang si infernal
Les démons te mangent
Maudit’ araignée
Qu’a sur le ventre
Une guitare peinte !
C’est en dansant qu’on soigne cette douleur si profonde
Oh ! Maudit’ araignée qui m’a piqué !
 
J’n’ai pas peur des éclairs ni des balles
J’n’ai pas peur non plus d’autres choses plus mauvaises
Car mon père m’a fait 
Plus beau qu’un coq
Mais cette p’tite’ bêt’, qu’un éclair la frappe
Oh mère ! j'suis si malade.
Me viennent des sueurs
Qui m’ont laissé tout sec
Et mangé de démangeaisons.
 
 
Ce sera que m’aura piqué
la nuisible tarentule
Et c’est pour cela que je suis resté.
Plus maigre qu’une sardine.
Les démons te mangent,
Maudit’ araignée
Qu’a sur le ventre
Une guitare peinte !
C’est en dansant qu’on soigne cette douleur si profonde
Oh ! Maudite araignée qui m’a piqué !"
 

Enfin, c'est un magnifique voyage vers l' Espagne qui nous est proposé avec cette célèbre chanson d' Agustin Lara : Granada :


"Granada, tierra soñada por mí     Grenade, pour moi terre de rêve,
Mi cantar se vuelve gitano cuando es para ti     Mon chant devient gitan quand c'est pour toi,
Mi cantar hecho de fantasía     Mon chant est fait de fantaisie,
Mi cantar, flor de melancolía     C' est une fleur de mélancolie
Que hoy te vengo a dar     Que je t'offre aujourd'hu­i.
Granada tierra ensangrent­ada en tardes de toros     Grenade, terre ensanglant­ée le soir avec les taureaux,
Mujer que conserva el embrujo de los ojos moros     Femme qui conserve le charme des yeux mores,
De sueño rebelde y gitana     Des rêves rebelles et gitane
Cubierta de flores     Couverte de fleurs
Y beso tu boca de grana, jugosa manzana     Et baise ta bouche de grenade, fruit juteux
Que me habla de amores     Qui raconte des histoires amours.
Granada manola     Grenade, fille du peuple,
Cantada en coplas preciosas     Chantée en couplets précieux,
No tengo otra cosa     Je n'ai pas autre chose
Que darte que un ramo de rosas   à t'offrir qu'un bouquet de roses.
De rosas de suave fragancia     Des roses avec un doux parfum
Que le dieron marco a la Virgen Morena     Qui ont donné de la valeur à la Vierge Noire.
Granada tu tierra está llena de linda mujeres     Grenade ta terre est remplie de jolies femmes,
De sangre y de sol     De sang et de soleil.
De rosas de suave fragancia     Des roses avec un doux parfum
Que le dieron marco a la Virgen Morena     Qui ont donné de la valeur à la Vierge Noire.
Granada tu tierra está llena de linda mujeres     Grenade ta terre est remplie de jolies femmes,
De sangre y de sol     De sang et de soleil."

 

 

Bravo et merci aux deux musiciennes pour ce moment d'évasion, de rêves, d'humour : merci à Hyejin Park (piano)  et Cécilia Arbel (chant)...
 

 

 

 

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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 13:04
Paysages découpés...

 

Tout un monde de couleurs vives ! Jérémie Fischer compose des tableaux avec des papiers découpés...

Notamment des paysages inspirés des tableaux de Paul Cézanne père du mouvement impressionniste et considéré comme le précurseur du post-impressionnisme et du cubisme.

 

 "Cézanne était installé en pays d’Aix, il a peint sa région. Je suis allé là où il peignait. Et je me suis inspiré de ces paysages pour en faire des découpages et tout un travail graphique", explique cet artiste diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg en 2011.

 

Dans une exposition organisée par le  Carré d'art de Nîmes, on pouvait découvrir des grands formats sur lesquels on pouvait reconnaître la montagne Sainte-Victoire, les carrières romaines Bibémus ou encore des vues de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ainsi, Jérémie Fischer ne cesse de réinventer le portrait paysager avec une grande économie de moyens, employant du papier encré, découpé et le collage.

Des éclats de couleurs, des contrastes, des paysages du sud aux teintes éclatantes...

 

On aime cette série de tableaux La Danse des Etoiles où les étoiles dansent sur des paysages qu'elles envahissent de leurs rayons lumineux...

 

On reconnaît ce lieu étonnant Vallon Pont d'arc dans les gorges de l'Ardèche... Le Pont d'Arc est une arche naturelle située dans le sud de l'Ardèche. Datée d'au moins 500.000 ans, ses dimensions sont impressionnantes : 54 mètres de hauteur pour 60 mètres de largeur. L'eau s'est infiltrée progressivement dans la roche calcaire pour finalement créer une immense ouverture sur les Gorges de l'Ardèche.

 

On aime aussi cette affiche créée pour les Nuits de la lecture avec une énorme lune aux teintes vibrantes, des étoiles qui scintillent...

Ou encore ce superbe lion jaune stylisé,  un visuel réalisé pour l'affiche du Mois de la petite enfance...

 

 On pouvait aussi découvrir dans cette exposition des carnets de croquis, des livres d’artistes, des estampes.  "J’aime aussi faire des créations animées, notamment pour les livres jeunesse, en jouant avec la transparence, en déplaçant des éléments, ce qui fait apparaître des mots par exemple", explique l’artiste qui a notamment co-fondé la revue littéraire et dessinée Pan avec l’auteur J-B Labrune et l’éditeur Julien Magnani.

 

On pouvait aussi feuilleter ce conte de Jérémie Fischer : La danse des Etoiles, qui raconte la quête du Soleil, parti à la recherche de celle qui veillera sur la nuit : la lune. Les fleurs, les arbres, les collines, le lac et les montagnes sont les témoins de cette recherche. Les étoiles, de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que le soir avance, accompagnent le Soleil dans son périple. "La Danse des Étoiles" se déroule le temps d'une soirée, du jour à la nuit, des couleurs chaudes aux couleurs froides. Un magnifique livre pour les enfants petits et grands...

 

 

 


 

Photo et vidéo : rosemar

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