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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 16:48

 

ensi ret

La mort a frappé une jeune enseignante de 34 ans, la mort a frappé une institutrice, alors qu'elle se trouvait à l'intérieur de son établissement... C'est une mère d'élève, connue des services de police, qui a agressé au couteau la jeune femme.

 

Les faits se sont déroulés ce vendredi 4 juillet, le matin, à l'ouverture des classes, dans l'école primaire publique Edouard Herriot, situé dans le quartier Lapanouse, près du Stadium municipal de la préfecture du Tarn.

 

Mourir alors qu'on accomplit son travail, dans une salle de classe, être attaquée au couteau devant de jeunes enfants, voilà des faits graves, intolérables.

 

La violence de nos sociétés est partout, mais elle gagne, de plus en plus, les établissements scolaires : violences verbales, agressions physiques, mise en cause des enseignants...

 

Il faut le rappeler : l'enseignement est un métier majoritairement féminin : difficile d'être confrontée à la violence ordinaire de certains élèves ou de certains parents...

Difficile de se rendre au travail, la peur au ventre dans une angoisse permanente de ce qui peut se passer.

 

Difficile de concevoir qu'une telle peur puisse exister dans un métier de transmission, de partage, dans une fonction où l'on est en contact avec des enfants ou des adolescents.

 

Difficile de l'admettre, mais cette peur existe : certaines enseignantes peuvent en témoigner... la peur de se retrouver face à des classes difficiles, devant des élèves sans motivation, en butte à des insultes, à des propos déplacés et malveillants.

 

La peur d'entrer en classe alors que les effectifs sont pléthoriques, que certains élèves n'ont nulle envie de travailler...

 

Les parents s'immiscent, de plus en plus, dans le travail fourni par l'enseignant : certains contestent les notes, les sanctions, parfois même la pégagogie des professeurs, ce qui est un comble, car, en matière de pédagogie, les parents ne sont pas vraiment à même de donner des conseils.

 

On parle, parfois, de la tyrannie des parents d'élèves : ils pratiquent une ingérence inadaptée, dans le monde éducatif.

 

Bien sûr, on est, avec ce fait divers, dans une dimension dramatique : cette violence qui aboutit à la mort d'une enseignante est exceptionnelle. Mais force est de constater que le climat est parfois délétère, que les enseignants sont contestés dans leur rôle même, alors que leur tâche est de plus en plus complexe.

 

Le contexte, la crise font que les parents rejettent toute la responsabilité de l'échec de leurs enfants sur le personnel enseignant : les professeurs n'ont pas les compétences pour régler tous les problèmes inhérents à cette société, ils sont, avant tout, des pédagogues, mais ne peuvent jouer tous les rôles : assistante sociale, conseiller d'orientation, éducation à la morale etc.

 

De la violence verbale qui devient fréquente, à la violence physique, qui est plus rare, mais qui existe, le pas peut être vite franchi.

 

Une enseignante est morte, à la veille des vacances, le dernier jour de l'année scolaire : ce fait est intolérable....

