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1 novembre 2023 3 01 /11 /novembre /2023 11:49
Pensées des morts...

 

Un poème de Lamartine adapté et mis en musique par Georges Brassens : deux poètes réunis pour des pensées qui s'adressent à nos chers disparus... un chef d'oeuvre de tendresse, de mélancolie et d'harmonie !

 

Le poème s'ouvre sur l'évocation de l'automne sans que cette saison soit nommée : le poète nous fait voir un tableau empli de mélancolie, utilisant le terme "voilà" réitéré qui prend tout son sens étymologique.

La nature d'abord :" les feuilles sans sève qui tombent, le vent qui à l'inverse s''élève, l'errante hirondelle solitaire au dessus des marais". Et les humains ensuite représentés par l'enfant des chaumières, intégré lui-même dans un décor naturel : on voit le geste de cet enfant qui "glane le bois tombé des forêts" en vue de l'hiver et du froid qui s'annoncent.

La perception visuelle est mise en jeu, mais aussi la sensation auditive avec le vent personnifié "qui gémit", ce qui participe à la tristesse de ce tableau.

 

Le verbe "tomber" utilisé à deux reprises dans la strophe suggère la thématique de la mort et apparaît encore dans la deuxième strophe avec cette périphrase : "c'est la saison où tout tombe".

Le mot "vents" est employé au pluriel dans une expression très forte : "aux coups redoublés des vents". puis encore au singulier et il devient le symbole de la faucheuse, puisqu'il "vient de la tombe" et qu'il "moissonne les vivants" image brutale de la mort.

 

Comparés à une "plume inutile que l'aigle abandonne aux airs", les morts sont l'image de la fragilité, de l'insignifiance... alors que d'autres plumes apparaissent, signe d'un cycle renouvelé de la vie.

Pourtant, le poète souligne la perte irréparable de ceux qui ont péri en employant la première personne et en faisant part de son expérience douloureuse :

"C'est alors que ma paupière
Vous vit pâlir et mourir
Tendres fruits qu'à la lumière
Dieu n'a pas laissé mûrir"

 

Le poète évoque alors sa solitude, son désarroi avec cette question : "Où sont ceux que ton coeur aime ?"

Puis, il énumère dans les strophes suivantes un ami d'enfance perdu, une jeune fiancée morte trop tôt, un père, un frère, une soeur disparus.

Le poète fait parler tous ces êtres chers disparus à travers des discours directs, une façon de les faire revivre et de ne pas les avoir totalement perdus.

Et il résume ainsi :

"Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous
Murmurent sous la pierre
Vous qui voyez la lumière
De nous vous souvenez vous?"

On retrouve, dans un discours direct, un appel au souvenir, et en plus une question, peut-être un doux reproche empli de mélancolie...

 

Et le poème s'achève sur l'évocation de l'automne, avec un retour à la première strophe, comme un cycle immuable qui se perpétue.

 

La mélodie très douce, langoureuse et tendre vient souligner toute la mélancolie du texte.

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/georges-brassens/paroles-pensee-des-morts

 

 

 

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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 13:28
J'ai rendez-vous avec vous...

 

Un rendez-vous qui comble un amoureux... un rendez-vous avec celle qu'on aime plus que tout : tel est le thème de cette chanson célèbre de Georges Brassens...

 

Dans le premier couplet, c'est "Monseigneur l'astre solaire" qui est mis en concurrence avec l'amoureuse... La personnification du soleil, l'emploi de la périphrase et le titre de noblesse lui donnent une importance évidente... 

Et, pourtant, l'amoureux ne s'en soucie guère : ce titre ronflant ne l'impressionne pas, comme le suggère bien l'expression familière : "j'm'en fous".

 

Peu lui importe d'être privé du feu solaire, ses préférences vont à la lumière des yeux de son amoureuse.

Voilà un bel hommage adressé au regard de la jeune femme, une jolie façon de souligner l'éclat de ses yeux.

Et le refrain vient souligner toute l'importance du rendez-vous amoureux :

"Tout le restant m'indiffère
J'ai rendez-vous avec vous"

 

Dans le deuxième couplet, apparaît un autre personnage qui s'enfle aussi de son rôle, et de ses prérogatives, comme l'indique l'expression : "Monsieur mon propriétaire"... puisqu'il est prêt à chasser son locataire, mais l'amoureux n'en a cure... 

C'est la "robe à froufrous" de la jeune femme qui devient alors sa "demeure".

Evidemment, on note une progression coquine dans les idées : il ne s'agit plus seulement d'admirer les yeux de l'amoureuse, mais de s'abriter sous sa robe...

