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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 11:20
Une farce romaine : l'histoire extraordinaire de Cléopâtre...

 

Un spectacle hilarant, rempli de références à l'antiquité romaine, un spectacle érudit et loufoque en même temps, un spectacle parodique qui fait appel à toutes les ressources du comique : comique de gestes, de mots, de situation, de caractère, de répétition...

Un spectacle en plein air à la façon antique...

Un spectacle vivant qui fait intervenir les spectateurs invités à participer à toutes les péripéties de cette farce romaine.... un spectacle musical avec danses, accompagnement d'instruments de musique antiques...

Un spectacle complet auquel ont pu assister, pendant les Journées Romaines, les habitants de Nîmes, anciennement Nemausus.

 

Et comme les acteurs ne sont que trois, les spectateurs sont immédiatement conviés à jouer le rôle du choeur...

"Je vous propose d'être le choeur de cette comédie antique. A tous moments, on viendra vous solliciter, on vous donnera une phrase et vous devrez la répéter ensemble. On va s'entraîner un peu : Nous sommes le choeur !" déclame en préambule un des acteurs de la pièce.

"Nous sommes le choeur !" répètent les spectateurs.

"Pas mal ! vous avez déjà fait choeur dans votre vie, non ?" commente le comédien...

Puis il appelle l'auteur de la pièce qui dit-il "nous fait la grande joie, le grand honneur d'être là parmi nous cet après midi. On va l'appeler par son nom, il s'appelle Cubitus Radius !"

Et la foule de répéter Cubitus Radius !

"Mais comme il a un ego surdimensionné, comme il est un peu sourd, surenchérit le comédien, il faut y aller vraiment, vraiment, vraiment..."

Et la foule de se prêter au jeu de la répétition...

 

Et voici qu'apparaît Cubitus Radius !

"Nous nous trouvons à Rome, au moins pour le premier acte de cette comédie." et le choeur est invité à acclamer les musiciens qui entrent pour commencer la pièce de théâtre...

"Némausiens, Némausiennes, nous sommes en - 36, avant qui on ne sait pas ! Vous allez découvrir l'histoire extraordinaire des trois personnages les plus importants de tous les temps ! J'ai nommé : Octave... j'ai nommé également Marc Antoine, et enfin, la grande, la belle, la fabuleuse  Cléopâtre !

Vous verrez de la rébellion, de la haine, de l'amour, de l'audace et du sang Rhésus A +."

 

La pièce met en scène la rivalité entre Octave et Marc Antoine, les deux consuls désireux de devenir les maîtres de Rome... tout en prenant quelques libertés avec l'histoire...

 

Sont évoquées les moeurs et les institutions romaines : l'appel aux dieux, les sacrifices, les Vestales, avec des allusions à l'actualité de notre époque.

 

Les comédiens mêlent fiction et réalité dans un aller-retour continuel entre les faits historiques et la farce humoristique afin de nous plonger dans un univers antique aussi divertissant qu’instructif.

 

Bravo aux comédiens de la Compagnie Effet Tchatche et aux spectatrices et spectateurs qui ont joué les rôles de la Vestale, de la mer, des mouettes, de la tortue, de Cléopâtre...

 

 

La vraie histoire de Cléopâtre :

 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/cleopatre-marc-antoine-vs-octave-passer-a-l-actium-2755632

 

 

 

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9 juin 2023 5 09 /06 /juin /2023 12:05
Rendez-vous aux Jardins de la Fontaine...

 

Les rendez-vous aux Jardins de la Fontaine, à Nîmes, ont été l'occasion d'admirer de nombreux bouquets de fleurs : bougainvilliers, dipladénias, lavandes...

 

Des allées de fleurs, des noms de plantes et de fleurs à découvrir : connaissez-vous la verveine, la santoline, la germandrée fruitée, le ciste pourpre, l'abelia grandiflora, l'agapanthe ?

Savez-vous reconnaître le pistachier térébinthe, le thym cilié, la sauge bleue, la  centaurea pulcherrima, le romarin, la sarriette des montagnes, le paliure, ou épine du Christ, le troène luisant, la  lavande, l' hélichryse,  la spirée du Japon, l'arbousier, le chèvrefeuille des bois... le fenouil sauvage, l' orpin de Nicée ?

Que de poésie et de charme dans tous ces noms de végétaux ! 

La verveine, l'herbe de Vénus, l'agapanthe, la fleur de l'amour, la centaurée, la plante du Centaure, l'hélichryse, le soleil d'or, des noms mythiques...

 

Des couleurs variées, éclatantes dans ces allées aménagées pour la circonstance... on admirait en particulier les teintes de pourpres des bougainvilliers et des dipladénias...

Des senteurs enivrantes près des bouquets attiraient toutes sortes d'insectes, abeilles, bourdons, et même un sphinx colibri aux teintes de feux...

 

Et l'occasion d'apprendre comment pailler les sols, avec des noyaux de pêches, des plaquettes de peuplier, des coques de fèves de cacao, du miscanthus...

 

L'occasion d'apprendre encore ce qu'est une ripisylve, une végétation bordant les milieux aquatiques... ce qui permet de protéger les rives contre l'érosion, le saule, l'aulne et le frêne sont les mieux adaptés car ils ont des racines profondes... c'est aussi une zone tampon qui permet d'épurer et de fixer les nitrates, les phosphates des terres agricoles, c'est enfin une zone de refuge, lieu de ressources de nourriture, lieu de reproduction et de vie pour de nombreuses espèces animales, végétales terrestres et aquatiques. La diversité biologique y est maximale.

