La mort a frappé une jeune enseignante de 34 ans, la mort a frappé une institutrice, alors qu'elle se trouvait à l'intérieur de son établissement... C'est une mère d'élève, connue des services de police, qui a agressé au couteau la jeune femme.
Les faits se sont déroulés ce vendredi 4 juillet, le matin, à l'ouverture des classes, dans l'école primaire publique Edouard Herriot, situé dans le quartier Lapanouse, près du Stadium municipal de la préfecture du Tarn.
Mourir alors qu'on accomplit son travail, dans une salle de classe, être attaquée au couteau devant de jeunes enfants, voilà des faits graves, intolérables.
La violence de nos sociétés est partout, mais elle gagne, de plus en plus, les établissements scolaires : violences verbales, agressions physiques, mise en cause des enseignants...
Il faut le rappeler : l'enseignement est un métier majoritairement féminin : difficile d'être confrontée à la violence ordinaire de certains élèves ou de certains parents...
Difficile de se rendre au travail, la peur au ventre dans une angoisse permanente de ce qui peut se passer.
Difficile de concevoir qu'une telle peur puisse exister dans un métier de transmission, de partage, dans une fonction où l'on est en contact avec des enfants ou des adolescents.
Difficile de l'admettre, mais cette peur existe : certaines enseignantes peuvent en témoigner... la peur de se retrouver face à des classes difficiles, devant des élèves sans motivation, en butte à des insultes, à des propos déplacés et malveillants.
La peur d'entrer en classe alors que les effectifs sont pléthoriques, que certains élèves n'ont nulle envie de travailler...
Les parents s'immiscent, de plus en plus, dans le travail fourni par l'enseignant : certains contestent les notes, les sanctions, parfois même la pégagogie des professeurs, ce qui est un comble, car, en matière de pédagogie, les parents ne sont pas vraiment à même de donner des conseils.
On parle, parfois, de la tyrannie des parents d'élèves : ils pratiquent une ingérence inadaptée, dans le monde éducatif.
Bien sûr, on est, avec ce fait divers, dans une dimension dramatique : cette violence qui aboutit à la mort d'une enseignante est exceptionnelle. Mais force est de constater que le climat est parfois délétère, que les enseignants sont contestés dans leur rôle même, alors que leur tâche est de plus en plus complexe.
Le contexte, la crise font que les parents rejettent toute la responsabilité de l'échec de leurs enfants sur le personnel enseignant : les professeurs n'ont pas les compétences pour régler tous les problèmes inhérents à cette société, ils sont, avant tout, des pédagogues, mais ne peuvent jouer tous les rôles : assistante sociale, conseiller d'orientation, éducation à la morale etc.
De la violence verbale qui devient fréquente, à la violence physique, qui est plus rare, mais qui existe, le pas peut être vite franchi.
Une enseignante est morte, à la veille des vacances, le dernier jour de l'année scolaire : ce fait est intolérable....