Il ne fait pas bon être un poète au pays de Vladimir Poutine...
Même les poètes sont réprimés en Russie, notamment quand ces poètes sont engagés contre la guerre que Poutine mène en Ukraine... et alors même que les combats s'intensifient au cours de cette période de Noël...
Un tribunal de Moscou a condamné à des peines de cinq ans et demi et sept ans de prison deux poètes russes qui avaient participé à une lecture contre l'offensive en Ukraine.
Sept ans pour de la poésie !
Une répression féroce et inhumaine : on admire le courage de ces poètes qui osent affronter et contester les autorités russes.
Malgré la sévérité du verdict, les deux poètes ont décidé de garder le sourire, et l'un d'entre eux a même déclaré au cours de son procès : "L'amour est plus fort que la répression !'
Des milliers de Russes, opposants ou citoyens ordinaires, ont été condamnés par les tribunaux pour avoir critiqué la guerre depuis deux ans, parfois à des peines particulièrement sévères.
En fait, en Russie, la guerre n'est pas la guerre, c'est "une opération spéciale", et ce, malgré les bombes qui sont lancées et les milliers de victimes ukrainiennes et russes...
Un déni de réalité inquiétant...
Artiom Kamardine et Iegor Chtovba avaient été interpellés en septembre 2022 après avoir participé à une lecture publique à Moscou sur la place Trioumfalnaïa, près du monument au poète Vladimir Maïakovski, un point de rendez-vous de dissidents depuis l’époque soviétique. Lors cette lecture, Artiom Kamardine avait récité "Tue-moi, milicien !", un poème hostile aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.
"Honte !" ont hurlé les soutiens d’Artiom Kamardine, 33 ans, et d’Iegor Chtovba, 23 ans, à l’annonce de ce jugement. Au moins dix personnes ont été arrêtées par la police devant le tribunal.
On se souvient des mots d'Ossip Mandelstam, condamné au goulag pour un poème contre Staline : "Je suppose que je ne devrais pas me plaindre. J’ai la chance de vivre dans un pays où la poésie compte. On tue des gens parce qu’ils en lisent, parce qu’ils en écrivent." 90 ans après, les choses n'ont pas beaucoup changé en Russie...
Ossip Mandelstam avait écrit en 1933 une Épigramme contre Staline, qui lui valut arrestation, exil, et finalement mort durant sa déportation vers la Kolyma...
Sources :
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