 

L'occasion encore d'apprendre comment économiser l'eau dans les jardins, par exemple arroser le soir pour éviter l'évaporation...

 

Des jardiniers étaient présents pour répondre à nos questions, et satisfaire notre curiosité...

 

Les Jardins de la Fontaine accueillaient de nombreuses animations pour tous les publics, petits et grands, passionnés par la nature, néophytes ou amateurs éclairés...

 

Une occasion de redécouvrir la nature, ses beautés, son harmonie dont nous sommes souvent trop éloignés quand nous vivons en ville...

 

 

 

 

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19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 09:45
La glycérie flottante...

 

Dans un extrait des Travailleurs de la mer, Hugo évoque les herbes luxuriantes de l'île de Guernesey, et notamment la "glycérie flottante"...

 

"L’herbe à Guernesey, c’est l’herbe de partout, un peu plus riche pourtant ; une prairie à Guernesey, c’est presque le gazon de Cluges ou de Géménos.

Vous y trouvez des fétuques et des pâturins, comme dans la première herbe venue, plus le cynodon pied-de-poule et la glycérie flottante, plus le brome mollet aux épillets en fuseau, plus le phalaris des Canaries, l’agrostide qui donne une teinture verte, l’ivraie raygrass, le lupin jaune, la houlque qui a de la laine sur sa tige, la flouve qui sent bon, l’amourette qui tremble, le souci pluvial, l’ail sauvage dont la fleur est si douce et l’odeur si acre, la fléole, le vulpin dont l’épi semble une petite massue, le stipe propre à faire des paniers, l’élyme utile à fixer les sables mouvants.

Est-ce tout ?

non, il y a encore le dactyle dont les fleurs se pelotonnent, le pannis millet, et même, selon quelques agronomes indigènes, l’andropogon. Il y a la crépide à feuilles de pissenlit qui marque l’heure, et le laiteron de Sibérie qui annonce le temps. Tout cela, c’est de l’herbe ; mais n’a pas qui veut cette herbe ; c’est l’herbe propre à l’archipel ; il faut le granit pour sous-sol, et l’océan pour arrosoir."

 

Quelle variété dans cette évocation ! Et quelle poésie dans tous ces termes mystérieux et étranges ! Fétuques, pâturins, cynodon, brome, phalaris, agrostide, ivraie, lupin, houlque, flouve, fléole, vulpin, stipe, élyme, dactyle, pannis, crépide, laiteron !

 

On est ébloui par cette énumération de plantes, par cette profusion de mots !

 

Que de noms aux sonorités lointaines, pleines d'exotisme ! Que de végétations à découvrir !

 

Et la glycérie flottante nous semble particulièrement étrange...

 

Quelle est cette plante aquatique, qui flotte sur les ondes ? Le nom nous étonne par des sonorités discordantes : rudesse des gutturales "g" et "r", douceur de la sifflante, acuité de la voyelle "i" réitérée...

 

Ce mot ancien vient d'un adjectif grec "glykéros", "doux" qui peut qualifier dans l'antiquité le miel, une fleur, une lumière, un chant, le sommeil ou encore le retour dans la patrie, chez Homère...

Ainsi, la "glycérie" revêt une dimension mythique, elle évoque une idée de douceur, d'harmonie...

 

Associé à l'adjectif "flottante", le nom prend encore plus de relief, on perçoit des ondoiements d'herbes, des images d'eau miroitante, des frissons de lumières sur les ondes...

 

On voit des roseaux, aux tiges feuillées, des herbes vertes qui se reflètent dans les moires des étangs, des mouvements légers...

 

Un tableau digne des peintres impressionnistes nous séduit, et nous subjugue de couleurs, de lumières, de vie...
La glycérie flottante fait naître des paysages de lacs, de marécages aux miroirs éblouissants...

 

 

 

 

 

 

La glycérie flottante...
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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 11:49
Nîmes et le prix Goncourt...

Une exposition intitulée Nîmes et le prix Goncourt mettait en lumières trois figures illustres, trois Nîmois : Alphonse Daudet, Marc Bernard et Jean Carrière...

L'exposition présentait aussi de nombreuses couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

Une exposition qui raconte l'histoire de ce célèbre prix littéraire, en mettant l'accent sur trois auteurs nîmois.

Alphonse Daudet fut d'abord l'exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, Marc Bernard fut primé en pleine guerre, L'épervier de Maheux de Jean Carrière fut l'un des prix les mieux vendus de l'histoire mais aussi l'un des plus lourds à porter pour son auteur.

 

Le premier prix Goncourt fut décerné en 1903.

Il y a 50 ans, le prix Goncourt était attribué à Jean Carrière, à cette occasion son fils a demandé une exposition sur ce thème à la ville de Nîmes.

 

 

Dans un premier espace, on découvre les prémices de l'histoire de ce prix.

Les frères Goncourt sont deux intellectuels argentés, et aussi deux affreux bonhommes : misogynes, antisémites, mais ils sont attachés à la modernité de la littérature. Ils ont soutenu de jeunes auteurs talentueux.

Edmond de Goncourt crée l'académie Goncourt. Et quand il dépose son testament, il choisit Alphonse Daudet comme exécuteur testamentaire...

