C'est donc une société à l'anglaise que nous propose François Fillon, une société où règne l'ultralibéralisme, une société où les pauvres se sont appauvris, où les salariés sont souvent contraints de cumuler deux ou trois emplois pour survivre, où le prix des loyers explose : la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher et son héritage...
Monsieur Fillon interrogé sur Europe 1, revendique haut et fort, l'héritage thatchérien, et refuse de voir la réalité du bilan de celle qu'on appelait "la dame de fer".
" Quand elle est arrivée, la Grande-Bretagne était par terre. C’est un pays que je connais bien, j’ai épousé une Britannique et j’y allais beaucoup. On ne travaillait pas, les syndicats étaient tout puissants et l’industrie britannique s’en allait par pans entiers. Mme Thatcher a inversé la tendance, elle a remis l’Angleterre au travail, elle a remis les syndicats à leur place", ose affirmer François Fillon.
Il précise même : "Aujourd’hui, les gouvernements britanniques profitent du travail qui a été fait par Mme Thatcher."
Il nous prend, alors, l'envie de conseiller à Monsieur Fillon de regarder les films de Ken Loach : il y découvrira la réalité sociale que vivent les britanniques, dans un pays ultra-libéral qui anéantit les plus pauvres.
Il y découvrira un système injuste qui punit les pauvres, qui les rejette...un pays où on cache le chômage sous le tapis, où on propose aux travailleurs des salaires de misère.
Un pays où le chômage a diminué, nous dit-on...
Mais à quel prix ? Au prix de la misère de millions de travailleurs, au prix d'une austérité qui annihile les peuples et dont on voit les piètres résultats.
Monsieur Fillon se rêve en "homme de fer", il se veut inflexible, intransigeant... envers les pauvres, bien sûr.
Mais, en se faisant le chantre de la politique thatchérienne, il est à contre-courant, il est un réactionnaire, il ne voit pas les réalités qui l'entourent.
Il ne voit pas, il refuse de voir la montée des populismes en Europe et ailleurs, il ne voit pas les dangers d'une politique qui annihile les individus.
L'ultra-libéralisme conduit aux pires régressions pour les gens les plus modestes, une exploitation à outrance des salariés.
Ce modèle ne fait qu'accentuer les inégalités sociales.
Ce modèle, nous n'en voulons pas, ce n'est pas le nôtre, nous ne voulons pas d'un tel "modèle" importé d'un autre pays.
François Fillon nous propose un retour au Moyen-âge, des régressions sociales, une misère institutionnelle.
Il refuse de voir les dégâts causés par la politique de Madame Thatcher : pour un homme qui se présente à l'élection présidentielle, cet aveuglement est particulièrement inquiétant.