Difficile d'exprimer toute forme d'opposition à la guerre menée contre l'Ukraine, quand on est une citoyen ou une citoyenne russe : la répression est féroce et menaçante...
Pourtant, certaines voix s'élèvent pour dénoncer les horreurs de cette guerre fratricide... une guerre qui tue des civils, des hommes, des femmes, des enfants.
On ne peut que saluer le courage de ces opposants à la guerre.
"Polina Osetinskaya, concertiste réputée en Russie n'a pas hésité à prendre position contre la guerre en Ukraine. Depuis, beaucoup de ses concerts sont annulés en Russie. Une représentation a même été interrompue le 31 mars dernier.
Cette pianiste a de plus en plus de mal à se produire dans son pays. Ses concerts sont annulés en Russie en raison de son opposition au conflit en Ukraine.
Dans un centre culturel de Moscou, la police a suspendu une de ses représentations...
Les policiers interviennent une première fois : "Cette représentation n'est pas autorisée", disent-ils.
Cela n'empêche pas Polina Osetinskaya de monter sur scène où elle participe à un concert de musique de chambre avec au programme Chostakovitch, mais la police revient à la charge juste avant la seconde partie.
"Des officiers de police sont entrés avec des chiens, ils nous ont montré des sortes de documents et ont dit qu'ils avaient reçu un appel qui parlait d'une bombe dans la salle de concert... ils ont dit à tout le monde de partir..."
Les musiciens et le public attendent dehors, sous la pluie.
Une demi heure plus tard, la police sort de la salle, sous les applaudissements ironiques des spectateurs.
Le concert peut reprendre : mais Polina Osetinskaya ne croit pas une seconde à l'hypothèse de l'alerte à la bombe.
"Ils voulaient juste que mon concert n'ait pas lieu, ils ont déjà annulé tous mes concerts durant la saison. J'ai pris position contre la guerre et je continue à m'exprimer contre la guerre. Mais la nouvelle politique du ministère de la culture russe, c'est d'empêcher de travailler tous ceux qui s'opposent à la guerre, d'empêcher qu'on leur verse un salaire. C'est une forme de pression."
La pianiste confie aux journalistes avoir reçu des menaces : "J'essaie de ne pas trop m'exposer, j'ai des enfants, je m'inquiète pour leur sécurité."
Les annulations successives pèsent sur ses épaules : "Je continue de faire ce que je peux et je continue ici en Russie, mais cela devient jour après jour plus difficile."
Ce n'est pas la première fois que la police russe intervient en plein concert : l'an dernier, elle avait interrompu une représentation du pianiste Alexeï Lubimov car il avait programmé des oeuvres d'un compositeur ukrainien..."
Sources :
https://www.diapasonmag.fr/a-la-une/alexei-lubimov-25774.html