Daudet est alors très connu comme un écrivain régionaliste, il a écrit aussi des romans d'aventures qui paraissent dans la presse sous forme de feuilletons...

Dans l'exposition, on pouvait voir ainsi un manuscrit d'un  roman intitulé Jack, corrigé par la femme de Daudet qui joua un rôle actif dans l'écriture de ses oeuvres.

 

Le prix Goncourt est créé en 1903 et décerné à un roman de science fiction : il est attribué à  John-Antoine Nau pour son roman Force ennemie (Editions de la Plume).

En voici le résumé :
Un homme est enfermé dans un asile d'aliénés. Est-il fou ? Ou bien sont-ce les aliénistes qu'il faudrait mettre à sa place ? Il se croit habité par un esprit d'une autre planète et tombe passionnément, follement, désespérément amoureux d'une femme, Irène, internée comme lui dans le même établissement. Il s'enfuit, elle sort de l'asile, disparaît... Il court jusqu'au bout du monde pour la retrouver...

On le comprend : cette oeuvre est complètement tombée dans l'oubli, alors que d'autres prix Goncourt restent célèbres, par exemple Le Feu de Barbusse en 1916, un ouvrage écrit en pleine guerre.

 

Marc Bernard, quant à lui, reçoit le prix Goncourt en 1942 : c'est un écrivain nîmois, issu d'un milieu populaire, il écrit des romans prolétariens, et en 1942, il est récompensé pour "Pareils à des enfants." Marc Bernard y retrace son enfance à Nîmes...

L’objectif de Marc Bernard pour Pareils à des enfants était de faire revivre des gens simples. Le récit relate les premières années du héros : son enfance, le départ de son père infidèle et coureur de jupons, la vie quotidienne difficile avec sa mère, tout cela inscrit dans le décor de sa Nîmes natale.

En raison d'une pénurie de papier, le livre s'est mal vendu à l'époque, en pleine guerre.

Les oeuvres de Marc Bernard ont été cependant constamment rééditées, il fut un homme de gauche très engagé.

L'exposition permettait des découvrir des extraits de son roman "Pareils à des enfants", qui étaient situés sur un plan de la ville de Nîmes.

On pouvait découvrir aussi un film Une journée toute simple, réalisé d'après un roman de Marc Bernard... une journée à Nîmes en 1968.

 

Enfin, Jean Carrière, né à Nîmes, est issu d'une famille de musiciens. Il écrit d'abord des essais sur le jazz et la musique du début du XXème siècle.

A 17 ans, il connaît une crise existentielle : il a l'impression de perdre son enfance, une période vécue comme une merveille, il a la nostalgie de cette époque.

Puis, il devient le secrétaire particulier de Jean Giono qu'il considère comme son père spirituel. Giono l'encourage à écrire.

En 1967, il écrit son premier roman : Retour à Uzès, couronné par le prix de l'Académie Française.

En 1972, il reçoit le prix Goncourt pour L'épervier de Maheux : un des plus gros succès de l'histoire du Prix Goncourt.

Pourtant, Jean Carrière vit mal ce succès, c'est une personnalité fragile.

Son père meurt peu après dans un accident et il fait une dépression.

En 1987, il publie Le Prix d'un Goncourt où il raconte ses difficultés à la suite de l'obtention de ce prix. Il était passé soudain de l'ombre à la lumière... il était devenu très vite l'écrivain des Cévennes. Et ce n'était pas son intention...

 

L'exposition permettait de découvrir de nombreux documents : manuscrits, extraits de romans, photos, article de journaux... ainsi que de nombreuses reproductions de couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

 

 

 

 

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5 mai 2023 5 05 /05 /mai /2023 11:29
La reine de l'Egyptologie...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison a rédigé une biographie de Christiane Desroches Noblecourt, égyptologue : elle a été son élève et elle est venue présenter son ouvrage lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Christiane Desroches Noblecourt est une des rares femmes à avoir laissé son nom dans l'histoire de l'Egyptologie.

 

"Elle a fait beaucoup pour l'Egypte, pour le musée du Louvres qu'elle a vraiment enrichi. C'est elle qui a initié la campagne de Nubie : en 1954, Nasser qui arrive au pouvoir décide qu'il faut moderniser et industrialiser le pays. Il va faire construire un grand barrage au sud d'Assouan. Ce grand barrage va créer un lac de 500 kilomètres qui va noyer la Nubie. Il noie ainsi toute une partie de l'histoire, avec deux temples emblématiques, le temple d'Abou Simbel et les temples de l'île de Philae.

 

Christiane Desroches Noblecourt clame qu'on ne peut pas laisser disparaître un patrimoine aussi colossal. C'est elle qui génère le début de la campagne de Nubie qui va durer 20 ans, et pendant 20 ans de sa vie, elle va se battre pour que les temples soient sauvés, déplacés.

Et elle y parvient grâce à l'Unesco et au soutien des Egyptiens. C'est une énorme aventure humaine.

 

Construire ces temples a été déjà une colossale entreprise humaine. Ce qu'ont fait les Egyptiens anciens, construire ces temples, cela a déjà été colossal... Ceux qui ont déplacé le monument et qui ont découpé Abou Simbel, (parce qu' Abou Simbel, c'était un temple creusé dans la roche), tous ces hommes qui ont découpé, qui ont démonté, qui ont remis le temple dans un endroit préservé ont fait un vrai travail de génie.