 

Encore un autre personnage avec "Madame ma gargotière" qui use de son pouvoir pour chasser l'amoureux de sa table, ce qui permet encore de ménager une malicieuse progression : le poète pourra, à la place, se rassasier d'un autre menu : la chair du cou de la jeune femme...

 

Enfin, dans le dernier couplet, une autre instance est convoquée : "sa majesté financière", encore une appellation pompeuse... et c'est alors le coeur de la jeune femme qui devient un trésor inestimable : "une fortune" ! C'est alors l'amour qui est présenté comme l'essentiel.

On retrouve dans cette chanson un Brassens dédaigneux des biens matériels : Brassens refusait le luxe, l’argent étant fait pour être redistribué.

 

La mélodie enjouée, pleine d'entrain vient souligner le bonheur de l'amoureux comblé par le rendez-vous à venir.

 

On aime la simplicité du texte qui se présente comme un discours direct, avec l'emploi du présent, l'alternance de la première et de la deuxième personne.

On aime la progression malicieuse de cette jolie déclaration d'amour...

 

 

Les paroles :

 

https://www.paroles.net/georges-brassens/paroles-j-ai-rendez-vous-avec-vous

 

 

Photo : Pixabay

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1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 14:12
Celle que j' préfère, c'est la guerre de 14-18...

 

Dénoncer la guerre, ses horreurs, c'est bien l'objectif de Georges Brassens quand il écrit cette chanson : avec une ironie mordante, le poète fustige les va-t-en guerre, ceux qui n'hésitent pas à valoriser cette entreprise de mort, de massacre que sont toutes les guerres...

 

La chanson s'ouvre sur l'évocation de siècles d'histoire retentissants de conflits divers : la guerre a toujours accompagné les hommes, depuis Homère, belle référence littéraire qui nous rappelle la guerre de Troie et ses massacres.

 

Le locuteur qui s'exprime semble vouloir choisir la guerre la plus meurtrière et il affirme sa préférence pour la guerre de 14-18.

 

Il égrène différents guerriers illustres, ceux de Sparte, les grognards de Bonaparte, la guerre de quarante pour réaffirmer une prédilection irrépressible pour la guerre de 14.

 

On voit les épées, on entend les bruits des fusils, on perçoit des massacres qui semblent terribles, atroces et le personnage qui s'exprime, en faisant l'éloge de la guerre de 14, en montre aussi toutes les horreurs : il opère même un classement entre toutes les guerres.

 

Par le biais de l'ironie, Georges Brassens dénonce, en fait, toutes les guerres, celles qui se prétendent "saintes", celles qui sont, le plus souvent "sournoises", qui se cachent derrière des apparences trompeuses.

 

La guerre est, de fait, souvent présentée comme une action héroique : il faut entraîner les soldats dans les combats en mettant en évidence les aspects clinquants, héroïques, les vertus virilisantes de la guerre...

 

C'est bien ce que fait le locuteur dans cette chanson : il utilise un vocabulaire élogieux : "mérite, plaire, délice, guerre favorite"...

 

La mélodie entraînante s'accorde avec les propos de ce partisan de guerres violentes : elle semble mimer des chants guerriers destinés à accompagner les soldats qui partent à la guerre, la fleur au fusil...

 

On perçoit dans la musique tonitruante, comme un air de fanfare militaire...

Humour grinçant, ironie, références littéraires et historiques font de cette chanson une dénonciation percutante.

 

On perçoit toute l'hypocrisie qui préside dans ces conflits : il s'agit d'embellir la guerre, de la magnifier alors qu'elle conduit aux pires horreurs, aux pires abominations !

 

Parfois mal compris, ce texte de Brassens a pu susciter des controverses mais il faut bien lire entre les lignes et percevoir toute l'ironie : ceux qui exaltent la guerre sont coupables de mensonges, de falsification de la réalité...

 

A l'heure où la guerre sévit en Ukraine, où des civils, des hommes, des femmes, des enfants connaissent les fureurs de la guerre, il faut réécouter cette chanson de Georges Brassens : elle nous montre toutes les ignominies et atrocités commises à travers les siècles, au nom de la Guerre...

 

 

 

 

 

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14 février 2022 1 14 /02 /février /2022 12:19
Rendez-vous au prochain orage... une chanson d'amour à la manière de Brassens...

 

Une chanson d'amour associée au mauvais temps, à la pluie, à l'orage, ce texte de Brassens n'est pas une chanson ordinaire :  on connaît bien sûr le fameux p'tit coin de parapluie qui offre au poète une rencontre délicieuse et éphémère...

