L'orthographe n'a plus la cote, ce que démontre, une fois de plus, l'épreuve de la dictée du brevet des collèges : notée seulement sur 6 points pour l'ensemble de l'épreuve de français, cette dictée ne présentait pas de difficultés majeures...
De plus, le texte court et simple ne contenait aucun piège.
Rappelons le principe de l'épreuve : l'extrait est d'abord lu intégralement, puis dicté aux élèves, avec toutes les liaisons et la ponctuation, il est, enfin, relu une dernière fois.
En voici le texte, un extrait de l'oeuvre intitulée Désert de J M G Le Clézio,
"Il n’y avait rien d’autre sur la terre, rien, ni personne. Ils étaient nés du désert, aucun autre chemin ne pouvait les conduire. Ils ne disaient rien. Ils ne voulaient rien. Le vent passait sur eux, à travers eux, comme s’il n’y avait personne sur les dunes. Ils marchaient depuis la première aube, sans s’arrêter, la fatigue et la soif les enveloppaient comme une gangue. La sécheresse avait durci leurs lèvres et leur langue. La faim les rongeait. Ils n’auraient pas pu parler. Ils étaient devenus, depuis si longtemps, muets comme le le désert, pleins de lumière quand le soleil brûle au centre du ciel vide."
Le mot "gangue", plus difficile, était donné, préalablement, aux élèves et devait être écrit au tableau.
Pour le reste, on peut le constater : ce texte bref ne contient aucun accord complexe : par exemple, aucun accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir, quand un cod est placé avant le verbe.
Les accords sont, pour la plupart, évidents. Les mots employés sont d'un usage courant, accessibles à tous.
Le barême appliqué montre, aussi, une forme de mépris pour l'orthographe : 6 points seulement !
Il n'est pas étonnant de voir arriver, en lycée, des élèves qui font d'énormes fautes d'accord ou d'usage : on ne les a pas formés pour qu'ils puissent prêter attention à l'orthographe, si bien que certains écrivent phonétiquement des mots pourtant simples...
Depuis des années, l'exercice de la dictée a été sacrifié et malmené : dictées préparées à l'avance, dictées partielles à trous, leçons d'orthographe méprisées.
Quel dommage ! Certains élèves se retrouvent sur les bancs du lycée, avec des lacunes énormes, qu'ils ont, ensuite, les plus grandes difficultés à combler.
D'ailleurs, on en vient à donner des cours de rattrapage et d'orthographe dans certaines universités, car nombre d'étudiants se retrouvent démunis face à ces manques.
Ne serait-il pas plus judicieux de remettre l'orthographe à l'honneur, dès l'école primaire et le collège, de consolider les connaissances des élèves en grammaire, dès le plus jeune âge ?
Non, l'orthographe n'est pas la science des ânes ! Elle révèle tout le passé de notre langue, elle est une preuve de rigueur, elle clarifie la pensée et la réflexion : un texte mal orthographié est souvent incompréhensible ou difficile à déchiffrer !
Revenons aux fondamentaux que sont l'orthographe et le grammaire, donnons aux élèves des bases solides pour qu'ils aient la posssibilité de s'exprimer et de réfléchir avec rigueur.
L'exercice de la dictée doit retrouver une place de choix, dans l'enseignement primaire et dans les collèges.... L'orthographe doit être enseignée comme une discipline à part entière.
L'orthographe est esentielle parce qu'elle se rattache à l'étymologie des mots, à leur histoire, à leur sens originel, souvent précieux et oublié...