 

Dans le livre, il y a deux chapitres sur la campagne de Nubie : une grande aventure humaine... on n'imagine pas aujourd'hui que cinquante nations dans le monde ont donné de l'argent pour sauver des temples...

Aujourd'hui, cela paraît vraiment inimaginable et cette grande aventure humaine nécessite d'être remise au goût du jour et racontée, parce qu'il faut voir ce que les hommes au XXème siècle ont fait aussi. L'amitié et la coordination entre les peuples, à ce moment-là, entre 1960 et 1980 a fait en sorte qu'un patrimoine mondial a été sauvé.

 

Et c'est de là qu'est issue la notion de patrimoine mondial de l'Unesco.

 

Christiane Desroches Noblecourt a aussi régné 50 ans sur le Louvres, c'est elle qui a vraiment démocratisé et popularisé l'Egyptologie. Avant, c'était quand même un domaine très intimiste et grâce aux grandes expositions qu'elle a initiées, comme en 67 l'expo Toutankhamon, en 76, l'expo Ramsès, ces expositions qui attirent énormément de monde... en 67, il y a un million deux cent mille personnes qui vont voir Toutankhamon, alors que personne n'allait en Egypte et que les voyages en Egypte, c'était pour une toute petite élite."

 

https://www.babelio.com/livres/Le-Tourneur-dIson-Christiane-Desroches-Noblecourt--La-reine-de-lg/1435086#!

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 11:25
Champollion : le dernier voyage...

 

Claudine Le Tourneur d'Ison est venue présenter son livre : Champollion, le dernier voyage, lors du Festival de la Biographie à Nîmes...

Claudine Le Tourneur d’Ison s’est passionnée pour l’Égypte dès l’adolescence. Un rêve qui s’est mêlé à celui du voyage et de l’écriture. Après des études de Lettres à la Sorbonne et d’Égyptologie à l’École du Louvre, elle devient journaliste, écrit des livres, dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, et réalise des documentaires pour la télévision.

 

"On a du mal à l'imaginer mais ce dernier voyage de Champollion, c'est en fait le premier, le seul et unique voyage que Champollion ait fait dans sa vie. C'était son rêve d'enfant, il l' a fait en 1828, six ans après avoir découvert la clé du système hiéroglyphique.

Cela a été très compliqué pour lui de monter cette expédition, parce qu'il fallait des fonds, il fallait le soutien du roi de France.

Et donc, finalement, le roi de France Charles X a accepté de donner des fonds pour cette expédition parce que le grand duc de Toscane participait aussi pour la moitié des frais.

 

Dans ce voyage, il y avait 14 personnes, sept Français, sept Toscans. Champollion dirigeait l'expédition qui a duré un an et demi, dans des conditions qu'on imagine assez difficilement aujourd'hui, mais quand on est allé en Egypte, on se rend compte de la difficulté du voyage...

 

Pour Champollion, mettre un pied sur la terre Egyptienne, c'est un peu Moïse mettant le pied sur sa terre promise : pour lui, toute l'Egypte vibre dans son sang, dans son coeur, depuis son enfance.

Quatre ans avant sa mort, il a enfin monté cette expédition, et il fait ce voyage avec l'idée de vérifier que la clé de cette langue qu'il a découverte fonctionne bien.

 

On sait qu'en Egypte, il y a des textes partout, sur les temples, dans les tombeaux. C'est une mise à l'épreuve de son système.

Champollion passe presque un an et demi avec ses collaborateurs qui sont essentiellement des peintres et des dessinateurs, à relever les textes et à les traduire, il sort ainsi l'Egypte d'une nuit de 4000 ans.

Il révèle au monde une civilisation que tout le monde ignorait. Il nous a apporté la révélation d'une civilisation dont nous sommes issus."

 

Dès l'enfance, Champollion s'est intéressé aux langues anciennes, très jeune quand il a vu les hiéroglyphes, il a écrit à son frère qu'il serait le déchiffreur, il avait une prémonition, et il avait aussi une telle passion, il adorait les langues anciennes. A 10 ans, il connaissait déjà plusieurs langues anciennes dont le copte, et c'est grâce à cette culture qu'il a pu déchiffrer et trouver la clé du système.

 

 

https://essentiels.bnf.fr/fr/livres-et-ecritures/les-systemes-ecriture/bdf7550f-78f9-497f-85c5-e21c1dcadf2b-ecritures-dans-egypte-et-nubie-antiques/video/71f259dd-a8d8-4130-ae7c-54411b7bd9e5-comment-champollion-dechiffre-hieroglyphes

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7 avril 2023 5 07 /04 /avril /2023 11:58
Pour étudier un conte : Barbe Bleue de Charles Perrault...

 

Le conte est issu de la tradition populaire. Il est conforme à l'idéal classique du 17ème siècle : "Instruire et plaire", en latin "docere et placere". On y trouve un récit plaisant, animé, assez bref et une ou des morales. Le conte a donc, comme la fable, une valeur argumentative...

I Le texte a toutes les caractéristiques du conte : 


1° Un récit bref, avec enchaînement d'actions, des péripéties... on y trouve les caractéristiques du récit : alternance imparfait / passé simple...
Le récit est vivant avec des scènes très théâtrales : recours au dialogue, au discours direct avec tous les indices du discours : présent, première et deuxième personne, interrogations, impératif etc.