Et puis, il y a l'orage qui permet encore une occasion de rencontre inattendue... et forcément un coup de foudre !

 

Ainsi, la chanson commence par une déclaration et une injonction paradoxales :

"Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoûte et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage"

Et l'explication nous est donnée aussitôt :

"Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terre
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage"

L'emploi du superlatif fait de cet amour une exception, ce qui suscite l'attention et la curiosité de l'auditeur... d'autant que cet amour semble comme tombé du ciel, et qu'il est même quasi divin puisque le poète utilise une référence mythologique : "Jupiter".

La description du soir d'orage qui intervient dans la strophe suivante est haute en couleurs : Brassens a recours, comme souvent, à un langage populaire et familier : "un vrai tonnerre de Brest avec des cris d'putois".

Et il nous fait voir et entendre toute la violence de cet orage qui devient "feux d'artifice", comme pour célébrer d'avance le nouvel amour qui va naître. Les sonorités de gutturales "r" et de dentales "t" et "d" viennent souligner l'intensité de cet orage.

 

Cet amour s'incarne dans la voisine du poète : celle-ci est évoquée avec vivacité et pittoresque, grâce à un verbe de mouvement "bondissant de sa couche", alors qu'elle est "en costume de nuit", une tenue qui va, bien sûr, favoriser la séduction.

Cette voisine réclame secours et assistance dans un discours direct, ce qui nous donne l'impression de vivre la scène :

"Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié
Mon époux vient d'partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'une maison de paratonnerres"

La belle semble tout de même surjouer la peur : elle insiste sur sa solitude, son désarroi, elle utilise un impératif insistant et elle évoque même l'absence de son époux pour justifier sa peur !

 

Quelle aubaine pour le poète ! Le mari qualifié pompeusement de "mercenaire" va en faire les frais...

Aussitôt, le poète ne perd pas de temps et passe à l'action, avec un certain humour :

"En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins"

On aime alors la pudique expression : "Et puis l'amour a fait le reste"

 

Le poète se permet même une adresse au mari trompé :


"Toi qui sèmes des paratonnerres à foison
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur, on ne peut plus funeste"

De fait, ce mari insouciant n'a pas pu empêcher le coup de foudre qui survient.

 

Et voilà la belle repartie en même temps que l'orage : elle n'oublie pas tout de même de prendre rendez-vous pour les jours d'intempérie... l'expression "rendez-vous" réitérée suggère l'empressement de la belle pour la prochaine occasion...

"Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers faire sécher son mari
En m'donnant rendez-vous les jours d'intempérie
Rendez-vous au prochain orage"

 

Dès lors, le poète est dans l'attente : de nombreux verbes de perception "contempler, regarder, guetter, lorgner" viennent souligner sa quête d'un nouveau rendez-vous : il n'arrête pas de scruter le ciel dans l'espérance d'un nouvel orage.

Les noms de nuages s'accumulent aussi :"les nues, les stratus, les cumulus, les nimbus" montrant l'attention exacerbée du poète.

 

Hélas ! La belle ne revient pas... car le mari a fait fortune et a emmené sa femme vers "des cieux toujours bleus, Des pays imbéciles où jamais il ne pleut..."

La chanson se conclut sur une supplique à Dieu :

"Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a tenu tête ensemble
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mille de mon cœur a laissé le dessin
D'une petite fleur qui lui ressemble"

 

Dans cette supplique, la chanson devient même un message adressé à la belle, un message qui a valeur de souvenir, un message qui pourra lui parvenir "tambour battant", ce qui peut évoquer encore le bruit tonitruant de la pluie...

 

Le poète parle enfin d'un "coup de foudre assassin" : une expression particulièrement adaptée à la situation, un  coup de foudre qui est à double sens : celui, au propre, qui a tant effrayé sa voisine par ce soir d'orage, et celui, au figuré, qui a fait tomber le poète amoureux de sa belle voisine...

La mélodie emplie de gaieté et de vivacité restitue merveilleusement le bonheur de cette jolie rencontre...

 

Poésie, tendresse, humour, culture, tout un art du récit : un cocktail merveilleux dans cette chanson de Brassens !

 

 

 

 

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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 11:15
Brassens, la Chanson pour l'Auvergnat : un magnifique hymne à la générosité...

 

"Cent ans. C’est l’âge qu’aurait eu George Brassens ce 22 octobre 2021. Une pluie d’hommages et de célébrations ont lieu à cette occasion. Ils célèbrent un auteur-compositeur exigeant et perfectionniste. Poète, chanteur, Georges Brassens est l’auteur de nombreux textes qui font la fierté de la chanson française comme Le Gorille, Les copains d’abord ou la Chanson pour l’Auvergnat."

