Non, il n' y a pas eu de tremblement de terre à Marseille... et pourtant, trois immeubles se sont effondrés, des logements de pauvres, bien sûr, dans un quartier où plus de 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, où près d'un immeuble sur deux est "indécent ou dégradé".
Les pauvres n'ont droit ni au confort, ni à la sécurité.
L'état de délabrement des bâtiments concernés était connu avant le drame, mais rien n'a été fait à temps pour l'éviter.
A Marseille, une des plus grandes villes de France, il existe encore des taudis insalubres où s'installe la misère...
Six corps ont été retrouvés dans les décombres et ce bilan est provisoire : il reste encore sans doute d'autres victimes ensevelies.
Ces corps n'ont pour l'instant pas été identifiés : des anonymes, des moins que rien sacrifiés à l'incurie et l'inconscience des hommes politiques qui nous gouvernent.
Comment peut-on laisser au XXIème siècle des gens vivre dans des logements aussi précaires ?
J'ai vu les images de ces immeubles effondrés : on a l'impression qu'un gigantesque séisme les a anéantis, on se trouve devant un champ de ruines.
Comment pourrait-on encore espérer trouver des survivants dans cet amas de pierres et de gravats ?
Des gens sont morts en France victimes de la pauvreté et de la misère.
Qui s'est soucié de leur sort ?
Sûrement pas les élus en charge de la cité phocéenne, sûrement pas les "responsables" politiques qui ferment les yeux devant la détresse des gens humbles.
Selon un rapport remis au gouvernement en 2015, à Marseille,"un parc privé potentiellement indigne" présente "un risque pour la santé ou la sécurité de quelque 100.000 habitants". 40.000 logements sont concernés, soit 13 % du parc de résidences principales.
Un des immeubles qui s'est effondré était occupé par une copropriété de 10 appartements. Pourtant, depuis 2007, les signaux d'alerte se multipliaient : effondrement du plafond du hall d'entrée, fissures inquiétantes, façades délabrées... Un expert agréé auprès du tribunal avait même visité l'immeuble le 18 octobre sans décider une évacuation des lieux.