2° Une formule initiale : "il était une fois", ni le lieu, ni l'époque ne sont précisées : un univers mythique et lointain... ce qui donne au conte une valeur universelle.


3° Le conte fait intervenir le merveilleux : ici, la clé tachée de sang indélébile : la clé est "fée", les objets sont dotés d'une vie propre, ils sont ensorcelés...
Rappel : étymologie du mot "fée" : issu de "fatum", le destin, en latin, la fée étant celle qui prédit le destin... "fatum" signifie "ce qui a été dit d'avance".
Les fées ont de nombreux pouvoirs, par exemple, celui de se métamorphoser, de prendre des identités différentes...
Autre indice du merveilleux : Barbe bleue, une couleur impossible dans la réalité.


4° Des formules faciles à retenir : ici "Anne, ma soeur, Anne.."


5° Les personnages ne sont pas nommés : ce sont des stéréotypes, plus que des personnages réels...
Au début : "Il était une fois un homme"... avec l'article indéfini "un". Il est  ensuite désigné par une caractéristique physique "barbe bleue".
Les personnages sont évoqués à travers leurs liens de parenté : "deux filles, la cadette", la mère", ou leur classe sociale : "un homme riche"...
Les personnages sont des stéréotypes : certains représentent le bien, d'autres, le mal : on trouve une schématisation, un manichéisme : une opposition simpliste entre le bien et le mal.
Ici Barbe bleue : le méchant...


II Le récit est attractif : 
1° Un schéma simple : les personnages subissent une série d'épreuves qui forment une sorte d'apprentissage : exemple : le petit Poucet affronte l'abandon.
Ici, la femme de Barbe Bleue est confrontée à l'interdit, puis à la peur de la mort.
Les personnages bienveillants sont récompensés à l'issue de ces épreuves : dignes d'être aimés et heureux. A l'inverse, les méchants sont punis : la mort frappe Barbe Bleue.


2° Un personnage effrayant est mis en scène, ce qui crée un suspense, une émotion. Le personnage de Barbe Bleue est terrifiant et redoutable, son nom connote la peur, selon l'expression "une peur bleue".
Barbe Bleue apparaît comme une variante de l'ogre : il tend des pièges à l'épouse pour vérifier sa fidélité à la parole donnée.
Il est cruel, il a un rôle d'interdicteur, il menace sa femme...


3° Un crescendo dans l'émotion
-Début : mystère des femmes disparues : emploi de la négation répétée : "on ne savait pas"
-La curiosité de l'épouse soulignée par des adverbes d'intensité "si, tant".
-L'épouse qui découvre un spectacle macabre
-Le retour imprévu de Barbe Bleue
-La clé tachée, qu'on ne peut nettoyer
-L'époux impitoyable
-La soeur Anne qui guette un secours avec des formules répétées qui créent un suspense : "ANNE, ma soeur.."


4° Le thème de la curiosité au coeur de ce conte : l'épouse de Barbe Bleue est curieuse, et le lecteur, aussi : il a envie de connaître la suite de l'histoire. une sorte de mise en abime...
La peur qui la saisit, saisit aussi le lecteur, d'autant que la victime est fragile et sans défense...


III Le récit a une valeur morale et contient des messages plus ou moins explicites...

 
1° Il reflète la société du 17 ème siècle : l'homme qui domine dans le couple, il donne des ordres, comme le montre l'emploi d'impératifs... la femme doit obéir... une vision patriarcale.


On trouve souvent dans les contes une société hiérarchisée : des rois, des princes, des riches, des paysans, des humbles.


2° Les contes sont oeuvres de sagesse, avec des leçons diverses...
Quels sont les indices de la morale ?  -le présent de vérité générale,- les formules à valeur universelle : des adverbes « souvent, toujours », le pluriel « tous les jours, mille exemples », ou encore, l’emploi du pronom indéfini « on ».

Ici, deux morales explicites : la première centrée sur la curiosité, un défaut présenté comme typiquement féminin, on retrouve là des mythes anciens : Eve dans la bible, avide de curiosité, ou encore Pandore qui ouvre la fameuse boîte contenant tous les malheurs de l'humanité : ainsi la femme est souvent représentée, dans ces mythes, comme responsable du malheur des hommes : une certaine misogynie, donc...


La deuxième morale semble presque annuler le récit : les monstres n'existent plus, il ne faut pas craindre le mariage : l'épouse change de statut : c'est, de fait, elle qui domine souvent dans le couple : voilà une lecture plus légère et plus amusante... Expression amusante et familière, concernant le mari : « on le voit filer doux ».


3° des morales plus implicites : le récit nous montre les dangers de la curiosité, de la désobéissance, et de la transgression.
Mais le message est ambigu car la curiosité a aussi aidé la femme de Barbe Bleue à mieux connaître son mari, sa véritable nature.

 


Le récit peut nous montrer aussi le danger des apparences  : la femme se laisse séduire par la richesse, les divertissements, le fait qu'il a l'air d'être "un fort honnête homme". L 'honnête homme est au 17ème siècle, celui qui a toutes les qualités de sociabilité, de raison... ici, ce n'est qu'une apparence...