 

Une des chansons les plus connues de Brassens, c'est bien sûr La chanson pour l'Auvergnat, une chanson qui célèbre l'humanisme, la générosité de gens simples et modestes.

"Elle est à toi cette chanson
Toi l’Auvergnat qui sans façon
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid..."

 

Le tutoiement adressé à l'Auvergnat restitue, dès le premier vers, une familiarité, une complicité, une tendresse évidentes. Et tout naturellement, Brassens, le poète musicien, lui dédie une chanson.

La générosité consiste à donner l'essentiel de ce qui manque à autrui : "quatre bouts de bois", un cadeau de peu de prix mais essentiel quand on a froid. 

 

Le pronom "toi" réitéré, à valeur d'insistance, insiste bien sur la singularité du comportement de l'Auvergnat, en opposition avec le pluriel "Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnés".

On peut noter l'ironie de cette expression et le contraste avec la violence du verbe qui suit : "M’avaient fermé la porte au nez"

Ainsi, Brassens dénonce et fustige aussi l'égoïsme, l'indifférence généralisée à la souffrance de l'autre.

 

Et le poète qui reçoit ce cadeau, du bois pour se chauffer, éprouve une reconnaissance éternelle, ce qui est merveilleusement suggéré dans les vers suivants :


"Ce n’était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un feu de joie"

"Le feu de bois" devenu "feu de joie" restitue bien la gratitude du poète.

 

Cette gratitude se prolonge même avec la prière qui suit :


"Toi l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croqu’mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel"

 

Le texte écrit sous la forme d'une fable répétitive célèbre encore une hôtesse, un étranger qui savent faire preuve de bonté :

"Elle est à toi cette chanson
Toi l’hôtesse qui sans façon
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à me voir jeûner"

"Elle est à toi cette chanson
Toi l’étranger qui sans façon
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener
Ce n’était rien qu’un peu de miel

Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un grand soleil"

 

Du "pain", un simple "sourire" suffisent à redonner du bonheur et du courage...

 

Merveilleuse chanson pétrie d'humanisme, de bienveillance ! à l'image de son auteur, l'ami Georges... Une belle leçon de simplicité et d'humanité !

 

Pour mémoire :

" Chanson pour l’Auvergnat est  l'un des hymnes de Georges Brassens composé dans les premières années de son succès : une histoire de générosité qui raconte un peu du passé de Brassens. Qui est cet Auvergnat, le héros de l'histoire ? Durant l’hiver de 1954, un grand froid s’abat sur la France, l’Abbé Pierre appelle à la solidarité dans le pays. Georges Brassens est touché par la situation. Après avoir fui les Allemands et le travail obligatoire, il avait été recueilli en 1944 dans une impasse du 14ème arrondissement de Paris par un couple d’Auvergnats de Seine-et-Marne : Marcel et Jeanne ont accueilli Georges quand il était sans domicile.

Dans la chanson, c’est donc à ceux qui l’ont recueilli qu’il fait référence quand il évoque l’Auvergnat qui lui a "donné quatre bouts de bois quand, dans ma vie, il faisait froid" et l’hôtesse qui lui a donné "quatre bouts de pain quand dans ma vie, il faisait faim". Il décide de composer cette chanson comme une valse, une écriture musicale qu’il adoptera à nouveau dans le reste de sa carrière. La valse de l’Auvergnat a également été reprise en plusieurs langues comme l’hébreu ou l’espagnol, elle a quasiment fait le tour du monde, transportant sa petite histoire secrète, emblème de Brassens et symbole de son humanisme."

 

D'autres chansons inoubliables de Brassens :

 

http://rosemar.over-blog.com/2021/01/les-sabots-d-helene-etaient-tout-crottes.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2020/09/un-vingt-deux-septembre-au-diable-vous-partites.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-a-l-encontre-du-vieil-homere-123645631.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-georges-brassens-ou-l-amour-de-la-vie-113387869.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2017/02/a-la-chasse-aux-papillons-avec-brassens.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2021/03/honneur-aux-femmes-jeanne-la-jeanne-brassens.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2016/04/dans-cette-histoire-de-faussaire.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-il-porte-un-joli-nom-saturne-123508345.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2016/06/c-est-la-rancon-de-penelope.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2016/04/un-p-tit-coin-d-parapluie.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2016/07/regardez-les-danser-dans-les-feux-de-l-aurore.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-gastibelza-ou-l-amour-fou-112548759.html

 

http://rosemar.over-blog.com/2017/02/dans-l-eau-de-la-claire-fontaine-elle-se-baignait-toute-nue.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-l-amour-a-bien-des-mysteres-112962529.html

 

http://rosemar.over-blog.com/article-ballade-au-moyen-age-111817395.html

 

 

 

 

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22 septembre 2021 3 22 /09 /septembre /2021 08:24
Un vingt-deux septembre au diable vous partîtes...