ecole 5reut



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commentaires

A
<br /> Dernière précision Rosemar<br /> <br /> <br /> Ces cas restent toutefois très exceptionnels..et souvent l' assistance de la psy du bahut est largement suffisante car le simple fait qu' il y ait une personne témoin fait que les parents font<br /> plus attention à ce qu' ils disent...<br />
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A
<br /> Rebonjour Rosemar<br /> <br /> <br /> Par rappoprt au fait d' exiger l' assistance de témoins, ça ne se fait que lorsqu' il y a eu des entrevues ou des conversations téléphoniques durant lesquelles les règles de courtoisie et de<br /> bienséance n' ont pas été respectées.Ça se termine parfois par un dépôt de plainte à la garde civile(pour cause d'  insultes, manque de respect, etc...)Le prof peut donc faire un lettre à sa<br /> direction où il explique qu' il ne recevra plus personnellement les parents...ou alors demander qu' il y ait des témoins...Et là, crois-moi Rosemar, tout de suite, le ton change....<br /> <br /> <br /> Bon WE<br />
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R
<br /> <br /> En fait, je n'ai jamais été insultée par des parents, en revanche, j'ai entendu des remises en cause, notamment de punitions, ou même de notations. Ce sont les élèves qui, parfois,<br /> insultent les profs.<br /> <br /> <br /> Bonne soirée AJE<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> A FATIZO. Juste un mot... Merci pour votre merci pour mon témoignage au sujet de Mouloudgi. Je constate chez vous une élégance certaine. Soyez encore remercié. Bon w.end.  NINA<br />
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A
<br /> Bonjour Rosemar<br /> <br /> <br /> J' ai appris cette terrible nouvelle dans mon canard espagnol.Encore une fois tout le monde va s' émouvoir mais on oubliera vite que derrière ce fait divers hors-norme se cache une terrible<br /> pression sur les enseignants:la hierarchie d' un côté et les parents de l' autre...les 2 mâchoires d' un terrible piège qui peuvent broyer des travailleurs ou des travailleuses de l'<br /> enseignement.Je t' avais raconté déjà la terrible expérience d' une de mes ex-voisines professeur des écoles qui a fini par faire un avc et qui ne pourra plus jamais travailler.<br /> <br /> <br /> La place de l' enfant est tellement sacralisée dans certaines familles que les rapports avec les parents deviennent extremement conflictuels et houleux.Cette année,par exemple, le simple<br /> fait d' expliquer à une jeune maman que son fils avait des problèmes dans ses relations sociales avec ses camarades l' a mise dans un état d' extreme nervosité...elle est revenue avec son mari un<br /> gros costaud qui fait de la muscu 6 heures par jour...bon on essaie de calmer les abrutis..pas toujours simple.Cette mère etait convaincue que son fils était victime du comportement des<br /> autres, ce qui était bien évidemment faux:je pouvais mettre son fils à côté de n' importe qui en classe et cette personne me suppliait au bout de 5 minutes de la séparer de son fils......<br /> <br /> <br /> L' année suivante quand on sait qu' un ou qu' une collègue sera prof principal d' un de ces élèves dont les parents sont problématiques on lui présente généralement ses " condoléances"...<br /> <br /> <br /> Bref, en général tout le monde essaie de se débrouiller comme il peut mais moi, dès que ça dérape un tout petit peu j' exige la présence de témoins dans toutes les réunions avec la famille, si<br /> possible des témoins de ma hierarchie...Histoire d' éviter que ça zappe...Géneralement ça calme les esprits.<br /> <br /> <br /> Bonne fin de soirée<br />
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R
<br /> <br /> La pression est bien réelle : les lycées deviennent des entreprises commerciales : il faut réussir, atteindre de bons taux de réussite au bac etc. J'ai connu, moi aussi, des parents<br /> énervés, comparant les résultats, les méthodes, venant demander des justifications à une punition... je n'ai jamais fait intervenir de témoins mais je pense que ce ne serait pas apprécié ici :<br /> l'administration a trop de travail.<br /> <br /> <br /> Belle journée estivale, AJE<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> C'est étrange, lorsque la racaille brule des voitures, la droite et l'extrème droite occupent les médias pour dénoncer  les faits. Mais dans le cas présent, on voit peu de monde pour être<br /> scandaliser. Il est vrai que chez ces gens là on a tellement l'habitude de bouffer du prof que l'on ne va pas venir les défendre.<br /> <br /> <br /> Ce monde devient fou .<br /> <br /> <br /> Bises et bon WE rosemar.<br /> <br /> <br /> P;S<br /> <br /> <br /> Merci à Nina pour son joli témoignage à propos de Mouloudji.<br />
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R
<br /> <br /> "Bouffer" du prof : c'est vrai que c'est devenu une habitude, j'ai connu ça sur agora, par exemple... Ce qui est arrivé à cette enseignante est un fait divers exceptionnel mais la<br /> violence "ordinaire" existe : insultes, remises en cause, désinvolture des élèves...<br /> <br /> <br /> Bises estivales <br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> salut rosemar , j ai lu cette info , c est terrible l ecole doit etre  un sanctuaire pour le eleves comme pour les enseignants , je me demande jusqu ou nous irons dans cette nouvelle <br /> barbarie moderne ou chacun fait ce qu il veut quand il veut ...<br /> <br /> <br /> bises a toi et bon week-end<br />
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R
<br /> <br /> Bonsoir lino<br /> <br /> <br /> il est, certes, difficile d'empêcher des parents de franchir les portes d'une école, surtout d'une école maternelle, mais on peut s'étonner que cette femme atteinte de troubles mentaux<br /> n'ait pas été contrôlée et suivie... <br /> <br /> <br /> Bises du sud, lino<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Rosemar, bonsoir, Oui... cette mort est absolument INTOLERABLE. Je partage votre colère, je SUIS en colère. C'est REVOLTANT. Ce qui est encore plus inadmissible, c'est que cette personne était<br /> connue des services de police.. Et c'est très souvent le cas. "connu des services de police", çà veut dire quoi, au bout du compte ? Qu'on sait. Mais qu'on "attend un début d'exécution" comme on<br /> dit dans ces cas-là. Oui, l'enseignement, que je sache, n'est pas un métier qu'on exerce par hasard. C'est, me semble-t-il, presque un sacerdoce, et pour l'exercer on devrait se sentir protégé.<br /> Ce qui est de moins en moins le cas.  Mais, hélas ! ce qui vient de se produire n'est pas spécifique à l'enseignement. En décembre 2013, ma fille s'est fait agresser sur son lieu de travail<br /> (un hôtel 4 étoiles luxe) par un employé factotum saisonnier. "Je ne dois pas être agressée et menacée à l'arme blanche sur mon lieu de travail" dit-elle. La direction de l'Hôtel prit note, sans<br /> plus... Quelques jours plus tard, il déversait sa violence sur une autre pauvre fille... en lui défonçant le visage à coups de poings. Punition : on l'a viré, demandé de faire ses valises... Rien<br /> de plus, la victime n'osant pas aller déposer plainte par peur de représailles à l'extérieur. Je n'ai pas cessé de m'inquiéter tout l'hiver... Cette violence est inadmissible. Et nous contraint,<br /> oui, à la PEUR. Bonne soirée, Rosemar.<br />
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R
<br /> <br /> La peur, oui, fait que souvent, on n'ose pas se plaindre, nous vivons sous le joug de la peur : peur de perdre un travail, peur de déplaire, d'en subir certaines conséquences... Pour<br /> cette agression d'Albi, on dit que la femme incriminée est irresponsable mais, on aurait dû l'encadrer, la contrôler, la soigner... on a tendance, dans tous les domaines, à vouloir faire des<br /> économies, les conséquences sont dramatiques...<br /> <br /> <br /> Merci pour ce témoignage, NINA.<br /> <br /> <br /> <br />