 

Conclusion : les contes ont une valeur morale,  le récit est plaisant, agréable à lire.
L’humour est parfois présent, avec des grossissements, des exagérations dans les caractères… 

 

Le texte :

 

http://clpav.fr/lecture-barbe.htm

     

Pour approfondir :


https://www.radiofrance.fr/franceculture/barbe-bleue-le-feminicide-dans-la-culture-populaire-4437280

 

 

https://webtv.univ-lille.fr/video/10216/de-quoi-nous-parle-le-conte-de-fees-l%E2%80%99exemple-de-barbe-bleue

 

 

Pour étudier un conte : Barbe Bleue de Charles Perrault...
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31 mars 2023 5 31 /03 /mars /2023 11:59
Fascinante Cléopâtre !

 

Qui était Cléopâtre ? Christian-Georges Schwentzel, historien spécialiste de l'Orient hellénistique et romain était invité au Festival de la Biographie... pour présenter son livre sur une des plus grandes légendes féminines  de l'histoire de l'humanité : Cléopâtre : La déesse-reine...

 

"Cléopâtre est tout à fait Egyptienne, c'est ce qui est peut-être difficile à comprendre aujourd'hui parce qu'on est un peu les héritiers des idéologies nationales ou nationalistes du 19ème siècle. On a l'impression qu'on ne peut avoir qu'une seule identité...

Cléopâtre en a deux voire trois : elle descend des conquérants gréco-macédoniens qui sont arrivés en Egypte avec Alexandre le Grand en 332-331 avant JC. Donc, elle a cette identité politique et culturelle grecque, mais elle règne sur l'Egypte, la majorité de ses sujets sont Egyptiens.

 

Et elle réussit parfaitement à s'inscrire dans la continuité des reines pharaoniques. C'est donc aussi une Egyptienne.

Et d'ailleurs le mot Pharaone est employé à cette époque, il apparaît dans des textes de démotique, elle a une titulature de Pharaone complète, comme on le voit très bien sur les bas-reliefs des temples égyptiens.

C'est une reine double dans un royaume double, biculturel, bilingue.

 

Et, en plus, elle est même Romaine : elle est la fille de Ptolémée XII qui était un roi client de Rome, son royaume n'est pas indépendant, il est sous la domination de la puissance romaine.

Or, on sait que les rois clients avaient la citoyenneté romaine, donc, en tant que fille d'un citoyen romain, elle est Romaine aussi...

 

Elle est donc Egyptienne, Grecque et Romaine et c'est ce qui fait la richesse de ce personnage...

L'une des richesses, parce que c'est bien plus que cette question des identités, elle est aussi la plus grande femme de pouvoir de toute l'histoire de l'humanité.

 

Cela fait plus de deux mille ans qu'on parle d'elle : tout le monde la connaît, le nom est universellement connu pas seulement en France. Dans le monde entier, elle fascine depuis 2000 ans.

Quelle a été sa politique dans ce contexte de domination romaine ? Elle s'en est sortie très bien...

Pourquoi, ensuite, on a fantasmé sur elle ? Pourquoi elle est devenue ce grand mythe féminin ?

Des papyrus, des documents épigraphiques, des pièces de monnaie qu'elle a fait frapper en grand nombre ou encore des représentations sur les tombes égyptiennes, dans la sculpture, des représentations de type grec aussi bien que des représentations de type égyptien : tout cela nous permet de voir comment elle-même voulait se présenter, comment elle voulait apparaître aux yeux de ses sujets...

Rien à voir avec ce qu'on a pu dire par ailleurs c'est à dire que c'était une femme fatale, un monstre féminin, une prostituée, une nymphomane qui soi disant s'offrait à son harem d'esclaves et qui n'était jamais satisfaite...

Autant de calomnies inventées par les ennemis romains : son malheur est d'avoir été vaincue à la bataille d'Actium, en 31 avant JC par Octave, le romain qui va devenir ensuite l'empereur Auguste, fondateur de l'empire romain.

Un Romain très misogyne comme beaucoup de Romains : c'est insupportable pour les Romains le pouvoir féminin.

Donc, les Romains vont salir la mémoire de Cléopâtre et vont plaquer tous les stéréotypes possibles de la misogynie, de la phallocratie romaine sur cette figure.

C'est devenu aussi un mythe pour cette raison-là : les Romains, à force de dire du mal d'elle, ont fait d'elle la plus grande légende féminine de l'histoire de l'humanité.

Elle a fait fantasmer pendant 2000 ans depuis l'antiquité où elle fait déjà fantasmer...

Lucain, qui écrit à l'époque de l'empereur Néron, fantasme déjà : il condamne Cléopâtre mais il ne peut pas s'empêcher d'être attiré par cette beauté nocive, il parle de ses seins qu'on voit sous son vêtement transparent. C'est un concentré d'érotisme et d'exotisme, déjà dans l'antiquité romaine...

Ensuite on passe par le Moyen Age : Boccace, par exemple, fantasme sur la mort de Cléopâtre, et d'autres auteurs ensuite.

Elle entre dans la peinture et jusqu'au cinéma aujourd'hui... Sa mort est fortement érotisée avec ce serpent, elle s'est sans doute suicidée au moyen d'un serpent.

Elle se suicide parce que le vainqueur Octave veut l'exhiber dans les rues de Rome : ce sera le clou de son spectacle triomphal. Il aurait remporté un immense succès s'il avait pu traîner cette prostituée.