 

 

Le début de l'automne évoque traditionnellement le déclin, la perte, une certaine nostalgie du passé...

Pour Brassens, le 22 septembre est associé à une rupture amoureuse dans une célèbre chanson intitulée "Un vingt-deux septembre".

"Un vingt-deux septembre au diable vous partîtes..."

L'expression est savoureuse car elle ne traduit pas vraiment un désarroi, une tristesse : elle exprime au contraire une certaine désinvolture, comme si le poète avait souhaité le départ de la belle... ou comme si, le temps étant passé, la rupture semblait moins amère.

Et pourtant, chaque année, cette date était ponctuée par des pleurs : 


"Et, depuis, chaque année, à la date susdite,
Je mouillais mon mouchoir en souvenir de vous..."

Les thèmes du souvenir et du temps qui passe sont ainsi entremêlés dès le début de la chanson : l'alternance des temps, passé simple, imparfait, présent suggère bien cette fuite du temps, ainsi que les adverbes de temps qui scandent le texte : "aujourd'hui, jadis, à présent."

Le présent marque un changement total souligné par cette image : "Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre" et par une expression brutale et triviale :

"Plus une seule larme à me mettre aux paupières 
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

Et le poète revient pourtant sur la force de cet amour qui lui faisait accomplir des prouesses :

"Jadis, ouvrant mes bras comme une paire d'ailes,
Je montais jusqu'au ciel pour suivre l'hirondelle
Et me rompais les os en souvenir de vous..."

On perçoit un élan, un enthousiasme avec l'image de l'hirondelle...

Mais  cet élan a disparu et on trouve comme souvent dans les chansons de Brassens, une référence littéraire et mythologique :

"Le complexe d'Icare à présent m'abandonne,
L'hirondelle en partant ne fera plus l'automne:
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

On aime aussi ce renversement du dicton "Une hirondelle [arrivant] ne fait pas le printemps", qui signifie qu'un seul signe ou indice ne constitue pas une preuve.

Brassens n'oublie pas d'évoquer de nombreux thèmes associés à l'automne : le départ des hirondelles mais aussi les feuilles mortes, le deuil :


"On ne reverra plus au temps des feuilles mortes,
Cette âme en peine qui me ressemble et qui porte
Le deuil de chaque feuille en souvenir de vous...
Que le brave Prévert et ses escargots veuillent
Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles."

Sans oublier la référence littéraire aux poèmes de Prévert...

On retrouve le thème des pleurs et des souvenirs tristes dans la strophe suivante :


"Pieusement noué d'un bout de vos dentelles,
J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous..."

Les "immortelles" que Brassens arrose de pleurs semblaient, pourtant, être là pour signifier un amour éternel.

Mais la suite vient à nouveau former un contraste saisissant avec cette déclaration d'un amour sans fin :


"Je m'en vais les offrir au premier mort qui passe,
Les regrets éternels à présent me dépassent:
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

Brassens n'oublie pas de jouer malicieusement sur le sens du verbe "passer", ce verbe signifiant aussi par euphémisme "mourir".

L'amour s'en est allé, et c'est une rupture qui semble définitive, comme le suggère l'emploi du futur dans la strophe suivante :


"Désormais, le petit bout de coeur qui me reste
Ne traversera plus l'équinoxe funeste
En battant la breloque en souvenir de vous..."

Finis la tristesse et le désarroi...

Et Brassens de reprendre les clichés traditionnels de la poésie amoureuse et galante, avec ces images précieuses mêlées à un vocabulaire familier... c'est là tout le talent de Brassens de mélanger les genres !


"Il a craché sa flamme et ses cendres s'éteignent,
A peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes:
Le vingt-deux de septembre, aujourd'hui, je m'en fous."

 

Et, le poème s'achève sur ce vers :

 

"Et c'est triste de n'être plus triste sans vous"

 

 Ainsi, cette chanson exprime, malgré tout, la nostalgie d’un bonheur passé et … l’indifférence nouvelle.

Quelle richesse dans ce texte, que de références littéraires, quelle culture et quelle bonhomie aussi !

