L'appel de la forêt... numérisé...

J'ai vu récemment une adaptation cinématographique du roman de Jack London, L'appel de la forêt... tout le monde connaît l'histoire de ce célèbre roman :  un chien domestique, enlevé à ses maîtres, vendu comme chien de traîneau à l'époque de la ruée vers l'or, revient à ses instincts naturels une fois confronté aux pièges et à la rudesse du territoire du Yukon, au Canada.

Mais quelle déception !

Dans cette adaptation du chef d’œuvre de Jack London, les chiens et les loups sont en images de synthèse, les vastes paysages travaillés à la palette graphique..

Le chien Buck humanisé semble singer les humains : on ne peut y croire.

Un film sur la nature, ses beautés, en images de synthèse : quelle aberration ! Quel ratage ! Tout semble truqué, factice...

Ce film réalisé en 2020 par Chris Sanders est donc une version moderne du roman de Jack London...

Le cinéma propose même désormais la numérisation de célébrités : bientôt on pourra décerner des oscars à des acteurs disparus que la numérisation fera revivre sur les écrans.

Est-ce un progrès ?

Bientôt des présentateurs de télévision virtuels, des avatars numériques ?

Le but : faire baisser le coût de production... ces avatars sont capables bien sûr d'assurer l'antenne 24 heures sur 24, ils existent déjà en Chine.

On peut faire dire à ces avatars n'importe quoi, encore plus que d'habitude.

L'innovation technologique à tout prix nous conduit ainsi au pire : une déshumanisation totale...

Des emplois supprimés, du chômage, un monde aseptisé, artificiel, inhumain...

On en arrive à un point où le progrès nous fait régresser : nous sommes dans la démesure, l'excès, l'hubris, comme le disaient les anciens Grecs...

L'humain perd sa place, et on assiste là à une régression dangereuse...

Dans le confort de nos villes modernes et bétonnées, nous avons aussi tendance à perdre le contact avec la nature : et on nous propose des films avec des animaux factices, numérisés...

Pour découvrir une nature authentique, il vaut mieux regarder La Panthère des Neiges, un documentaire où le photographe Vincent Munier entraîne l’écrivain Sylvain Tesson dans sa quête de la panthère des neiges. Il l’initie à l’art délicat de l’affût, à la lecture des traces et à la patience nécessaire pour entrevoir les bêtes. En parcourant les sommets habités par des présences invisibles, les deux hommes tissent un dialogue sur notre place parmi les êtres vivants et célèbrent la beauté du monde.

Comments

[LH]

J'ai toujours fui ces films où l'humain côtoie le dessin animé ou image de synthèse depuis... Roger Rabbit.

[rosemar]

Beaucoup d'artifice dans ces films, souvent, en effet...

[Piro]

Dans la bande annonce les images sont bluffantes. Mais peut-être à la longue on s'en lasse. Le chien effectivement ressemble à un chien Disney. Il doit y avoir des fans des images de synthèse. Le cinéma est une entreprise commerciale qui vise un certain public surtout ce genre de film qui cherche surtout à impressionner. Il y a certainement plus d'émotions et de vérité dans le roman. Mais Jack London était un vrai aventurier, il savait de quoi il parlait dans sa chair même.

[rosemar]

La bande annonce ne montre pas bien l'humanisation du chien Buck : dans le film, on le voit faisant des mimiques humaines, ce n'est pas naturel du tout... Jack London fut, en effet, un vrai aventurier, et il est décédé à seulement 40 ans.



https://www.babelio.com/auteur/Jack-London/5735

[ALEA JACTA EST]

Au delà de cette adaptation ratée ton article pose un autre problème de fond sur lequel je n'ai pas de position définitivement arrêtée. Il concerne l'humanisation des animaux. Ça a commencé avec les fables d'Esope et de Lafontaine jusqu'au livre de la jungle de Disney que nous avons tous aimé.
Simplement cette humanisation peut à terme être trompeuse pour l'éducation des enfants qui pourraient croire que les animaux ont une sensibilité humaine directement calquable sur la nôtre.
Je le vois souvent chez mon véto avec des clients qui prêtent des caractères très humains à leur mascotte...Or, il faut comprendre que le chien a une sensibilité qui est propre aux chiens. Je ne dis pas qu'ils n'ont pas de sensibilité bien sûr. Je me rappelle d'une personne qui m'expliquait que son chien avait l'intelligence d'un enfant de 7 ans. Or, rien ne me paraît plus faux. L'homme est homme, et le chien est chien...On ne peut pas projeter sur les animaux nos propres fantasmes. Il faut savoir les aimer pour ce qu'ils sont dans leur animalité.

[rosemar]

Pour ce qui est des fables et des films de Disney, il n' y a aucun problème : le lecteur et le spectateur savent qu'il s'agit d'une transposition et d'une transformation...
Dans ce film, les images peuvent être trompeuses avec une humanisation excessive : en fait, c'est un humain qui a joué le rôle du chien !

[ALEA JACTA EST]

Je n'ai pas vu cette adaptation mais ton article ne me donne pas envie de réparer cette lacune.
Il semblerait que, pour couronner le tout, le film n'est pas fidèle au roman. Tu peux confirmer ça ?
Histoire édulcorée pour public bien-pensant...le wokisme de Disney a encore frappé.
Merci pour le rappel sur la panthère des neiges. Je l'avais oublié et j'essairai de visionner ça.
Bonne fin de journée l'amie

[rosemar]

Dès les premières images de cette adaptation, le chien Buck paraît artificiel, trop humain pour être vrai... en effet, le film est aussi bien éloigné du roman.
De manière plus générale, la numérisation est un problème : en Chine, il existe déjà des présentateurs de JT numérisés :

https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/en-chine-le-jt-est-presente-par-une-intelligence-artificielle-146635

"L'agence de presse gouvernementale chinoise Xinhua compte désormais dans son équipe des présentateurs virtuels, capables de travailler tous les jours, 24 heures sur 24."

Belle soirée, AJE

Voici le lien pour regarder La Panthère des neiges :

https://youtu.be/O2dXAnHhwJQ?si=cDcGJvNwDgjHJxb2