Et elle ne veut pas être humiliée... elle se suicide selon un scénario prévu à l'avance, elle se fait apporter par un paysan un serpent caché sous un panier de figues, un serpent probablement endormi. Elle avait fait des essais, elle connaissait les poisons, elle connaissait les venins. Et c'est tout de même atroce, elle avait fait des essais sur des condamnés à mort, nous dit Plutarque..."

 

 

 

 

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 13:26
Romanesque et réalisme dans Manon Lescaut...

 

On constate dans l'oeuvre de l'Abbé Prévost un mélange étonnant de romanesque et de réalisme...

 

I)Le romanesque est particulièrement présent : 

Qu'est-ce que le romanesque ? Tout ce qui est extraordinaire, imaginaire, presque invraisemblable... Les personnages sont souvent trop parfaits en regard de la vie courante, le romanesque se caractérise aussi par un style particulier : la déclamation, les hyperboles...

1)D'abord, l'oeuvre ressemble à un roman d'aventures extraordinaires : on y retrouve tous les ingrédients du genre :

-des rencontres fortuites : l'homme de qualité qui rencontre Des Grieux, à deux reprises, au début du roman, à Pacy sur Eure avec le convoi de déportées, puis à Calais, quand Des Grieux est revenu d'Amérique...

La rencontre de Des Grieux avec Manon est elle-même fortuite.

-des enlèvements : Des Grieux enlève Manon alors qu'elle doit rentrer dans un couvent.

-des séparations, des retrouvailles : Manon et Des Grieux se trouvent plusieurs fois séparés, puis se retrouvent.

-des arrestations et des évasions : Des Grieux s'évade de la prison de St Lazare, Manon s'évade de l'hôpital. Chaque fois, le hasard fait bien les choses : on s'évade assez facilement.

C'est une suite d'aventures extraordinaires, parfois sanglantes : Des Grieux tue un garde de Saint Lazare, lors de son évasion. Le frère de Manon est tué par un garde du corps.

Les personnages complotent : Des Grieux recrute des hommes de main pour essayer d'arracher Manon au convoi des déportées.

-les personnages se déguisent parfois : Des Grieux se déguise en jeune écolier pour abuser le vieux GM, il se fait passer pour le frère de Manon. Manon, elle, se déguise en homme pour s'évader de l'hôpital.

Prévost utilise là des situations assez conventionnelles, et se conforme à une mode littéraire...

Un auteur du 18 ème siècle se moque volontiers de ce goût pour le romanesque : c'est Voltaire qui, dans Candide, se livre à une parodie du romanesque, grâce à des exagérations burlesques.

 

2)Par ailleurs, on note le caractère peu vraisemblable ou factice des événements qui jalonnent la vie des personnages :

-la même situation se reproduit trois fois : Manon trompe le chevalier Des Grieux à trois reprises, avec M de B, fermier général, avec le vieux GM, puis avec le fils de ce dernier. 

Et chaque fois, Des Grieux lui pardonne ces trahisons, et chaque fois, une nouvelle vie commence.

Les personnages connaissent le comble du bonheur, puis les abîmes du malheur.

-le hasard joue un grand rôle dans l'ensemble du roman : c'est par un hasard malheureux que Manon est mise en présence de son frère, il loge dans la même rue et la reconnaît à sa fenêtre.

-d'autre part, certains faits demeurent inconnus et surprenants : nous ne savons rien des parents de Manon, ont-ils été mis au courant de son arrestation, de sa déportation ?

-malgré leurs défauts, les personnages sont souvent présentés sous un aspect favorable : c'est le cas de Manon, "la plus parfaite des créatures". Les deux héros sont de "parfaits amants." Cette perfection est romanesque, loin de la réalité.

 

II ) Pourtant, les réalités de l'existence sont très présentes dans le roman...

C'est même une réalité sordide qui fait irruption dans le roman français : le héros apparaît comme un escroc, Manon est une fille des rues, on peut parler d'une certaine ambiance de débauche.

1)-Le cadre est bien  réel : l'action ne se passe pas dans un univers lointain et mythique.

-C'est une époque bien précise qui est évoquée : la Régence... Des Grieux et Manon sont présentés comme contemporains de l'auteur : le roman paraît en 1731 et l'action se déroule en 1719 sous la Régence de Philippe d'Orléans, pendant la minorité de Louis XV.

-Les lieux sont réels : les aventures débutent à Amiens avec la première rencontre des deux héros et se terminent tragiquement en Louisiane. Mais, pour l'essentiel, elles se déroulent dans le Paris de la Régence.

Quelques lieux parisiens sont ainsi rapidement évoqués : le Luxembourg, le jardin des Tuileries, le bois de Boulogne, le café Féré rue Saint André des Arts, le pont Saint Michel, l'hôpital de la Salpêtrière (qui était alors une prison destinée aux femmes), la prison Saint Lazare.

2)-L'argent joue un rôle essentiel dans le roman : avec de l'argent, on peut tout se permettre... pour se le procurer, tous les moyens sont bons...

Le couple Des Grieux Manon a sans cesse des problèmes d'argent.

Pour s'en procurer, Des Grieux recourt aux moyens les plus indignes : il triche au jeu, entre dans une "académie", c'est à dire une maison de jeux fréquenté par des truands et des gentilshommes.

Manon et Des Grieux essaient d'abuser les riches amants de Manon, et de les voler.

Pour s'en procurer, Des Grieux recourt aussi à l'aide de Tiberge, son ami.