Brassens nous livre ici un véritable poème de facture classique en alexandrins, un poème où se mêlent jeux de langage, culture, humour, tendresse...

 

 

 

 

 

 

 

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8 mars 2021 1 08 /03 /mars /2021 12:21
Honneur aux femmes ! Jeanne, la Jeanne, Brassens...

 

Un bel hommage à la générosité, la tendresse des femmes : c'est cette chanson que Brassens écrivit pour Jeanne, Jeanne Planche, née Le Bonniec, qui l’hébergea pendant la guerre et jusqu'en 1961.

 

 

Dès le début, la maison de Jeanne est assimilée à une "auberge. ouverte aux gens sans feu, ni lieu", un endroit accueillant pour tous, et surtout pour les plus humbles, des SDF.

L'expression "sans feu ni lieu" en rappelle une autre "sans foi, ni loi" : Brassens revisite et réinvente ainsi souvent le langage usuel. 

 

Le prénom "Jeanne" répété tout au long de la chanson souligne la présence pleine de sollicitude de la dame.

 

Sa maison est ouverte à tous, comme le suggère l'emploi réitéré du pronom indéfini "on" : "on peut entrer sans frapper, sans montrer patte blanche".

Le style familier restitue bien aussi la simplicité de Jeanne.

 

Le vocabulaire religieux souligne sa générosité : Sa maison devient "l'Auberge du Bon Dieu", et "comme par miracle", "on fait partie de la famille..."

Il est question encore du "coeur" de Jeanne, dans lequel il reste toujours "une petite place".

 

Et pourtant, la dame est "pauvre", "sa table est souvent mal servie"... sa générosité n'en est que plus remarquable et exemplaire.

Ce "peu" qu'elle donne apporte un réconfort unique, ce que souligne une hyperbole : ce "peu assouvit pour la vie."

Et on assiste à une métamorphose miraculeuse de ses dons :

"Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau".

Telle une magicienne, Jeanne transforme les réalités les plus ordinaires en bonheurs.

 

Pour mieux nous faire percevoir la générosité de Jeanne, le poète fait appel à une forme d'ironie :

"On la paie quand on peut des prix mirobolants :
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs
Un semblant d'accord de guitare
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comme pourboire…"

L'adjectif "mirobolants" contraste avec la modestie des offrandes faites par les hôtes de Jeanne : "un baiser, un semblant d'accord de guitare, un chat échaudé, un chien tout crotté..."

 

Et on perçoit dans ces offrandes simples toute la reconnaissance du monde.

 

Reprenant une expression populaire imagée, Brassens évoque le fait que Jeanne n'a pas eu d'enfants :

"La Jeanne, la Jeanne,
Dans ses roses et ses choux n'a pas trouvé d'enfant,
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents,
Et qu'on accroche à son corsage,
Et qu'on arrose avec son lait…"

On retrouve là un style familier, simple qui est aussi celui de Jeanne.

 

Mais, Jeanne a trouvé de quoi donne libre cours à toute sa tendresse : "Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon !"

On apprécie ici le choix du mot "poulpiquets" qui désigne des lutins malfaisants dans les légendes bretonnes, un mot rare, amusant par ses sonorités...

Jeanne n'est pas la mère de trois enfants, mais elle a trouvé mieux : "elle est mère universelle", encore une hyperbole qui vient souligner le grand coeur de Jeanne.

 

La mélodie très douce suggère bien toute la bienveillance de Jeanne, son dévouement aux autres... sa tendresse, son abnégation, son amour sans limites.

Et Brassens célèbre une fois encore, dans cette merveilleuse chanson, les vertus de l'hospitalité et de la générosité. Cette générosité est celle d'une femme du peuple, ordinaire, mais en même temps exceptionnelle.

 


 

 

 

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 10:08
Les sabots d'Hélène étaient tout crottés...

 

Une chanson d'amour pleine de tendresse...

Merveilleuse chanson de Brassens dans laquelle il reprend un texte connu du répertoire folklorique, en l'adaptant à sa façon...

Brassens aime ainsi s'inspirer de chansons populaires : on songe aussi à ce texte : Dans l'eau de la claire fontaine... Brassens aime revisiter des chansons, des expressions, des mythes...

Tout le monde connaît cette chanson, dont il s'inspire ici  : En passant par la Lorraine... 

 

Brassens donne un prénom à la jeune femme, "Hélène", ainsi le personnage nous paraît plus familier, plus proche.

Les "sabots crottés" renvoient bien sûr à sa condition modeste de simple paysanne.

 

On retrouve, comme dans la chanson populaire, "les trois capitaines" qui méprisent la jeune femme, en l'appelant "vilaine", mot dont la signification ancienne évoque encore ses origines paysannes. Car Hélène est jolie, malgré ses sabots crottés.

Brassens nous invite ainsi à voir au delà des apparences.

Hélène moqué pour ses sabots, recèle pourtant des trésors, qu'il faut savoir découvrir.

Ainsi ses larmes deviennent une "fontaine" où l'on peut étancher sa soif de bonheur et d'amour.

"Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine
Ne cherche plus longtemps de fontaine, toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t'en remplir ton seau"

L'eau de la fontaine peut être ici symbole d'un amour pur et sincère. 

 

Et soudain, le poète emploie de manière insistante la première personne :

"Moi j'ai pris la peine de les déchausser
Les sabots d'Hélène, moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine bien récompensée
Dans les sabots de la pauvre Hélène, dans ses sabots crottés
Moi j'ai trouvé les pieds d'une reine et je les ai gardés"

Et voici la jeune paysanne transformée en "reine", grâce à l'amour.

 

Autre symbole de l'apparence : le vêtement, en l'occurrence "le jupon mité" de la belle, ce jupon qui cache "des jambes de reine"...

"Son jupon de laine était tout mité
Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine
Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine"

Enfin, c'est le coeur de la jeune femme qui est évoqué, "un coeur qui n' savait pas chanter", un coeur accablé par la misère, le dénuement, sans doute.

"Et le cœur d'Hélène n'savait pas chanter
Les trois capitaines l'auraient appelée vilaine
Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine
Ne cherche plus longtemps de fontaine, toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène, va-t'en remplir ton seau"

Et c'est dans ce pauvre coeur que le poète trouve "l'amour d'une reine..."

 

Une expression revient inlassablement dans la chanson : "j'ai pris la peine..." oui, prendre la peine, prendre le temps pour voir au delà des apparences, apprendre à connaître l'autre. Voir la beauté cachée sous les guenilles...

Voici une belle leçon de patience et d'amour que nous donne ici Brassens.

 

La mélodie joyeuse traduit bien ce bonheur de la rencontre, de la découverte...

 

 

 

 

 

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26 juin 2020 5 26 /06 /juin /2020 10:53
A la chasse aux papillons... avec Brassens...

 

 

Une chanson emplie de fraîcheur, de légèreté, de tendresse : c'est tout l'art de Georges Brassens que l'on retrouve dans ce texte intitulé La chasse aux papillons...

 

Un personnage est évoqué au début de la chanson, en des termes amusants : "un bon petit diable"... Brassens se plait à décrire un personnage attrayant et sympathique, un bon vivant, qui a "la jambe légère, et l'oeil polisson..."

 

L'oeil, la bouche de ce personnage sont soulignés, évoquant une forme de sensualité...

 

Les mots utilisés pour le décrire : "la fleur de l'âge, la bouche pleine de joyeux ramages" suggèrent grâce à des images, un être qui aime la nature, un homme plein de vivacité, d'énergie, un beau parleur, et même peut-être un poète, à l'image de Georges Brassens lui-même.

 

On ne s'étonne pas, dès lors, que ce personnage parte à "chasse aux papillons..."

Ces papillons qui pourraient être une métaphore de l'amour et de ses plaisirs...

 

Le bon petit diable rencontre alors, comme dans un conte, une "Cendrillon, filant sa quenouille", image d'une jeune fille humble et simple...

 

Le coup de foudre est suggéré par l'emploi du verbe "voir" au passé simple : "il vit Cendrillon...", une vision soudaine, inattendue, comme éblouissante....

 

Et, aussitôt, le personnage passe à l'action : il invite sa belle à une "chasse aux papillons", dans un discours direct et familier : 

"Bonjour, que Dieu te ménage,
J' t'emmène à la chasse aux papillons."

La jeune fille, aussitôt séduite, se prépare et" met sa robe neuve" : le présent de narration accentue et souligne l'empressement de la belle.

On peut percevoir, là, une référence et un clin d'oeil au conte de Perrault, où Cendrillon se rend au bal, avec une jolie robe.

 

L'expression "bras d'ssus bras d'ssous'" souligne la proximité qui unit les deux personnages.

Brassens nous laisse entrevoir malicieusement une sorte de fausse ingénuité du séducteur : "Il ne savait pas que sous les ombrages,
Se cachait l'amour et son aiguillon..."

Le vocabulaire amoureux apparaît : "amour, coeurs".

La jeune fille, devant l'empressement du jeune homme, évoque en quelques mots, la curieuse chasse aux papillons à laquelle il se livre...