Le couple est lui-même victime de vol : les domestiques s'emparent de leur argent.

C'est une société où l'argent tient une place importante, où tout s'achète, la complicité d'un valet de la prison, les charmes de Manon, par exemple.

C'est un récit assez moderne : il fait penser à notre société où l'argent est une valeur essentielle.

Dès lors, on ne peut s'étonner du scandale que produisit le roman au 18ème siècle.

Les deux héros apparaissent comme des victimes d'une société corrompue par l'argent : c'est la contagion du Paris corrompu de la Régence qui pèse sur Manon. D'ailleurs, l'amour de Manon semble se purifier sur le continent américain.

3)L'action se déroule dans les bas-fonds de la société : tripots, cafés, prisons, et tous les personnages qui fréquentent ces lieux.

Les personnages ont des moeurs douteuses : il y a des tricheurs professionnels (le frère de Manon en fait partie). Les amants de Manon sont riches et dépravés...

On assiste à un dérèglement des moeurs, caractéristique de la Régence.

4)Les réalités de cette époque sont évoquées : les déportations en Louisiane, on cherchait alors à peupler cette colonie. Les déportées voyageaient dans de mauvaises conditions : elles étaient enchaînées.

Un de ces convois avait été attaqué par le célèbre bandit, Cartouche, et l'une de ces déportées était devenue sa maîtresse.

Pourtant, dans l'ensemble, ce réalisme reste discret : Prévost ne décrit pas longuement les lieux, il donne seulement quelques détails significatifs.

 

En conclusion, un roman fait de contrastes : un mélange d'invraisemblances et de réalités.

Contraste entre les actions commises (mensonges, vol, meurtre, tricherie, escroquerie) et la présentation qui est faite des personnages (Manon exquise, douce, tendre.)

Contraste entre le cynisme de Manon et sa candeur...

Contraste entre les deux héros : Des Grieux destiné à l'état ecclésiastique et Manon, la courtisane...

 

Prévost arrive ainsi à exprimer toute l'ambiguïté de la condition humaine : l'être humain apparaît complexe, mystérieux. Ces contrastes suggèrent que la nature humaine est nuancée, complexe, pleine de possibilités diverses.

Bien sûr, Prévost a le souci d'authentifier son récit, en l'insérant dans une réalité qu'il connaît : il réussit à faire sonner vraie et juste une histoire parfois à la limite du vraisemblable. Il nous livre aussi un témoignage sur son temps, et il mêle à l'analyse de la passion des remarques contemporaines.

Le roman lui-même reste ambigu : dans l'avis au lecteur, l'auteur affirme sa volonté d'écrire une histoire morale pour instruire le lecteur, mais, en fait, il veut rester sans doute fidèle à la tradition des moralistes français. C'est aussi un bon moyen pour Prévost de parler, malgré tout, de sujets interdits tout en mettant en avant le prétexte de la morale.

 

 

 

 

 

Romanesque et réalisme dans Manon Lescaut...
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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 13:52
Un joli voyage musical...

 

Un mini concert donné à Nîmes dans le cadre du Festival des Hémisphères, un concert sur le thème du voyage...

Le Trio Borsalino nous emmène d'abord en Afrique avec une musique de Henry Mancini composée en 1961 pour le film Hatari...

Nous voici transportés sur le dos d'un bébé éléphant, un air enjoué, plein d'entrain, de vivacité...

On se laisse bercer par cette musique enfantine, légère, emplie d'humour...

 

Puis, nous empruntons le funiculaire ! 

Encore une musique célèbre, rayonnante, et si vive !

Funiculì funiculà est une chanson napolitaine dont la musique fut composée par Luigi Denza en 1880 sur des paroles en napolitain du journaliste italien Giuseppe Turco.

Cette chanson publicitaire a été écrite pour commémorer l'inauguration du funiculaire du Vésuve à Naples, qui eut lieu un an plus tôt.

Une musique que j'ai entendue très tôt dans mon enfance : mes grands-parents paternels étaient enfants d'émigrés italiens venus de Naples et de Gênes... et ils écoutaient souvent des airs du pays : O sole mio ! Funiculi, funicula !

 

"Nè jamme da la terra a la montagna
No passo nc'è! No passo nc'è
Se vede Francia, Proceta e la Spagna
E io veco a tte! E io veco a tte
Tirato co li ffune, ditto 'nfatto
'Ncielo se va, 'ncielo se va
Se va comm' 'à lu viento a l'intrasatto
Guè, saglie sà! Guè, saglie sà
Jamme, jamme 'ncoppa, jamme jà
Funiculì, funiculà!"

 
"Montons de la terre à la montagne,
Il n'y a qu'un pas
On voit la France, Procida, l'Espagne
Et je te vois,
Tirés par des cordes, aussitôt dit aussitôt fait,
On va au ciel
On va comme le vent et, tout à coup,
Oh, tu montes, tu montes
Allons, montons, allons,
Funiculi, funicula, funiculi, funicula"


 

Enfin, un hommage aux musiciens du Titanic qui ont joué jusqu'à la dernière minute : une musique nostalgique, si douce... Un moment d'émotions et de rêves...

 

Merci aux trois musiciennes pour ce joli moment de détente : Michelle Lalor, une irlandaise alto, accompagnée par Sharman Plesner, originaire du Texas au violon et Laurence Aragon à la contrebasse...

 

 

 

 

Trois premières vidéos : rosemar

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