"J' présage
Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage,
Qu'on va à la chasse aux papillons."

Les vêtements de Cendrillon, son cotillon, son corsage sont mis en valeur et montrent les gestes audacieux de l'amoureux.

Le rapprochement entre les deux personnages est mis en évidence par la répétition du mot "bouche".


"Sur sa bouche en feu qui criait : "Sois sage !"
Il posa sa bouche en guis’ de bâillon..."

Et l'expression suivante : "Et c'fut l'plus charmant des remu’-ménage
Qu'on ait vu d' mémoir' de papillon" suggère tout le bonheur des amants, leurs ébats, avec tendresse et délicatesse.

On les voit, ensuite, revenir au village, "un volcan dans l'âme", une belle image qui souligne le trouble amoureux, et la métamorphose qu'il produit.

Ils se promettent "d'aller des millions,
Des milliards de fois, et mêm' davantage,
Ensemble à la chasse aux papillons."

On perçoit tout l'enthousiasme des amoureux à travers ces promesses hyperboliques, un élan, un bonheur.

La dernière strophe, avec l'emploi du futur, évoque l'avenir des personnages : tant que durera leur amour, "Il f'ra bon voler dans les frais bocages,
Ils f'ront pas la chasse aux papillons."

 

Jolie conclusion pour cette chanson qui nous laisse entrevoir le bonheur des papillons qui seront épargnés par les amoureux.
 

 

 

 

 

 

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18 juillet 2017 2 18 /07 /juillet /2017 13:24
Dans l'eau de la claire fontaine, elle se baignait toute nue...

 

 

 

Un thème érotique pour cette chanson de Brassens : une baigneuse qui révèle sa nudité dans un cadre champêtre...

Le personnage féminin anonyme, désignée simplement par le pronom "elle", est ainsi présentée comme l'archétype, l'image même de la femme et de sa beauté.

 

Le décor est planté, dès le premier vers : "Dans l'eau de la claire fontaine...", un décor rustique, une source d'eau limpide qui ne peut qu'inciter à la baignade.

 

L'emploi de l'imparfait à valeur durative suggère un bonheur de profiter de ce bain, dans toute sa plénitude : "Elle se baignait toute nue..."

 

Mais, ce bonheur est troublé par "une saute de vent soudaine", expression imagée, qui fait songer à "une saute d'humeur"... La nature personnifiée semble ainsi se faire la complice du poète qui assiste à ce spectacle.

 

Le passé simple qui suit souligne la brutalité du vent, et marque une rupture : "jeta ses habits dans les nues..."

 

Aussitôt, le poète se met en scène, puisque la jeune fille l'appelle à l'aide.

Le mot hyperbolique "détresse" restitue le désarroi sans doute exagéré de la baigneuse....

 

Privée de vêtements, la belle réclame "Des monceaux de feuilles de vigne,
Fleurs de lis ou fleurs d’oranger...", afin de masquer sa nudité.

 

Pudeur ou comédie de la chasteté ? La jeune fille demande du secours et la nature environnante est convoquée pour couvrir son corps : feuilles, fleurs souvent associées à la beauté féminine, et révélant sa délicatesse...

 

Le poète s'applique alors à lui fabriquer un corsage, "avec des pétales de roses", encore un symbole de beauté, d'harmonie et d'amour...

 

Une seule rose suffit pour confectionner le corsage, une façon de rendre hommage à l'élégance, la finesse de la jeune femme désignée par le terme élogieux : "la belle".

 

Et c'est une seule feuille du pampre de la vigne qu'utilise le poète pour fabriquer "un bout de cotillon..."

 

Le jeu de séduction se poursuit puisque la jeune femme se lance dans les bras de son sauveur pour le remercier et se retrouve "toute déshabillée", expression qui fait écho à celle du début : "toute nue"... voilà une jolie construction en boucle !

 

Et la dernière strophe souligne malicieusement ce jeu, une volonté de la jeune femme de séduire, de feindre la pudeur.

Le terme "ingénue" constitue une sorte d'antiphrase pour désigner la belle, car celle-ci se plaît à revenir à la fontaine "en priant dieu qu'il fît du vent..."


Cette chanson est un magnifique hommage à la beauté féminine, mise en valeur par le thème du bain.... On retrouve là une sorte de blason qui célèbre, avec discrétion, tout le charme de la jeune femme...

Et c'est aussi une façon de mettre en scène une forme de pudeur féminine qui peut paraître feinte, dans certaines circonstances...

La mélodie à la guitare égrène des notes légères et douces comme pour restituer la limpidité de l'eau.

 

 

 

 

 

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